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Explication linéaire de La scène de l'aveu La princesse de Clèves, Lecture notes of French

Explication linéaire de La scène de l'aveu La princesse de Clèves pour l'oral du bac français

Typology: Lecture notes

2021/2022
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Uploaded on 06/12/2022

saad-rais
saad-rais 🇲🇦

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Download Explication linéaire de La scène de l'aveu La princesse de Clèves and more Lecture notes French in PDF only on Docsity! La scène de l’aveu au mari Situation du passage Dans cette 3e partie, l'aveu intervient à un moment où la princesse s'est rendu compte qu'elle ne pouvait aucunement lutter contre l'amour qu'elle ressent pour Nemours. Submergée par la jalousie (l'épisode de la lettre) et la honte (le moment de plaisir partagé avec Nemours pendant l’écriture de la lettre), elle décide qu'il lui faut « assurer sa vertu ». La princesse a peur d'elle-même et de l'immoralité à laquelle peuvent conduire les passions. Constatant la faiblesse de sa volonté et l'inanité de ses résolutions intérieures, elle avoue son amour adultère à son mari. L'aveu devrait être une entrave à sa chute. Ne pouvant assurer sa propre volonté, elle met cet aveu entre elle et Nemours. Cet aveu, acte central du roman, décisif pour la suite, passe pour être un exceptionnel élan de sincérité, si incomparable qu’il sera jugé invraisemblable par les lecteurs contemporains de Mme de La Fayette. Mais c’est ici à dessein que l'auteur exacerbe la singularité de cet aveu: il s'agit de peindre un personnage hors du commun et d'observer les conséquences d'une telle tentative. Ce passage est le noeud de l'intrigue, où une « amitié » hors du commun - et funeste - s'établit entre les deux époux. Ils se livrent l'un à l'autre, et pourtant, M. de Clèves mourra en pensant que sa femme n'a pas été sincère. Proposez une introduction personnelle. Le passage est composé de 3 mouvements : 1. L’aveu de la princesse, au discours direct, moment dramatique traité sur le mode théâtral (l. 1 à 10). 2. La description des personnages, gestes de monsieur de Clèves « pendant tout ce discours ». (l. 11 à 14) 3. La réponse du mari trompé en pensée. (l.15 à la fin) Projet de lecture ( plusieurs problématiques possibles, choisissez celle qui vous plaît) Quel discours sur le coeur et ses malheurs émerge de cette scène dialoguée? L'aveu, moment dramatique par excellence, cristallisant la volonté de rendre son coeur transparent à l'autre, affirme-t-il ou infirme-t-il la tentative d'héroïsme ? Ou bien est-ce un besoin égoïste de se défendre contre monsieur de Nemours ? Qui est le personnage véritablement « héroïque » dans ce passage ? 1er mouvement : Le discours de la princesse (l.1 à 10) L'aveu témoigne du désir de transparence de la princesse et de sa foi dans la compréhension du prince à l'égard de ce fatal amour. Le « Eh bien » (l. 1) marque la violence sur soi, l’effort qu’il y a à livrer cette confession. Le geste accompagne la parole, comme au théâtre « en se jetant à ses genoux » (l. 1). Ce gérondif (en + participe présent) implique une relation de concomitance, mais aussi de cause et de moyen. Ce geste relève-t-il de la sincérité ou de l’habileté rhétorique et théâtrale ? L’hyperbole « que l’on n’a jamais fait à son mari » relève-il de l’héroïsme ou d’un excès de vanité ? Le terme de « mari » prend ici son sens puisqu’il s’agit d’une passion adultère. Elle explique son comportement : « il est vrai que j'ai des raisons de m'éloigner de la Cour et que je veux éviter les périls où se trouvent quelque fois les personnes de mon âge » (l.3-4). Tournure impersonnelle. Elle reprend les mêmes mots que sa mère, madame de Chartres, a employés pour la mettre en garde contre les dangers de la cour. Qui parle ici ? Sa mère ? Elle ? Propos généraux (notons les pluriels) qui la détournent du sentiment de culpabilité personnelle ? Elle se défausse même : « Je n’ai jamais donné nulle marque de faiblesse » : mais le tournoi, mais le portrait dérobé ! Non-dit qui va jusqu’au mensonge ? Sa confession est d’une grande ambigüité, entre héroïsme pathétique et expression de l’amour-propre. Car elle avoue sa faiblesse (sa crainte « de laisser paraître ») moins en terme moral qu’en terme social : cette passion n’est pas digne de son rang et de son « éclat ». Sa résolution n’est qu’un désir de fuite (se retirer de la cour). Sa conduite une absence d’autonomie (« pour aider à me conduire ».) Deux subordonnées circonstancielles de condition (si) coordonnées par « ou », marquant leur équivalence, la placent en position d’objet (« me ») la désignent comme objet victimaire. Pathétique de l’héroïne qui ne s’appartient plus, gouvernée par une passion fatale (// Phèdre). Le « danger » induit par l’aveu est cependant compensé par la « joie » morale d’être exemplaire mais ses pleurs s’accordent mal à cette « joie ». Drôle de mot ici. Retour du « je » (« je le prends avec joie »). Comme un sursaut d’orgueil, comme ce « songez que … » à l’impératif. Elle prend la parole avec autorité, manifestant ici sa fierté aristocratique. Elle s’applique à l’apologie de sa conduite passée : « jamais », « nulle » ! Appel à la pitié dans le vocabulaire hyperbolique : « Je vous demande mille pardons » ; profession de foi « je ne vous déplairai jamais par mes actions ». A noter la valeur du futur simple de l’indicatif, dit futur catégorique, qui vaut comme engagement formel. Elle exalte son attitude présente, sa grandeur héroïque. Bel acte de courage, de vertu morale ? Noter l’opposition lexicale entre « amitié », « estime » (devoir marital) et « sentiments » (inclination). Et sa volonté de se « conserver digne d’être à [lui] ». Mais en opposant « sentiments » aux « actions », elle apporte la preuve que l’amour conjugal n’existe pas. Sa véritable sincérité est peut-être là ! Et elle est cruelle ! 3 impératifs juxtaposés la placent sous l’autorité, la bienveillance charitable et l’amour de son mari, avec un art de la litote avec « si vous pouvez ». Sonne aussi comme un défi. « aimez- moi encore, si vous pouvez » ne signifie pas seulement : s’il est possible de m’aimer malgré ma culpabilité ; mais aussi : si vous en êtes capable, si vous pouvez vous situer à la même hauteur morale que moi. Cruauté de l’amour-propre : elle croit s’adresser à un « mari » mais elle oublie que monsieur de Clèves est demeuré son « amant » ! La reconnaissance d’une culpabilité se combine ici à la manifestation d’une sublime supériorité. Produit chez le mari un mélange contradictoire de jalousie et d’admiration. 2ème mouvement : Description des personnages et réactions du prince (l.11 à 14)
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