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Analyse linéaire DDFC préambule, Essays (high school) of French

Ce texte est un extrait de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne écrit par Olympe de Gouges et publié en septembre 1791 en pleine période révolutionnaire. ODG était une femme de lettres engagée pour la lutte contre les inégalités et pour la liberté qui s’est inscrite dans le mouvement des Lumières. Indépendante et à la trajectoire singulière, elle a milité notamment contre l'esclavage et pour les droits des femmes, inférieurs à ceux des hommes à son époque.

Typology: Essays (high school)

2023/2024

Uploaded on 01/03/2024

zeineb-elloumi
zeineb-elloumi 🇹🇳

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Download Analyse linéaire DDFC préambule and more Essays (high school) French in PDF only on Docsity! Ce texte est un extrait de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne écrit par Olympe de Gouges et publié en septembre 1791 en pleine période révolutionnaire. ODG était une femme de lettres engagée pour la lutte contre les inégalités et pour la liberté qui s’est inscrite dans le mouvement des Lumières. Indépendante et à la trajectoire singulière, elle a milité notamment contre l'esclavage et pour les droits des femmes, inférieurs à ceux des hommes à son époque. Dans la DDFC, elle réécrit notamment sous forme de pastiche la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 qui énonce un ensemble de droits naturels individuels des hommes. L'extrait dont nous proposons l'étude ici se compose du préambule qui fait suite à la lettre adressée à la reine Marie-Antoinette. Ce texte comporte donc une portée à la fois argumentative et juridique. Il expose les objectifs de sa demande et sert d’introduction aux dix-sept articles des droits et des devoirs de la femme et de l’homme. [LECTURE DU TEXTE] Nous nous demanderons en quoi ce préambule met en lumière le combat de la pionnière du féminisme Olympe de Gouges pour l’égalité entre les sexes. Pour répondre à ce projet de lecture, nous étudierons ce passage en suivant 4 mouvements. Tout d’abord, les lignes 1 et 2 nous montrent que le début est efficace et audacieux. Ensuite, de la ligne 3 à la ligne 12, nous remarquerons qu’il s’agit d’un discours accusateur et polémique. Puis, de la ligne 13 jusqu’à la ligne 15, la fin du préambule parait provocatrice et juridique par excellence. L'auteure y adopte un ton de défi pour mettre en question la domination masculine. Finalement, nous terminerons par le quatrième mouvement qui s’étend de la ligne 16 jusqu’au reste du texte qui énonce les deux premiers articles de la Déclaration. [1er MOUVEMENT : « Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la nation, demandent d'être constituées en Assemblée nationale »] Ce préambule dessine dès le départ le projet d’ODG : mettre en devant de la scène, la femme représentante du peuple, revendiquant leur droit et leur liberté d’expression. « Les mères, les filles, les sœurs représentantes de la nation, demandent d'être constituées en Assemblée Nationale ». Cette phrase qui constitue le premier mouvement est courte mais très riche en même temps. En effet, la gradation descendance ayant un rythme ternaire qui ouvre le texte fait écho à l'ouverture de la Déclaration des droits de l'homme, mais Olympe de Gouges remplace la formulation « les représentants du peuple français », qui ne renvoie qu'à des hommes, par « Les mères, les filles, les sœurs » prenant en compte toutes les femmes françaises, quelle que soit leur statut. On remarque que l'autrice met en avant leur rôle familial, un lien fort de filiation tout en valorisant leurs revendications communes grâce à l'emploi du pluriel. Elle souligne les liens naturels, du sang qui les unissent aux concepteurs du texte et en font leurs égales selon la nature. La périphrase « représentantes de la Nation » rappelle que les femmes, par leur importance dans la société, peuvent représenter la Nation tout comme que les hommes. Le verbe de requête « demandent » est à l’indicatif présent. Celui-ci ayant un caractère injonctif et universel montre la volonté des femmes à participer dans la vie politique. ODG appelle aussi à travers le COI « constituées en Assemblée Nationale » à un rassemblement des femmes pour revendiquer leur droit à gouverner la France et à le faire par le biais d’une institution officielle, l'Assemblée nationale. Cette Assemblée est un symbole, celui du lieu où s'exerce le pouvoir, un pouvoir indépendant de celui de l'exécutif et rappelle le serment du jeu de Paume. [2ème MOUVEMENT] Attaquons maintenant le deuxième mouvement dans lequel elle explique la raison qui a amené à la rédaction de cette déclaration et ses objectifs et qui s’étend comme je l’avais dit de « considérant que… » jusqu’à « … au bonheur de tous ». Le participe présent « Considérant que » introduit le contexte d'écriture, en présentant les inégalités entre les femmes et les hommes comme la cause des dysfonctionnements sociétaux et politiques. L’énumération de noms péjoratifs (« ignorance », « oubli », « mépris ») témoigne d’un jugement sévère de la société. Elle souligne ainsi l’état de dépendance dans lequel est mise la femme. En remplaçant l’hypotexte « l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme » par « l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de la femme », Olympe de Gouges met en valeur le fait que les femmes sont tout simplement omises/ écartées de la Déclaration de 1789, invisibilisées derrière le supposé neutre « l'homme » qui ne renvoie en réalité qu'aux personnes appartenant au sexe masculin, et elle revendique bien avant la mouvance féministe une prise en compte des droits des femmes. « Seules », adj épithète exclusif de « causes », montre le fait que ODG pense que l’unique origine de tous les dérèglements sociaux et politiques sont les inégalités des sexes. Nous remarquons que le lexique de l’altération est aussi utilisé dans cette phrase à travers les mots : « ignorance », « oubli », « mépris », « malheur », « corruption ». L'énumération ternaire d'adjectifs dans l'expression « les droits naturels, inaliénables et sacrés de la femme » permet de caractériser les droits des femmes et d'insister sur leur caractère fondamental.
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