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Biografia de Jean-Jacques Rousseau, Apuntes de Filología hispánica

Asignatura: Narrativa, Profesor: , Carrera: Filología Hispánica, Universidad: UCA

Tipo: Apuntes

2017/2018

Subido el 19/01/2018

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¡Descarga Biografia de Jean-Jacques Rousseau y más Apuntes en PDF de Filología hispánica solo en Docsity! Jean-Jacques Rousseau (Genève 1712-Ermenonville, 1778). Rousseau est un collaborateur de l’Encyclopédie et un philosophe majeur des Lumières françaises. Sa pensée embrasse des domaines variés : critique sociale, théorie politique, morale, théologie, autobiographie ; elle s’exprime dans de nombreux genres : discours, roman, théâtre, traité philosophique, confessions, sans oublier la composition musicale. La réflexion sur la liberté constitue l’unité de cette œuvre singulière et complexe : liberté originelle de l’homme à l’état de nature, liberté du solitaire abîmé dans la rêverie, liberté politique fondée sur le contrat. Quel que soit l’aspect considéré, il s’agit toujours de mettre au jour la liberté, de lutter contre ce qui en nie l’existence et en empêche la compréhension. Rousseau a montré le lien étroit qui unit égalité et liberté. Il est, par sa sensibilité vive, son amour de la solitude et de la nature, un précurseur du romantisme ; il est aussi un remarquable théoricien de la république. Rousseau demeure toutefois une figure singulière et paradoxale. Philosophe des Lumières, il est incompris de ses pairs et hostile à des thématiques centrales à son époque. Il s’oppose à l’idée de progrès, méprise l’histoire, condamne le cosmopolitisme. Sa pensée présente elle-même de nombreux paradoxes : éloge de la solitude et du sens civique, éloge de la nature originelle et des vertus civilisatrices de la société du contrat. Jean-Jacques Rousseau est né le 28 juin 1712 à Genève, petite république indépendante ; sa mère, fille d'un pasteur protestant, meurt à sa naissance ; son père est maître horloger. Il ne reçoit pas d'« éducation » à proprement parler ; c'est en autodidacte qu’il acquiert au fil des ans une très vaste culture. Début de carrière À trente ans, il s’installe à Paris, où il mène de front ses activités de musicien (composition, participation à l'actualité musicale et à ses querelles) et ses activités de philosophe (rédaction d'articles pour l'Encyclopédie). Premier succès En 1750, le Discours sur les sciences et les arts connaît un succès éclatant et met son auteur à la mode ; en 1755, il publie le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. Tournant de sa carrière Alors qu'il est admiré et reconnu, il s'isole, se brouille avec ses amis philosophes et quitte Paris pour la campagne ; c’est dans cette retraite qu’il rédige trois œuvres majeures : Julie ou la Nouvelle Héloïse (1761), Du contrat social (1762) et Émile ou De l’éducation (id.). Ces deux derniers ouvrages sont condamnés, au moment de leur parution, par le Parlement de Paris qui leur reproche des thèses outrageantes et en rupture avec l'époque ; un mandat d'arrêt est lancé contre Rousseau, qui est obligé de quitter la France durant plusieurs années. Dernière partie de sa carrière Rousseau, qui souffre d'un délire de persécution, consacre ses trois dernières œuvres à l'introspection et à l'écriture de soi : les Confessions (1765-1770), les Dialogues ou Rousseau juge de Jean-Jacques (1772-1776) et les Rêveries du promeneur solitaire (1776-1778). Il meurt le 2 juillet 1778 à Ermenonville, au nord de Paris ; l'île des Peupliers, où il est inhumé, devient un lieu de culte. Ses cendres sont transférées au Panthéon en 1794. 1. La vie de Jean-Jacques Rousseau 1.1. Une enfance tourmentée, une jeunesse errante (1712-1737) C'est à Genève, république calviniste indépendante et austère, que Jean-Jacques Rousseau vient au monde. Il est né sous le signe de la musique et du rythme par son père Isaac, horloger, violoniste et maître de danse, et sous celui de la sensibilité et du tragique par sa mère, Suzanne, qui meurt en le mettant au monde. Jean-Jacques enfant seconde son père dans le culte qu'il voue à la défunte ; avec lui, aussi, il fait l'apprentissage de la lecture, dans des romans surtout, jusqu'à ce qu'Isaac soit contraint de quitter Genève, sans pouvoir emmener son fils : le monde préservé s'effondre. Élevé dès l'âge de dix ans auprès du ministre du culte Lambercier, il apprend l'injustice des punitions non méritées ; en étudiant chez un huissier, à douze ans, il sait qu'il ne sera pas clerc ; en apprentissage chez un graveur, il s'échappe à quinze ans pour une première errance. Décidé à se convertir à la religion catholique, il est recommandé à Annecy auprès de Mme de Warens : il l'appellera « maman ». Cette jeune femme l'envoie très vite à l'hospice des catéchumènes de Turin pour y être baptisé. Après avoir été, sans succès, secrétaire de quelques dames de la ville italienne, il repart sur les routes, enfin hors de la ville, en rupture. Encore un essai avorté, le séminaire, qu'il abandonne, et une passion qui le tient : la musique. Il ne restera pas non plus à la maîtrise de la cathédrale d'Annecy, mais continuera à chanter et à composer. Nouvelles routes, nouveaux voyages, en 1730-1731, pour enfin rejoindre Paris, en être infiniment déçu (on ne lui propose qu'une place de valet), et revenir auprès de « maman », près de Chambéry, qui l'accueille dans son cénacle, en 1733. De pseudo-mère elle devient maîtresse, pour quatre années : en 1737, elle délaisse Jean-Jacques pour un autre, tout en lui laissant sa propriété, les Charmettes, avec sa bibliothèque. 1.2. Fréquentation des milieux intellectuels et premiers succès (1737-1750) Solitude, lectures de toutes sortes : philosophie, romans – l'Astrée (1607-1628) d’Honoré d’Urfé –, traités de mathématiques, le jeune homme dévore les ouvrages. Installé pour un an à Lyon, il devient précepteur, se voit congédié, mais écrit un premier brouillon de l'Émile : théorie et pratique ne coïncident pas toujours. Nouvelle solitude aux Charmettes, nouveaux essais – des épîtres, un opéra, l'élaboration d'un nouveau système de notation musicale –, avant de repartir pour Paris dans l'espoir d'y être reconnu. Entre Fontenelle pour les leçons morales, Marivaux pour corriger les projets d'opéras, Rameau pour les conseils en théorie musicale, Rousseau côtoie très vite le Paris des Lumières. Plus proche de Diderot, de d'Alembert et de Condillac, il participe à la lutte philosophique et à l'élaboration de l'Encyclopédie, travaille comme secrétaire et documentaliste, s'initie à la chimie, paraît dans quelques fêtes. promène, herborise, reprend la rédaction des Rêveries, puis s'éteint devant Thérèse, le 2 juillet 1778, non sans avoir appris, deux mois plus tôt, la mort de son grand ennemi Voltaire. 2. L'œuvre de Jean-Jacques Rousseau Pour la clarté de la présentation, on distinguera ici les œuvres selon leur caractère philosophique ou littéraire. Mais cette distinction ne reflète pas la complexité et l’unité de l’œuvre de Rousseau. Jamais ne sont réellement opposés le travail conceptuel et l’expression des sentiments. Les textes les plus philosophiques ont des accents littéraires : Du contrat social, par exemple, évoque en un seul chapitre Robinson, Noé, Adam, Ulysse (I,2) ; Émile commence comme un texte philosophique et se termine comme un vrai roman. Les textes les plus littéraires occasionnent des méditations philosophiques et des critiques sociales : Julie ou la Nouvelle Héloïse est ponctuée de réflexion sur le désir, l’absence, l’amour et les difficiles relations sociales. 2.1. Les textes philosophiques 2.1.1. Les deux discours Discours sur les sciences et les arts (1750) Ce discours couronné par l’Académie de Dijon constitue le début de l’œuvre. Rousseau aborde la question de façon très audacieuse, tranchant sur l’optimisme des Lumières. À ses yeux, loin que le rétablissement des mœurs et des arts ait été facteur de progrès moral, il n’a fait que les corrompre davantage. La sophistication des savoirs et des représentations affaiblit le goût de l’homme, favorise la séduction sous toutes ses formes et, en conséquence, accroît les servitudes. La voix de la conscience tend à être étouffée. Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755) L’inégalité n’est pas une nécessité : elle aurait pu ne pas être ; mieux encore : elle aurait dû ne pas être. Si donc il n’y a rien ici qui s’impose par nécessité, il faut comprendre comment on en est arrivé là. La question de l’origine est celle de la genèse d’une réalité inacceptable. La nature de l’homme, en effet, est rebelle à l’inégalité : par nature, l’homme est autosuffisant ; il n’a pas à se confronter aux autres, à leur demander de prouver quoi que ce soit. L’histoire est une dénaturation de l’homme : depuis l’aube des temps et sous toutes les latitudes, il apparaît pris dans des rapports de forces. Nous ne pouvons donc pas connaître empiriquement un état où il serait accordé à sa nature profonde ; en revanche, nous pouvons nous donner la représentation fictive d’une telle situation. Par conséquent, l’état de nature n’est pas une réalité historique mais un tableau qui permet de mettre en scène la nature humaine dont nous avons l’idée. La société apparaît ainsi plus clairement dans son principe et ses conséquences : fondée sur un coup de force par lequel certains déclarent posséder, elle repose sur des jeux de domination et de fascination. L’amour propre, par lequel l’homme aime son image aux yeux des autres, a remplacé l’amour de soi, attachement immédiat à sa propre conservation. Les rapports de force prennent l’apparence du droit par un contrat de dupe au service des puissants. 2.1.2. Lettre à d’Alembert sur les spectacles (1758) Réfutant l’article « Genève » de l’Encyclopédie écrit par d'Alembert, Rousseau examine la valeur éthique et sociale des spectacles. « Le théâtre purge les passions qu’on n’a pas et fomente celles qu’on a. » La comédie, loin de corriger les mœurs en les critiquant, incite à imiter les travers. Au spectacle, qui réitère l’inégalité et l’hypocrisie sociales, il faut substituer la fête républicaine, par laquelle chacun voit en l’autre un membre du souverain comme lui. 2.1.3. Du contrat social (1762) Ni projet de société ni critique sociale, ce livre répond à un projet plus ambitieux. Il s’agit de concevoir les conditions permettant d’accorder la liberté de l’homme avec l’inévitable relation aux autres. Ces conditions sont essentiellement logiques : loin de chercher les moyens concrets de parvenir à une société respectueuse de la liberté, Rousseau cherche une norme universelle grâce à laquelle juger la légitimité des sociétés. De fait, les hommes sont dans des situations indignes de leur nature : « l’homme est né libre ; partout il est dans les fers ». La solution n’est pas de revenir à un état antérieur à la société : cet état n’a peut-être jamais existé ; il n’est qu’une représentation utile pour notre compréhension de l’homme mais ne peut être un horizon de l’histoire. Nous sommes condamnés à assumer la relation aux autres, à être inévitablement commandés par les autres. Des penseurs antérieurs à Rousseau se sont déjà penchés sur ce problème ; il est possible de distinguer d’une part Hobbes, et d’autre part la tradition libérale représentée par Locke et Montesquieu. La pensée de Rousseau se constitue par opposition à ces deux courants. La raison est toujours la même : dans les deux cas, pour des raisons différentes, la liberté est mal menée. Rousseau et la liberté selon Hobbes Hobbes conçoit un contrat au terme duquel la liberté de se défendre soi-même est échangée contre la sécurité garantie par pouvoir absolu. Or « renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa qualité d’homme, aux droits de l’humanité, même à ses devoirs » (Du contrat social, I, IV) : la liberté ne saurait s’échanger contre quoi que ce soit puisqu’elle est ce qui définit l’humanité de l’homme. Le contrat stipule que l’échange de la liberté est non seulement un contrat de dupe, mais aussi une aberration logique : comment donner la condition même par laquelle on peut donner ? Rousseau et la liberté selon Locke et Montesquieu La pensée libérale de Locke et Montesquieu s’oppose à l’absolutisme de Hobbes mais ne satisfait pas Rousseau pour autant. Le schéma libéral repose, en effet, sur des concessions faites par chacun aux exigences de la vie commune ; chacun accepte des restrictions légales imposées à tous pour obtenir en échange la garantie juridique d’une sphère d’indépendance. Or ceci est inacceptable : pas plus qu’elle ne peut être donnée, la liberté ne peut être partagée. La liberté est avant tout la faculté qu’a la volonté de se déterminer elle-même : il n’y a là aucune demi- mesure ; soit je me détermine soit je suis déterminé. Penser la liberté comme une simple capacité d’action sans contrainte, admettant ainsi des degrés, est un appauvrissement très dommageable de la liberté. La liberté de l’homme selon Rousseau Les données du problème sont donc simples : « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun, s'unissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à lui-même, et reste aussi libre qu'auparavant » (ibid., I, VI). Ainsi, il faut refuser le renoncement total à la liberté préconisé par Hobbes et le renoncement partiel conçu par le libéralisme politique. Pour Rousseau, chacun n’est libre que s’il n’obéit qu’à lui-même : voilà ce qui est indépassable et non négociable. Cette exigence radicale ne conduit pas, toutefois, à une impossibilité : si et seulement si les associés veulent la même chose, alors chacun n’obéit qu’à soi-même tout en obéissant aux autres. Le contrat social, ici pour ainsi dire bilatéral, ne suppose pas la présence d'un tiers : ni le tiers du Léviathan) ni le tiers de l’État libéral ; le contrat n’est pas un transfert de souveraineté total ou partiel à une instance sensée garantir les intérêts des contractants. Il est donation réciproque de chacun à tous et de tous à chacun, de sorte que « chacun se donnant tout entier, la condition est égale pour tous ; et la condition étant égale pour tous, nul n'a intérêt de la rendre onéreuse aux autres » (ibid.). Liberté et égalité Ainsi, le principe « nul n’est au-dessus de la loi » acquiert ici sa pleine signification : l’égalité est la condition de la liberté puisque personne ne peut imposer à autrui une contrainte à laquelle il échapperait lui-même. Les distinctions ne départagent pas les individus mais s’appliquent également à chacun et à tous : le même homme est sujet, en tant qu’il obéit à la loi et citoyen en tant qu’il en est l’auteur. Par ce contrat, non seulement l’homme reste aussi libre que s’il n’était pas soumis à la relation sociale mais, de plus, sa liberté est pleinement accomplie : la liberté du citoyen, la liberté civile produit la liberté morale « qui seule rend l'homme vraiment maître de lui ; car l’impulsion du seul appétit est esclavage, et l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté » (I, VIII). Liberté et propriété privée Ce contrat n’a rien à voir avec un collectivisme, encore moins avec le totalitarisme. La donation de chacun à tous et de tous à chacun ne concerne en stricte rigueur que le domaine où il y a lieu pour un homme de commander un autre, le domaine du politique : « On convient que tout ce que chacun aliène, par le pacte social, de sa puissance, de ses biens, de sa liberté, c'est seulement la partie de tout cela dont l'usage importe à la communauté » (II, IV, Des bornes du pouvoir souverain). La propriété privée n’est pas abolie mais fondée juridiquement : « ce que l'homme perd par le contrat social, c'est sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu'il peut atteindre ; ce qu’il gagne, c'est la liberté civile et la propriété de tout ce qu’il possède » (I, VIII, De l’état civil). 2.1.4. Émile ou De l’éducation (1762) À l’époque de Rousseau, les ouvrages sur l’éducation ne sont pas rares : une longue et ancienne tradition remontant à l’Antiquité en a donné de très nombreux. L’originalité de l’Émile est de présenter, à travers la question de l’éducation, une véritable anthropologie. La question de l’éducation est, en effet, indissociable d’une conception de l’homme. 2.2.2. Narcisse ou l'Amant de lui-même (1752) Il s’agit d’une comédie satirique qui présente un jeu de séduction original : un jeune prétentieux tombe amoureux de l’image d’une femme dont il ignore qu’elle est sa propre image travestie par la malice de sa sœur. Rousseau critique ainsi la corruption des mœurs par les sophistications sociales. Sa longue préface fait écho au Discours sur les sciences et les arts. 2.2.3. Julie ou la Nouvelle Héloïse (1761) Jean-Jacques Rousseau, Julie ou la Nouvelle HéloïseJean-Jacques Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse Julie ou la Nouvelle Héloïse se présente comme des « Lettres de deux amants habitants d'une petite ville au pied des Alpes ». Roman épistolaire, ce livre se veut plus une exposition des rapports entre les deux amants qu’une suite complexe de péripéties. En cela, Rousseau rompt avec les romans de son époque. Le but de l’ouvrage est exposé par Rousseau dès les premières lignes de la Préface. Le fil directeur est simple : Saint-Preux, précepteur de Julie, s’éprend de son élève. Cet amour scandaleux lui vaut d’être chassé par le père de Julie. Le parallèle avec l’histoire d’Abélard et Héloïse est très clair. L’ouvrage déploie à loisir les multiples variations émotives occasionnées par l’amour impossible. L’éloignement et l’interdit déterminent la nature même de l’amour. Celui-ci se développe en imagination ; loin d’être une communion effective, il est jouissance de l’idéalisation. Le désir prend le pas sur l’amour au point d’être lui-même désirable : l’insatisfaction permet toutes les idéalisations, elle vaut mieux que de médiocres satisfactions qui tuent le désir : « Malheur à qui n'a plus rien à désirer ! il perd pour ainsi dire tout ce qu'il possède. On jouit moins de ce qu'on obtient que de ce qu'on espère et l'on n'est heureux qu'avant d'être heureux » (Lettre VIII de Madame de Wolmar). 2.2.4. Les Confessions (1765-1770) Le but de l’ouvrage est exposé par Rousseau dès les premières lignes du premier livre : « Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra, je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge. Je dirai hautement : Voilà ce que j'ai fait, ce que j'ai pensé, ce que je fus. » Rousseau, isolé, rejeté et incompris par nombre de ses contemporains, entreprend ici un examen de conscience en forme de justification. Habité par le sentiment aigu de sa singularité, il expose le cours de sa vie depuis sa naissance jusqu’à l’âge adulte. Les faits relatés de façon détaillée sont l’occasion d’analyses psychologiques d’une très grande acuité. 2.2.5. Pygmalion (1771) Ce drame en un acte, créé en mars 1772 à l’opéra de Paris et accompagné d’une musique d’Horace Coignet, illustre les premières lignes des Rêveries du promeneur solitaire : « Me voici donc seul sur la terre, n’ayant plus de frère, de prochain, d’ami, de société que moi-même. » Le sculpteur Pygmalion, seul dans son atelier, implore les dieux de donner une âme à la belle statue Galathée, quitte à devenir elle : « Ah ! que Pygmalion meure pour vivre dans Galathée ! » Sa prière est exaucée : il deviendra elle et restera donc seul ! 2.2.6. Dialogues ou Rousseau juge de Jean-Jacques (1772-1776) Persuadé d’être l’objet d’un complot de la part des autres philosophes, Rousseau imagine un dialogue entre « Rousseau » et un Français au sujet de « Jean-Jacques ». Rousseau prend la défense de Jean-Jacques contre ses détracteurs. « Prenez directement et en tout, tant en bien qu’en mal, le contrepied du J. J. de vos Messieurs, vous aurez très exactement celui que j’ai trouvé. Le leur est cruel, féroce et dur jusqu’à la dépravation ; le mien est doux et compatissant jusqu’à la faiblesse » (Deuxième Dialogue). 2.2.7. Rêveries du promeneur solitaire (1776-1778) La solitude forcée où le plonge la malice des hommes conduit Rousseau à former le projet de décrire l’état habituel de son âme. La solitude lui dévoile sa vraie nature : ce qu’il est en lui- même, indépendamment des scories la société a pu ajouter. « Ces heures de solitude et de méditation sont les seules de la journée où je sois pleinement moi et à moi sans diversion, sans obstacle, et où je puisse véritablement dire être ce que la nature a voulu » (Deuxième Promenade). La rêverie, un état de l’âme sans objet particulier, ni rêve ni attention, est l’occasion de s’éprouver vivant, de jouir du sentiment de l’existence, en un mot d’être tout entier au présent. Dans cet état, l’homme est comme dieu : il n’éprouve ni regret ni désir, ni inquiétude ; il coïncide avec ce qui, en lui, est le plus originel. 2.2.8. Les œuvres de Jean-Jacques Rousseau LES ŒUVRES DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU 1739 Premier ouvrage : le Verger des Charmettes, poème. 1743 Dissertation sur la musique moderne. 1744-1745 Les Muses galantes, opéra. 1745 Collaboration avec Voltaire et Rameau pour les Fêtes de Ramire. 1750 Discours sur les sciences et les arts. 1752 Le Devin du village, opéra-comique. Narcisse, comédie. 1753 Lettre sur la musique française Article " Économie politique " pour l'Encyclopédie. 1755 Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. 1756 Lettre sur la Providence. 1758 Lettre à d'Alembert sur les spectacles. 1761 Julie ou la Nouvelle Héloïse. Émile. 1762 Du contrat social. Lettres à Monsieur de Malesherbes. 1763 Lettre à Christophe de Beaumont. 1764 Lettres écrites de la montagne. 1765 Lettres à Monsieur Buttafuoco sur la législation de la Corse. 1767 Dictionnaire de musique. 1770 Fin des Confessions. 1772 Considérations sur le gouvernement de Pologne. 1776 Fin des Dialogues et début des Rêveries du promeneur solitaire. À tout Français aimant encore la justice et la vérité. Histoire du précédent écrit. 1782 Publication des six premiers livres des Confessions et des Rêveries du promeneur solitaire. 1789 Publication des livres VII à XII des Confessions. Dialogues ou Rousseau juge de Jean-Jacques. 2.3. Postérité de Jean-Jacques Rousseau Les révolutionnaires français sont fortement inspirés des principes du Contrat social (→ Révolution française). Ils porteront aux nues celui qu’ils présentent comme un héros ; la Convention demandera le transfert des cendres de Rousseau au Panthéon.
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