analyse lineaire prologue Juste la fin du monde Lagarce, Study notes of French

Download analyse lineaire prologue Juste la fin du monde Lagarce and more Study notes French in PDF only on Docsity! I. Annonce d’un mourant 1)Un prologue Louis s’exprime en un monologue, d’une seule phrase constituée de groupes syntaxiques, de propositions juxtaposées avec des retours à la ligne. Ligne 1 et 2 : fait une prolepse en « Plus tard, l’année d’après, j’allais mourir a mon tour » annonçant des faits qui se produiront plus tard « j’allais mourir »tonalite prophétique rappelle la tragédie antique ou le chœur annonçait souvent de manière énigmatique ce qui allait se passer plus tard Ligne 2 : Or l’identité du personnage est ambigüe vivant /mort ? : Le verbe aller indique le futur proche est conjugué à l’imparfaiton s’interroge sur le sens : 1) sa mort est passée, donc le personnage parle après sa mort dans ce cas c’est une prosopopée 2)peut être un auteur qui s’incarnerait dans un personnage « je »qui meurt alors que l’auteur continue de vivre dans ce cas les tirets font référence à une autre énonciation que celle du texte. 2°) Annoncer sa propre mort est un début d’action surprenant, mais explique la présence d’un prologue propre au tragique Ligne 2 :l’implicite nous surprend aussi « A mon tour » signifie que quelqu’un d’autre que Louis est mort aussi on voit que ce monologue révèle pensées du personnage. Ligne 3 : Le tragique est lié à la jeunesse de ce personnage « j’ai près de 34 ans maintenant » présent d’énonciation : renvoie a un temps avant sa mort ou il est très proche de ce dernier Ligne 3 :«près de, c’est à âge que je mourrai » : prolepse au futur, la mort est présentée comme inéluctable: le registre est tragique car il sait déjà qu’il va mourir et ne pourra échapper à cette mort puisque la date en est décidée + répétition du verbe mourir Ligne 5 et 9 : Le vers de quatre syllabes « l’année d’après » est une épanalepse qui rythme le texte et qui vient rappeler l’action du destin. On comprend en effet que la fatalité dans cette pièce a le visage de la maladie. II. Décision 1°) L’angoisse du personnage, la mort occupe une place prépondérante dans son existence Ligne 6 : le verbe j’attendais conjugué à l’imparfait indique une analepse Ligne 5: « L’année d’après »est lié au COD du verbe attendre + « de nombreux mois »  hyperbole indique que l’existence à ce moment-là est organisée, autour de l’attente de sa mort. Ligne 6 et 7 : Face a la mort --> attitude : paralysie « j’attendais à ne rien faire/ à tricher/ à ne plus savoir ».Le personnage est déjà gagne par une immobilité funeste Il est habité par la négativité : le champ lexical de la négation : « ne rien faire, à tricher, à ne plus savoir, sans espoir jamais», la négation « ne plus » et « sans jamais » indiquant un temps fermé, un monde clos. Ligne 8 :La mort est considéré comme un horizon indépassable évoquée par l’infinitif passé « en avoir fini » A la différence du héros tragique qui se bat sans être conscient ici pas d’ironie tragique le héros est conscient de la mort qui l’ attend. Ligne 8 : reprise du complément de temps «de nombreux mois » produit un effet d’insistance+ le temps passe anaphore « l’annee d’apres »fonctionne comme un leitmotiv = le temps est vécu comme pesant, il est synonyme d’angoisse. Le personnage est un mort en devenir, dont toute l’existence est désormais comprise dans cet entre- deux : plus tout à fait vivant, pas encore tout à fait mort. 2) Importance et dramatisation de la décision prise, de sa réaction Ligne 10 :L’annonce est dramatisée : comme=outil de comparaison +le on dans « on ose bouger » est un pronom collectif qui s’oppose au pronom « je « du mort-vivant +le verbe d’action bouger marquent le retour de Louis a la vie des vivants Ligne 11 : le retour caractérise par le lexique de la crainte « ose » « a peine » « imperceptiblement » « sans vouloir faire du bruit » ce lexique exprime la peurparce qu’elle évoque une conséquence terrible « devant un danger extrême » « réveillerait l’ennemi »et qui « vous détruirait aussitôt » Ligne 14 : ennemi qui « vous détruirait aussitôt »métaphore de la maladie Ligne 15 : L’annonce de la mort est immédiate dans le texte mais l’annonce du geste est retardée  effet de suspense, reprise de « l’année d’après » dramatise la prise de décision Ligne 16 : répétition de « malgré tout » suggère un retournement de situation Louis décide finalement de mener un combat contre la mort en revenant dans sa famille. Le terme épique « risque » fait signe vers l’épopée, mais Louis n’oublie pas la fatalité « sans espoir jamais de survivre ». 3) Voyage Ligne 16 : juxtaposition de groupes de mot= rendant lecture hésitanteagitation du personnage Il évoque sa décision de revenir dans sa famille « retourner les voir, revenir sur mes pas, aller sur mes traces et faire le voyage » la répétition du préfixe « re » suggère un retour aux sources qui est un combat contre le temps qui passe. Mais « les voir »reprise pronominale pas explicitée=retarde l’annonce mais lecteur pense a la famille Lagarce utilise la polysémie de l’expression « faire le voyage » qui peut désigner à la fois le déplacement physique mais aussi le passage symbolique de la vie à la mort. On lit dans ces phrases = l’idée de retour après un long voyage = Odyssée ou la Bible : la parabole de l’enfant prodigue III. La liberté ou l’illusion 1) L’annonce retardée le but de la pièce=aveu que Louis doit faire a sa famille, évoquer par CC de but=pour annoncer CL d’annoncer « annoncer, dire, l’unique messager » montre l’importance de la parole + terme messager renvoie au chœur et a la tragédie=ce texte = au genre du théâtre de la parole Jean-Luc Lagarce crée ainsi un effet de théâtre dans le théâtre car Louis devient le metteur en scène de son annonce qu’il répète plusieurs fois. Ligne 23 : « lentement avec soin, avec soin et précision »=épanorthose+épanalepse+ adverbes de manière =chiasmeil prépare la manière dont il va jouer la scène de l’aveu Ligne 24 : tournure elliptique « ce que je crois »montre son aveuglement, l’illusion dont il est victime Par les tournures elliptiques, l’épanalepse ou l’épanorthose, il exprime difficulté de dire. le Cod du verbe « annoncer » est donné tardivement « annoncer ma mort»= montre que la parole sera difficile dans la pièce 2° Interrogation et conscience de soi Ligne 25 : Louis se dévoile dans ce prologue qui joue le rôle d’une scène d’exposition : il se dévoile « Lentement calmement d’une manière posée » Ligne 26 : mise en doute du dévoilement : phrase interro-négative « n’ai-je pas toujours été un homme posé montre qu’il recherche l’assentiment de son être chez les autres, les autres désignent les relations sociales +pronom tonique « eux » distingue sa famille des autres Ligne 35 : le personnage cherche par la parole à se définir : il évoque son passé , exploration de soi « depuis le plus loin que j’ose me souvenir » 3° Maître de son destin Ligne 35: Son combat consiste à rester maître du destin d’où le champ lexical de la volonté : « voulu », « voulu et décidé », « décider », « responsable », « mon propre maître »+ « de plus loin »hyperbole souligne l’importance de sa liberté Ligne 37: CL de la volonté est contrecarré par le CL de l’illusion (« paraître », « peut-être », « paraître pouvoir », « l’illusion ») comme si ce combat de la volonté contre le destin était perdu d’avance. Ligne 38 : énumération des pronoms personnels montre qu’il s’adresse au public comme le coryphée