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Dissertation Le malade imaginaire- Pourquoi rit-on?, Lecture notes of French

parcours spectacle et comédie, dissertation sur le malade imaginaire de Molière

Typology: Lecture notes

2022/2023

Uploaded on 09/10/2023

raphael-moisan
raphael-moisan 🇸🇳

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Download Dissertation Le malade imaginaire- Pourquoi rit-on? and more Lecture notes French in PDF only on Docsity! Pistes de corrigé pour la dissertation « Pourquoi rit-on dans Le Malade imaginaire ? » OBJET D’ÉTUDE : Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle LES ENJEUX DU SUJET - Type de question et plan attendu : question partielle => plan analytique, thématique (et non question totale qui appellerait un plan dialectique). - Le sujet, de façon large, interroge les raisons de rire dans la pièce. Cela permet d’orienter le champ de réflexion sur différentes formes de comique. - Le sujet appelle une réflexion sur le théâtre en tant qu’art de la scène, en interaction avec des spectateurs, ou à défaut avec les lecteurs, qui vont rire de ce qui s’y passe. - En plus de la question « pourquoi », qui porte sur les raisons du rire, on peut entendre aussi « Pour quoi ? », portant davantage sur les visées, les objectifs, les fonctions du rire dans la pièce. Il faut donc envisager de multiples nuances sur les formes et les buts de cette comédie-ballet. - Il faut aussi s’interroger sur le sens du pronom « on » utilisé dans le sujet -> qui sont les destinataires du rire : lecteurs, spectateurs, mais aussi personnages internes à la fiction, auteur lui- même ? LES LIENS AVEC LE PARCOURS Les liens avec le parcours « Spectacle et comédie » s’établissent autour du mot « rire », qui oriente tout à la fois vers l’écriture et sa réalisation scénique. La question peut donc faire écho avec d’autres textes que les élèves auront pu travailler. PISTES DE TRAVAIL ET RÉFÉRENCES POSSIBLES À EXPLOITER POUR TRAITER LE SUJET I. On rit parce que de multiples moyens assurent le divertissement et le plaisir des spectateurs et des lecteurs A. Les comiques de gestes et de situations procurent un rire assez grossier mais immédiat et efficace. - Un jeu sur la maladie et la médecine. On rit d’Argan et de sa maladie supposée : il joue avec ses remèdes, leur profération, leur accumulation (scène d’exposition ; ballet final). La dimension comique vient de l’aspect fictif de sa maladie et de la façon dont lui-même la met en scène. Cet aspect est renforcé par les médecins eux-mêmes, dont Monsieur Purgon avec les homéotéleutes, acte III scène 5. C’est aussi ce que sait utiliser Toinette pour le duper (scène 10 acte III). Argan lui- même pousse le jeu jusqu’à « contrefaire le mort » sous l’impulsion de Toinette (acte III, 11). - On rit aussi des pitreries d’Argan sur scène : les accessoires et le jeu scénique sont au service d’une maladie mise en scène comme fausse ; dès la première scène, Argan, quoique sur un fauteuil de malade, joue la sonnette : « drelin drelin ». Quelques scènes plus tard, Béline joue avec l’accoutrement du faux malade acte I scène 6 et le fait disparaître sous les protections (manteau, bonnet de nuit, coussins) ; quant à Toinette, elle l’étouffe sous l’oreiller. Cet aspect peut être aussi accentué dans des mises en scène burlesques (celle de Laurent Heynemann à la Comédie Française en 2001 place au centre de la scène un fauteuil qui est en fait une chaise percée). B. Ce comique très visuel est renforcé par les mots, qui procurent un plaisir partagé par lecteurs et spectateurs. - On rit des médecins, de leurs prétentions ridicules, péremptoires et grotesques (Béralde acte III scène 6 : « est-ce un oracle qui a parlé ? »). Leur faux langage savant, leurs fausses vérités générales et leur latin macaronique ainsi que l’onomastique ridicule donnent de multiples occasions de rire de Diafoirus, Fleurant et Purgon. - Le rire carnavalesque vient d’un usage comique du langage : la banalisation des insultes (acte I scène 2), les jeux de mots et les formules évoquant toutes les parties du corps, et en particulier le « bas corporel », allusions multiples à la scatologie, aux purges, à « l’intempérie de [ses] entrailles » (acte III scène 5), sous-entendu de Béralde : « on voit bien que vous n’avez pas accoutumé de parler à des visages » (acte III scène 4). C. On rit du comique farcesque, qui s’appuie sur toute une tradit° reprise et renouvelée par Molière. - Le rire vient de la reprise de diverses traditions théâtrales et artistiques : le Polichinelle de la Commedia dell’arte, les ressorts efficaces du jeu du théâtre de tréteaux (Toinette qui change de masque ; les échanges sous forme de stichomythies) et ses types plaisants (l’épouse hypocrite, le docteur pédant, les amoureux maladroits...), voire la fête des fous avec une parodie de la messe dans le dernier intermède. - Le morcellement du corps participe également de ce type de comique (énumération dès la scène d’exposition ; Toinette acte III, scène 10). L’ensemble de ces procédés constitue une rupture avec les bienséances et la politesse, et provoque le plaisir de la transgression, par exemple avec la parodie du latin d’Église dans l’intronisation du bachelier à la fin de la pièce. - Enfin, on rit grâce aux déguisements qui créent le plaisir des jeux de surprise, (Toinette en médecin), costumes des danseurs (par exemple dans le second intermède, « Égyptiens et Égyptiennes en costumes de Mores ») ; l’importance des accessoires et du jeu visuel (cf. la clochette acte I scène 1, la seringue acte III scène 4) ; dans la partie théâtre par les indications des didascalies ; dans le ballet par les gestes et la chorégraphie, jusqu’à la présence amusante de « singes » comme indiqué dans les didascalies à la fin du second intermède. Certes, ce n’est pas le travestissement seul qui fait rire, puisqu’il est plutôt inquiétant dans Rhinocéros de Ionesco ou Les Bonnes de Genet : chez Molière, il s’accompagne des autres types de comiques pour produire un effet hilarant. - On rit de ce qui « farcit » les intermèdes facétieux : le jeu de l’amour chez les valets (l’intermède avec Polichinelle). Mais aussi la comédie donnée au personnage lui-même : Argan devient sous nos yeux spectateur du ballet proposé par Béralde (deuxième intermède) et même acteur du dernier intermède. II. On rit parce que cette comédie de Molière est une satire qui appelle le regard complice et amusé des spectateurs et des lecteurs A. On rit des professions corrompues, caricaturées et dénoncées par le dramaturge - Satire de la médecine et des médecins : la pièce rend évidente la cruauté inutile de la médecine de l’époque. La pièce dénonce ce qui est faussement établi par des institutions qui ne supportent pas d’être remises en cause (cf. « crime de lèse-faculté » acte III scène 5). On peut penser à Knock de Jules Romains pour la satire de la médecine. - Satire de la bourgeoisie et de l’argent : satire des hommes de loi et des intrigues autour d’un héritage (cf. le notaire « Bonnefoi » le mal nommé, cupide et malhonnête acte I scène 7). Ces moqueries envers certaines catégories sociales trouveront des échos dans le juge Brid’oison dans Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, ou le Curé Maître Bridaine et le Gouverneur Blazius dans On ne badine pas avec l’amour de Musset : ce sont des ambitieux ridicules, qui rivalisent pour gagner l’estime du Baron. B. On rit de la satire de la vie de famille, en particulier de la relation entre père et enfants : c’est le père ridicule quand il essaye d’être tendre et se fait manipuler par Louison (épisode du petit doigt). C’est le père ridicule quand il est abusif et fait rire à ses dépens, car il utilise sa fille à son profit, mais de façon tellement outrancière qu’elle en est burlesque : cf. mariage d’Angélique acte I, scène 5 : « c’est pour moi que je lui donne ce médecin » ; « une fille de bon naturel doit être ravie d’épouser
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