Analyse du texte de Victor Hugo : Le dernier jour d'un condamné, Study Guides, Projects, Research of Law

Download Analyse du texte de Victor Hugo : Le dernier jour d'un condamné and more Study Guides, Projects, Research Law in PDF only on Docsity! AP français – 2nde D Objet d’étude : La littérature d’idées du XIXème au XXIème siècle La méthode du commentaire de texte Texte : Victor Hugo, Le dernier jour d’un condamné, chapitre I (incipit), 1832. La question de l’abolition de la peine de mort est officiellement posée en 1791. Une première loi en 1795 est annulée par Napoléon en 1810. De nouvelles positions abolitionnistes sont prises dans les années 1820 auxquelles Hugo, auteur romantique, participe notamment avec son roman. Le dernier jour de condamné se présente comme le journal qu’écrit le condamné durant ses dernières vingt-quatre heures d’existence. Bicêtre1 Condamné à mort ! Voilà cinq semaines que j’habite avec cette pensée, toujours seul avec elle, toujours glacé de sa présence, toujours courbé sous son poids ! Autrefois, car il me semble qu’il y a plutôt des années que des semaines, j’étais un homme comme un autre homme. Chaque jour, chaque heure, chaque minute avait son idée. Mon esprit, jeune et riche, était plein de fantaisies. Il s’amusait à me les dérouler les unes après les autres, sans ordre et sans fin, brodant d’inépuisables arabesques2 cette rude et mince étoffe de la vie. C’étaient des jeunes filles, de splendides chapes d’évêque 3, des batailles gagnées, des théâtres pleins de bruit et de lumière, et puis encore des jeunes filles et de sombres promenades la nuit sous les larges bras des marronniers. C’était toujours fête dans mon imagination. Je pouvais penser à ce que je voulais, j’étais libre. Maintenant, je suis captif. Mon corps est aux fers dans un cachot, mon esprit est en prison dans une idée. Une horrible, une sanglante, une implacable idée ! Je n’ai plus qu’une pensée, qu’une conviction, qu’une certitude : condamné à mort ! Quoi que je fasse, elle est toujours là, cette pensée infernale, comme un spectre de plomb à mes côtés, seule et jalouse, chassant toute distraction, face à face avec moi misérable, et me secouant de ses deux mains de glace quand je veux détourner la tête ou fermer les yeux. Elle se glisse sous toutes les formes où mon esprit voudrait la fuir, se mêle comme un refrain horrible à toutes les paroles qu’on m’adresse, se colle avec moi aux grilles hideuses de mon cachot  ; m’obsède éveillé, épie mon sommeil convulsif, et reparaît dans mes rêves sous la forme d’un couteau.4 Je viens de m’éveiller en sursaut, poursuivi par elle et me disant : – Ah  ! ce n’est qu’un rêve ! – Hé bien ! avant même que mes yeux lourds aient eu le temps de s’entrouvrir assez pour voir cette fatale pensée écrite dans l’horrible réalité qui m’entoure, sur la dalle mouillée et suante de ma cellule, dans les rayons pâles de ma lampe de nuit, dans la trame grossière de la toile de mes vêtements, sur la sombre figure du soldat de garde dont la giberne 5 reluit à travers la grille du cachot, il me semble que déjà une voix a murmuré à mon oreille : – Condamné à mort ! Notes : 1. Nom de la prison, aux portes de Paris. 2. Dessinant des rêveries désordonnées et sans fin. 3. Vêtements en forme de grande cape que portent les évêques. 4. Couperet de la guillotine. 5. Sac à cartouches d’un soldat. Préparation au commentaire : méthode I. Objectifs du commentaire. Le commentaire constitue l’un des deux épreuves écrites des EAF (coefficient 5, notée sur 20 pts, 4 heures) 5 10 15 20 25 30 35 40 Le commentaire porte sur un texte littéraire, en lien avec un des objets d'étude du programme de la classe de première. Le candidat compose un devoir qui présente de manière organisée ce qu'il a retenu de sa lecture et justifie par des analyses précises son interprétation et ses jugements personnels. Le commentaire doit être structuré (introduction- développement-conclusion). Le développement doit être structuré en deux ou trois grands axes, constitués chacun de trois sous-parties. II. Méthode de la préparation au commentaire (travail au brouillon). Étape 1 : faire les premiers repérages Lire le texte. 1. Où ? Quand ? Qui ? Quoi ? Genre littéraire du texte ? Mouvement littéraire de l’auteur ? 2. Dégager les idées principales du texte afin de déterminer les deux grands axes (à l’aide des questions sur le texte en 2nde) Étape 2 : construire le plan Le titre doit indiquer une idée directrice du texte (pas de procédé littéraire en titre). I. Titre 1. Titre 2. Titre 3. Titre II. Titre 1. Titre 2. Titre 3. Titre Étape 3 : formuler une problématique sous forme de question. Étape 4 : compléter le plan détaillé. I. Titre de l’axe 1 1. Titre de la sous-partie 1 - idée directrice + citation(s)+ procédé littéraire + analyse - idée directrice + citation(s)+ procédé littéraire + analyse 2. Titre de la sous-partie 2 - idée directrice + citation(s)+ procédé littéraire + analyse - idée directrice + citation(s)+ procédé littéraire + analyse 3. Titre de la sous-partie 3 - idée directrice + citation(s)+ procédé littéraire + analyse - idée directrice + citation(s)+ procédé littéraire + analyse Transition : synthèse du I et annonce du II. II. Titre de l’axe 2 1. Titre de la sous-partie 1 - idée directrice + citation(s)+ procédé littéraire + analyse - idée directrice + citation(s)+ procédé littéraire + analyse 2. Titre de la sous-partie 2 - idée directrice + citation(s)+ procédé littéraire + analyse - idée directrice + citation(s)+ procédé littéraire + analyse 3. Titre de la sous-partie 3 - idée directrice + citation(s)+ procédé littéraire + analyse - idée directrice + citation(s)+ procédé littéraire + analyse Étape 5 : les éléments de l’introduction. a. Présentation du contexte historique, social et culturel. b. Présentation de l’auteur, de ses œuvres principales et de son mouvement littéraire. c. Présentation de l’extrait étudié : références du texte et contenu. d. Formulation de la problématique e. Annonce du plan (les deux grands axes) Étape 6 : les éléments de la conclusion. a. Reprise de la problématique b. Réponse synthétique c. Ouverture vers une autre œuvre (thème commun, opposition, prolongement, etc.) 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100 105 110