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Analyse de Texte - Alcools : "Le Pont Mirabeau", Dissertation de Français

Analyse linéaire pour le bac de français

Typologie: Dissertation

2021/2022

Téléchargé le 05/03/2022

robin-canguilhem
robin-canguilhem 🇫🇷

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Télécharge Analyse de Texte - Alcools : "Le Pont Mirabeau" et plus Dissertation au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Analyse de Texte n°5 - Alcools : “Le Pont Mirabeau” Intro : “Le Pont Mirabeau” est un poème tiré du recueil Alcools d’Apollinaire publié en 1913. Ce titre d’Alcools est une métaphore : l’alcool réchauffe mais brûle aussi, ce qui peut représenter les souffrances de la vie qui, pour le poète, provoquent une sorte d’ivresse poétique, à l’origine de son inspiration. Le poème “Le Pont Mirabeau”, rédigé en 1912, comporte des références autobiographiques puisque cette date correspond à la rupture entre le poète et l’artiste peintre Marie Laurencin, avec qui il entretenait une passion orageuse depuis 1907. Pourtant, même si le sujet de ce poème est la rupture amoureuse, aucune remarque explicite ne renvoie à cette relation en particulier. Ce poème a pour cadre Paris. Le pont Mirabeau se trouve sur l’itinéraire qu'empruntait le poète pour se rendre, depuis chez lui, dans le quartier où vivait Marie. Au-delà de la peine d’amour évoquée, le poète exprime son angoisse devant le temps qui passe inexorablement. Nous allons tenter de comprendre comment, à travers ce poème de rupture amoureuse, le poète invite-t-il à une réflexion sur la fuite du temps ? Pour cela, nous verrons tout d’abord l’évocation nostalgique d’un amour passé du vers 1 au vers 6, ensuite nous étudierons le retour dans le passé dans les 6 vers suivants, puis nous nous intéresserons à la fuite de l’amour des vers 13 à 18 et enfin, nous verrons la fuite du temps dans les 6 derniers vers. 1ère Partie : L’évocation nostalgique d’un amour passé : Le poète plante tout d'abord le cadre dans lequel s’inscrit son souvenir, le titre “le pont Mirabeau” renvoie à un monument parisien et l'évocation de la Seine au vers 1 confirme ce cadre urbain. Apollinaire choisit un thème traditionnel et récurrent, celui de l'amour, et le traite avec originalité, il n’évoque pas la nature mais un cadre urbain et moderne. Cependant, l'attention du poète ne se focalise pas sur le pont mais “sous” le pont, il regarde en effet l'eau qui coule, métaphore traditionnelle dans la littérature du temps qui passe et, dans ce texte, des amours qui passent. Comme le vers 2 est un tétrasyllabe et le vers 3 est un hexasyllabe, on pourrait penser qu’Apollinaire s’est amusé à découper un décasyllabe en deux parties. On remarque d’ailleurs que le vers 2 ne rime avec aucun autre vers de la strophe, c’est peut-être dans un but d’accentuation. On retrouve ces 2 procédés dans toutes les autres strophes du poème. Le thème de la rupture amoureuse est introduit par l’image de l’eau qui ne s’arrête pas de couler. L’emploi de l’adjectif possessif “nos” peut renvoyer à l’histoire d’amour du poète avec Marie Laurencin, mais il peut aussi avoir une valeur généralisante et inclure le lecteur. Pourtant, au vers suivant, le poète semble vouloir convoquer ses propres souvenirs puisqu’il emploie le pronom personnel de première personne “me”, je cite : “faut-il qu’il m’en souvienne ?”. Cette question, ainsi que le verbe d’obligation “il faut” semblent suggérer que le souvenir crée de la nostalgie pour le poète comme l’évoquent les mots “joie” et “peine”. Ce sentiment est mis en évidence par le caractère musical de ce poème. Les deux vers suivants fonctionnent comme le refrain d’une chanson, puisqu’on retrouvera ce même distique entre chaque strophe du poème. La formule finale du refrain “je demeure” évoque la solitude du poète, mise en valeur par le pronom personnel singulier “je” qui remplace le pluriel “nous”. On peut donc dire que c’est principalement à travers ses propres souvenirs que le poète fait référence à une évocation nostalgique d’un amour passé. 2ème Partie : Le retour dans le passé Le poète semble revivre l’intimité de sa relation avec les expressions “les mains dans les mains” et “face à face”, l’attitude des amants qui se regardent dans les yeux suggère un couple uni, un bonheur partagé. Le poète montre son souhait d’une relation stable et fidèle avec l’emploi de l’impératif “restons”. L’image du pont de la première strophe est reprise ici comme une métaphore, et devient le symbole de leur union, je cite : “le pont de nos bras”. Pourtant, le poète ne semble pas sûr de la permanence de cet amour, l’emploi de l’impératif “restons” peut être également compris comme une supplication adressée à l’autre, ce qui suggère une relation amoureuse menacée. Cette menace est confirmée par le verbe passer du vers 9. Ainsi l’amour passe, comme l’eau qui coule sous le pont et comme le temps qui ne s’arrête jamais. L’onde, terme poétique pour désigner l’eau, est ici à la fois une métaphore du temps et une métaphore de l’amour. Le poète suggère ce qui met fin à la relation amoureuse : la lassitude et l’ennui. L’idée est évoquée de façon originale par une sorte de personnification puisque c’est l’eau qui semble lasse, on peut noter le modalisateur “si” qui insiste sur l’importance de l’adjectif. On relève aussi au vers 10 une sorte d’antithèse entre l’adjectif “éternel” et le verbe “passer”. Cette antithèse suggère ici que l’amour et la stabilité sont incompatibles, et que donc l’amour ne peut pas durer. Le ton du refrain qui évoque toujours le temps qui passe n’est plus simplement mélancolique, il prend un autre sens. Le poète semble cette fois exprimer une sorte de déception amère : le temps passe, et l’amour s'enfuit avec le temps. 3ème Partie : La fuite de l’amour Le troisième quatrain met en avant le caractère éphémère de l’amour, présenté comme une fatalité, cette idée est soulignée par l’anaphore des vers 12 et 13 : “L’amour s’en va”. L’emploi du présent de vérité générale “s’en va” donne à la phrase le ton d’une maxime, et semble exprimer une loi incontestable. Le poète prend conscience qu’il ne peut lutter contre cette loi du temps. La comparaison avec l’eau “courante” insiste sur l’idée angoissante que le temps passe vite. Paradoxalement, le poète évoque la lenteur de la vie, je cite : “comme la vie est lente”, cette idée, qui semble contredire ce que le poète a dit auparavant, est pourtant mise en valeur par un effet de surprise, le poète nous fait croire à un parallélisme : “l’amour sans va comme cette eau courante l’amour s’en va comme la vie est lente". En réalité les deux phrases ne sont pas parallèles, le premier “comme” a un sens comparatif, tandis que le deuxième est un “comme” exclamatif. Cette exclamation suggère une lamentation, la plainte du poète qui souffre. Le poète semble se raccrocher à un espoir qui le fait souffrir, je cite : “comme l'Espérance est violente”, le procédé de la diérèse attire l’attention sur cet adjectif. On peut se demander si Apollinaire espère reconquérir celle qu’il aime ou s’il évoque simplement l’espoir d’un amour nouveau. Le troisième refrain pourrait par conséquent être teinté d’une nuance d’espoir, le temps et les amours passent, mais le poète demeure, et ne cède pas au désespoir car l’espérance permet de vaincre la douleur et de repartir. 4ème Partie : La fuite du temps : La fuite du temps est le thème principal de la dernière strophe, ce thème est mis en évidence par différents procédés littéraires, le champ lexical du temps : “jours”, “semaine”, “passé”, le polyptote entre les termes “passent” et “passé” ainsi que l’anaphore “passent les jours et passent les semaines” vers 19 et 20. Le poète semble s’être projeté dans le futur et revenir sur le souvenir de ses amours passés, le temps a emporté avec lui son bonheur passé et la double négation “Ni temps passé Ni les amours reviennent” souligne l’impossibilité de retenir le temps et l’amour. On remarque une épanadiplose entre le tout dernier vers du poème avant le refrain et le tout premier puisque qu’il y a une répétition du même vers, cette répétition
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