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Analyse Linéaire de La Charogne de Charles Baudelaire, Exercices de Français

Analyse de La charogne , poème de Charles Baudelaire , très complet

Typologie: Exercices

2020/2021

Téléchargé le 30/11/2021

roxaane
roxaane 🇫🇷

3.3

(3)

6 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge Analyse Linéaire de La Charogne de Charles Baudelaire et plus Exercices au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Lecture linéaire n°1 : des vers 21 à la fin d’ « Une Charogne » 3 siècle après Ronsard , Baudelaire s'amuse à réécrire le célèbre poème « Mignonne allons voir si la Rose » de manière un peu sadique . Adressé à une femme , « Une charogne » dans la section « Spleen et Idéal « des fleurs du mal (1857) est le récit d’une promenade fictive en amoureux . Au cours de laquelle les amants auraient découvert une charogne pestilentielle qui rappelle malicieusement au poète le corps de la femme , ces ébats érotique mais aussi son devenir post-mortem . C'est l'occasion pour l'artiste d'affirmer la supériorité de l'art sur la beauté physique , qui ne serait que vanité. Comment le poète transfigure-t-il dans son poème la charogne ? Nous analyserons la dimension poétique de cette description avant d'expliquer la leçon infligée à la femme . * _V.21-32: La sublimation du cadavre (changement de tonalité, après le réalisme macabre de la description aux vers précédents, qui offrent un tableau en relief, cru et violent : une hypotypose) L'objet répugnant (un cadavre d'animal rappelant une « femme lubrique ») est réduit à une chose indéfinie : « tout cela » -> péjoratif, réducteur, mais en même temps l'expression synthétique tend vers l'abstrait. Gradation croissante v.21-22 : le travail de la putréfaction devient explosion de vie ; mais le tableau tend vers l’abstrait (marine : une mer déchaînée); le conditionnel passé deuxième forme (auxiliaire au subjonctif imparfait+participe passé du verbe) déréalise l’objet, amorce la rêverie. Le mouvement irrégulier de la «vague » répond en écho au «souffle vague» (ce que souligne la rime) -> tableau impressionniste ? Parallèlement les sonorités continuent de faire crépiter le corps en putréfaction (combinaison des sifflantes et des dentales, auxquelles viennent s'associer enfin les labio-dentales v et f) -> redevient « vivant ». Putréfaction et prolifération (« multipliant ») vont de pair, le bruit évoque un « souffle » créateur, parodiant le souffle divin, et le thème du vent connote la disparition progressive de l'objet. On peut parler ici de métamorphose, de magie verbale, d'alchimie. « Ce monde » v.25 amplifie « tout cela » dans un mouvement hyperbolique. Le souffle devient « musique » :ily a donc bien transmutation de la matière. En se décomposant, le cadavre se recompose en œuvre d'art. La triple comparaison qui suit, empruntant aux forces naturelles, et au travailleur agricole, file la métaphore et enrichit encore l'objet. Baudelaire déploie les ressources de son art sous nos yeux en même temps qu'à nos oreilles. N'est-il pas lui aussi le vanneur, qui passe au crible un objet pour en retirer les impuretés, et extraire la beauté ? Les sonorités nasales achèvent d'adoucir l'évocation. Le bruit évoqué est pourtant, en même temps, d'un parfait réalisme ! On notera l'humour noir de Baudelaire dans l'alternance des alexandrins (vers nobles) et des octosyllabes (vers légers) : le sujet est trivial, mais l’art reste exigeant. Et l'alternance rythmique imite le flux et reflux du corps en putréfaction. L'eau et le vent, éléments fluides, préparent le thème de la disparition physique : B utilise un champ lexical fantastique (s’effaçaient, plus qu’un rêve, ébauche, toile oubliée). On dirait que le travail de la putréfaction s'accélère, ou c'est l'imagination du poète qui anticipe. Le vocabulaire employé est aussi celui des arts plastiques -> ut pictura poesis Le terme « Souvenir » renvoie au thème platonicien des idées : il faut traverser les apparences, quitter le monde charnel pour s'élever jusqu'aux idées. L’allitération du v, associée aux liquides et aux nasales, souligne ce mouvement vers l’abstraction. + V.33-36 : résurgence brutale de la réalité Le lexique réaliste nous fait retomber dans le réel : « rochers, morceau (le lexique du solide), squelette, la chienne » et « son œil fâché ». Le tableau est saisissant, plein d'un réalisme pittoresque et sarcastique (rendu plus vif encore par le contraste des tonalités). Baudelaire joue avec son lecteur, et sa lectrice ! L'emploi du féminin « chienne », la rime « inquiète/squelette » renouent avec le macabre, et le cru : « lâché ». L'allitération
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