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Amorce - Dissertation philosophique, Thèse de Philosophie

Typologie: Thèse

2020/2021

Téléchargé le 04/06/2021

Tina_920
Tina_920 🇫🇷

4.4

(107)

694 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge Amorce - Dissertation philosophique et plus Thèse au format PDF de Philosophie sur Docsity uniquement! 2.1 Amorce - Dissertation philosophique L’auteur de ces lignes déconseille personnellement de commencer la copie par une amorce. Certains préconisent de partir d’une anecdote, d’un exemple tiré du quoti- dien, d’un exemple historique etc., avant de définir les termes et de construire la problématique. Par exemple, pour le sujet « La guerre », on peut imaginer de partir d’une comparaison entre deux figures historiques : Jean Jaurès est mort pour avoir refusé la guerre quand son pays la désirait, Jean Cavaillès pour l’avoir acceptée quand son pays y avait renoncé : aujourd’hui ils sont tous deux reconnus comme des « justes ». De ce constat paradoxal on peut tirer deux interro- gations : la première porte sur la nature de la guerre, la seconde sur les moyens de son évaluation morale et politique. L’ensemble de la dissertation pourra donc être vu comme la tentative d’expli- cation de ce simple constat : que Jaurès et Cavaillès, avec des comportements apparemment opposés, puissent être l’objet des mêmes éloges. En tout état de cause, ne partez surtout pas de l’histoire de la philosophie, en disant par exemple que Hobbes justifie l a g uerre p ar l ’état d e nature, etc. La dissertation, dans l’introduction, doit pour ainsi dire s’appuyer sur la fiction que la philosophie n’ait pas préexisté à notre réflexion. La diversité des 5 opinions philosophiques n’est jamais un bon point de départ de dissertation : l’interrogation sur le sexe des anges a beau avoir suscité bien des opinions contraires, elle n’en a pas le moindre intérêt pour autant. Mais l’amorce est hautement facultative. En cas de manque d’inspiration, il vaut mieux en faire totalement l’économie que de la rédiger maladroite- ment. En pratique, les amorces sont presque toujours hors sujet et reliées très artificiellement, ou pas reliées du tout, à la problématisation. Elles nuisent donc plus au candidat qu’elles ne lui sont utiles. C’est pourquoi l’auteur de ces lignes recommande de ne pas faire d’amorce et de partir directement de la définition des termes du sujet. 2.2 Définitions La définition des termes du sujet est, du point de vue logique, le véri- table début de la dissertation. Une copie peut commencer ex abrupto par la définition des concepts. L’introduction est alors sobre mais efficace. Ne mentionnez pas explicitement « le sujet » ou « l’intitulé » avec des formules comme « Ce sujet nous propose de réfléchir sur. . . » ou « Le pré- supposé de ce sujet est. . . ». Commencez directement par la définition des termes. La définition des termes du sujet consiste à prendre chaque terme impor- tant de l’énoncé et à le définir conformément au sens commun. Les définitions ne doivent surtout pas présupposer une thèse philosophique particulière. Par exemple, ne définissez pas « Dieu » comme une entité immanente à la nature (que vous pensiez ou non à Spinoza) car ce n’est généralement pas en ce sens que l’on utilise ce terme. Vos définitions en introduction doivent être œcu- méniques et être acceptées comme des évidences par la première personne rencontrée dans la rue. 2.2.1 Comment élaborer une définition nécessaire et suffisante Une bonne définition doit être nécessaire et suffisante : on doit pouvoir al- ler du concept à la définition et surtout de la définition au concept. En termes aristotéliciens, une bonne définition doit non seulement énoncer le genre, mais également la différence spécifique 2 ; c’est cette dernière qui fait souvent dé- faut. Voici la procédure pour parvenir à une bonne définition. 1. Identifier le genre. Exemple : « la guerre est un conflit ». 2. Aristote, Topiques, IV, 101b20 ; V, 101b35–102a20. 6 Par nature, on entend généralement l’ensemble des choses et Définition des processus matériels qui ne résultent pas d’une activité hu- maine. On dit ainsi que les fleurs, la gravitation, l’homme même Explication en tant qu’animal relèvent de la nature. On dit qu’une chose est bien faite lorsqu’elle est conforme à Définition une norme donnée. Un travail est bien fait s’il répond aux at- Explication tentes, une œuvre d’art est bien faite si elle suscite la satisfaction attendue, une démonstration est bien faite si elle prouve ce qu’elle entend prouver. 2.2.4 Comment définir les termes polysémiques Souvent, un terme à définir possède plusieurs significations. Deux cas de figure se présentent alors. 1. Si toutes les significations sont liées les unes aux autres, allez du mul- tiple à l’un, c’est-à-dire commencez par donner les différentes défini- tions, puis montrez quelle essence elles ont en commun (par exemple, pour le sujet « La corruption », vous pouvez chercher une essence commune aux emplois métaphysique, botanique et politique du mot). 2. Si, à l’inverse, les différentes significations sont relativement indépen- dantes les unes aux autres, distinguez clairement les différents emplois et éliminez ceux qui ne sont pas pertinents (par exemple, pour le su- jet « Le corps peut-il être objet d’art ? », vous pouvez stipuler dès l’introduction que vous entendrez le corps exclusivement dans le sens de « corps humain » et non dans le sens métaphysique d’un individu matériel). 2.2.5 Sujets définitionnels Il arrive que tout l’enjeu d’un sujet de dissertation soit précisément de définir un concept, notamment quand il commence par « qu’est-ce que » : « Qu’est-ce que le bonheur ? », « Qu’est-ce qu’agir ? », « Qu’est-ce qu’une chose ? », etc. Dans un sujet définitionnel, le concept doit recevoir plusieurs définitions : la définition du sens commun en introduction, une définition par partie et la définition définitive en conclusion. Ainsi, même quand la définition est l’enjeu même de la dissertation, il faut impérativement définir le concept dès l’introduction. 9 2.3 Problématisation La problématique est la question unique que la dissertation cherche à résoudre. Elle doit être présentée sous la forme d’une phrase interrogative directe. Afin d’éviter tout risque de confusion, l’introduction doit contenir une seule et unique question. Certains candidats ont tendance a accumuler sans ordre des questions vaguement apparentées : « L’activité théorique de l’homme peut-elle être simulée tout entière par la simple manipulation de signes qui caractérise le calcul ? Les machines peuvent-elles tout faire ? L’homme sera-t-il remplacé à terme par des ordinateurs ? ». Mais cette succes- sion de questions angoissées témoigne parfois d’une absence de choix, d’une hésitation entre plusieurs problématiques, et de leur simple juxtaposition. Le correcteur ne sait pas si elles sont toutes subordonnées à la première, si elles en précisent progressivement le sens (et dans ce cas c’est la dernière qui doit être retenue comme problématique définitive), ou encore si elles étudient trois aspects d’une seule et même problématique, qui quant à elle ne serait pas mentionnée. Il faut donc en choisir une seule ; c’est ce qui garantit l’unité de la dissertation. La problématique ne doit pas être la répétition pure et simple du sujet : les définitions que vous avez produites vous permettent de poser plus finement le problème. Par exemple, pour le sujet « Toute pensée est-elle un calcul ? », on peut poser la problématique suivante : « Peut-on, dans la pensée humaine, faire abstraction de toute signification et n’y voir qu’une simple manipulation de signes ? ». Entre le sujet et la problématique, on a progressé, et ce grâce aux définitions, qui permettent de mieux comprendre où se loge véritablement le problème. La problématique n’est rien d’autre que l’explicitation de ce qui, dans le sujet tel qu’il est posé, pose un problème : par exemple, dans le sujet « Toute pensée est-elle un calcul ? », l’opposition entre le caractère apparem- ment sémantique de la notion de pensée et le caractère purement syntaxique compris dans la notion de calcul. La problématique ne doit surtout pas être conçue comme une question qui, par une suite de glissements et d’associations d’idées, ressemble vaguement au sujet que l’on nous a imposé sans toutefois lui être rigoureusement identique. Un critère simple permet de s’assurer de la conformité de la problématique au sujet : toute réponse à la problématique doit être aussi une réponse explicite au sujet. La problématique doit être justifiée par un ou plusieurs paragraphes de problématisation. vous devez convaincre le lecteur qu’il y a un problème philosophique à résoudre, sans quoi toute la dissertation qui suit est inutile. La problématisation doit s’appuyer uniquement sur deux ressources : les 10 définitions que vous avez proposées et les thèses du sens commun. Mais comment faire ? Voici la méthode pour construire une problématique de façon rigoureuse : 1. définition : je définis les principaux termes du sujet comme indiqué plus haut (définition nécessaire, suffisante, non circulaire et non arbi- traire) ; 2. substitution : je réécris le sujet en remplaçant chaque terme défini par sa définition ; 3. tension : j’expose et justifie les différents aspects qui entrent en tension dans le sujet ainsi reformulé ; 4. problématique : je condense la problématique en une question unique. Appliquons cette méthode au sujet « Dieu a-t-il pu vouloir le mal ? » : 1. définitions des principaux termes : — Dieu : « créateur du monde possédant toutes les perfections » ; — le mal : « ce qui ne doit pas être réalisé » ; 2. substitution des définitions aux termes définis dans le sujet : « un créateur du monde possédant toutes les perfections a-t-il pu vouloir ce qui ne doit pas être réalisé » ? 3. maintenant la tension apparaît sans doute plus clairement, puisque l’on est tenté d’affirmer à la fois que Dieu est parfait et qu’il a pu vouloir un monde imparfait, ce qui semle être une imperfection de sa part. On peut alors rédiger l’introduction : Par Dieu, on entend généralement un être qui d’une part est Définitions créateur du monde et de l’autre possède toutes les perfections, c’est-à-dire toutes les qualités positives à leur degré ultime. C’est en ce sens que les religions monothéistes — ainsi que les phi- losophes en l’absence de mention contraire — entendent le mot Dieu. Le mal est ce qui ne doit pas être réalisé. Dire qu’un travail est mal fait, c’est dire qu’il n’aurait pas dû être accompli de cette façon. Une personne qui fait le mal est une personne qui fait ce que l’on ne doit pas faire. Si Dieu existe tel que nous le définissons ordinairement, alors Thèse com- mune dans la mesure où il possède toutes les perfections, il doit être infiniment bon et donc ne devrait pas pouvoir accomplir le mal. Dans le sens où nous l’entendons ordinairement, l’idée de Dieu est incompatible avec celle de méchanceté ou d’incompétence. 11 2.5.2 Deux concepts Lorsqu’un sujet comporte deux termes (ou trois, comme « Ordre, nombre, mesure »), il existe un piège à éviter à tout prix, qui est de traiter le sujet concept par concept, comme Eltsine mangeait les hamburgers couche par couche : par exemple, de traiter, pour « Genèse et structure », d’abord la genèse, ensuite la structure, enfin les relations entre elles. Dans un tel trai- tement, seule la troisième partie serait dans le sujet. Il faut traiter d’entrée de jeu les relations entre les deux notions. C’est en introduction, et plus précisément lors de la définition des termes du sujet, que l’on étudie chacune des notions pour elle-même : d’abord la genèse, ensuite la structure. Mais la problématique doit déjà lier les deux notions et poser le problème de leur articulation. Ensuite, chacune des parties du développement doit porter sur la nature de cette relation. Exemple : « Histoire et géographie ». L’histoire est la discipline qui décrit les faits du passé selon Définitions leur ordre temporel. On parle ainsi, selon les domaines, d’histoire politique, d’histoire de l’art, d’histoire des sciences ou d’histoire des idées. La géographie est la discipline qui décrit la répartition spatiale des faits. On appelle ainsi géographie physique celle qui décrit la position des montagnes et des mers, géographie humaine celle qui décrit des phénomènes tels que la concentration des villes ou la périurbanisation. Quoique souvent regroupées dans le syntagme scolaire d’« his- Thèse com- mune toire-géographie », les deux disciplines sont souvent enseignées séparément. On cherchera par exemple dans deux livres différents une « géographie de la France » et une « histoire de France », ce qui semble indiquer que les deux discours peuvent être tenus indépendamment l’un de l’autre. Pourtant, dans la mesure où ces deux sciences traitent de faits Contradiction empiriques, elles décrivent des réalités qui sont déterminées à la fois spatialement et temporellement. On ne peut raconter le par- tage de Verdun sans décrire en même temps le nouvel état des frontières, ni raconter la bataille des Thermopyles sans faire in- tervenir la topographie. Inversement, on ne peut décrire les mou- vements de population sans décrire les circonstances historiques qui les ont causés. Dans la mesure où les faits empiriques sont à la fois spatiaux Problématique et temporels, y a-t-il donc un sens à prétendre les décrire selon un de ces ordres indépendamment de l’autre ? 14 2.5.3 Une question Les sujets qui se présentent sous la forme d’une question sont réputés les plus faciles, mais il faut bien prendre garde à deux pièges : — que la nécessité de poser la question ait bien été expliquée en intro- duction : la question ne doit pas paraître arbitraire ; — que la problématique ne soit pas la simple paraphrase du sujet. 2.5.4 Une citation Lorsque le sujet est une citation, il ne doit jamais être pris au pied de la lettre. Quitte à jouer sur les mots, les deux sujets suivants appellent bel et bien des traitements distincts : — « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » — « “Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?” » Dans le premier cas, le sujet est une question, tandis que dans le second il est une citation (de Leibniz). Quand le sujet est une question, on doit y envi- sager des réponses (métaphysiques, scientifiques, phénoménologiques. . . ), et examiner si elles sont satisfaisantes. Quand le sujet est une citation, on doit se demander ce qui peut nous amener à poser cette question ; par exemple, quelle est la spécificité de l’être humain pour qu’il puisse se poser cette ques- tion — la question contre-factuelle par excellence ? De même, avec le sujet « “Tous pourris” », il est évidemment hors de question de développer la thèse selon laquelle tous les hommes politiques sont corrompus, puis de voir platement que tous les hommes politiques ne sont peut-être pas corrompus ; mais il faut s’interroger sur l’existence même de ce slogan, sur les intérêts de ceux qui le proclament, sur le danger qu’il représente pour la démocratie. Une citation ne doit donc jamais être prise au pied de la lettre. Elle doit toujours susciter une interrogation de second degré, sur l’existence et les conditions de possibilité du discours qu’elle rapporte. 3 Le développement 3.1 Les parties Le développement est composé de deux ou trois parties. Il vaut mieux une bonne copie en deux parties qu’une mauvaise en trois. Rien n’est pire qu’une troisième partie boiteuse, redondante avec la deuxième et rajoutée à la hâte dans le seul but d’atteindre le nombre réputé magique. Chaque partie possède la forme suivante : 15
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