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Analyse linéaire Le jeu de l'amour et du hasard ( acte 1 scène 1), Cheat Sheet of French

Le jeu de l'amour et du hasard ( acte 1 scène 1)

Typology: Cheat Sheet

2021/2022
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Uploaded on 06/04/2022

Sarah.Kamaly
Sarah.Kamaly 🇪🇬

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Download Analyse linéaire Le jeu de l'amour et du hasard ( acte 1 scène 1) and more Cheat Sheet French in PDF only on Docsity! Le jeu de l’amour et du hasard, Marivaux Acte I scène 1 Analyse linéaire Introduction Lorsque en 1730, Marivaux représente Le Jeu de l’amour et du hasard, on est au début du siècle des Lumières et l’on commence à prendre des distances avec les conventions de la société d’Ancien Régime qui était une société coutumière et catholique. Le Jeu de l'amour et du hasard met en scène des personnages typiques de la comédie surtout dans la commedia dell'arte. Cette pièce traite d'un sujet traditionnel de la comédie : le mariage, la découverte de l'autre et du sentiment amoureux par le déguisement. De cette manière, on voit un reflet de la société : Orgon est un petit noble, on peut donc observer les rapports maître/valet. Silvia est une jeune fille moderne, qui veut choisir son époux et son père se montre compréhensif. Mais cela ne reflète pas totalement la mentalité de l'époque où les filles étaient entièrement soumises à l'autorité du père. Cette liberté est surtout prise pour rendre l'intrigue intéressante. Cette scène d’exposition permet de dresser un portrait moral de la société mais surtout de poser les fondements d’un théâtre des Lumières. Problématique En quoi cette scène d’exposition s’inscrit-elle dans le mouvement des Lumières? Plan linéaire Du début de la scène à « et cela m’inquiète« , le dialogue entre Silvia et Lisette oppose deux visions de la société autour du mariage. De «on dit que votre futur est un des plus honnêtes hommes» à «ce superflu-là sera mon nécessaire», Lisette dépeint le prétendant de Silvia comme un parfait honnête homme. I – L’opposition de deux visions de la société De «Mais, encore une fois, de quoi vous mêlez vous?» à «et cela m’inquiète» Cette scène d’exposition commence in media res* (*en pleine action) avec une question initiale de Silvia qui montre son agacement comme le souligne l’expression «encore une fois»: «Mais, encore une fois, de quoi vous mêlez-vous?». On comprend que les personnages sont dans un rapport de subordination. Lisette est la servante de Silvia. Le ton interrogatif de cette première phrase renforce la distance sociale entre les personnages. L’onomastique (= l’étude des noms) des personnages va également dans ce sens puisque le diminutif «-ette» de Lisette suggère la position hiérarchiquement inférieure du personnage. Le terme «sentiments» place d’emblée le thème de l’amour et du mariage au cœur de cette pièce. Le père est en position de sujet dans la phrase «Monsieur votre père me demande si vous êtes bien aise qu’il vous marie» tandis que Silvia est en position d’objet («il vous marie»), ce qui souligne que Silvia subit la situation dont son père est l’unique décisionnaire. 1 Lisette incarne en effet l’ancien monde, celui du «oui» à la tradition et au droit naturel: «moi, je lui réponds que oui; cela va tout de suite». Silvia incarne au contraire le «non» et symbolise le désir de s’émanciper de l’autorité paternelle et de la tradition. Ainsi, Lisette oppose la singularité de Silvia («vos sentiments») au reste du monde qui se soumet aux règles sociales («à ceux de tout le monde»). La réponse de Silvia, à l’impératif, renforce son autorité et la distance sociale entre maître et servant: «Taisez-vous», «sachez que». Néanmoins, Lisette domine parfois le dialogue, notamment par l’ironie du verbe «s’aviser»: «Mon cœur est fait comme celui de tout le monde. De quoi le vôtre s’avise-t-il de n’être fait comme celui de personne?». L’ironie montre que Lisette partage avec Silvia le pouvoir de la parole dans une société qui commence à remettre en question l’ordre établi. Lisette remet d’ailleurs en question le rapport de subordination en imaginant un changement de paradigme social à travers la proposition hypothétique: «Si j’étais votre égale, nous verrions». Cette hypothèse laisse penser que l’égalisation des conditions est une possibilité. La phrase reste dans l’irréel du passé, mais la parole de Lisette montre une pression sociale sur la société de l’Ancien Régime. Marivaux souligne que l’ordre de l’Ancien Régime est en train de se fissurer. La distance sociale apparaît par exemple dans le jeu de pronoms personnels. Lisette n’utilise en effet que la deuxième personne du pluriel «vous» pour s’adresser à sa maîtresse alors que Silvia passe du vouvoiement au tutoiement: «c’est que tu n’as pas dit vrai». Cette évolution témoigne d’un fonctionnement selon les codes de l’Ancien Régime presque féodal, où le serviteur est perçu comme inférieur au maître. Silvia expose de nouveau le nœud de l’intrigue: elle subit un mariage arrangé par son père alors qu’elle souhaite un mariage qui repose sur les sentiments. Ainsi, dans les répliques de Silvia, son père se retrouve en position de sujet des phrases tandis que Silvia est objet: «Mon père croie me faire tant de plaisir en me mariant». La réplique exclamative et interrogative de Lisette, «Quoi! Vous n’épouserez pas celui qu’il vous destine?» marque son étonnement face au souhait d’émancipation de Silvia. Dans la société que représente Lisette, il n’existe pas d’amour mais uniquement des mariages arrangés. Il n’existe pas non plus de hasard mais uniquement l’ordre d’un père qui devient une nécessité. Lisette représente la soumission à un ordre paternel. II – Le prétendant de Silvia dépeint en honnête homme De «on dit que votre futur est un des plus honnêtes hommes» à «ce superflu-là sera mon nécessaire». Lisette dresse le portrait du prétendant de Silvia, portrait extrêmement laudatif (=élogieux) comme en témoigne le champ lexical de la beauté: «aimable», «bonne mine», «agréable». Mais le prétendant de Silvia n’est pas seulement beau: il se caractérise par l’équilibre entre les qualités du corps et de l’esprit comme l’indique les termes mélioratifs relatifs à son caractère: «honnêtes», «meilleur caractère», «sociable et spirituel». Lisette utilise des superlatifs pour décrire ce prétendant qui semble réunir toutes les qualités: «un des plus honnêtes hommes du monde», «meilleur caractère», «mariage plus doux», «union plus délicieuse».
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