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A. Le travail aliéné et exploité dans le système capitaliste, Guide, Projets, Recherche de Culture grecque-latine

le travail produit une aliénation du travailleur. • le travail dans le système capitaliste repose sur l'exploitation du travailleur.

Typologie: Guide, Projets, Recherche

2021/2022

Téléchargé le 03/08/2022

Helene_Re
Helene_Re 🇫🇷

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Télécharge A. Le travail aliéné et exploité dans le système capitaliste et plus Guide, Projets, Recherche au format PDF de Culture grecque-latine sur Docsity uniquement! A. Le travail aliéné et exploité dans le système capitaliste Selon Karl Marx, le travail n'est pas toujours un facteur d'accomplissement de soi. Au contraire, il peut nous rendre esclaves, en particulier dans le système capitaliste. Il y a au moins deux raisons à cela : • le travail produit une aliénation du travailleur • le travail dans le système capitaliste repose sur l'exploitation du travailleur. D'abord, le travailleur est aliéné par son travail. L'aliénation vient du latin alienus qui signifie « étranger, qui appartient à un autre ». Le terme d'aliénation a de nombreuses définitions (par exemple en psychiatrie il désigne une forme de folie). Chez Marx, l'aliénation prend un sens précis : être aliéné, c'est être dépossédé de soi-même, c'est perdre ce qui fait la nature de l'homme : « L'homme est rendu étranger à l'homme ». Pour Marx, cette aliénation est une conséquence nécessaire du système capitaliste. En effet, Marx écrit à l'époque de l'industrialisation, de l'apparition des machines et du salariat. Ce que produit le capitalisme c'est une division de la société entre plusieurs classes sociales : • D'un côté ceux qui possèdent les moyens de production (usines, ateliers) c'est-à-dire les capitalistes, les patrons. Ils forment la bourgeoisie. • D'un autre côté, ceux qui ne possèdent pas les moyens de production, qui doivent donc travailler pour les capitalistes : les ouvriers qu'on appelle à l'époque les prolétaires. Ils forment donc le prolétariat. • Dans le système capitaliste c'est donc la bourgeoisie qui exploite et domine le prolétariat. Le capitalisme se définit comme un système organisé en vue de la quête systématique du profit. Il se caractérise par : ◦ la propriété privée des moyens de production ◦ la recherche du profit ◦ la concurrence entre les individus et entre les marchés économiques. En quoi le travail est-il alors aliéné ? Pour plusieurs raisons : • Au travail, l'ouvrier ne peut pas déployer une libre activité physique et psychique : l'ouvrier n'a pas le choix de travailler ; il n'est libre ni de ses bras, ni de son esprit (son travail l'absorbe, il n'arrive pas à penser à autre chose). Il ne peut pas développer ses capacités créatrices mais doit travailler de façon répétitive. Il ne fait donc que fatiguer son corps et son esprit. • L'ouvrier est séparé de ce qu'il produit : du fait de la division du travail, l'ouvrier n'accomplit qu’une partie de l’œuvre et il ne peut pas se représenter le produit final. Son 1/8 travail n'a pas de sens : l’œuvre qu'il produit n'est pas la sienne, et son travail se réduit à une simple question économique, c'est-à-dire au salaire nécessaire pour survivre. • L'ouvrier est soumis à la machine : le passage d'un modèle artisanal à l'industrialisation a renforcé l'aliénation des ouvriers. On pourrait croire que la machine aurait pu libérer l'homme de son travail en rendant les tâches plus faciles, plus rapides, plus efficaces. En réalité, la machine n'est pas un progrès par rapport à l'outil. En effet, alors que l'outil s'adapte au mouvement de l'homme, avec la machine c'est l'inverse : l'ouvrier est soumis au mouvement de la machine, à sa cadence. L'homme devient en quelque sorte un élément de la machine : il doit s'y adapter, et devient alors aliéné. → Pour toutes ces raisons, l'ouvrier devient alors étranger à lui-même, il perd son identité. Son travail n'a plus de sens. Le travailleur n'est pas seulement aliéné, il est aussi exploité par le capitaliste. L'économie capitaliste repose de plus sur un mécanisme d'exploitation : une partie du temps de travail de l'ouvrier n'est pas payée. C'est ce que Marx nomme le surtravail. L'ouvrier qui travaille à l'usine loue à son patron sa force de travail, c'est-à-dire sa capacité à travailler. En effet, dans le système capitaliste, la capacité de travail de l'ouvrier est considérée comme une marchandise. Pour cela, l'ouvrier reçoit un salaire : et une fois cette marchandise acquise contre un salaire, le capitaliste fait travailler l'ouvrier toute la journée. Ce salaire lui permet de reproduire sa force de travail en satisfaisant ses besoins primaires (acheter de quoi manger, se loger, se détendre, etc) pour qu'il puisse retourner travailler. Ni plus ni moins ! Cependant, le salaire reçu (la valeur de la force de travail) est inférieur à la valeur produite par l'ouvrier : c'est là que réside l'exploitation. Marx prend l'exemple d'un ouvrier fileur : il est payé 3 shillings par jour ce qui lui permet de reproduire sa force de travail (cela correspond au paiement de sa nourriture, de son loyer quotidien etc). Ces 3 shillings sont produits par l'ouvrier en 6 heures seulement. Pourtant, la journée de travail ne s'arrête pas là : l'ouvrier doit encore travailler 6 heures (à l'époque de Marx les ouvriers travaillent en moyenne 12 heures par jour). L'ouvrier travaille donc plus que nécessaire. En un sens, l'ouvrier travaille gratuitement. Ce temps supplémentaire, pendant lequel l'ouvrier n'est en réalité pas payé, est appelé « surtravail ». Ce surtravail permet au capitaliste de générer une plus-value. Cette dernière consiste donc à tirer un profit d'un travail non rémunéré : le capitaliste tire de la production une valeur supérieure à ce que lui coûte le travailleur. La plus-value devient ensuite un profit lorsque le produit est vendu. Cette plus-value peut s'accroître de deux manières : • d'une part, en allongeant la durée du temps de travail de l'ouvrier. On parle alors de plus- value absolue. Le capitaliste fait une plus-value en faisant travailler plus l'ouvrier. • D'autre part, elle peut s'accroître par les transformations de l'organisation de la production, notamment en augmentant la productivité du travail : on produit plus donc les valeurs 2/8 NB : Marx désigne par le concept d'idéologie, les illusions qui s'imposent à un groupe social ou à un individu et qui ont pour fonction de légitimer un ordre social existant. Dans le deuxième extrait, Ricky est à l’hôpital avec sa femme Abby. En effet, il a été violemment agressé lors de sa tournée de livraisons et s'est fait voler les colis qu'il devait livrer (les agresseurs ont aussi cassé son précieux scanner, outil de travail indispensable). Son manager l'appelle alors pour prendre de ses nouvelles mais surtout pour l'informer de ce qu'il doit à l'entreprise. Extrait à visionner ici : https://drive.google.com/open?id=1XD7Fu512uAAc7tg5WOL-gwFgJc8-lmaH Questions sur le second extrait : • en quoi Ricky est-il exploité et aliéné par son travail ? • Le discours du manager, dans le premier extrait, se vérifie-t-il dans la réalité ? • En quoi l'ubérisation peut-elle est considérée comme une nouvelle forme d'aliénation ? Transition : Ainsi, on voit bien en quoi le travail est une contrainte : il ne me rend pas libre mais fait de moi un esclave. Travailler, c'est être soumis au règne de la nature et de l'exploitation : c'est perde son identité, le sens de sa vie dans la souffrance. Pourtant, est-ce si simple ? Le travail ne me permet-il pas aussi de conquérir ma liberté ? N'est-il pas la condition de ma liberté ? Que faut-il transformer pour que le travail me rende libre ? 5/8 II. Ce n'est pas le travail en tant que tel qui me rend esclave, mais les conditions économiques et sociales dans lesquelles il s'inscrit. A. D'abord, le travail peut, en réalité, être un moyen d'accomplissement personnel. Le travail permet en effet un accomplissement de soi, une conquête de sa liberté. D'abord, le travail est une libération de la nature : par le travail j'apprends à transformer la nature afin de satisfaire mes besoins. Le travail me permet de dépasser la simple survie et d'atteindre une forme d'indépendance. Le travail est donc une libération vis-à-vis de la nature. De plus, le travail me permet de me perfectionner, d'améliorer mes facultés physiques et intellectuelles. L’homme est doté de nombreuses aptitudes, mais elles sont seulement en puissance et elles ont besoin d'être mises en œuvre, d'être actualisées. C'est seulement par le travail que l'homme peut s'améliorer, et se transformer lui-même, se façonner. Sans travail, l’homme ne pourrait pas actualiser ses facultés. REPERE : En acte / en puissance En acte Ce qui est en acte c'est ce qui est réalisé, achevé En puissance Ce qui n'est qu'en puissance, par opposition à ce qui est en acte, est ce qui n'est pas encore réalisé, ce qui n'est qu'une virtualité. Par exemple, tout être humain normalement constitué est en puissance un être parlant. Mais ce potentiel n'est actualisé qu'avec l'apprentissage de la langue maternelle au contact de ses semblables. Exemple : Jiro Dreams of Sushi, David Gelb, 2012 → Ce documentaire suit le travail de Jiro, un cuisinier japonais de 93 ans, dont le restaurant ne sert que des sushis. Lien vers le trailer du film : https://drive.google.com/file/d/1zeH9fYwqL_XcXZ7CFhsnh9Y NL6 Wrktv_/view?usp=sharing Question : qu'est-ce qui fait que le travail de Jiro est émancipateur ? 6/8 Pour aller plus loin (facultatif) : la dialectique du maître et de l'esclave chez Hegel Regarder la vidéo « Micro-Philo » : https://drive.google.com/open?id=1V4hL- SN86IaR3yF_Ys6L9vZx_npaAwFl Puis faire l'exercice de compréhension : • Question pour un champion : http://learningapps.org/watch?v=pja7f5o3c16 B. De plus, le travail est lié à la société dans laquelle il prend place et de la manière dont elle considère le travail. Deux attitudes sont possibles vis-à-vis du travail, pour tenter de le concilier avec la liberté. On peut soit chercher à transformer l'organisation du travail soit défendre une diminution du temps de travail. 1ère option : transformer l'organisation du travail pour le rendre libre. C'est l'option de la philosophe Simone Weil. La vie de Simone Weil est intéressante car elle décide, à l'âge de 25 ans d'abandonner son poste de professeure agrégée pour entrer à l'usine comme « manœuvre sur la machine ». Pendant plusieurs années, elle travaille donc comme ouvrière. Elle souhaite en effet connaître ce qu'elle appelle la « condition ouvrière » c'est-à-dire la situation difficile que vivent les ouvriers à son époque. Elle écrit plusieurs textes où elle décrit les souffrances physiques et psychiques qu'elle subit au quotidien, textes réunis dans le livre La condition ouvrière. 7/8
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