«À la musique» d’A. Rimbaud: analyse, Lectures de Littérature

Télécharge «À la musique» d’A. Rimbaud: analyse et plus Lectures au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! 1 Recherche - Texte 3 « A la musique » d’A. Rimbaud Observations Analyses Idées Le cadre spatial : termes « taillée » , « mesquines pelouses », « square », « où tout est correct », « au milieu du… » Un cadre organisé, un espace géométrique, qui correspond bien à la rigueur et à l’esprit étriqué des militaires et des bourgeois. Satire des bourgeois (règne de l’organisation) Rythme du vers 1 Tétramètre (vers 3/3//3/3) qui suggère peut-être une musique militaire, par sa régularité. Satire des bourgeois (règne de l’organisation) Allitérations en [sk], [k] et [g], en [p] et [b]n dans le 1er quatrain Des sonorités sèches et peu agréables, propres à traduire la rigueur de la musique militaire, toujours. Satire des bourgeois (règne de l’organisation) Le titre + 9 quatrains de vers en alexandrins Poème en 2 parties (diptyque) Titre qui reprend une expression ancienne : on allait « à la musique », c’est-à-dire au concert. Le sous-titre nous indique explicitement qu’on se trouve à Charleville. Or on n’a pas l’impression que les bourgeois de Charleville viennent écouter la musique : ils sont là pour parader et se montrer. Poème à rapprocher de la lettre du 25 août à G. Izambard, dont il est une réécriture « Ma ville natale est supérieurement idiote… ». Mépris affichée pour la bourgeoisie de sa ville qu’il caricature. 6 quatrains + 3 (délimités par le « Moi » placé en exergue, entre un tiret et une virgule) Satire des bourgeois (leur vanité) Opposition de deux mondes, 2 clans Champ lexical de la richesse : « breloques », « canne à pomme », « gandin », « onnaing », … Le lexique de la richesse montre tous les signes extérieurs de richesse dont les bourgeois sont venus faire l’étalage. Mépris de Rimbaud pour la vanité de ces bourgeois. Satire des bourgeois (leur vanité) Présence de l’article indéfini singulier: « le gandin », « le notaire » Des rôles-types qui définissent ces bourgeois au sein de la société, qui se sentent uniques (singulier). Satire des bourgeois (leur vanité) Diérèses vers 11, 15 et 25« offici/eux », « séri/eusement », « étudi/ant » Ironie du poète : des bourgeois qui se prennent au sérieux. « étudi/ant » : comparaison de Rimbaud à un étudiant  insistance sur son âge et son comportement insouciant : exact contraire des bourgeois (« débraillé »). Il incarne la jeunesse et la liberté Satire des bourgeois (leur vanité) 2 mondes opposés Construction de la phrase des vers 17 à 20 + Rejet vers 20 La phrase s’étale sur 4 vers (5ème quatrain) comme le bourgeois sur son banc. Il étale (« épatant ») son ventre pour mieux montrer sa réussite sociale. Le verbe « déborde » évoque le tabac débordant de la pipe, le ventre débordant du banc et la phrase débordant du vers. Satire des bourgeois (leur vanité) « soulignent tous les couacs », « tisonnent », « fort sérieusement discutent » Des verbes soulignant la vanité des bourgeois , qui parlent pour parler, alors qu’ils n’ont rien de bien consistant à dire. Satire des bourgeois (leur vanité) 2 Les déterminants pluriels : « tous les bourgeois », « des rentiers », « les gros bureaux », « leurs grosses dames » Des bourgeois qui évoluent en groupe : instinct grégaire. Fermeture d’esprit, conformisme. Satire des bourgeois (leur vanité) La valeur du présent de l’indicatif : « portent », « balance », « pend », … Valeur itérative (répétitive) de ce présent : scène routinière qui se produit « tous les jeudis soirs » = vie monotone de la vie en province. Satire des bourgeois (monotonie de leur vie) Champ lexical de la grosseur, de la lourdeur : « gros », « bouffis », « grosses » + allitérations en [p] et [b] + Métonymie au vers 10 : « les gros bureaux bouffis » Le poète insiste sur la grosseur des bourgeois : leur grosseur est synonyme d’opulence, donc de réussite sociale. Insiste sur la lourdeur des bourgeois : lourdeur physique mais aussi lourdeur intellectuelle. Des bureaucrates désignés par leur instrument de travail : des gens qui, en dehors de leur fonction sociale, n’ont aucune vie, aucune personnalité. Satire des bourgeois (leur vanité) Deux hypallages : « mesquines pelouses » vers 1 et « bêtises jalouses » v.4 et « le notaire pend à ses breloques » Ce ne sont pas les pelouses qui sont mesquines, et les bêtises jalouses, mais les bourgeois  met en valeur l’hypocrisie et l’extension de leurs défauts à l’environnement. Le notaire est dépendant de son accessoire (une montre ?) = accorde une importance démesurée aux biens matériels. Satire des bourgeois (leur vanité) Rimes « fifres »/ « chiffres » « cornacs »/ »couacs » Des mots qui ne vont pas ensemble  des rimes surprenantes. Liberté du poète Place de la césure vers 8, 13, 18, 20, 25 et 32 Liberté et modernité poétique : la césure intervient au milieu du groupe nominal  des codes poétiques que Rimbaud juge trop classique. Liberté du poète Champ lexical de la sensualité : « caressent », « chair », « mèches folles », « sous le corsage », « leurs lèvres » Associé au champ lexical du corps « dos », « épaules », cous » Importance des sensations chez les jeunes « voyous »(peut-être les bourgeois les désignent-ils ainsi), plus intéressés par ce langage des corps (et les sensations qu’elles procurent) que par la musique. L’univers de la jeunesse Champ lexical du regard : « yeux », « regarde », « déniché » Des jeux de regard qui appartiennent au domaine des sensations. Jeux amoureux avec les « alertes fillettes » L’univers de la jeunesse Champ lexical du secret et du chuchotement : « choses indiscrètes », « pas un mot », « tout bas » Tout passe par le regard : inutile de se parler pour se comprendre. Jeux qui se font dans la discrétion, sous le signe du secret. L’univers de la jeunesse Problématiques Comment Arthur Rimbaud dénigre-t-il la bourgeoisie de Charleville ? Comment Arthur Rimbaud oppose-t-il dans ce poème les bourgeois et les jeunes de sa ville ? Texte à rapprocher de la lettre du 25 août 1870 à G. Izambard (le sous-titre n’est pas anodin : mention de la gare et de la ville natale de Rimbaud) : « ma ville est supérieurement idiote ». Plan : I] De l’ordre au désordre, pour une modernité poétique 1) La structure en diptyque du poème (univers de l’ordre/du désordre) 2) Un cadre spatio-temporel réaliste 3) Des audaces poétiques (place de la césure + des rimes audacieuses)