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Épilogue :juste la fin du monde, High school final essays of French

L'épilogue de juste la fin du monde de jean luc la garce

Typology: High school final essays

2023/2024

Uploaded on 06/25/2024

loujain-grami
loujain-grami 🇹🇳

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Download Épilogue :juste la fin du monde and more High school final essays French in PDF only on Docsity! Corrigé de l’analyse du deuxième texte tiré (deuxième partie, scène 3) de Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce. INTRODUCTION. Présentation de l’auteur et de son œuvre :  Jean-Luc Lagarce (1957-1995) est un dramaturge, comédien, metteur en scène, directeur de troupe. Lecteur et cinéphile, Lagarce abandonne l’université pour se consacrer entièrement au théâtre à Besançon. Le Théâtre de la Roulotte, compagnie amateur qu’il a fondée avec d’autres élèves du Conservatoire d’Art dramatique, devient professionnelle.  Lagarce connaît ses premiers succès d’auteur et de metteur en scène, en adaptant des pièces classiques et ses propres textes. Il fonde aussi une maison d’édition Les Solitaires intempestifs avec son ami et collaborateur François Berreur.  Alors que les thèmes de la maladie et de la disparition sont déjà présents dans son œuvre, il apprend en 1988 sa séropositivité, qu’il évoquera dans son Journal tenu quotidiennement depuis l’âge de 20 ans et destiné à une publication posthume. Il poursuit frénétiquement ses activités théâtrales, bien que le Sida, évoqué publiquement, gagne du terrain. Il meurt en pleines répétitions théâtrales, après avoir achevé un dernier texte dramatique, Le Pays lointain.  Depuis sa disparition, l’œuvre littéraire de Lagarce connaît un succès public et critique grandissant. De nombreuses mises en scène de ses textes reconnus sont réalisées et c’est l’auteur contemporain le plus joué actuellement en France. Présentation et enjeux de la scène :  La pièce Juste la fin du monde est écrite par Lagarce à Berlin. C’est le 1er de ses textes à avoir été refusé par tous les comités de lecture et il ne sera jamais joué de son vivant. Après sa mort, la pièce entre au répertoire de la Comédie-Française en 2008.  C’est un huis-clos familial qui met en scène 5 personnages d’une même famille. Le protagoniste, Louis, explique dans un monologue sa décision de retourner chez lui, après une longue absence, pour annoncer à ses proches sa « mort prochaine et irrémédiable ».  Lors des retrouvailles, des tensions apparaissent entre les membres de la famille qui peinent à communiquer, entre malentendus et non-dits.  L’extrait étudié clôture la dernière scène de la pièce qui précède l’épilogue. Louis a demandé qu’on l’accompagne à la gare. Antoine, qui n’a quasiment pas parlé pendant la pièce, passe du non-dit à la logorrhée verbale (= flot de paroles désordonnées). L’action se concentre ainsi, devant un chœur de femmes silencieuses, sur le personnage d’Antoine et sa rivalité avec Louis, réduit au silence ici.  Au cours de son soliloque (tirade adressée à un interlocuteur muet), Antoine exprime sa colère et sa frustration. Toute la souffrance et la rancœur accumulées pendant des années refont surface. Projets de lecture possibles : ✓ En quoi cette scène met-elle en scène le lien étroit entre crise familiale et crise personnelle ? ✓ En quoi cette scène révèle-t-elle la complexité d’une rivalité fraternelle ? ✓ En quoi cette scène de dénouement aboutit-elle à l’expression d’un mal être profond révélant une crise non résolue ? Premier mouvement du texte (versets 1 à 21).Le réquisitoire contre Louis : Antoine cherche à résoudre la crise familiale en révélant, avec lucidité, la responsabilité de Louis. Apostrophes incriminantes, accusatrices à l’égard de Louis : le blâme. Citations Identifications Analyse «Tu es là, devant moi, / je savais que tu serais ainsi, à m’accuser sans mot / à te mettre debout devant moi pour m’accuser sans mot» - jeu des pronoms « tu » (sujet) désignant Louis et « moi », « m’ » (compléments) désignant Antoine - répétition du groupe prépositionnel « devant moi »CC de lieu + adverbe déictique « là » - répétition du verbe « accuser » (lexique judiciaire dela culpabilité) Antoine souligne le face-à-face spatial qui l’oppose à son frère, comme dans un tribunal : il interprète le silence de Louis comme un reproche à son égard pour le mal qu’il a pu lui faire, mais l’accusation tacite de Louis a beau être « sans mot », elle n’en est pas moins violente pour son frère. «Tu es là, / tu m’accables (...) / tu m’accables / tu nous accables» -anaphore « tu es là » -répétition du pronom « tu » en fonction sujet : martèlement, effet d’insistance pour désigner Louis comme le destinataire du blâme -reprise X 3 du verbe « accabler » : terme qui signifie « faire ployer sous un poids, de manière à anéantir La crise familiale générée par le retour de Louisdonne lieu à un règlement de compte. Le lamento d’Antoine est en réalité argumentatif : ils’agit d’un blâme qui condamne Louis. Louis està nouveau présenté comme un juge. L’action violente de Louis désignée par le verbe « accabler » montre un Antoine qui étouffe, dontla respiration et romanesque. «tu attends, replié sur ton infinie douleur intérieure dont je ne saurais pas même imaginer le début du début». - GN très long avec expansions nominales ( 2 adjectifs + proposition subordonnée relative -PSR-) ; - Douleur cachée et difficile à cerner comme le montrent les termes «replié» et «intérieure» + négation dans la PSR ; - Adjectif hyperbolique «infini» ; - Redondance «le début du début» = ironie. En s’exprimant lui-même par une envolée lyrique, Antoine se moque implicitement de l’éloquence qui caractérise Louis (homme de lettres) et de sa posture romantique d’être souffrant et exceptionnel. Antoine ironise car il a compris que l’attitude de Louis est feinte, qu’il joue un rôle. Antoine le frère brutal, ancré dans le quotidien, aurait su entrevoir une vérité de Louis jusqu’alors imperceptible aux autres. Il a compris que Louis les a manipulés pour les faire culpabiliser, il a saisi son imposture. Deuxième mouvement du texte (versets 22 à 30). Expression d’un mal être et de la culpabilité d’Antoine : la crise familiale n’est pas résolue, doublée d’une crise personnelle. Impossibilité d’exister face à Louis : Antoine, un personnage pathétique. Citations Identifications Analyse Je ne suis rien, / je n’ai pas le droit, / et lorsque tu nous quitteras encore, que tu me laisseras, / - Emploi de négations = non existence d’Antoine ; - Utilisation de la locution verbale «avoir le droit» sans C.O.I ; - Glissement du présent au futur = infériorité d’Antoine qui perdurera après le départ de Louis ; - Emploi de l’adverbe «encore» renforçant l’adverbe quantitatif «moins» + répétition «moins encore» et de l’adverbe «juste» = Si Antoine perçoit avec lucidité la violence de Louis, il n’arrive pas à s’en libérer. Il est rongé par un mal être et un sentiment d’infériorité qui sont vécus comme une fatalité. Comme par le passé, lorsqu’il a renoncé à sa juste part d’existence pour prouver son amour à son frère, Antoine se sent moins exister que son frère, a le sentiment de ne pas avoir de valeur. La question de la légitimité est abordée, mais sans savoir ce qui n’est pas légitime. L’expression « je n’ai pas le droit » pourrait signifier qu’Antoine n’a pas le droit d’accuser, de faire des reproches à Louis (discours rapporté de la Mère ?). Mais elle effet d’insistance sur la petitesse d’Antoine. pourrait aussi signifier qu’il n’a pas le droit d’exister. Antoine exprime son sentiment de petitesse, son infériorité face à l’immense place que Louis prend dans cette famille. Le départ de Louis est vécu comme une fatalité, un événement irrémédiable, un abandon. Il y a donc bien ici une déclaration d’amour puisque Antoine exprime la perte d’un être cher et en décrit les conséquences traumatiques. Le passage du collectif familial au ressenti intime d’Antoine individualise la peine d’être abandonné, la rend plus touchante. Crise personnelle : un personnage rongé par la culpabilité. Citations Identifications Analyse Je serai moins encore, / juste là à me reprocher les phrases que j’ai dites, / à chercher à les retrouver avec exactitude, / moins encore, / avec juste le ressentiment, / le ressentiment contre moi-même. - Champ lexical du trouble moral et de la culpabilité ; - Epanorthose (retour sur ce qu’on vient d’affirmer pour le reformuler) «avec exactitude» / «avec juste le ressentiment» : errance langagière tout autant que psychologique ; - Préposition «contre» + pronom personnel emphatique «moi-même» : combat intérieur. Le départ de Louis entraîne une crise personnelle chez Antoine, qui est hanté par les événements, leurs liens de causalité. En envisageant son état mental après le départ de Louis, il nous renseigne sur son état mental après le premier départ : une errance douloureuse et rétrospective. Antoine cherche à comprendre désespérément, mais aussi cherche ses mots, se bat avec le langage comme avec son passé. Au terme de son agitation et de son combat intérieur, la culpabilité d’Antoine le ronge. Le combat devient un combat contre soi, comme un poison corrosif. Troisième mouvement versets 31 à 37. Vers une sortie de crise ? La fragile entente fraternelle. Citations Identifications Analyse Louis ? / LOUIS. - Oui ? / ANTOINE. - J’ai fini / je ne dirai plus rien. - Interrogation directe par intonation montante (langage oral), interpellation directe de son interlocuteur ; - Phrases simples, brèves, laconiques . - Négation soulignant la fin de la logorrhée verbale d’Antoine. Antoine a révélé les mécanismes de domination de Louis, il a énoncé ce qui jusqu’ici est resté tabou dans la famille, la crise familiale et personnelle n’est sans doute pas résolue mais il cherche à renouer le dialogue avec son frère. Même si Louis répond de façon elliptique, les 2 frères n’apparaissent plus antagonistes à la fin de la scène. La confrontation dramatique laisse place à une forme de compréhension mutuelle des frères qui parviennent in extremis à un fragile terrain d’entente. Seuls les imbéciles ou ceux-là, saisis par la peur, auraient pu en rire. / Je ne les ai pas entendus. - Réponse elliptique de Louis avec adverbe-phrase ; - Emploi du déterminant démonstratif «ceux-là» qui peut désigner le public (cf. Le prologue, rupture du «4ème mur», complicité avec le public ? - Réponse de Louis = phrase négative qui sous-entend que le personnage est resté concentré sur les paroles de son frère. L’explosion d’Antoine, son cri se termine par un murmure mais qui conduit à un rapprochement fraternel timide. L’abcès a été crevé, des vérités ont été dites et acceptées, des torts reconnus tacitement. Louis était certes silencieux mais attentif et il s’est ouvert aux souffrances de son frère, a entendu son mal être. CONCLUSION. • Bilan et retour sur les projets de lecture. A travers la colère et l’amertume d’Antoine, on comprend tout le poids du non-dit qui l’a accablé pendant des années. Cette scène illustre bien le drame de la communication et le ressort du conflit qui sont au cœur de la pièce. Mais il s’agit aussi d’une déclaration d’amour faite par Antoine à son frère, un frère qu’il admire et dont le premier abandon l’a déchiré. Antoine annonce aussi de façon tragique que sa douleur
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