Download Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire and more Essays (high school) French in PDF only on Docsity! Au lecteur est issu du recueil Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Baudelaire un poète symboliste du XIXème siècle. Au Lecteur est le poème liminaire du recueil Les Fleurs du Mal, placé hors numérotation, il a été placé en tête dans toutes les éditions. Il a donc une importance majeure : il présente et ouvre le recueil. Il montre l’esthétique moderne de Baudelaire qui associe le Beau et le Mal. Au Lecteur est un portrait de la condition humaine. Ce poème aborde des thèmes qui seront récurrents dans le recueil : la mort, le péché, la religion... Il est composé de 10 quatrains. Les 7 premiers parlent de la condition humaine. Les 3 derniers montrent la place importante qu’occupe le spleen c’est-à-dire l’ennui. On peut alors se demander en quoi ce poème peut faire office de préface au recueil les fleurs du mals Au Lecteur La sottise, l'erreur, le péché, la lésine, Occupent nos esprits et travaillent nos corps, Et nous alimentons nos aimables remords, Comme les mendiants nourrissent leur vermine. Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ; Nous nous faisons payer grassement nos aveux, Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux, Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches. Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste Qui berce longuement notre esprit enchanté, Et le riche métal de notre volonté Est tout vaporisé par ce savant chimiste. C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent ! Aux objets répugnants nous trouvons des appas ; Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas, Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent. Ainsi qu'un débauché pauvre qui baise et mange Le sein martyrisé d'une antique catin, Nous volons au passage un plaisir clandestin Que nous pressons bien fort comme une vieille orange. Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes, Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons, Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes. Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie, N'ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins Le canevas banal de nos piteux destins, C'est que notre âme, hélas! n'est pas assez hardie. Mais parmi les chacals, les panthères, les lices, Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents, Les monstres glapissants, hurlants, grognant, rampants, Dans la ménagerie infâme de nos vices, II en est un plus laid, plus méchant, plus immonde ! Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris, Il ferait volontiers de la terre un débris Et dans un bâillement avalerait le monde ; C'est l'Ennui ! L'œil chargé d'un pleur involontaire, II rêve d'échafauds en fumant son houka. Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat, - Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère ! Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal AU LECTEUR, Charles Baudelaire Les Fleurs du Mal Thèmes : condition humaine, l’ennui I/ Condition humaine : Dès le titre, « au lecteur » le poète s’adresse directement au lecteur. Dans la première strophe, le poète décrit la condition humaine dont les hommes sont les victimes d’eux-mêmes. L’énumération de noms dans le vers 1 raconte les maux des hommes. Baudelaire décrit l’homme du 19ème siècle et l’homme est comparée comme quelqu’un de mal. L’oxymore « aimables remords » apaise les regrets. Les hommes sont comparés à des mendiants qui ne peuvent pas se défaire de ce qu’ils vivent. Dans la deuxième strophe, les péchés se rapportent à l’ennui. Il décrit le destin comme « un chemin bourbeux » se rapprochant ainsi du Spleen. Ainsi, il s’oppose à l’habituelle représentation de la vie telle une longue route tranquille. Pour les hommes pleurer et la source du pardon.