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Analyse : À une passante de Baudelaire - Femme, allégorie du beau et de l'amour impossible, Lecture notes of French

Dans ce document, découvrez une analyse approfondie du poème 43 des Fleurs du Mal intitulé « À une passante » par Charles Baudelaire. Ce texte met en évidence la manière dont l'auteur reprend un topos traditionnel et le transforme en une vision personnelle de la beauté et de l'amour impossible. L'article examine les techniques poétiques utilisées par Baudelaire, telles que la personnification, la juxtaposition et l'allitération, pour créer une image de la femme comme une allégorie de sa vision du beau. L'analyse se base sur les trois quatrains du poème et met en évidence comment Baudelaire utilise la forme classique du sonnet pour exprimer des idées modernes et complexes.

Typology: Lecture notes

2021/2022

Uploaded on 06/05/2022

sli-mane
sli-mane 🇲🇦

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Download Analyse : À une passante de Baudelaire - Femme, allégorie du beau et de l'amour impossible and more Lecture notes French in PDF only on Docsity! Analyse de texte n°9 - À une passante Plan Suit la forme du texte Introduction Dans le poème 43 des Fleurs du Mal intitulé « À une passante » reprend le motif traditionnel de la rencontre amoureuse mais délaisse le tel qu’on pouvait le locus amoenus trouver chez Nerval dans « Une allée du Luxembourg » au profit du cadre parisien hostile ainsi que l’indique le titre de la section dans laquelle se trouve le poème à savoir Tableaux parisiens. De même, il choisit une forme classique, le sonnet, mais se l’approprie d’une manière irrégulière sur le plan des rimes qui diffèrent selon les quatrains. Il s’agira de voir comment Baudelaire reprend un topos pour mieux s’en éloigner, la femme devenant une allégorie de sa vision du beau mais aussi une figure de l’amour impossible. I. Premier quatrain Le premier vers délaisse le pour un lieu plus urbain et hostile marqué par le locus amoenus champ lexical du bruit et la redondance « assourdissant » et « hurlait », et par la personnification de la rue qui semble encerclé par le bruit et enfin par les sonorités, allitération en « r » et avec des hiatus qui miment le brouhaha. Dans ce cadre hostile apparaît la femme dont la silhouette est détaillée sur trois vers par le poète. Le vers 2 est symbolisé par des juxtapositions des adjectifs qui sont antéposés et retardent donc l’apparition de la femme. Ils n’annoncent pas une rencontre amoureuse et contribuent à marquer la divinité et l’évanescence. Le groupe est de plus en plus long, ce qui marque une amplification qui traduit la démarche ample de la femme, également marquée par la diérèse de « majestueuse » et l’enjambement. L’inaccessibilité de la femme est soulignée par l’image du deuil, de la richesse et de l’aristocratie de cette femme à travers on vêtement qui renvoie aux gravures de Constantin Guys (auquel Baudelaire dédiera certains poèmes) : feston, ourlet et robe à crinoline, ainsi que l’hypallage de la main pour symboliser le vêtement. La femme, ici, renvoie à une impression de grâce, d’harmonie, et d’équilibre, comme une danse. Cette impression est marquée par la régularité du rythme au vers 4 : un tétramètre accentué par l’allitération en « l », un son léger et preste qui renvoie à la légèreté de la démarche. II. Deuxième quatrain Ce quatrain se concentre sur le trouble du poète et l’effet du regard échangé entre les deux personnes. Le premier vers est, à tout point de vue, paradoxal : il prolonge l’idée de la démarche mais marque aussi une rupture par le point-virgule et aussi par la syntaxe avec l’absence de verbe conjugué. Les trois vers suivants développent une seule et même idée : le regard de la femme et les effets sur le poète. Le regard de la femme est impassible : elle est comparée à une statue, ce qui décale aussi de l’agilité et de la noblesse évoquées dans le quatrain précédent. La paralysie est soulignée par les sonorités désagréables « r », « k » et « t » ainsi que le rythme heurté du vers avec le pronom « moi », isolé, détaché en début de vers et le COD qui est retardé au vers 8. L’’emploi du verbe « boire » semble comparer le regard de la femme à une liqueur qui happe le poète. Le quatrain décrit aussi le regard de la femme avec l’alliance des contraires : « ciel livide où germe l’ouragan (qui renvoie à la couleur des yeux de cette femme). L’antithèse entre livide et ouragan est explicitée dans le vers suivant par le parallélisme de construction « douceur » et « plaisir » ; « fascine » et « tue », termes qui renvoient à la femme fatale. La beauté oxymorique de la femme était déjà annoncée dans le premier quatrain et là est accompli par la rime entre « statue » et « tue » Le quatrain montre aussi une forme de dépendance du poète à l’égard de cette femme, dépendance manifestée par les mots « buvais, fascine et tue » III. Tercets Le premier tercet s’ouvre sur le côté éphémère, fugitif de cette rencontre manifestée à la fois par une exclamation nominale et par une interrogation rhétorique. Le premier vers traduit très explicitement le véritable coup de foudre, développé par l’interrogation. Ce coup de foudre revêt une tonalité pathétique avec notamment le contre-rejet « fugitive beauté » Ici, Baudelaire semble reprendre la théorie platonicienne : la beauté de la femme permet au poète d’être en contact avec le beau, le regard ayant déclenché cette réminiscence qui fait renaître le poète, beau qui mêle les contraires, l’idéal et le spleen. Aussi, l’adverbe « soudain » souligne quelque chose de bref et le pouvoir de la femme sur le poète passif mais on assiste directement au retour du spleen car l’« éternité » renvoie à la mort et l’idéal ne peut être qu’entrevue, à l’image de cette femme, pour laisser place au spleen. Le deuxième tercet manifeste le regret et le désespoir du poète, d’abord avec la phrase nominale et la juxtaposition des adverbes d’abord de lieu puis de temps avec une gradation. L’idée de la femme fatale qui a fait renaître le poète mais qui le renvoie aussitôt à son malheur et l’idée de cruauté sont exprimées par le chiasme du vers 13 et le subjonctif plus- que-parfait du vers 14 « ô toi que j’eusse aimé » qui exprime l’irréel du passé. Le parallélisme de construction met lui en évidence le pathétique et l’amertume finaux du poète : celui-ci suggère en effet la cruauté finale de la passante qui s’éloigne alors qu’elle savait que le poète aurait pu l’aimer. Conclusion Dans ce poème, Baudelaire renouvelle le topos de la rencontre amoureuse en reprenant des éléments de la théorie exposée par Platon mais surtout de son idéal de beauté décrit comme quelque chose d’ardent et de triste. « Le beau est fait d’un élément naturel, invariable (…) et d’un élément relatif circonstanciel »
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