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explication lineaire, Lecture notes of Philosophy

texte L'albatros De Rimbaud explication lineaire

Typology: Lecture notes

2022/2023

Uploaded on 06/08/2023

yael-26
yael-26 🇮🇱

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Download explication lineaire and more Lecture notes Philosophy in PDF only on Docsity! Texte 16 Explication linéaire L’Albatros, Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers. A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d’eux. Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid ! L’un agace son bec avec un brûle-gueule, L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait ! Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l’archer ; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l’empêchent de marcher. Introduction: Le texte que nous étudions a été publié dans Les Fleurs du mal, en 1861. Ce recueil comprend des poèmes de Charles Baudelaire, poète inclassable, au carrefour de différents genres littéraires, comme le Romantisme, le Parnasse, le Réalisme ou encore le Symbolisme. Baudelaire faisait de plus partie de la génération des Poètes maudits, c'est-à-dire non compris par la société de leur époque... On retrouvera cette solitude dans beaucoup de poèmes de la section "Spleen et Idéal". Cette partie évoque l'Homme, déchiré entre l'aspiration à l'élévation et l'attirance pour la chute, le déchirement, traduit chez Baudelaire comme le Spleen. « L’Albatros » est un poème qui a peut-être été inspiré à Baudelaire lors de son voyage en mer vers l’île Maurice. Le texte évoque une scène de vie en mer au cours de laquelle un albatros, qui s’est posé sur un navire, est capturé par les marins qui en font leur souffre- douleur. Mais la dernière strophe nous invite à une relecture du texte puisqu’elle explicite une analogie entre l’oiseau et le poète. Le poème est donc basé sur un principe de comparaison : l’oiseau est le poète, le poète est l’oiseau. Problématique : A travers la figure de l’Albatros, quelle image Baudelaire donne -t-il de la condition du poète ? Mouvements du texte : Les trois premières strophes comparent l’oiseau à un « roi » déchu La quatrième strophe creuse la symbolique du poète. La vie de l’albatros se transforme, par l’alchimie poétique, en miroir de l’existence du poète. 1er mouvement :1ère strophe. La vision poétique d’un Roi du ciel en mer Ce poème est composé de quatre quatrains, en alexandrins. Premiers cités, les marins sont peu décrits ; l’accent est mis sur une communauté : les hommes et l’équipage (V.1). L’action, mise en valeur par l’enjambement (Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage / Prennent des albatros…), prend un caractère subit et Texte 16 Explication linéaire L’Albatros, Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire brutal. Le motif de cette capture, pour s’amuser, témoigne de la cruauté des marins qui s’exerce fréquemment, ce que rappelle l’adverbe souvent. Connaissant la comparaison entre l’albatros et le poète, une lecture éclairée nous permet de comprendre un thème traditionnel à Baudelaire : la solitude de l’homme de génie au milieu de la foule (les hommes d’équipage). L’importance accordée à cet oiseau se lit dans la place que tiennent les périphrases : la première (vastes oiseaux des mers) occupe tout le second hémistiche du vers 2 ( l’hémistiche désigne la moitié d’un vers, c’est à dire, ici les six dernières syllabes du vers) la seconde (indolents compagnons de voyage) neuf syllabes du vers 3. L’épithète « vastes » dans la première hémistiche, souligne certes l’envergure exceptionnelle de cet oiseau mais, par hypallage ( l’hypallage est une figure de style qui exprime un décalage de la relation logique entre les éléments d’une phrase) « oiseau des vastes mers » elle peut aussi suggérer sa symbiose avec l’immensité des espaces qu’il parcourt. ( la symbiose est la parfaite fusion de deux éléments différents: ici l’albatros, qui dispose d’immenses ailes lui permettant de parcourir d’immenses distances est en symbiose, c’est a dire en parfaite harmonie avec les espaces marins, illimités, ) Une idée de grandeur et de détachement du monde matériel se fait ressentir dans la perception du poète : Indolent (V.3), rêveur, il plane au-dessus du navire et des gouffres amers (V.4), image même de l’adversité de l’existence( un gouffre est un précipice, un abime, dans lequel on peut tomber et s’enfoncer // « s’engouffrer » est un mot de la même famille). Son esprit s’envole dans l’espace aérien infini. 2ème mouvement 2ème strophe: La chute au sol, des ailes brisées… Cette strophe se fait remarquer par la caractérisation de l’albatros. Nous ferons remarquer le parallèle entre le poète et l’animal plus tard dans notre analyse. A la liberté de l’oiseau, évoquée par des allusions au mouvement et au voyage –qui suivent (V.3), indolents compagnons de voyage (V.3), ce voyageur ailé (V.9), succède un emprisonnement au sol, perceptible dans la structure même du deuxième quatrain ( un quatrain est une strophe de 4 vers, une strophe est un paragraphe): les deux vers consacrés à l’albatros se retrouvent cernés par la référence au monde clos du bateau, exprimé par la métonymie sur « les planches » (V.5), et l’allusion aux « avirons » (V.8). Les planches est une des seules identifications que le poète fait des marins. L’oiseau se voit présenté de manière élogieuse : »ces rois de l’azur » (V.6) (l’azur désigne la couleur bleue, par extension et par métonymie, cela désigne le ciel qui est entièrement bleu ); Pourtant cet animal sublime lorsqu’il est libre et vole dans le ciel bleu présente une image radicalement opposée une fois posé au sol. La longueur même de ses grandes ailes blanches (V.7), comparées à des avirons (V.8) pour souligner combien elles l’encombrent à terre le rend maladroit (V.6). On assiste très vite à un renversement de situation : l’oiseau, qui dominait par son envol le ciel, la mer et le navire, se transforme en victime. → Les marins deviennent les maîtres de la situation, comme l’indiquent les verbes de sens actif qui s’y rattachent – prennent (V.2), action de premier plan, présent à valeur d’actualité , ont-ils déposé (V.5) ( passé composé , même valeur ) → tandis que les verbes à valeur passive évoquent les albatros qui « laissent piteusement »(V.7) – notons l’effet d’insistance créé par la longueur de l’adverbe – leurs ailes « traîner » à côté d’eux (V.8). (le verbe trainer a une connotation péjorative, évoque l’idée d’un laisser aller, d’un manque de maîtrise de soi). On observe ici une personnification de l’albatros, qui est décrit par référence à des comportements humains. L’action est dramatisée par toute une série de moyens : ici on voit la dimension narrative que recèle une poésie: le poète en quelques vers, en quelques strophes, nous raconte une véritable histoire.
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