Download Barrage contre le Pacifique and more Study notes French in PDF only on Docsity! UN BARRAGE CONTRE LA PACIFIQUE Un barrage contre le Pacifique est un roman de Marguerite Duras écrit en 1947 et publié en 1950. Au sujet de cette oeuvre, il est important de savoir que Marguerite Duras a passé son enfance et son adolescence en Indochine et s’est inspiré de sa propre famille pour écrire son roman. Un barrage contre le Pacifique est un roman engagé. Il est publié lors de la guerre d’Indochine où Duras dénonce avec ironie à travers l’histoire d’une famille de colons blancs, les dérives du système colonial français, profondément injuste et inégalitaire. Ce roman nous emmène en Indochine dans les années 30, dans une famille de colons français. La mère, qui est veuve, a investi toutes ses économies dans l’achat d’une concession. Mais les plantations sont détruites par les inondations provoquées par la Mer de Chine. La mère a réussi à fédérer les paysans locaux pour construite avec elle un barrage censé protéger les cultures, mais celui-ci s’est rapidement effondré. La mère se retrouve donc surendettée, sans aucune possibilité de rentrer dans ses frais, ou d’améliorer sa condition : quitter sa concession et son bungalow serait comme laisser derrière elle tout son patrimoine. Ses enfants, Joseph 20 ans et Suzanne 17 ans, grandissent dans la pauvreté. Ils habitent dans un endroit isolé, où où les journées sont monotones, où il n’y a pas de perspective d’avenir. Les seules échappatoires de Joseph sont son fusil pour aller à la chasse, sa vieille voiture déglinguée, et son phonographe – et aussi de brèves étreintes avec le peu de femmes disponibles dans le coin. Suzanne, elle, rêve qu’un homme riche qui l’emmènera loin d’ici. Alors elle reste pendant des heures assise au bout de la propriété, près de la grande route, en se disant que peut-être une voiture s’arrêtera pour elle. Un jour, lors d’une rare sortie dans la petite ville la plus proche, un jeune homme riche repère Suzanne. La famille voit en lui le pigeon qui va peut-être leur permettre de rembourser leurs dettes et de commencer une nouvelle vie. Un barrage contre le Pacifique traite des thématiques telles que : la pauvreté, le mariage, la colonisation, l'argent et la violence. 2 aspets ont retenu mon intérêt : Pour commencer, la critique faite envers la colonie indochinoise notamment envers les colons ayant fait fortune en Indochine m’a particulièrement plu. Le passage qui représente selon moi le mieux cette critique est la visite de Suzanne dans les hauts quartiers de la ville coloniale, où elle pensait ouvoir se fondre dans la masse voir même être admirée mais se rend compte qu’elle était moquée par tous les blancs environnants : Elle n'avait pas imaginé que ce devait être un jour qui compterait dans sa vie que celui où, pour la première fois, seule, à dix-sept ans, elle irait à la découverte d'une grande ville coloniale. Elle ne savait pas qu'un ordre rigoureux y règne et que les catégories de ses habitants y sont tellement différenciés qu'on est perdu si l'on arrive pas à se retrouver dans l'une d'elles. Suzanne s'appliquait à marcher avec naturel... On la regardait. On se retournait, on souriait. Aucune jeune fille blanche de son âge ne marchait seule dans les rues du haut quartier... (page 185). Marguerite Duras tisse un tableau sombre de la colonisation en Indochine. 2e , il nous présente des personnages qui ne sont absolument pas attachants, mais auxquels on finit quand même par s’attacher. Même s’ils agissent parfois en-dehors de la morale, il est difficile de les juger, car on comprend pourquoi ils se comportent ainsi. Par exemple, la mère est obsédée par le fait de pouvoir rembourser ses dettes et elle agit envers ses enfants avec beaucoup d’ambivalence : accrochée au passé, elle souffle le chaud et le froid, poussant ses enfants à mal se comporter pour que leur situation s’améliore tout en leur reprochant leurs actions : Elle avait eu tellement de malheurs que c’en était devenu un monstre au charme puissant et que ses enfants ris quaient, pour la consoler de ses malheurs, de ne plus jamaisla quitter, de se plier à ses volontés, de se laisser dévorer à leur tour par elle. » (p. 146)