Docsity
Docsity

Prépare tes examens
Prépare tes examens

Étudies grâce aux nombreuses ressources disponibles sur Docsity


Obtiens des points à télécharger
Obtiens des points à télécharger

Gagnz des points en aidant d'autres étudiants ou achete-les avec un plan Premium


Guides et conseils
Guides et conseils

analyse linéaire du mal, Schémas de Français

Tableau avec citation procédé et interprétation

Typologie: Schémas

2023/2024

Téléchargé le 08/06/2024

alvarez-tom
alvarez-tom 🇫🇷

4

(1)

4 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge analyse linéaire du mal et plus Schémas au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Objet d’étude : La poésie du XIXe au XXIe siècle SÉANCE N°3 : Arthur Rimbaud , Cahiers de Douai Explication linéaire n°1: « Le Mal » Texte d'étude : Arthur Rimbaud , Cahiers de Douai, 1870 I) OBSERVATION Ce poème évoque la guerre de 1870, qui opposa la France à la Prusse. Le “Roi” au vers 3 peut aussi bien faire référence à l’Empereur Napoléon III qu’au roi Guillaume de Prusse, tous deux à l’origine du conflit. Cette guerre s’acheva en quelques mois par une victoire fracassante de l’Allemagne et la perte de l’Alsace-Lorraine . La défaite française provoqua d’ailleurs la chute de Napoléon III et la fin du 2nd Empire. 1) Le genre poétique vous semble-t-il efficace pour dénoncer la guerre ? Il peut dénoncer la guerre à travers des mots traRsh, crus mais ce n’est pas accessible à tout le monde ni compréhensible. 2) Quelle image de la guerre le poète donne-t-il dans les deux quatrains ? Le poète utilise des images violentes afin de dénoncer la violence de la guerre. crachats rouges = balles sifflent/ écarlates / folie épouvantable broie/ pauvres morts 3) Prendre le recueil page 108. Répondre aux questions 1 à 5. 1. Le mot “mal” vient du latin “malum” et a une connotation négative : l’enfer, le vice, le diable… 2. Le poème parle de la guerre entre la Prusse et la France: “ les crachats rouges de la mitraille,“les bataillons”,“pauvres morts”, “ 3. Métaphores des deux premiers quatrains : “les crachats rouges” “une folie épouvantable broie” Couleurs : bleu = calme, paix/ rouge = sang/ noir = mort 4. Les 3 individualités sont le roi qui est railleur et s’en moque (v.3), la Nature qui les a créés (v.8) et Dieu qui en est indifférent et moqueur (V.9)(montré en train de rire). “il est un Dieu” = déterminant indéfini = quelque chose de vague, comme s’il n’y avait pas de Dieu unique et qu’il pouvait être remplacé (lien avec les références polythéistes de l’auteur, qui a déjà évoqué la mythologie grecque et romaine). Ce “Dieu”ne pense qu’à une chose: manger, dormir et l’argent. 4) Prolongement culturel : Observer le tableau de Félix Vallotton, Verdun, 1917. En quoi ce tableau illustre-t-il le poème de Rimbaud ? On retrouve le champs de bataille, le tas fumant, les couleurs (rouge, bleu, noir), les barbellés, les piquets. Le ciel bleu également présent nous fait penser à Dieu (associé à un nom propre car majuscule) évoqué dans le poème. 5) TEXTE ECHO : Arthur Rimbaud, Lettre à Paul Demeny ( 1871 ), page 153 - Que peut signifier “j’assiste à l’éclosion de ma pensée” (l.2) ? Rimbaud affirme que ce n’est pas lui qui décide, comme si c’était quelque chose qu'il ne contrôlait pas. Pensées à l’extérieur de lui, qu’il se contente d’observer = quelque chose de plus fort que lui. - Quelles conceptions de la poésie Rimbaud rejette-t-il ?3 La poésie est l’expression de la pensée, de nos émotions… Rimbaud rejette ses conceptions car dans son poème, il ne parle pas de ses pensées intérieures. - Comment comprenez-vous l’expression “il s’agit de faire l’âme monstrueuse” (l.15) ? L'âme nous définit, nous représente. On est dans le domaine de la religion Monstrueux = renvoie au diable, relève du mal La poésie révèle donc ce qui est monstrueux en nous et que l’on ne montre pas. - Comment le poète devient-il “voyant” (l.17) ? Le voyant voit ce que les mortels ne voit pas, prédit le futur, mais autre sens = celui qui voit Le poète a la fonction de se rendre visible pour par son travail rendre visible ce qu’il a en lui. - A l’aide de toutes vos réponses, expliquez la première phrase du texte. “Je” désigne donc une autre personne, celle que l’auteur ne pense être - Dans quelle mesure cette lettre éclaire-t-elle votre lecture du poème “Le Mal” ? Il ne faut pas s'arrêter à ce qu'il écrit. II) EXPLICATION LINÉAIRE 1) Repérer les trois mouvements du texte et proposer un titre pour chaque mouvement Vers 1 à 8 : une folie guerrière Vers 9 à 11 : l’incurie divine Vers 12 à 14 : de vaines offrandes 2) Justifier le titre proposé pour chaque mouvement en repérant et analysant les procédés littéraires . Pour vous aider, répondre auparavant aux questions suivantes : 1er mouvement Relevé des citations Analyse des procédés Interprétation des effets « Tandis que » ( vers 1/ 5) Anaphore Proposition subordonnée de temps Met en évidence l'indifférence des puissants par un effet d’attente « les crachats rouges » Métaphore Hypallage ( fait de prêter des qualités propres d’un élément à un autre). ouiiii Description du massacre dès le 1er vers, par un double procédé littéraire qui renforce la force de l'image : les balles deviennent des crachats qui sont en réalité ceux des corps criblés de balles. « sifflent », « broie » Personnification La bataille est mise au-dessus de tout: les hommes sont réduits à des “bataillons”. Personnification des balles qui s’oppose à la déshumanisation des soldats: la scène semble ôter aux hommes, la valeur même de leur existence, puisque leur douleur ou leurs cris ne sont même pas mentionnés. « rouges », « écarlates » / « bleu », « verts » Lexique des couleurs Hypotypose : procédé qui consiste à décrire une scène de manière si vive que le lecteur à l’impression de l’avoir sous les yeux) ouiii Mettent en valeur la violence de la guerre et l'insoutenable barbarie déclenchée par l'Empereur. Opposition avec le rouge du sang et les couleurs froides et apaisantes de la nature/ Nature semble calme et sereine face à la folie des hommes. Couleur vives qui se terniront en “noir” (couleur du deuil) dans le dernier tercet. « du Roi » Déterminant “du” (de + le) Majuscule qui semble respectueuse bof Utilisation du déterminant qui suggère que tous les rois sont identiques simplement obnubilés par le pouvoir et la victoire. « des mères » ouiii Figure maternelle universelle qui incarne les victimes de la folie des hommes : ce qui relie les personnages de ce texte (“les bataillons” “les hommes” “les mères”) c’est la souffrance qui s'acharne sur les plus faibles et les plus pauvres. «  ramassées dans l’angoisse », « pleurant », « vieux bonnet noir » Poncif (cliché) de la poésie engagée Lexique de la tristesse et du chagrin ouiii mais modifié Les mères sont meurtries par la perte de leur enfant; elles incarnent la conséquence innocente de la folie des puissants. La description des pauvres “mères” ramassées /Dans l’angoisse et pleurant sous leur vieux bonnets noirs” (v. 12-13) avec le détail touchant du “gros sou lié dans leur mouchoir” (v. 14) contraste fortement avec celle de Dieu grimaçant, cynique et intéressé. «et pleurant » Conjonction de coordination “et” après la virgule, au milieu du vers En écho avec les vers 12 (“ et se réveille” qui résonne avec les vb “qui raille” (pour le roi) et “qui rit” (pour Dieu). Le point de vue spirituel comme le point de vue temporel sont réunis dans une même critique d'humanité. « se réveille » / « donnent » Parallélisme ouiii Verbes placés en début de vers après un mot d’une seule syllabe “et/lui) pour suggérer que Dieu ne se soucie des hommes que lorsque ceux-ci lui font des offrandes; loin de la charité enseignée par l’Église. Dieu apparaît ici comme un être intéressé, impitoyable et indifférent aux chagrin des plus faibles. « un gros sou » / « un mouchoir » Contraste Utilisation de l’adjectif “gros” dans le dernier vers boff Opposition entre la nature du don et le support (un petit morceau d’étoffe” qui met en évidence la naïveté du geste et par résonance, l'ampleur du sacrifice Adjectif souligne l’indécence de la cupidité de Dieu Bilan du 3eme mouvement : La détresse des mères contraste avec la joie affichée des cérémonies religieuses du 2nd mouvement. Les mères sont décrites comme écrasées par la douleur de perdre leur enfant : l’indignation du poète est à son comble face à ce Dieu qui profite honteusement de la misère humaine. Bilan du 3eme mouvement : La détresse des mères contraste avec la joie affichée des cérémonies religieuses du 2nd mouvement. ---------------------- Les mères sont décrites comme écrasées par la douleur de perdre leur enfant : l’indignation du poète est à son comble face à ce Dieu qui profite honteusement de la misère humaine ON PRENDS CA 3) Définir le projet de lecture en proposant une problématique. Comment Rimbaud exprime-t-il dans ce poème son anticléricalisme et son athéisme ? 4) Introduction de l’explication. Malgré une période d’écriture extrêmement ramassée dans le temps et une production écrite réduite, Arthur Rimbaud a marqué la poésie française par ses différents recueils où se côtoient une liberté de ton novatrice et un esprit rebelle engagé. Les Cahiers de Douai constitue une œuvre de jeunesse d’autant plus singulière qu’ils ne furent publiés qu’après la mort du poète alors qu’ils avaient été écrits dès 1870. Poète inclassable, Rimbaud propose ici une œuvre influencée à la fois par le romantisme, le courant parnassien et l’alchimie baudelairienne. Le poème « Le Mal » est le 13eme poème du recueil. Ce sonnet évoque une société et une institution qui restent sourdes aux misères du peuple : le poète fustige tout à la fois la guerre, l’Église et le 2nd Empire. Nous nous demanderons donc comment Rimbaud aborde dans sa critique de la guerre l’alliance « du sabre et du goupillon ». Dans un premier mouvement ( vers 1 à 8 ) le poète décrit la folie guerrière, avant de dénoncer l’incurie divine dans un 2nd mouvement ( vers 9 à 11) . Enfin dans le 3eme mouvement Rimbaud fustigent les vaines offrandes des mères endeuillées ( vers 12 à 14 ). 5) Conclusion de l’explication. Le poème Le Mal extrait du recueil Cahiers de Douai est en apparence un sonnet classique, constitué de deux quatrains et deux tercets en alexandrin. Cependant Arthur Rimbaud joue tant avec la codification des rimes qu’avec une construction en miroir qui lui permet de centrer chaque partie du poème sur une critique précise. Le thème principal du sonnet est bien entendu la guerre dont le jeune poète fait une critique virulente mais il est aussi le moyen de marquer une distance critique vis à -vis de la religion et d’un dieu présenté comme cruel et indifférent. Avec cynisme mais lucidité, Rimbaud dénonce non seulement les horreurs d’un massacre insensé mais utilise le pathétique de la scène pour attaquer avec une acerbe véhémence l’indécence de la religion. III) BILAN A l’instar de Victor Hugo avant lui, Arthur Rimbaud dénonce la souffrance des plus faibles dont se repaissent les puissants. Il critique ainsi violemment la guerre et l'Église dont l’impassibilité est d’autant plus coupable qu’elle ne joue pas son rôle de protectrice. La guerre est montrée comme non seulement une injustice sociale mais aussi un carnage humain : Dieu a abandonné les hommes.  Dans sa brièveté et sa généralité, le titre du poème est à première lecture énigmatique. De quel mal s’agit-il ? Mais la composition en deux blocs du poème montre que le Mal a ici deux visages : la guerre et la religion. IV) TRAVAIL PERSONNEL 1) Question de grammaire : Faire l’analyse logique des propositions des strophes 3 et 4. Il est un Dieu (prop principale), qui rit aux nappes damassées Des autels, à l’encens, aux grands calices d’or ; Qui dans le bercement des hosannah s’endort, Et se réveille, quand des mères, ramassées Dans l’angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir, Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir ! 1ere chose à faire : regarder le nombre de verbes Il y a une seule phrase complexe avec 5 verbes conjugués. et donc subordonnée : juxtaposée , coordonnée, ou relative. La proposition principale (“Il est un Dieu”) est suivie de trois relatives compléments de l’antécédent “Dieu”. La 3e relative “et se réveille” (le qui lui est élidé) est elle-même complétée par une subordonnée circonstancielle de temps introduite par “quand”. 2) Comparaison de textes : Dans «Les Effarés» (p. 45), Rimbaud critique la manière dont la société et les institutions restent sourdes aux misères du peuple. Prouvez-le en vous appuyant sur des éléments précis de chacun des poèmes. Dans les “Effarés”, Rimbaud critique les cloisons sociales de son temps à travers la scène qu’il raconte. En effet, le boulanger au “fort bras blanc” (v7) et au “gras sourire” (v11) incarne une catégorie sociale bien nourrie, dont les enfants sont exclus symboliquement par ”grillage” mis en valeur par un rejet au vers 29. À cette critique s’ajoute, en creux, une critique implicite de la religion. En effet, le champ lexical religieux est très présent dans le poème: “à genoux” (v4), prière (v31),”âme” (v23), lumière” (v32), “ciel”, (v33). Les enfants face au pain adoptent une posture religieuse pleine d’adoration et d’espérance. Or la religion reste sourde à leur misère : ils ne sont pas invités à la communion du boulanger…Éperdus de désir pour le pain, ils en viennent à crever leur culotte, mais aucune aumône ne leur est faite. Ainsi la critique du manque d’empathie de l'Église est rendue d’autant plus efficace. 3) VERS LE BAC : la dissertation ■ Sujet: Sylvain Tesson dans Un été avec Rimbaud (2021) écrit: «Rimbaud est un barbare. Son but: détruire l’ordre classique et, sur les ruines du temple, bâtir du nouveau.» Vous commenterez et discuterez cette citation à la lumière de votre lecture des Cahiers de Douai. Problématique : Dans quelle mesure Arthur Rimbaud fait-il table rase de la poésie classique pour créer une poésie moderne dans les Cahiers de Douai? Plan détaillé I. Un recueil qui porte en lui les germes d’une poésie moderne a. Les Cahiers de Douai abordent, dans l’ensemble, des thèmes assez courants de la poésie traditionnelle, comme l’amour, la jeunesse ou l’errance. Mais certains poèmes abordent aussi des sujets plus inattendus et jouent avec les attentes du lecteur. Prouvez-le en vous appuyant sur des exemples précis. Même s'ils demeurent minoritaires dans le recueil, certains poèmes des Cahiers de Douai peuvent en effet surprendre le lecteur sur le plan thématique. Tout d’abord, certaines pièces apparaissent comme très prosaïques (dépourvues d’élégance) dans les sujets traités. Ainsi, “Le Buffet”, “La Maline”, ou “Au Cabaret-Vert” élèvent au rang de poésie des objets du quotidien et des scènes de genre banales de la vie de tous les jours. En outre, Arthur Rimbaud n'hésite pas à jouer avec nos attentes en écrivant , sous des titres évoquant la poésie classique, des textes surprenants. Ainsi, dans “Vénus anadyonème” il transforme avec ironie la naissance de la déesse de l’amour en la description d’une femme repoussante sortant de son bainet joue ainsi avec les reférences mythologiques. De même, dans le “bal des pendus”, il représente une danse macabre satirique, bien loin du modèle de “la ballade des pendus” de françois Villon (1489). Les condamnées, devenus des “manchots (...)aimable[s]” (v 1 et 41) et de “gais danseurs” (v 13), dansent “au son d’un vieu Noel” (v 8)et, loin d’inspirer l’effroi et la pitié, suscitent le rire grinçant. b. Arthur Rimbaud, dans ce recueil, prend quelques distances avec la forme poétique dite «traditionnelle». Recensez ces entorses à la tradition classique et expliquez en quoi elles donnent un accent moderne à sa poésie. Tout d'abord, certains longs poèmes comme “Soleil et Chair” ou encore “Le Forgeron” se distinguent par leur irrégularité. Dans Le “Forgeron”, les strophes se libèrent de toute forme fixe établie pour donner lieu à un long poème dialogué. Dans “Soleil et Chair”, des strophes de longueurs différentes se succèdent sans régularité parfois entrecoupées de lignes pointillées. Ensuite, sur le plan de la versification, Rimbaud adopte là encore une poétique plus moderne que ses prédécesseurs, assouplissant les règles de formes fixes séculaires comme le sonnet. Ainsi, il modifie le système des rimes dans les quatrains. Alors que, dans le sonnet traditionnel, les huit premiers vers doivent être construits sur les mêmes rimes, Rimbaud adopte une autre logique. Dans “Le Buffet”, par exemple, on peut relever les rimes suivantes: “sombre (v1)”/”gens (v2)”, “ombre (v3)”/”engageants”(v4), “vieilleries(v5)”/”chiffons (v6)”/flétries (v7)”/griffons(v8)”, soit a/b/a/b; c/d/c/d au lieu de a/b/a/b/a/b/a/b. Ensuite, sur le plan strophique, Rimbaud multiplie les enjambements, rejets et contre-rejets, ce qui empêche toute synchronisation de la syntaxe et de la versification, et donne de la fluidité et de la modernité à la phrase poétique. Dans “Au Cabaret-Vert” par exemple, il poursuit la cinquième phrase du vers 7 au vers 14, gommant ainsi la distinction traditionnelle entre les quatrains et les tercets et faisant presque oublier au lecteur qu’il s’agit d'un poème et forme fixe.
Docsity logo


Copyright © 2024 Ladybird Srl - Via Leonardo da Vinci 16, 10126, Torino, Italy - VAT 10816460017 - All rights reserved