Théophile Gautier et Baudelaire : L'Art pour l'Art et la Quête de la Beauté, Essays (high school) of French

Download Théophile Gautier et Baudelaire : L'Art pour l'Art et la Quête de la Beauté and more Essays (high school) French in PDF only on Docsity! La poésie au XIX siècle Émaux et Camées est un recueil de trente-sept poèmes octosyllabiques publié en 1852. Il est considéré comme le chef-d'œuvre de l'art poétique de Théophile Gautier. Il y a un véritable travail sur la langue puisque le poète s'intéresse davantage à la forme qu'au fond. C'est la théorie de l'art pour l'art qui est illustrée dans cette œuvre, qui va inspirer les Parnassiens. Théophile Gautier entend ici représenter le monde de façon objective et impersonnelle. Il veut montrer le côté "plastique" de notre environnement. L'art pour l'art "L'Art" est le poème le plus important du recueil, un manifeste du mouvement parnassien. Le poète édicte un ensemble de règles à suivre pour une nouvelle esthétique. C'est la fin de la poésie romantique et sentimentale. Le rêve de beauté devient un rêve avant tout esthétique, dénué de sentiments. La forme prime sur le fond. Le poète ne doit donc pas s'engager dans les luttes sociales, ce qui serait une perversion. Seule compte la beauté. Le titre du recueil évoque les émaux et camées, qui sont des bijoux antiques. Le titre exprime donc de lui- même le projet de Théophile Gautier. Ce dernier laisse ainsi entendre qu'il veut travailler à ses poèmes comme un bijoutier travaille à ses bijoux. Gautier se définit comme un orfèvre plus qu'un poète. C'est l'ornement qui l'intéresse par-dessus tout. Gautier rappelle que la poésie doit être comme un tableau : inutile. Elle ne doit pas servir à quelque chose, elle est là pour être belle, c'est ainsi d'ailleurs qu'elle peut être autonome. C'est l'engagement idéologique que Gautier critique ici. CHARLES BAUDELAIRE (1821-1867), est considéré le « Dante d'une époque déchue tourné vers le classicisme, nourri de romantisme », à la croisée entre le Parnasse et le symbolisme, chantre de la « modernité », il occupe une place considérable parmi les poètes français pour un recueil : Les Fleurs du mal, avec laquelle il ouvre la voie à la poésie moderne. Baudelaire représente le symbole d’une période historique particulière. On se trouve entre le 1850 et le 1860 et on assiste à une crise du romantisme, caractérisée par : - Une prise de conscience de ce qui le romantisme est devenu - La volonté de détacher le monde à la recherche de la beauté - Le but de la poésie qui se fait moyen pour guider le peuple Théophile Gauthier mélange tous domaines dans la poésie afin de créer la beauté : le point final de l’art. « L’ART POUR L’ART » est la devise. L’artiste est assimilé à un orfèvre, parce que le point essentiel est la forme, qui fait référence au langage, aux verbes et aux mots utilisés. La poésie devient formellement parfaite, la seule à être éternel et à survivre. De même manière, Baudelaire arrive à unir les aspects de poésie romantique et celle parnassienne. Il ouvre la voie à la figure des poètes dandys et maudits : artistes de génie pas compris par la société qui les maudit. «   Les fleurs du mal   » « Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, Il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi ? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous ! » Baudelaire détache la poésie de la morale, la proclame tout entière destinée au Beau et non à la Vérité. Comme le suggère le titre de son recueil, il a tenté de tisser des liens entre le mal et la beauté, le bonheur fugitif et l'idéal inaccessible, la violence et la volupté, mais aussi entre le poète et son lecteur et même entre les artistes à travers les âges. Il a exprimé la mélancolie, l'horreur et l'envie d'ailleurs à travers l'exotisme. De cette optique, le titre peut signifier : 1. La volonté provocatrice du poète qui veut dénoncer le conformisme bien-pensants et bourgeois ; 2. La valeur rédemptrice de la poésie qui fait œuvre de beauté : les fleurs qui naissent du mal et qui donnent beauté au monde. La poésie de Baudelaire s’exprime à travers de violents contrastes. Le poète allie des images habituellement contradictoires : le désir sensuel et la décomposition de la chair, la laideur et la beauté, le spleen et l’idéal. Tout ça pour transcender la douleur de l’expérience humaine au moyen de l’art poétique. À travers la structure du recueil, le lecteur retrace le parcours tourmenté du poète : sa quête d’un idéal, freinée par l’affliction et l’inquiétude qui le tourmentent. Publié pour la première fois en 1857, le recueil fait l’objet d’un procès pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs » : des 100 pièces qui le composent six sont jugés érotique ou obscènes. (Le premier titre était « Les Lesbiennes »). Le recueil se compose de six sections, qui vont à la recherche de la meilleure solution qui puisse aider le poète avec son esprit malheureux, le spleen : 1. Dans Spleen Et Idéal le poète met en scène la tension déchirante entre une aspiration à l’élévation spirituelle et morale de l’homme et la paralysie angoissée qui résulte du dégoût pour le monde qui l’entoure. Face à l’impossibilité de faire perdurer l’élan salvateur vers la beauté et le bonheur, le poète plonge dans la nuit et le désespoir les plus noirs (le spleen). Les poèmes qui y sont regroupés présentent l'ennui et la mélancolie que lui inspire la vie quotidienne. Quatre d'entre eux portent également le nom de Spleen. Le "spleen" est un mal-être, une immense tristesse, une forme de dépression du poète. Après lui, d'autres artistes ont utilisé le spleen tel que Paul Verlaine. 2. Dans Tableaux Parisiens, la ville moderne de Paris devient le théâtre où s’expriment à la fois les élans vitaux du poète, face à l’activité fourmillantes de la cité, mais aussi toute sa désolation. La ville est l’univers du progrès, du mouvement, de l’artifice, mais c’est aussi un monde de décadence, de vice, de mélancolie et de solitude. 3. Dans les sections Le Vin et Les Fleurs Du Mal, le poète cherche une échappatoire dans les paradis artificiels : les drogues, l’alcool, la débauche. 4. Dans la section La Révolte le poète invoque-t-il le diable, sans s’abandonner totalement au mal. 5. Finalement, c’est dans La Mort que le poète pense trouver le repos, ultime expédiant de cette descente aux enfers. Baudelaire n’hésite pas à peindre la laideur, le moribond, le trivial de manière générale, mais il les mêle aux images les plus raffiné et au lexique le plus précieux. De cette manière, il échappe au banal et l’art dévient supérieur à la nature : c’est seulement avec l’art qu’on peut descendre vers l’idéal de Beauté. La modernité de ce poète s’exprime même dans la vision qu’il nous offre de Paris, théâtre des changements. Dans sa quête de transcendance du réel, le poète met la théorie des correspondances au fondements de sa poétique : - Les correspondances verticales empreinte à l’idéalisme platonicien et à l’idée qu’un monde invisible supérieure est accessible au poète à travers les symboles que contient le monde visible ; - Les correspondances horizontales se manifestent à travers la fusion des sens : au-delà de la confusion apparente il existe une unité harmonieuse que le poète donne à ressentir aux lecteurs, au moyen de synesthésie (images insolites associant différentes sensations et provoquant une réaction sensorielle chez le lecteur). Pour échapper le spleen il entretient des relations avec des femmes. Trois sont celles qui ont importance : - Jeanne Duval, à laquelle il dédie des poèmes d’amour profond, sans être vulgaire