Docsity
Docsity

Prépare tes examens
Prépare tes examens

Étudies grâce aux nombreuses ressources disponibles sur Docsity


Obtiens des points à télécharger
Obtiens des points à télécharger

Gagnz des points en aidant d'autres étudiants ou achete-les avec un plan Premium


Guides et conseils
Guides et conseils

Acte III, Scènes 4-5, Le Mariage de Figaro, Beaumarchais, Notes de Langue Anglaise

Acte III, Scènes 4-5, Le Mariage de Figaro, Beaumarchais ... Depuis le début de l'acte I, scène 1, Suzanne a informé Figaro que le comte voulait faire ...

Typologie: Notes

2021/2022

Téléchargé le 08/06/2022

Alexandre_Rouen
Alexandre_Rouen 🇫🇷

4.4

(55)

93 documents

1 / 6

Toggle sidebar

Aperçu partiel du texte

Télécharge Acte III, Scènes 4-5, Le Mariage de Figaro, Beaumarchais et plus Notes au format PDF de Langue Anglaise sur Docsity uniquement! Acte III, Scènes 4-5, Le Mariage de Figaro, Beaumarchais Support : Acte III, Scènes 4-5, Le Mariage de Figaro, Beaumarchais FIGARO, à rt, — Voyons-le venir, et jouons serré, Le Conrre, redoi, — Ce n'est pas ce que je voulais dire ; luis- sons cela. J'avui ui, j'avais quelque envie de r'emmencr à Londres courrier de dépêches... mais, toutes réflexions faites. Figaro, = Monseigneur à changé d'avis ? Le Contre. - Premièrement, eu ne sus pas l'anglais. - FIGARO, — Je sais Gad-dam!. Le COMTE, — Je n'entends? pas, FIGARO, — Je dis que je sais God-dann. Le CoMTr. - Hé bien ? FIGARO. — Diable ! c'est une belle langue que l'anglais ! il en faut peu pour aller loin, Avec God-dam, en Angle- terre, on ne manque de rien nulle part. Voulez-vous câter d'un bon poulet gras ? entrez dans une taverne, et faites seulement ce geste au garçon, (J/ rourne la broche.) God-dam ! on vous apporte un pied de bœuf salé, sans pain. C'est admirable ! Aimez-vous à boire un coup d'excellent bourgogne ‘ ou de clairee *? rien que celui-ci. (I débouche une bonseille.) God-dam ! on vous sert un por de bière, en bel étain, la mousse aux bords. Quelle satis- faction ! Rencontrez-vous une de ces jolies personnes qui vont trottant menu, les yeux baissés, coudes en arrière, et tortillant un peu des hanches ? mettez mignar- dement $ tous les doigts unis sur la bouche. Ah ! God-dam ! elle vous sangle un soufflet? de crocheteur#. Preuve qu'elle entend. Les Anglais, à la vérité, ajoutent par-ci, par-là, quelques autres mots en conversant ; mais il est bien aisé de voir que God-dam est le fond de la langue : er si Monseigneur n'a pas d'autre motif de me laisser en Espagne... Le COMTE, à pars. — Il veut venir à Londres ; elle n'a pas parlé. FIGARO, à part. — Il croit que je ne sais rien : travaillons-le ! un peu dans son genre, Le ComTe. — Quel motif avait la Comresse pour me jouer un pareil cour ? Ficaro, — Ma foi, Monseigneur, vous le savez mieux que moi. Le Come. — Je la préviens sur tout? et la comble de présents. FiGarO, — Vous lui donnez, mais vous êces infidèle, Saic-on gré” du superflu à qui nous prive du nécessaire ? LE COMTE, —... Aucrefois tu me disais cout. FiGarO. — Et maintenant je ne vous cache rien. LE Comte. — Combien la Comtesse t'a-t-elle donné pour cetre belle association ? FiGaRo. — Combien me donnâtes-vous pour la tirer des mains du docteur? Tenez, Monseigneur, d'humilions pas l'homme qui nous serc bien, crainte d'en fire un mauvais valec. Le COMTE. — Pourquoi faut-il qu'il y aie toujours du louche* en ce que tu fais # FIGARO, — C'est qu'on en voic partour quand on cherche des Lors. Le Core. = Une réputation dérestabile ! FIGARO, — Et si je vaux mieux qu'elle? Y a-t-il beaucoup de seigneurs qui puissent en dire autant ? 1 God-dams : juron anglais (Gcddann : nom de Dieu). 2. Entends : comprends. 3. Bourgogne : via de Bourgogne. 4. Claicer : vin rouge clair, 5. Menu : à pecits pas. 6. Mignardement : délicatement, 7. Elle vous sangle un souffler : «lle vous donne une gifle. 8. Crochereur : porteur de fardeaux, qui utilise les crochets. L'Travaillons-le : marrnemroét-le. fsisons-Le parier, 22.Je la préviens sur rout : je devance 2ourés ses clemtandes 2 Sion gré : esr-on rrcnnpsissunt. 4 Allarion à l'inerigue ds Beréir de Sérille: Figaso à « riré » Rosie des main de Barchole, ke « docteur » $Louche : pes car, suspect Son morceau de bravoure est la réplique du God-dam. Selon Figaro, la langue anglaise peut se résumer à un seul mot : God-dam (juron). Cette tirade ne fait pas avancer l’action : c’est un vrai moment de divertissement verbal. Cela vise à remporter l’adhésion du spectateur, en le faisant rire. Cette tirade, par sa longueur, cherche à étourdir le comte. Ce ne sont pas que des paroles : Figaro introduit dans sa tirade des gags d’acteur comiques et des mimiques (didascalies). Cette tirade a pour but de convaincre le comte de l’emmener à Londres, même s’il n’y a pas d’arguments. Figaro ménage ses effets : il intrigue le comte et le spectateur. Par deux fois, il utilise « je sais God- dam », accentué la deuxième fois (« je dis que je sais god-dam »). Un seul mot en Angleterre peut servir en des occasions multiples et variées, comme un sésame. Figaro développe cela jusqu’à l’absurde et donne trois exemples (nourriture, boisson, femmes) qui montrent qu’au lieu de satisfaire la demande, le mot est source de malentendus :  On vous apporte du bœuf à la place du poulet  On vous apporte de la bière à la place du vin  Les filles frappent ceux qui les ont sifflées Le troisième exemple est un échec total. Dans la situation, Figaro vise le comte. Figaro souligne lui- même l’absurdité de la situation (« c’est admirable », « quelle satisfaction »  Antiphrases). Il s’agit d’étourdir le comte de mots. Les didascalies nous renseignent sur les gestes et mimiques de Figaro. Elles font de lui un véritable bateleur, un improvisateur de gags visuels. Il arrive sous les yeux du spectateur à faire surgir en parole et en action tout un monde de personnages qu’il rend vivants. Les derniers personnages qu’il incarne sont une sorte d’avertissement au comte : toutes les femmes ne sont pas prêtes à tomber pour ceux qui les sifflent, qui les séduisent vulgairement. 2) La vulgarité du comte Si Suzanne a parlé, il se vengera et fera en sorte que Marceline épouse Figaro. Cette idée de vengeance complète le portrait peu flatteur du Comte. Il est plein de morgue et de mépris « Ce Figaro se fait bien attendre » : l’adjectif démonstratif montre le mépris à l’égard de Figaro. Il méprise Marceline et Suzanne (« la vieille » ; « la jeune »). Il est méprisant également à l’égard de sa femme : il pense que la comtesse aurait pu s’abaisser à acheter les services de Figaro, lui proposer de l’argent pour l’acheter à sa cause. Pour le comte, on achète les services (Figaro) ou les faveurs (Suzanne). Cela est très humiliant. Dans l’esprit du comte, le valet n’est pas une personne mais quelqu’un que l’on achète. Le comte se maitrise fort mal ; il n’arrive pas à garder son sang-froid. Il est agité ; on le remarque par les didascalies (« se promène », « en colère »). Il a du mal à écouter Figaro et il l’interrompt (didascalie : « interrompant ») il ne le laisse pas finir la tirade du God-dam. Figaro se sert du caractère colérique du comte pour montrer que ce dernier est dangereux (vocabulaire de l’emportement, comparaison « comme le torrent de la Morena », l.70-74). 3) Une leçon de vertu Il n’hésite pas à lancer des flèches au comte, par des sentences où dominent le présent de vérité générale et des pronoms à valeur généralisante. Figaro rappelle au comte son infidélité en face à face (« vous êtes infidèle »). Les excuses du comte ne tiennent pas face à la vérité que lui expose Figaro. Le comte réplique combler sa femme de cadeaux. C’est un rappel lourd de sous-entendus : le comte a été infidèle à la comtesse et qu’il s’apprête à l’être de nouveau. Même procédé : « l’homme qui nous sert bien » est une périphrase qui désigne Figaro, car le comte veut lui voler celle qu’il aime. Figaro en devient presque menaçant : il rappelle au comte les services qu’il a rendu dans le passé (« combien me donnâtes-vous pour la tirer des mains du docteur ? ») : allusion discrète au Barbier de Séville. Le comte est ingrat (« c’est qu’on en voit partout quand on cherche des torts ») : présent de vérité générale et pronom « on » généralisateur), calomnie au comte. La mauvaise réputation de Figaro est due à la calomnie du comte et à la place qu’il occupe (valet). Figaro est le porte-parole de Beaumarchais : le mérite individuel ne dépend pas de la position sociale. Le comte ne fait pas honneur à sa classe sociale. L’attaque contre les seigneurs vise Almaviva dont la réputation n’est fondée que sur sa classe et son prestige sociaux. Conclusion : Dans cette scène, le comte a un rôle de faire-valoir qui permet à Figaro de faire briller son esprit, son insolence. La seule supériorité du comte lui a été donnée par sa naissance mais Figaro triomphe sur tous les plans. Beaumarchais met en évidence un motif qui lui est cher et qu’il développera dans l’acte V scène 3 (monologue). Enfin, il utilise toutes les ressources du langage dramatique pour servir le personnage de Figaro.
Docsity logo


Copyright © 2024 Ladybird Srl - Via Leonardo da Vinci 16, 10126, Torino, Italy - VAT 10816460017 - All rights reserved