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analyse lineaire des fausses confidences de marivaux, Lectures de Français

Dans "Les Fausses Confidences", une comédie écrite par Marivaux en 1737, l'une des scènes les plus célèbres et significatives est celle de l'écriture de la lettre. Cette scène joue un rôle crucial dans le développement de l'intrigue et la révélation des sentiments des personnages principaux, tout en illustrant les thèmes de la manipulation et du dévoilement progressif de la vérité. ### Contexte et Personnages La scène se situe dans le troisième acte de la pièce. Les principaux personnages impliqués sont Dorante, un jeune homme amoureux de la riche veuve Araminte, et Dubois, l'ancien valet de Dorante qui orchestre un stratagème pour unir les deux amants. Araminte, au centre de cette scène, est également présente, bien que sa compréhension de la situation soit limitée par les manipulations en cours.

Typologie: Lectures

2023/2024

Téléchargé le 24/06/2024

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Télécharge analyse lineaire des fausses confidences de marivaux et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Les Fausses Confidences est une pièce de théâtre de Marivaux, représentée pour la première fois en 1737. Elles mettent en scène Dorante, un jeune bourgeois ruiné qui devient l’intendant d’une jeune veuve fortunée, Araminte, dont il est épris. Son ancien valet : Dubois, désormais au service d’Araminte, va avoir recours à mille et un stratagèmes pour que l’amour triomphe. Les fausses confidences vont se multiplier au cours de cette comédie sentimentale en trois actes afin que la vérité du cœur s’exprime donnant du sens à la formule de Louis Aragon : le « mentir-vrai ». Araminte sait, depuis la vraie fausse confidence de Dubois à l’acte I scène 14, que Dorante est amoureux d’elle. Elle cherche à obtenir de lui des aveux ; c’est pourquoi elle le met à l’épreuve en lui faisant croire qu’elle veut épouser le comte Dormont avec lequel elle est en procès. C’est sur ce coup de théâtre que s’ouvre notre extrait. Ainsi, nous allons nous demander en quoi Araminte excelle-t-elle dans l’art de la fausse confidence. Pour cela, nous verrons dans une première partie la fausse confidence d’Araminte de la ligne 1 à 18 puis dans un second mouvement nous analyserons l’écriture de la lettre de la ligne 19 à 36. I/ La fausse confidence d’Araminte (l 1 à 18) Araminte était dans l’acte I scène 14 à la merci de Dubois et de sa fausse confidence. Toutefois, elle initie une inversion des rôles, dans ce passage, procédé privilégié dans le théâtre de Marivaux, puisqu’elle devient celle qui manipule et qui manie l’art du mentir-vrai : mentir car elle fait croire qu’elle va épouser le comte, vrai car elle fait naître le mensonge espérant que la vérité voit le jour. En effet, le champ lexical de la détermination caractérise ses deux premières répliques et indiquent que sa décision est irrévocable : « déterminée » (l 1), « résolue » (l 2), « garantis », « promets » (l 3-4) Dorante, face à l’attitude affirmée d’Araminte, ne sait que dire comme l’indique la phrase nominale : « Déterminée, Madame ! » (l 2) Néanmoins, cette détermination n’est qu’une façade et l’aparté : « Il change de couleur » (l 4) montre qu’Araminte espère que le stratagème mis en place permettra à Dorante d’avouer ses sentiments. Pour cela, elle multiplie les verbes à l’impératif : « ne vous embarrassez pas », « écrivez » (l 6) Nous pouvons noter que ses répliques sont assez longues alors que celles de Dorante sont courtes et souvent composées d’interrogations en témoigne la ligne 7 : « Eh ! pour qui, Madame ? » Araminte tisse sa manigance : « Pour le Comte qui est sorti d’ici extrêmement inquiet et que je vais surprendre bien agréablement » (l 7-8) Cependant, nous pouvons remarquer grâce à la didascalie que Dorante ne semble pas comprendre l’annonce d’Araminte : « Dorante reste rêveur, et par distraction ne va point à la table » (l 11-12) A la question partielle qu’elle lui adresse, question qui l’invite à révéler ses sentiments : « A quoi rêvez-vous ? », Dorante répond comme s’il s’agissait d’une question totale : « Oui, Madame. » (l 12) Il y a une transgression de la loi de pertinence (qui veut que l’on réponde pertinemment à la question qui nous est posée) et cette infraction peut être source de comique pour le public. Araminte voit son trouble qu’elle met en évidence grâce à une négation totale : « Il ne sait ce qu’il fait. » et espère, à cet instant, qu’il se déclare : « Voyons si cela continuera. » (l 13) Cependant, Dorante, guidé continuellement par son valet, est persuadé que Dubois lui a menti. Il apparaît, dans cette scène, sous son vrai jour : sa capacité d’action est nulle. L’occasion de dire la vérité se présente à lui mais il ne la saisit pas, bien trop occupé à rendre Dubois responsable de son échec. Nous pouvons remarquer des stichomythies, présentes des lignes 12 à 20, qui indiquent que les répliques d’Araminte fusent et qu’elle éprouve un certain plaisir à mettre Dorante à l’épreuve. En effet, les phrases de la jeune veuve sont directives et très brèves, soit interrogatives soit exclamatives : « Êtes-vous prêt à écrire ? » (l 14), « Vous n’en trouvez point ! En voilà devant vous. » (l 16), Il est important de noter que selon le choix de mise en scène, ce passage peut pencher soit en direction de l’humour soit en direction du pathos. Araminte malmène Dorante dont la souffrance peut éveiller notre empathie ou notre rire. Il est vrai que le spectateur est en avance sur les personnages grâce à la double énonciation (la parole d’un personnage dépend de deux énonciateurs : le personnage s’adresse à un autre personnage (ou à plusieurs autres personnages) et, dans le même temps, il s’adresse au public) Il sait qu’Araminte joue la comédie à Dorante et il est son complice. II/ L’écriture de la lettre (l 19 à 30) A partir de la ligne 19, Araminte dicte la fausse lettre à Dorante. L’impératif : « Hâtez-vous » est à observer car il s’adresse au Comte mais aussi à Dorante qu’elle encourage à se déclarer. Les aposiopèses montrent qu’elle s’interrompt après son annonce : « votre mariage est sûr … » Elle est dans l’attente d’une réaction. Celle-ci ne se fait pas attendre comme le révèle la modalité interrogative : « Comment, Madame ? » (l 20) Araminte continue, ainsi, à dicter la lettre et se montre décidée à épouser le Comte : « Votre mariage est sûr ; Madame veut que je vous l’écrive, et vous attend pour vous le dire.» (l 21-22) Son ton est assuré, le verbe de volonté « veut » est le signe de sa détermination. Néanmoins, nous constatons un décalage entre la réplique dite à voix haute et la réplique prononcée à part. Alors qu’elle est implacable devant Dorante, l’aparté trahit ses peurs : « Il souffre, mais il ne dit mot. Est-ce qu’il ne parlera pas ? » (l 22) Cette question rhétorique rend visible sa crainte de ne pas obtenir les aveux attendus. A la ligne 25, un rebondissement semble intervenir. Dorante sort de sa torpeur et remet en cause la décision d’Araminte : « Je vous ai assuré que vous le gagneriez, Madame. Douteux ! il ne l’est point. » Le verbe de certitude : « assuré », l’exclamation et la négation totale suggèrent un changement d’attitude de la part de l’intendant qui contredit avec assurance Araminte. Comme nous l’avons souligné plus tôt avec « hâtez-
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