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Analyse linéaire Arthur Rimbaud, Lectures de Français

Analyse de Arthur Rimbaud français 1er

Typologie: Lectures

2023/2024

Téléchargé le 30/06/2024

yelena-scharre
yelena-scharre 🇫🇷

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Aperçu partiel du texte

Télécharge Analyse linéaire Arthur Rimbaud et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! 1. La poésie du XIX au XXI siècle. Arthur Rimbaud, Cahier de Douai 1870. « Ma Bohême » Vocabulaire : paletot : mot ancien pour veste ou manteau (aujourd'hui, s'est spécialisé pour désigner une forme de pardessus court). muse : la déesse qui inspire le poète, l'une des neuf muses qui présidaient aux arts dans la mythologie. féal :  Le féal est celui qui reste fidèle à quelqu'un, explique Suzanne Bernard dans une note de son édition (Classiques Garnier, 1961, p.384). C'est un vieux mot qui était usité dans les lettres royales : Bayard, Duguesclin, sont appelés de "féaux chevaliers ». , idéal : Rimbaud joue sur le double sens du mot idéal. Sens courant : merveilleux, inégalable. Sens philosophique : conformité entre une chose particulière et son principe général abstrait, son idée. C'est sa situation présente qui est "idéale", merveilleuse, à cause de la liberté et du plaisir de la marche. Mais le paletot aussi devient "idéal" au sens où il se réduit de plus en plus à une idée de paletot, tant il est usé. Pieds : membre du corps et synonyme de syllabe en poésie. Intro   : Arthur Rimbaud compose son recueil poétique Cahier de Douai entre mars et octobre 1870 : il n’a que 16 ans. (Il arrêtera d’écrire en 1874 à l’âge de 20 ans). Il fugue à deux reprises et remet 22 poèmes à Paul Demeny, un ami. Les Cahiers de Douai sont des textes de jeunesse. « Ma bohême » est un sonnet qui capture l'esprit errant et libre du poète. Il décrit/ dépeint/ évoque ses vagabondages à travers la nature et l'expérience poétique. *La poésie et le vagabondage offrent à Rimbaud la possibilité de s'évader d'un monde bourgeois et conformiste, trop étouffant. C’est un sonnet en alexandrins ( 12 syllabes) composé de 2 quatrains (strophe de 4 vers) à rimes embrassées (A B B A et C D D C) et de deux tercets (strophe de 3 vers) avec 2 rimes plates (E E) et des rimes embrassées ( F G G F ). Les rimes sont riches et suffisantes ( 3 sons ou 2 sons en commun) et il y a une alternance de rime féminines (termine par e) et masculines. Dans ce poème, Rimbaud parle de lui et fait part d’une de ses fugues. Il se décrit comme un pauvre vagabond, habillé d’habits troués. Il est révolté et en quête d’espace et de libertés. Il est communion avec la nature. Ce poème évoque le pouvoir de la poésie qui métamorphose la réalité. Explication linéaire   : Le titre « Ma Bohême » exprime une errance sans but, un voyage sans itinéraire d'un marginal mais aussi le mode de vie des bohémiens qui sont des nomades ; et le sous titre fantaisie évoque l'imagination du jeune Rimbaud qui se laisse aller au gré de son errance. 1) Premier quatrain   : le premier quatrain introduit l’errance physique du poète. En effet, dans les premiers mots du poème le verbe de mouvement “je m'en allais” V1 est utilisé sans CCL. Il est répété au vers 3 « j'allais sous le ciel ». On comprend donc que la destination ne compte pas. Dans ce poème, Rimbaud s'exprime à la première personne du Sg : il utilise l'imparfait de l'indicatif. Il raconte des souvenirs récents, ce poème est autobiographique. Le jeune poète adopte une attitude décontractée : “les poings dans mes poches crevées”. Il apparaît donc qu’il est habitué à ce genre d’errances et y trouve un certain plaisir. Les lieux évoqués sont vagues mais traditionnels V7 « mon auberge » et v9 « assis au bord de routes ». Ils insistent sur le caractère itinérant du voyage. Ce qui apparaît également dès le premier vers, c’est que le personnage se trouve dans un certain dénuement : ses poches sont “crevées” ; son paletot devient “idéal” (vers 2), ce qui signifie qu’il est en si mauvais état qu’il n’est plus qu’une idée. (idéal def) Au vers 3, la périphrase “sous le ciel”, en position de complément de lieu indique que l’errance du poète a lieu en extérieur. L’imprécision de la localisation confirme que la destination n’a pas d’importance tant qu’il peut rester en extérieur, c’est à dire proche de la nature. Au niveau des sonorités, Rimbaud utilise des allitérations en -m (“m’en” ; “mes” ; “mon” ; “Muse” ; “amours”) dans l’ensemble de la strophe qui véhicule un sentiment de douceur et de confort en contradiction avec les conditions matérielles difficiles. Il utilise l'apostrophe « Muse » en la tutoyant pour montrer que son inspiration vient du ciel. Elle est personnifiée comme une divinité qui guide le poète. Rimbaud devient le vassal poétique d'une muse qui règne en maîtresse sur son inspiration « j'étais ton féal ». Il utilise l'interjection « Ho la la » et une phrase exclamative pour traduire son enthousiasme devant les rêves qui ont été les siens. 2) Second quatrain   : Le premier vers du second quatrain vient confirmer cette pauvreté matérielle : “mon unique culotte avait un large trou”. D’une part le personnage ne possède qu’une “unique culotte” qui d’autre part est trouée. La métaphore du “Petit-Poucet rêveur” au vers suivant est intéressante car elle permet de filer le thème de la pauvreté (le Petit-Poucet est issu d’une famille pauvre de bûcherons) tout en introduisant l’idée que la poésie est son guide. Au lieu de semer des cailloux sur son chemin, le pantalon troué sème des rimes, comme le souligne le rejet au début du vers 7. La figure du Petit Poucet fait penser au registre merveilleux des contes de fées. Ce qui montre le pouvoir de l'imagination débordante de Rimbaud. Le fait qu’il évoque les étoiles normalement perçues avec la vue grâce au toucher (“un doux frou-frou”) montre qu’il est capable de s’approprier la nature, et surtout de percevoir et ressentir les choses différemment. Les étoiles s'animent et émettent de légers bruits comme le montre l'onomatopée « frou-frou ». De plus, le fait de dormir dehors lui permet surtout de trouver l’inspiration poétique. Il voit naître des correspondances entre les sens en s’appropriant la nature : “Mes étoiles”, ici le pronom possessif de première personne montre qu’il se sent en harmonie avec le ciel. Il s'approprie les étoiles. 3) Premier tercet   : Le premier tercet démarre en continuité directe avec le deuxième quatrain. Il s’agit de la même phrase, connectée par une conjonction de coordination : “Et je les écoutais”. Il décrit la communion du poète vagabond avec la nature qui est un refuge. Le poète exalté transforme la réalité En effet, il affirme écouter les étoiles. La nature bienveillante et protectrice éxacerbe ses sens. La rosée provoque de multiple sensations, elle procure une nourriture spirituelle au poète : les gouttes de rosée son comparées à un « vin de vigueur » V11. L’attitude du poète “assis au bord des routes” V9 est très évocatrice, c'est sa marginalité qui lui permet de rentrer en contact avec la nature. On l’imagine tout à fait “écouter” les étoiles, un carnet en main, pour retranscrire ses émotions et sentiments sous la forme de poèmes. Au vers suivant, l’adjectif mélioratif “bon” insiste sur le bonheur du poète. Il est heureux dans la simplicité de sa situation. La précision temporelle du mois de “septembre” permet de relier le poème à l’expérience de la seconde fugue de Rimbaud, en septembre 1870, fugue pendant laquelle il aurait justement écrit ce sonnet. Septembre évoque aussi la période des vendanges qui rappelle l'effet de l'alcool fort sur le poète, l'ivresse des sens. La nature est donc belle et bien un hôte agréable : elle fournit une “auberge” (vers7) au poète et le revigore.
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