Download Analyse scène finale Antoine et Louis dans Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce and more Essays (high school) French in PDF only on Docsity! Lecture linéaire n°3 : Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde, 1990, Deuxième partie, scène 3 (p. 123) Introduction : [Présentation de l’auteur et de l’œuvre] [Présentation de l’extrait] Les crises ont explosé, chacun a pu maladroitement exprimer ce qu’il avait à dire à Louis. Seul Louis va repartir sans avoir annoncé qu’il allait mourir. Dans cette ultime scène, Antoine vient de dresser un portrait à charge de Louis, le présentant comme victime volontaire et manipulateur. Le frère cadet, par sa colère, a également révélé toute sa fragilité et sa sensibilité face à ce grand frère qu’il pensait devoir protéger. En quoi cette scène offre-t-elle un nouveau visage d’Antoine et le fait-elle apparaître comme un personnage complexe ? Premier mouvement [de « Tu es là, devant moi » (l.1) à « le début du début » (l.23)] : Antoine est en colère contre Louis, lui fait des reproches tout en s’accablant lui-même Idées Procédés Citations Commentaire Il s’agit du dernier face à face entre les deux frères. Antoine est en colère La posture de Louis, visible à travers les compléments circonstanciels « Tu es là, devant moi » (l.1) « debout devant moi » (l.3) est interprétée par Antoine comme une attitude de défi et de provocation. Dans la mise en scène de François Berreur (1h 44 min), ils sont plutôt « dos à dos » pour souligner cette fracture irrémédiable. Mais cette mise en scène de Berreur montre aussi que ce face à face est peut-être un duel symbolique. La répétition de l’oxymore « m’accuser sans mot » (l. 2 et 3) est une manière pour Antoine de dire qu’il y a de la perversité, de la manipulation chez Louis. Ce silence déstabilise Antoine qui se sent mis en cause sans qu’ils aient jamais pu s’en expliquer. Comme aucun mot n’est prononcé, l’éventuel reproche n’est pas exprimé. Et on n’est même pas sûr qu’il y ait reproche. C’est vraiment une illustration de l’incommunicabilité dans cette pièce. Mais cette Voir le champ lexical de la « je te plains » « pitié », Apparaît ici la complexité de la relation entre les deux colère est mêlée d’empath ie compassion « peur », « inquiétude » « j’espère qu’il ne t’arrive rien de mal » frères : il lui en veut mais en même temps il l’aime. Antoine anticipe le sentimen t de culpabilit é qu’il éprouver a qd son frère sera parti Il emploie un vocabulaire moral et joue sur les les adverbes de temps « je me reproche » « le mal que je te fais » « déjà », « encore », « aujourd »hui » Puis Antoine reprend ses reproche s à l’égard de Louis Il réinsiste sur le face à face « tu es là » Rappeler le duel symbolique entre eux Il utilise le vocabulaire juridique dans une gradation qui englobe la famille entière « tu m’accables Tu m’accables, Tu nous accables » Il avait utilisé le verbe « accuser » (l. 2). Dès qu’il est en présence de Louis, il se sent jugé, comme au tribunal, et toute la famille avec lui. Le sens juridique du verbe « accabler » (cf note ; on parle de « preuves accablantes ») est souligné par le commentaire d’Antoine qui dit « on ne peut plus dire cela ». Sens un peu vieilli du mot. Il semble égalemen t replonger dans l’empathi e Il reprend les mêmes mots que plus haut « j’ai encore plus peur » « rien reprocher », « qui se reproche » Mais il dit d’autres choses : dès l’enfance il a adopté une attitude protectrice peu commune à l’égard de son grand frère. Mais à présent il repousse cette attitude : il ne veut plus avoir à le protéger ; il ne veut plus avoir à éprouver de la pitié pour lui ; il refuse que son frère puisse juger sa vie. Puis de Il utilise Antoine reproche à Louis de