Télécharge analyse linéaire baudelaire et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Baudelaire, Les fenêtres (1869) Introduction Baudelaire est un poète à la fois romantique et symboliste du XIXe siècle. C’est le précurseur de la poésie moderne, auteur notamment des Fleurs du Mal en 1857. Il écrit Le Spleen de Paris, également appelé Petits poèmes en prose, qui sera publié posthume en 1869. Sous la forme nouvelle du poème en prose, Baudelaire nous fait entrer dans une réalité prosaïque tout en évoquant son mal être et ses états d’âme. Pour lui, la poésie du quotidien est importante. Les fenêtres est donc un poème en prose dont la poésie ne provient ni des rimes, ni des vers, mais plutôt du rythme. De plus, le sujet est surprenant de banalité apparente. Je vais à présent procéder à la lecture du texte. Nous nous demanderons comment le poète parvient à transformer une réalité banale et à proposer une réflexion sur l’homme. Le texte peut se diviser en deux parties : le discours général, de la ligne 1 à 9, et l’implication du poète, de la ligne 10 à 20. Analyse 1- Le discours général (l.1 à 9) Le titre Les fenêtres renvoie au quotidien urbain. De plus, le pluriel accentue l’idée de banalité et de familiarité. En effet, les fenêtres sont nombreuses et font parties de notre univers. Le début du premier paragraphe présente l’observateur et le sujet du texte. On peut observer l’antithèse “fenêtre ouverte”, ligne 1-2, et “fenêtre fermée”, ligne 3, qui annonce le paradoxe de la fenêtre fermée plus riche en observation que celle qui est ouverte. Le thème du regard est omniprésent : “regarde”, ligne 1, “voit”, ligne 2. On remarque une tournure générale et impersonnelle avec “celui qui” répété deux fois aux lignes 1 et 2, le présent de vérité générale “ne voit jamais autant de choses que”, ligne 2, ”il n’est pas d’objet plus profond”, lignes 3-4, et “est toujours moins intéressant que”, lignes 6-7, et la tournure impersonnelle “il n’est pas d’objet”, ligne 3. Baudelaire fait de la fenêtre un objet d’étude et, pour le moment, il ne s’implique pas et tient un propos général. Ce qu’il dit sur les fenêtres vaut pour toutes les fenêtres. On est donc dans un registre didactique à la vue de l’universalité du sujet. La fenêtre rappelle le cadre d’un tableau, notamment à cause de sa forme rectangulaire. Le contraste entre “éblouissant”, ligne 5, “éclairée”, ligne 5, “lumineux”, ligne 8, d’un côté et “ténébreux”, ligne 4, “trou noir”, ligne 8, de l’autre crée un effet visuel et esthétique. Les adjectifs “profond”, “mystérieux” et “fécond”, ligne 4, prennent quant à eux une valeur plus morale et affective. Le tableau n’est donc pas que décrit, il est aussi associé à des sentiments.
