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analyse linéaire de vénus anadyomène , Résumés de Français

Ce document est destiné aux élèves de première qui passent le bac de Français et qui ont besoin d'analyses linéaires, ici sur l'œuvre de Rimbaud

Typologie: Résumés

2023/2024

Téléchargé le 05/05/2024

pia-triadafillidis
pia-triadafillidis 🇫🇷

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Télécharge analyse linéaire de vénus anadyomène et plus Résumés au format PDF de Français sur Docsity uniquement! LECTURE METHODIQUE N°2 Introduction Vous devez évoquer : le symbolisme et surtout le Parnasse, Le côté provocateur de Rimbaud Notions d’histoire littéraire Le Rimbaud des débuts est un Rimbaud qui pactise avec la poésie à la mode. Par la suite il veut renverser l'ordre établi et ce poème est le premier dans lequel il commence à écrire contre ce qu'il appelle la "fadasserie subjective", les "assis". Il trouve son inspiration chez Glatigny, poète parnassien , dans le recueil Vignes Folles, "Les Antres malsains"dont il reprend certains vers . Il nous donne de Vénus une image encore conventionnelle dans ses deux premiers poèmes consacrés à la déesse: "Invocation à Vénus" qui se trouve dans un groupe de trois textes réunis sous l'appellation Proses et vers de collège , puis "Soleil et chair", quatrième poème des Cahiers de Douai. Mais, c'est une toute autre image de Vénus qui apparaît dans cette "Vénus anadyomène". A une Vénus divine des deux premiers poèmes, belle qui incarne l'amour et la fécondité, s'oppose la "Vénus anadyomène" qui a les traits d'une grosse femme très laide et malade "un ulcère à l'anus". Rimbaud va nous révéler son formidable et impitoyable talent de dérision avec ce poème. Il s'inspirera dans ses premiers poèmes de la mythologie et ponctuera ses textes de lyres, de muses, de nymphes, de mots grecs et latins (anadyoménè est d'ailleurs un mot grec qui signifie sort de la mer), tous les symboles de la création artistique parnassienne très en vogue. Rimbaud va jouer avec ces images qu'il connaît si bien et l'on retrouve dans "Soleil et chair" dont le premier titre était "Credo in unam" une énumération infinie de ces symboles.Cependant, dans le huitième poème des Cahiers de Douai il va tourner ces images en dérision dans une formidable émancipation créatrice Projet de lecture : Comment en s'émancipant de la tradition Rimbaud nous propose-t-il ici une ekphrasis parodique ? Composition Les trois premières strophes constituent ainsi une unique phrase consacrée au dévoilement progressif de cette Vénus sortant des eaux. L’effet de surprise, puis de stupéfaction, est proportionné au rapprochement de ce corps. Plus le regard se précise, comme par un effet de zoom, plus les attentes du lecteur se trouvent déjouées. Cette révélation s’accompagne du dévoilement d’une nouvelle poésie, elle aussi « horrible étrangement ». ANALYSE LINEAIRE Titre Le titre de ce sonnet, composé du nom propre « Vénus » et de l’adjectif savant, directement issu du grec, « anadyomène », qui signifie « qui sort de l’eau », témoigne de la culture du poète et renvoie à un personnage éponyme bien connu du lecteur. Rimbaud semble ici instaurer une complicité culturelle avec son lecteur et lui proposer une reprise du motif de la naissance de Vénus, illustrée dès l’Antiquité par nombre de récits, mais aussi par le peintre Apelle, puis par Botticelli, Alexandre Cabanel, Raphaël ou Titien. Le nom de Vénus, déesse de l’amour, évoque immédiatement l’esprit de féminité, grâce et beauté absolue. Le lecteur s’attend alors à un tableau poétique, un blason plus ou moins stéréotypé. Ce poème s’annonce comme la célébration d’un éternel féminin, d’une Beauté divinisée. Or ces attentes sont bousculées dès le premier vers 1er quatrain ▪ Nous commençons par une comparaison peu habituelle à la vue du titre et peu engageante. De plus cette comparaison créé un décalage car le titre connote une naissance alors que c'est l’idée de mort qui est évoquée ensuite avec le “cercueil”. La conque laisse donc place à un banal cercueil ▪ Les deux adjectifs ainsi que l'indication de la matière nous plongent en revanche dans une description sensorielle digne d'un tableau De la même façon le jeu sur les couleurs « vert en fer-blanc » dénature aussi le cadre, d’autant que le fer-blanc est un matériau commun, de peu de prix qui colle mal avec l’idée du sublime associé à l’image de la déesse.(le fer blanc était couramment utilisé pour faire des baignoires à cette époque et il était recouvert de peinture verte) ▪ La femme, vieillissante, se dévoile progressivement, avec une certaine difficulté traduite par les allitérations en F/ V. La grâce semble céder la place à la lourdeur et à la maladresse. De même les « cheveux bruns » s’opposent au blond vénitien souvent attribué à Vénus. ▪ Le contre-rejet met à la rime « tête » et fait ressortir l’expression « tête de femme » mettant ainsi en évidence cette partie de la femme chère au topos mais qui est ici dégradée et le contre-rejet crée un rythme maladroit, qui fait ressortir l'émergence difficile de la femme. ▪ Cette femme se voit dépréciée et rendue banale par le biais du complément du nom qui est utilisé. L'insistance est marquée par l'emploi de l'adverbe. ▪ De même le fait que « tête » rime avec « bête » accentue cette dépréciation de la femme.Et l'utilisation des rimes croisées dans ce quatrain renforce l'impression négative, les mots "tête" et "bête" se croisant avec les termes péjoratifs "pommadés", "ravaudés" ▪ Le rythme se ralentit de plus en plus avec le contre rejet du vers 3 et 4. Ce vers continue de rendre cette femme triviale. ▪ Le verbe utilisé pour parler de la femme est dépréciatif lui aussi car il connote une action difficile et peu esthétique ▪ De même les deux adjectifs qualificatifs employés au vers 3 démystifient cette Vénus ▪ Le dernier vers continue cette description négative mais aussi la description sensorielle avec les termes « déficits » et « ravaudés ». Cette référence à la sculpture peut laisser penser que Rimbaud s'oppose ici à l’idéal de beauté parnassienne . Les termes, « déficits » qui désigne des défauts, des imperfections physiques et « ravaudés », renchéri par le groupe adverbial « assez mal », ruinent toute vision élogieuse et font de cette Vénus une prostituée vieillissante et décatie dont le maquillage ne suffit plus à gommer la laideur. Le verbe « ravauder » désigne aussi le raccommodage des vêtements usés.
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