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Lecture lineaire princesse de cleves, Lecture notes of French

On est la poser a la plage chapeau de paille cigare a la bouche

Typology: Lecture notes

2020/2021

Uploaded on 02/12/2022

mehdi-moumane
mehdi-moumane 🇲🇦

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Download Lecture lineaire princesse de cleves and more Lecture notes French in PDF only on Docsity! 1 Lecture Linéaire 9 : le portrait de Mlle de Chartres « Il parut alors une beauté à la cour » Madame de LAFAYETTE, La Princesse de Clèves, 1678, Première partie. Le roman s'ouvre sur un tableau de la Cour de France à l'époque des Valois (1558, Roi Henri II), cour où règnent l'observation permanente, la dissimulation, le paraître. Nous avons une galerie de portraits de personnages historiques (Mme de Lafayette a fait appel à des historiens) qui ici deviennent personnages d'une histoire fictive (Mme de Chartres et sa fille sont les seuls personnages fictifs). Ces personnages historiques présentés en ouverture du roman vont pour la plupart prendre de l'importance dans la narration, que cela soit le prince de Clèves, le duc de Nemours, le duc de Guise ou encore la reine dauphine (Marie Stuart) qui va devenir une proche de l'héroïne. Le portrait de la future princesse de Clèves est le dernier de cette galerie, ce portrait clôt donc l'exposition du roman et marque le début du récit par le fait qu’un élément perturbateur va venir achever ce long passage descriptif. Ce portrait est original, surtout pour l'époque. En effet, normalement le portrait insiste sur le physique, or ici ces éléments traditionnels (jeunesse, beauté, cheveux) tiennent une place réduite (au début et à la fin du passage uniquement). La place la plus importante est accordée à l'éducation de la jeune fille et à celle qui a dirigé cette éducation, à savoir sa mère Madame de Chartres. (pour l'oral, entraînez-vous à lire ce texte à voix haute, en prenant le temps de respecter la ponctuation et les liaisons) Ce texte peut être découpé en 3 mouvements : 1) l'apparition d'une beauté parfaite, lignes 1 à 6, de « Il parut » à « la cour » 2) une éducation remarquable, lignes 7 à 18, de « Pendant cette absence » à « en être aimée » 3) le retour au présent, ligne 19 « Cette héritière » à la ligne 25, fin de notre extrait Lecture linéaire : I- PREMIER MOUVEMENT DU TEXTE = APPARITION D’UNE BEAUTÉ PARFAITE LIGNES 1 À 6 1 ) Lignes 1 à 3 (jusqu'à « belles personnes » : Une arrivée remarquée à la cour présageant un destin hors du commun - « Il parut alors une beauté à la Cour » • l’adverbe « alors » signale un événement important dans l'histoire, l'arrivée de la future princesse, l'arrivée d'une inconnue qui va bouleverser le monde de la Cour • il est à noter que la future princesse n'est pas encore nommée, elle est une sorte d'énigme présentée ; • celle qui paraît n'est donc pas nommée, elle est désignée par métonymie « une beauté » qui la réduit à un simple trait physique, mais un trait physique non précis ce qui lui donne un caractère universel de beauté - « qui attira les yeux de tout le monde » = proposition subordonnée relative + hyperbole. 2 - « et l’on doit croire », le pronom impersonnel indéfini « on » marque une présence du narrateur omniscient qui intervient pour inclure son lecteur : nous, lecteurs, devons prendre conscience du caractère exceptionnel de la beauté de cette femme puisque la métonymie initiale « une beauté » (l.1) devient hyperbolique « une beauté parfaite » (ligne 2) qui « donna de l'admiration dans un lieu où l’on était si accoutumé de voir de belles personnes » > toujours la caractéristique précieuse du caractère exceptionnel de la jeune femme, elle éblouit la Cour, elle est plus belle que les plus belles de cette Cour. - en plus de faire l'éloge de la beauté de la future princesse, la ligne 2 avec l’adverbe « si » fait l'éloge de la cour des Valois emplie de si belles personnes > flatterie de Mme de Lafayette à la Cour du Roi (en creux celle de Louis XIV), éloge, registre épidictique → mise en valeur de l'arrivée de la jeune fille, être parfait de l'unanimité, elle est l'élément déclencheur de l'histoire. conte, perfection physique qui fait 2 ) Lignes 3 à 6 (jusqu'à « à la cour ») : Origines familiales de la future Princesse - « Elle était de la même maison que le vidame de Chartres » : noblesse affirmée, le terme « maison » signifie ici « famille », elle est donc apparentée à un noble (vidame = titre de noblesse) - « une des plus grandes héritières de France » superlatif qui confirme l'arrivée d'un être exceptionnel, l'exceptionnel est pour l'instant sur la beauté et le nom (côté précieux : elle est une perfection presque irréaliste, une fille qui fait rêver) - élément biographique, traditionnel pour un portrait : imparfait « Son père était mort jeune » - présentation ensuite de la mère de l’héroïne : « et l'avait laissée sous la conduite de madame de Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires ». Mme de Chartres est une veuve exemplaire (dans le sens où elle doit servir d'exemple aux autres : exemple de morale), un modèle de perfection morale. L'éloge de la perfection morale est visible par l’énumération hyperbolique « le bien, la vertu et le mérite », trois qualités morales renforcées par l'adjectif mélioratif « extraordinaires » - « Après avoir perdu son mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour », isolement de la mère pour le deuil + pour élever sa fille avec perfection, loin du paraître et des mensonges de la Cour. Qualité exceptionnelle de la mère qui annonce une qualité exceptionnelle (d'un point de vue moral, parfaite éducation) de la fille. - il est à noter la quasi absence (pour l'instant) de la jeune fille dans ce portrait. Elle est caractérisée par rapport aux autres (son oncle, ses parents) ; elle est déterminée par la noblesse de sa famille (son oncle le vidame), par la mort de son père, qui la laisse sous l'éducation seule de sa mère, l'éducation d'une femme (ce qui aura de l'importance car Mme de Chartres décide -en tant que femme- de prévenir sa fille des dangers de la cour, de l'amour, etc., ce qui n'aurait peut-être pas été possible si le père avait été là) > place de la femme au XVIIe s... 5 est rare au XVIIe siècle (car il s'agit de mariages arrangés, non des mariages d'amour ; d'ailleurs la future princesse n'a pas épousé Clèves par amour). Il est à noter le ton catégorique de cette fin de paragraphe, le présent de vérité générale utilisé qui érige la leçon en une vérité générale unique « ce qui seul peut faire le bonheur d'une femme, qui est d'aimer son mari et d'en être aimée. » Conclusion partielle : Mme de Chartres rejette l’amour-passion au profit de l’affection conjugale et de son devoir qui est plus conforme à la vertu. Cette éducation occupe une très grande place du portrait III- TROISIÈME MOUVEMENT DU TEXTE = LE RETOUR AU PRÉSENT, LIGNES 19 À 25 1) Melle de Chartres, une fine fleur de l'aristocratie lignes 19 - 20 « Cette héritière était alors un des grands partis qu'il y eût en France », retour au début du portrait après la longue parenthèse sur l'éducation, retour sur la valeur aristocratique, nobiliaire de la jeune fille (héritière, grands partis) et retour de l'adverbe temporel «alors» quimarque l'événement qu'est l'arrivée de cette jeune femme à la cour des Valois - « et quoiqu'elle fût dans une extrême jeunesse, l'on avait déjà proposé plusieurs mariages. », on en apprend plus sur la jeune femme par le adjectif antéposé « extrême jeunesse » (la ligne 19 nous apprendra qu'elle a 15/16 ans, puisqu'elle est « dans sa seizième année »). Nous apprenons aussi qu'elle a déjà eu des demandes en mariages, ce qui est plutôt normal à 15/16 ans (caractère nubile/ nubilité : Se dit d'une fille en âge de se marier, qui est pubère (latin nubilis, de nubere, se marier)) nous avons ici une mise en évidence des mœurs de l’époque : on se marie jeune et en fonction du rang social. Mme de Lafayette fait un rapport sur les coutumes liées au mariage, sans les juger évidemment > référence à société de l’époque. 2 ) la présence de la mère dans toute décision pour sa fille – lignes 20 à 22 - « Madame de Chartres, qui était extrêmement glorieuse, ne trouvait presque rien digne de sa fille », premier trait négatif de Mme de Chartres, elle est « glorieuse », ce qui est renforcé, accentué par l'adverbe hyperbolique « extrêmement ». Elle a façonné sa fille est en tire une fierté extrême. De ce fait, aucun homme pour l'instant ne lui paraît digne de sa fille (autre caractéristique de l'époque : c'est la mère qui choisit lemari). - «la voyant dans sa seizième année, elle voulut la mener à la cour » : autre point sur les mœurs de l'époque : la présentation à la cour pour les jeunes filles de haut rang. Difficulté pour Melle de Chartres : sa mère lui expose les dangers de la galanterie et elle la plonge dans un monde de galanterie. 3 ) le portait physique de Melle de Chartres – ligne 22 à la fin - « Lorsqu'elle arriva, le vidame alla au-devant d'elle », convenance de l'époque, un noble de haut rang amène une jeune fille à la Cour - « il fut surpris de la grande beauté de mademoiselle de Chartres, et il en fut surpris avec raison . » , cette répétition sur la surprise ressentie par le vidame a un effet d'annonce, d'attente ; on attend la description physique de la jeune fille présentée avec une nouvelle hyperbole « grande beauté » (3e fois que le substantif « beauté » la désigne) - « La blancheur de son teint et ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l'on n'a jamais vu qu'à elle » : elle correspond aux canons de beauté de l'époque à savoir la peau blanche et la blondeur. La 6 proposition subordonnée relative « que l’on n'a jamais vu qu'à elle » renforce le caractère exceptionnel de la jeune femme (Il est à noter que la princesse est une personne extraordinaire par son éducation, son rang (tout comme le duc de Nemours) et ici sa beauté hors du commun. Or, lors du portrait de Nemours, il y aura la même négation restrictive : « que l'on n'a jamais vu qu'à lui seul ». Tous deux sont des idéaux de la Préciosité, tous deux sont exceptionnels, uniques par la grande beauté (tout cela est très hyperbolique). Ils étaient donc prédestinés par leur unicité. Cette prédestination est d'ailleurs ressentie par la princesse qui se désespère de ne pas avoir rencontré Nemours avant son mari.) - « tous ses traits étaient réguliers, et son visage et sa personne étaient pleins de grâce et de charmes. ». Utilisation de l'hyperbole encore visible par le déterminant « tous » et le pluriel « charmes ». Le portrait physique attendu est finalement assez vague (blonde, blanche de peau, traits réguliers) voire même assez abstrait (grâce, charmes). Ce dernier substantif « charmes » laisse supposer beaucoup : c'est sans doute une volonté de Mme de La Fayette de laisser le spectateur projeter n’importe quelle image idéalisée. Conclusion : Le passage que nous avons étudié se situe au début du roman, l'héroïne est présentée à la cour d'Henri II pour la première fois. Le lecteur la découvre également pour la première fois. Son portrait s'inspire de la préciosité (par la perfection hyperbolique de la jeune fille) mais relève surtout du roman psychologique par l'importance accordée au portrait moral et surtout à l'analyse àlaquelle se livre Mme de LAFAYETTE pour expliquer les vertus dont est dotée son héroïne. L'éducation de Mme de Chartres a été puissante (n'oublions pas qu'elle a fait réfléchir sa fille) car la future princesse en est imprégnée, le message de vertu est inscrit de manière indélébile dans la consciencede la future princesse. Ce portrait de la jeune femme (une noble parfaite, ayant des valeurs morales) et l'insistance sur les dangers de la passion laissent présager un destin tragique.
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