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1La poésie, Slides de Poésie

Les trois autres poèmes (« Après trois ans » de Paul Verlaine, texte 2 ; l'extrait de Vitam impedere amori de Guillaume Apollinaire, texte 3 ; l'extrait du ...

Typologie: Slides

2021/2022

Téléchargé le 03/08/2022

Celestine92
Celestine92 🇫🇷

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Télécharge 1La poésie et plus Slides au format PDF de Poésie sur Docsity uniquement! 1La poésie Inde, avril 2010 CORRIGES 21 à 24 > TRAVAUX D'ÉCRITURE [16 pts] ! - SUJET 22 - Commentaire Vous ferez le commentaire du poème de Verlaine (texte 2). II - 23 » « On dirait que c'est hors du monde, perdu, mais merveilleusement perdu, préservé. » Pensez-vous que cette définition du jardin donnée par Philippe Jaccottet puisse s'appliquer à la poésie ? Vous répondrez dans un développement organisé, en vous appuyant sur les textes du corpus, les poèmes étudiés en classe et vos lectures person- nelles. III - SUJET 24 - Écrit d'invention Vous revenez dans un lieu qui a beaucoup compté pour vous : vous déci- dez, à l'occasion d'un concours d'écriture, d'évoquer ce lieu dans un texte poétique qui ne sera pas nécessairement versifié. Votre texte se nourrira d'images, d'effets sonores, de figures de construction, etc. 21 à 24 C O R R I G É S Sujet 21 — Question « C O U P d e P O U C E ANALYSE DU CORPUS • Les textes du corpus Le corpus compte cinq poèmes. Le premier est un extrait du Songe de Vaux, écrit par La Fontaine (1621-1695). Il s'agit d'un poème à la gloire de Fouquet, mécène du poète, et de son domaine, le château de Vaux-le-Vicomte. Le second poème, « Après trois ans », est extrait de la première section, « Melancholia », des Poèmes saturniens de Verlaine (1844-1896). Ce recueil est le premier publié par Verlain.e, souvent considéré comme un poète maudit. Il est dédié au dieu Saturne, dieu des Mélancoliques. Le troisième texte est extrait d'une plaquette intitulée Vitam impedere amori (« Consacrer sa vie à l'amour »), composée de dessins d'André Rouveyre et de poèmes d'Apollinaire (1890-1918). Philippe Jaccottet (né en 1925) et Casimir Prat (né en 1955) sont tous deux des poètes contemporains. Le premier a composé le texte 4 : il s'agit d'un texte en prose, extrait de La Sema/son. Jaccottet s'intéresse tout particu- lièrement à la Nature dans ses œuvres, dans lesquelles il cultive la simplicité (« l'image cache le réel », écrit-il). Le second est l'auteur du cinquième poème, extrait du recueil intitulé Le Figuier. Ces cinq poèmes datent donc d'époques différentes et présentent des formes différentes. Formes poétiques * Le poème versifié se reconnaît à : — la majuscule présente au début de chaque vers ; — un schéma de rimes ; — la régularité du nombre de syllabes par vers (le mètre) ; — une disposition en strophes. • Le poème en vers libres se reconnaît à la majuscule présente au début de chaque vers. Il ne présente en revanche aucune régularité, ni au niveau du mètre, ni au niveau des rimes. « Le poème en prose se reconnaît : — à la forme (il n'est pas en vers) ; — au thème (récit de rêve ou spectacle de la modernité) ; — au primat des images ; — à l'absence de continuité narrative (succession de tableaux). • La problématique du corpus La problématique du corpus vous est suggérée dans la formulation de la question (« Ce corpus vante les charmes du jardin »). C'est en effet autour du thème du jardin que ces poèmes ont été rapprochés. QUESTION • Comprendre la question « « représente » : on vous suggère par ce terme que ces poèmes évoquent tous des jardins mais que ces derniers n'ont pas tous la même valeur symbo- lique d'un poème à l'autre. C'est cette dimension symbolique que vous devez étudier. » « chacun des poèmes » : chaque fois que la question comporte les termes « chacun » ou « chaque », vous pouvez faire un plan analytique (ce n'est pas une obligation, toutefois). 137 La poésie Inde, avril 2010 CORRIGES 21 à 24 • Construire la réponse « Le plan peut être analytique ou synthétique. Dans le premier cas, vous considérez chaque poème l'un après l'autre : vous êtes ainsi assuré de ne pas passer à côté de la spécificité d'un texte mais vous courez le risque de passer trop de temps sur la question. Le plan synthétique peut donc être privilégié, à condition toutefois que vous repériez des points communs entre les différents jardins présentés dans ces poèmes. « Au brouillon, relisez attentivement les textes et interrogez-vous sur l'état d'esprit du poète à l'égard du lieu qu'il décrit et la portée symbolique du jardin. « Les procédés remarquables varient d'un texte à l'autre : considérez attenti- vement les principaux champs lexicaux et l'axiologie des termes employés (sont- ils mélioratifs ou péjoratifs ?). Étudiez également les registres dominants. Ce corpus, composé de cinq poèmes, vante les charmes du jardin. Cependant, ce lieu n'a pas la même valeur dans chacun des textes. Dans l'extrait du Songe de Vaux de La Fontaine (texte 1), le jardin représente un idéal. Quelle que soit la saison, c'est le lieu de la beauté : les fleurs (« rosés », « les œillets et les rosés »), les fruits (« les premiers fruits », « Pomone », « les vergers ») et les fontaines (« liquide cristal ») y construisent des décors harmonieux. Le champ lexical de la beauté est abondant (« charmes », « embellis », « parer », « beautés ») et soutenu par des hyperboles (« grâces non pareilles », « tant de merveilles »). C'est aussi le lieu de l'abondance, comme le manifeste l'emploi récurrent du pluriel (« Les vergers, les parcs, les jardins »). Pour La Fontaine, le domaine de son mécène, Fouquet, à Vaux-le-Vicomte, est donc un lieu de perfection. À l'inverse, le poème en prose de Philippe Jaccottet (texte 4) évoque la simplicité du jardin. Il décrit un lieu défini, dans des phrases courtes, par- fois nominales (« Cognassiers en fleurs, derrière la ferme Granier »), avec des termes précis (« cognassiers », « yeuses »). Simultanément, il conduit simultanément une réflexion sur la capacité de la poésie à rendre compte de la simplicité de la nature (« Décèlerai-je, saurai-je dire un jour leur beauté propre [ . . . ]?») . Les trois autres poèmes (« Après trois ans » de Paul Verlaine, texte 2 ; l'extrait de Vitam impedere amori de Guillaume Apollinaire, texte 3 ; l'extrait du Figuier de Casimir Prat, texte 5) associent l'évocation du jardin et le temps qui passe. Verlaine a beau affirmer à plusieurs reprises que « [r]ien n'a changé » en trois ans (« comme avant », « j'ai retrouvé »), il constate finalement que le temps a joué son rôle destructeur puisque le « plâtre s'écailie ». Son souhait de retrouver le jardin inchangé se heurte à un douloureux constat. Apollinaire joue avec le topos du carpe diem et reprend à son compte l'image éculée de la rosé qui se fane comme symbole du temps qui passe (« Mais rosé toi qui te défends / Perds tes odeurs inégalées », « Cueillez le jet d'eau du bassin / Dont les rosés sont les maîtresses »). L'absence de ponctuation qui rend les vers plus fluides et l'association de la cueillette à un insaisissable jet d'eau soulignent la fuga- cité du temps qui passe. Casimir Prat travaille lui aussi le motif du temps qui passe de manière explicite (« le temps me manque », « J'ai oublié ») ou de manière plus implicite avec l'image finale (« comme la ligne d'horizon qu'un enfant a tracée à / la craie sur le tableau du ciel »). Ainsi, selon les poètes, les charmes du jardin n'ont pas la même valeur. Sujet 22 - Commentaire ' C O U P d e P O U C E • Situer ï'extraît dans son contexte • Intéressons-nous d'abord au contexte. Paul Verlaine (1844-1896) est consi- déré comme un « poète maudit » : il est célèbre en effet pour avoir tiré sur Arthur Rimbaud avec lequel il avait eu une liaison tumultueuse. Il a été empri- sonné suite à cet épisode. Il a publié un grand nombre de recueils poétiques mais aussi des articles. Les Poèmes saturniens est son premier recueil. Ces poèmes sont associés au dieu Saturne, figure de la Mélancolie. • Les outils d'analyse • Commencez par étudier les procédés caractéristiques du poème versi- fié et ici, plus précisément, du sonnet. Analysez la métrique : quel est le mètre employé ? quelle relation la phrase entretient-elle avec le vers (présence d'enjambements ? de rejets ?...) ? Considérez avec attention le schéma des rimes et rappelez-vous que les mots placés à la rime sont des mots importants : quels sont-ils ? sur quoi mettent-ils l'accent ? llMaiiH Versification Ces trois notions sont fondamentales pour l'analyse d'un poème versifié. « Le vers : pour mesurer la longueur du vers, on compte le nombre de syllabes dont il se compose (attention, le « e » muet se prononce s'il est suivi d'une consonne). Un vers de douze syllabes est un alexandrin, un vers de dix syllabes un décasyllabe, un vers de huit syllabes un octosyllabe. « Les rimes : elles sont constituées par la répétition d'un même son en fin de vers. Elles peuvent être plates (AABB), embrassées (ABBA) ou croisées (ABAB). 139 1i.a poésie [B. L'absence de la femme aimée] Une deuxième lecture fait en effet apparaître en creux une présence féminine, aimée, qui n'est plus. Le poème se construit alors comme un vide qu'on ne peut combler. Ainsi, les points de suspension à la fin du vers 9 (« l'humble tonnelle / De vigne folle avec ses chaises de rotin... », v. 8-9), font entendre le silence, l'absence de conversation dès lors que les chaises de rotin restent inoccupées. Au début du premier tercet, c'est le langage des fleurs qui permet au poète d'évoquer la femme aimée. Les « rosés » (v. 9) sont traditionnellement associées à l'amour ; quant aux « lys » (v. 10), ils symbolisent la pureté virginale. On voit donc se dresser l'ombre d'une toute jeune fille, prête à aimer, mais cette image est dégradée ensuite avec « la Velléda » (v. 12). D'une part, l'article défini a une axiologie négative. D'autre part, la Velléda est une figure de l'amour impossible. La virginité n'est plus une annonce d'amour mais un obstacle insurmontable. [C. L'inquiétude] De plus, le poème paraît, dans une seconde lecture, parsemé d'indices qui évoquent l'inquiétude. À la fin du second quatrain déjà, annonçant le retournement produit par le dernier tercet, se fait entendre le mot « plainte », soutenu par les nasales (« tr^wble », « sempiternelle »). Le poète prête ainsi des sentiments mélancoliques aux arbres du jardin. Toutefois, c'est dans le dernier tercet que les indices se font plus nombreux. Alors que rien ne semblait changer, force est de constater que la statue qui orne le « bout de l'avenue » (v. 13) s'est dégradée (« Dont le plâtre s'écaille », v. 13). Le verbe « s'écaille », dont les sonorités font écho au participe pré- sent du premier quatrain « pailletant », souligne l'écart entre le passé et le présent. Cette plaie sur la statue renvoie à la blessure du poète. Enfin, dans le dernier vers, la statue est qualifiée de « Grêle », adjectif péjoratif. Ainsi, la statue devient une véritable représentation de la mélancolie. [Conclusion partielle] Une note discordante dans le dernier tercet invite donc à relire le poème de Verlaine comme la peinture d'une douloureuse absence. [Conclusion] Verlaine brosse un paysage impressionniste, tout en nuances sensuelles. Ce tableau est le lieu de l'expression des sentiments du poète, qui tente de calmer son inquiétude en affirmant que le temps n'est rien, en niant ses ravages, mais qui ne peut totalement faire taire sa mélancolie, et le souvenir d'un amour perdu. C'est donc un paysage-état d'âme que ce petit jardin. 144 Inde, avril 201C CORRIGÉS 2 ' à 24 Sujet 23 - Dissertation C O U P d e P O U C E • Analyser le sujet » « hors du monde, perdu » : l'idée est ici que le jardin évoqué par Jaccottet et éventuellement la poésie seraient des lieux peu fréquentés, déserts, et hors des activités quotidiennes. « « merveilleusement » : l'adverbe est bien sûr mélioratif. Il suggère une beauté exceptionnelle, rare. » « préservé » : a priori, quelque chose qui a été préservé a un passé, une histoire. On trouve donc ici l'idée que la poésie serait un art ancien mais toujours pratiqué. La difficulté pour formuler la problématique est donc que cette citation comprend plusieurs idées qu'il faut prendre en compte. • Formuler la problématique « Type de sujet : question qui dissimule une thèse (type 3). « Problématique : la poésie cultive-t-elle la beauté, loin des exigences du quotidien, dans une longue tradition, ou doit-elle se confronter au monde dans lequel vit le poète ? • Exploiter les textes du corpus et mobiliser ses connaissances » Pour traiter le sujet, vous devrez à la fois bien lire les poèmes du corpus mais aussi faire appel à vous connaissances personnelles : en effet, les poèmes du corpus ne donnent pas d'exemple pour toutes les étapes de votre réflexion. « Dans le texte 1, La Fontaine emploie une langue rare, qui fait référence aux divinités antiques (« Pomone », « Flore »), et qui est très travaillée (ver- sification, procédés rythmiques...). Pourtant, son poème a aussi une fonction pragmatique : il s'agit de remercier son mécène et d'en chanter les louanges. • Dans le texte 2, la forme est travaillée (il s'agit d'un sonnet), même si le vocabulaire est emprunt d'une certaine simplicité. Le poète y exprime ses sentiments en même temps qu'il décrit le jardin. • Le texte 3 peut apparaître hermétique : il n'est pas facile à comprendre par tous (par exemple, qui sont « Elles » ?). On remarque encore un travail formel : vers, absence de ponctuation... • Dans le texte 4, Jaccottet mêle évocation poétique et réflexion sur son art, sur sa pratique. Il choisit la forme du poème en prose. « Le texte 5, écrit en vers libres, peut aussi apparaître comme hermétique (image de la lune ?). Le poète mêle l'expression de ses sentiments intimes et la description d'un paysage. 145 1La poésie • D'autres textes doivent être exploités pour montrer que la poésie n'est pas forcément coupée du monde. Il faut en particulier faire référence à la poésie engagée (pensez aux poèmes de Victor Hugo ou à ceux de la Résistance). • Élaborer le plan" ',_.- Dans la mesure où la question contient une thèse implicite, le plan est critique. Plan de la dissertation I - Certes, la poésie est un jardin des merveilles, cultivé selon une tradition ancienne II - C'est un jardin méconnu que ne fréquentent que quelques rares élus III - Mais, la poésie peut aussi être un lieu investi [introduction] Philippe Jaccottet, dans un texte poétique en prose qui mêle évocation d'un espace naturel et réflexion sur l'art poétique, écrit : « On dirait que c'est hors du monde, perdu, mais merveilleusement perdu, préservé. » Cette définition du jardin peut-elle s'appliquer à la poésie ? La poésie cultive-t-elle la beauté, loin des exigences du quotidien, dans une longue tradition, ou doit-elle se confronter au monde dans lequel vit le poète ? Nous verrons dans un premier temps que le jardin peut effectivement apparaître comme un jardin des merveilles, cultivé selon une tradition ancienne, comme un lieu méconnu et peu fréquenté. Nous montrerons toutefois qu'elle peut aussi être un lieu investi. ! - Certes, la poésie est un jardin des merveilles, cultivé selon une tradition ancienne A. Une longue tradition : un lieu « préservé » 1. Figures mythologiques de poètes. Orphée et sa lyre, figure tutélaire de la poésie. La poésie est bien un art « préservé » puisque pratiqué de longue date. 2. Des formes fixes, reprises de siècle en siècle. Certaines formes per- durent de siècle en siècle. C'est une manière de préserver cet art à part. Ex. : le sonnet, pratiqué en France depuis la Renaissance. 3. Des thèmes privilégiés. La poésie a certains thèmes privilégiés comme l'amour, la glorification de la femme aimée... Ex. : La Fontaine et Casimir Prat chantent tous deux la beauté d'un jardin à quatre siècles d'intervalle. Inde, avril 2010 CORRIGES 21 à 24 B. Un jardin merveilleux 1. La beauté formelle. La poésie cultive avant tout la beauté. Figures rythmiques, en particulier dans la poésie versifiée (ex. : vers libres dans le texte 5). Images dans les poèmes en vers comme daris les poèmes en prose (ex. : personnification des rosés dans le texte 3). 2. La beauté thématique. Le poète chante le plus souvent la beauté morale et la grandeur des sentiments. Ex. : La Chanson de Roland. 3. La beauté des ronces. La poésie sait rendre beau ce qui nous déplaît au quotidien. À l'aide de la musique et des images, il opère cette alchimie. Ex. : ce sont des « haies de broussailles » que chante Jaccottet. il - C'est yn Jardin méconnu ne fréquentent que quelques rares élus A. Une activité coupée du quotidien, « hors du monde » La poésie n'a pas d'utilité immédiate, ni pour celui qui la pratique, ni pour celui qui la lit. C'est une activité gratuite. B. Des poèmes hermétiques, un jardin « perdu » Les poèmes ne sont pas toujours compréhensibles par tous. Quête de la beauté formelle plus que du sens. Recherche du beau qui peut perdre le lecteur en route. Ex. : le « Sonnet en X » de Mallarmé. C. La figure du poète maudit Le poète se peint souvent comme un être à part, différent des hommes, qui ne peut fréquenter le monde. Ex. : image de « l'albatros » dans Les Fleurs du Mal de Baudelaire ; le poète est celui qui ne peut participer à la vie sociale, dont on se moque. III - Mais la poésie peut aussi être un lieu investi A. Un lieu où s'expriment les sentiments 1. Les sentiments du poète. La poésie n'est pas un lieu complètement « hors du monde » puisqu'elle est habitée par le poète. Ce dernier exprime en effet souvent ses sentiments. Ex. : Nostalgie et sentiment de la perte dans le texte 2. 2. L'universalité des sentiments. Les sentiments exprimés, grâce au lyrisme, à la musique, aux images, acquièrent une dimension univer- selle. Le jardin est le lieu où le poète et les lecteurs se retrouvent dans une communauté de sentiments. Ex. : poèmes d'amour de Paul Éluard, connus par tous (« La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur »). 147 La poésie B. Un lieu à fréquenter Le poète invite parfois le lecteur à le retrouver : la poésie est alors en prise avec le monde. 1. La poésie didactique. La poésie peut avoir pour but d'enseigner. Ex. : leçon morale des fables de La Fontaine. 2. La poésie engagée. La poésie peut avoir pour but de pousser le lecteur à agir, conformément aux souhaits eti convictions du poète. Ex. : les poè- mes des Châtiments de Victor Hugo invitent le lecteur à se rebeller contre le régime de Napoléon III. [Conclusion] Si la poésie est un jardin des délices dans lequel se trouvent préservées des traditions qui datent de l'Antiquité, elle n'est pas nécessairement un jardin perdu mais elle peut être un lieu fréquenté, dans lequel le lecteur retrouve le poète dans l'expression de convictions ou de sentiments qui se partagent. ** Sujet 24 - Ecrit d'invention « C O U P d e P O U C E • Comprendre le sujet » Forme : il s'agit d'un poème, qui peut être un poème de forme fixe, un poème versifié ou en vers libre ou encore un poème en prose. Dans tous les cas, votre texte devra faire preuve d'une recherche formelle particulière. On vous recommande d'utiliser des images (métaphores, comparaisons), des effets sonores (allitérations, assonances...), des figures de construction (antithèses, parallélismes...). KWJBBil Figures de style • La comparaison : mise en relation d'un comparé et d'un comparant par un outil de comparaison. Ex. : vers 6à 10 du texte 5. • La métaphore : comparaison sans outil de comparaison. Le comparé peut être implicite. Ex. : « les pleurs I Qu'en se levant verse l'Aurore » pour la rosée (texte 1). » La personnification '.figure de style qui attribue des qualités humai- nes à des choses. Ex. : « Les grands lys orgueilleux » (texte 2). Inde, avril 2010 CORRIGES 21 à 24 * L'antithèse : opposition au niveau du sens. Ex. : « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles » (Corneille). » L'hyperbole : emploi de termes exagérés. Ex. : « leurs grâces non pareilles » (texte 1). » La répétition : reprise à l'identique d'une même expression ou d'une même construction. Si un élément est répété en début de phrase ou de vers, on parle d'anaphore. Ex. : « Les rosés comme avant palpitent, comme avant, I Les grands lys [...]» (texte 2). « Situation d'énonciation : qui parle ? vous (« je ») ; à qui ? le poème peut être adressé (comme les textes 1 ou 5), mais ce n'est pas une obligation. Le destinataire réel, le jury d'un concours d'écriture, reste a priori implicite ; de quoi ? d'un lieu qui a beaucoup compté pour vous et dans lequel vous revenez, un lieu du passé donc, de l'enfance sans doute ; quand ? aujourd'hui. » Registre Dans la mesure où il s'agit d'un lieu qui a compté pour vous, deux registres vont se déployer dans votre poème : les registres lyrique et pathétique. • Trouver des idées « Afin de décrire précisément le lieu, essayez d'en choisir un que vous connaissez bien. Les mêmes sensations... Je croyais que tout avait changé, et non... Les mêmes sensations... Le soleil dont les rayons se faufilent entre les aiguilles des pins pour brûler la peau encore blanche des rigueurs de l'hiver. La fraîcheur de la maison, fermée depuis trop longtemps. Les odeurs. Celle du sable chauffé au soleil, celle de la résine qui coule des plaies béantes des arbres, celle de la moisissure qui s'est formée sur les tentures démodées de la maison abandonnée. Les sons. Les cris assourdis des enfants qui jouent sur la plage, comme avant. Des cris lointains qui arrivent par vagues, por- tés par un souffle de vent. L'aboiement du chien, plus près, tout près, trop près ? Les aiguilles de pin desséchées qui se brisent sous mes pas. La vue. Les nuages mobiles qui créent des reflets changeants sur la mer, gris, bleus, verts. Le soleil qui paillette les vaguelettes de traînées d'or. Et surtout, cette sensation unique, inoubliable, éternelle : le goût du sel marin sur les lèvres. Les mêmes sensations. L'impression que le temps s'est arrêté. Pourtant, rien n'est plus comme avant. Où sont les enfants qui couraient dans l'allée du jardin ? Où sont les adolescents qui balayaient le perron dans l'espoir de la récompense qu'ils finiraient par arracher à ces adultes amollis par une trop longue sieste au soleil ? Où sont ces vieillards tou- jours dignes dans la chaleur de l'été qui commentaient les faits et gestes des voisins d'un air entendu ? Les chaises cassées ne quittent plus le garage, la 149
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