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jean luc lagarce juste la fin du monde, Lecture notes of Law

analyse de jean luc lagarce juste la fin du monde

Typology: Lecture notes

2023/2024

Uploaded on 01/05/2024

l-a-44
l-a-44 🇱🇧

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Download jean luc lagarce juste la fin du monde and more Lecture notes Law in PDF only on Docsity! Juste la fin du monde est une pièce de théâtre écrite par Jean-Luc Lagarce en 1990. L'intrigue tient en peu de lignes : Louis décide de retourner voir sa famille qu'il a quittée bien des années plus tôt afin de lui annoncer sa mort prochaine. Mais sa mère, son frère et sa sœur profitent de sa venue pour l'accuser, chacun à leur manière, de la douleur que leur a causé son départ et Louis repart finalement sans avoir fait son aveu. Dans cette tragédie intime et contemporaine, c'est la communication au sein de la famille qui est le nœud de tous les problèmes. Lagarce révèle cette faille par l'écriture de dialogues où tout est incessamment à redire. Dans la scène 4 de la première partie, la Mère profite que la famille soit au complet pour évoquer un souvenir remontant à l'enfance de Louis et de son frère, Antoine, qui entretiennent des rapports très tendus. Elle évoque le rituel du dimanche en famille, un rituel observé pendant de nombreuses années, retraçant ainsi l'évolution des liens unissant les membres de la famille. Problématique : De quelle manière le récit de la Mère nous ramène-t-il aux origines de la tragédie familiale ? Mouvements du texte : - L'évocation d'un souvenir familial - Le regard négatif de la mère Premier mouvement : L'évocation d'un souvenir familial (de "Le dimanche..." à "pourquoi non ? C'est triste") Antoine tente de faire cesser le récit de sa mère La ponctuation exclamative montre son exaspération. Une grande part d'implicite est contenue dans cette simple exclamation : « Maman ! » (« Maman, ne commence pas … Maman, encore la même histoire … Maman, tu es tellement énervante … ») On peut deviner la cause de ce parasitage : Antoine veut laisser le passé où il est, il ne veut pas que sa mère remue des mauvais souvenirs. « Je n'ai rien dit » : phrase négative qui renie une vérité ! Le récit dont « Le dimanche » constitue l'ouverture n'est pas anodin, bien au contraire, puisqu'il suscite une réaction aussi vive de la part d'Antoine ! Le champ lexical de la parole « dit », « racontait » montre le désir de la mère de raconter et c’est ce qu’elle fait sans tenir compte de la réaction d’Antoine. « Je racontais à Catherine » : il s’agit d’un autre mensonge de la mère qui choisit d’ignorer la souffrance de son fils Antoine et de continuer sa narration et elle enchaine avec une aposiopèse « dimanche... ». La Mère utilise Catherine comme prétexte, elle s'adresse évidemment à toute la tablée et peut-être à Louis en particulier. Pourquoi ce mensonge et cette obstination ? Sans doute parce que la présence de Louis amène la Mère à vouloir revivre le passé à travers le récit qu'elle en fait. Ce rassemblement familial la plonge dans un état de nostalgie qu'elle veut partager avec les siens. Le passé qui semble si douloureux pour Antoine renvoie pour elle à une époque heureuse comme le montrera la suite de son récit : elle évoque le plaisir de profiter du week-end, de profiter des joies simples, de prendre la voiture qui fait la fierté de la famille, de manger au restaurant… Il s'agit de l'âge d'or de son existence de Mère. Antoine va encore une fois interrompre sa mère à travers l’hyperbole « elle connait ça par cœur », il ne sait pas de quoi elle va parler et donc il l’agresse en la faisant taire. La répétition du verbe « parler » dans la réplique de Catherine et la négation hyperbolique « tu ne veux laisser parler personne » montrent la confrontation et la difficulté de communiquer. « Cela le gène » est à prendre dans le sens étymologique du verbe « gêner » : la géhenne, l'enfer, le lieu des supplices. La mère est maladroite et accentue le mal. Cette plongée dans le passé est véritablement une torture pour Antoine qui ne peut la supporter et préfère s'éloigner. Le polyptote du verbe « travaill[er] » dénote l'importance du travail dans la vie du couple, peut-être la dureté de ce travail et la fierté qu'ils en retiraient. « je raconte, n’écoute pas » est une sorte de didascalie interne qui suggère une gestuelle d’Antoine qui continue à montrer son agacement. L'épanorthose consistante en la reprise du terme « Dimanche » montre encore une fois l’insistance de la mère qui évoque un souvenir heureux celui de se promener cependant il est teinté d’une certaine négativité avec l’adverbe de temps « toujours » et l’adjectif « systématique ». Une seconde didascalie interne sous la forme d’une double négation : « ou est-ce que tu vas, qu’est-ce que tu fais ? » montre le départ d’Antoine et l’incompréhension de sa femme. Mais en fait Antoine ne peut aller « nulle part » (répétition), il est emprisonné et cela le pousse à mentir « j’écoute » et à ironiser avec la reprise du terme « Dimanche » On remarquera que Louis intervient alors même qu'Antoine semblait avoir renoncé à réellement quitter la pièce et invite même sa mère à poursuivre : « Le dimanche ». Est-il sincère quand il déclare « C'est triste ? » Veut-il remuer le couteau dans la plaie ? Si Antoine est clairement désagréable avec son frère, l'attitude de Louis est quant à elle ambiguë. Qu’est ce qui est « triste » ? Qu’Antoine veuille partir ? Le souvenir relié au « Dimanche » ? La difficulté de communique au sein de la famille ? 2eme mouvement : Le regard négatif de la mère Le lexique dégradant employé par la mère « mauvais caractère », « borné » doublé de celui de la constance « le même », « rien d’autre », « souvent », « toujours » montre que la Mère juge son fils de façon négative et radicale en apposant sur lui une étiquette qui le rabaisse, qui l’humilie. Par ses jugements définitifs, la Mère paraît sceller le destin
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