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Analyse linéaire du poème de Baudelaire: Le crépuscule du matin, Lectures de Littérature

Typologie: Lectures

2020/2021

Téléchargé le 24/06/2021

Marcel90
Marcel90 🇫🇷

4.3

(105)

247 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge Analyse linéaire du poème de Baudelaire: Le crépuscule du matin et plus Lectures au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! SEBAN--DEL PIANO Chloé 1° Alizé BOYER Julie 7/04/20 Analyse linéaire du poème de Baudelaire : Le crépuscule du matin Les Fleurs du mal, publiées pour la première fois en 1857, constituent une des œuvres majeures de Charles Baudelaire. Ce recueil de poèmes composé de six parties se présente comme l'itinéraire d'un homme déchiré entre deux aspirations contraires : le spleen et l'idéal, deux termes opposés qui donnent son titre à la première partie de l'œuvre. Le poème « Le crépuscule du matin » est le dernier de la section «Tableaux parisiens ». Il s'agit d'un poème de jeunesse écrit par Baudelaire en 1847. Ce dernier rédigé à l'imparfait se présente comme un souvenir de la période où Baudelaire résidait chez sa mère et son beau- père. Dès le titre du poème, le lecteur décèle une certaine ambivalence. En effet, l’opposition du « crépuscule » annonçant la fin du jour et du « matin », symbole quant à lui d’un jour nouveau, crée un effet oxymorique. Dans ce poème de forme libre, rédigé en alexandrins et en rimes suivies, Baudelaire met en œuvre la fameuse alchimie poétique pour « extraire la beauté du mal ». Comment Baudelaire parvient-il à illustrer la thématique de la boue et de l’or à travers la description de Paris ? LECTURE Le poème débute par un distique constitué d’une seule phrase permettant de planter le décor. Les verbes sont à l’imparfait (« chantait » v1, « soufflait » v2) ce qui montre que Baudelaire évoque un souvenir de jeunesse témoignant d’une certaine mélancolie. Au début du vers 1, « la diane » est personnifiée grâce au verbe « chantait ». Cette personnification rejoint la thématique de la boue et de l’or étant donné que « la diane » qui est une sonnerie stridente pour réveiller la caserne fait ici l’action de chanter. Ainsi, Baudelaire trouve de la beauté dans ce qui semble laid. D’autre part, « la diane », dans un sens plus ancien, était utilisée par les alchimistes pour se référer au métal ce qui peut être rapproché du travail d’alchimiste du poète. De plus, « la diane » peut également avoir un autre sens et désigner la déesse de la nuit. Au début de ce poème, le regard se porte donc sur le réveil au sein « des casernes ». Ce lieu apparait comme une sorte d’épicentre : le réveil débute dans les casernes puis s’étend ensuite dans toute la ville. Dans ce distique, on peut également noter la prédominance des sens et notamment de l’ouïe (« chantait » v1), de la vue (« les lanternes » v2) et du toucher (« soufflait » v2). Enfin, la métaphore du vers 2 montre que le jour prend le pas sur la nuit (« le vent du matin soufflait sur les lanternes ») et permet donc de placer un cadre temporel. En effet, le « matin » qui est désigné de façon explicite chasse la nuit qui est quant à elle désignée de façon implicite par le groupe nominal « les lanternes » (v2). Ainsi, « les lanternes » laissent place au jour et donc la lumière artificielle est remplacée par la lumière naturelle. Le poème se poursuit avec une deuxième strophe de 9 vers constituée de deux phrases. Cette dernière crée une atmosphère crépusculaire s’inscrivant dans un registre fantastique. Elle commence par la formule « C’était l’heure où » reprise également à la troisième strophe. Cette expression permet de mettre en valeur l’action en insistant sur sa répétition grâce à l’utilisation de l’imparfait à valeur d’habitude (« était » v3). La métaphore SEBAN--DEL PIANO Chloé 1° Alizé BOYER Julie 7/04/20 des vers 3 et 4 soulignée par l’enjambement témoigne d’un sommeil agité (« rêves malfaisants » v3). Les rêves sont ici comparés à des insectes donnant une impression de flou. Cette idée est renforcée par l’allitération en « r » produisant une sonorité désagréable. Ce sommeil agité est source de souffrance comme le montre l’expression « tord sur leurs oreillers » (v4). Ainsi, les lits censés être des lieux de repos sont désignés péjorativement. Ce sont « les bruns adolescents » qui sont victimes de ce sommeil agité. C’est la première fois que le poète désigne des personnages. L'article défini « les » qui détermine « bruns adolescents » permet une généralisation. L’adjectif « bruns » qui qualifie le nom « adolescents » fait référence à leur côté sombre. En effet, les « rêves malfaisants » peuvent traduire les rêves érotiques. Les vers 5 et 6 établissent une comparaison entre « un œil sanglant » et une « lampe ». La lampe ici fait référence au soleil, c’est donc une métonymie. Le parallélisme « qui palpite et qui bouge » rattaché à « l’œil sanglant » connote la vie et ainsi le levée du jour si on transpose cela à la « lampe » et donc au soleil. « La tache rouge » causée par cette dernière renvoie à la couleur du crépuscule et rappelle ainsi le côté sanglant. Tout cela participe donc au fantastique en suggérant une atmosphère morbide et inquiétante. Le pronom relatif « où » employé au début du vers 7 crée une anaphore au rythme ternaire (v5, v3 et v7). Ce vers évoque la dualité de l’âme et du corps : l’âme ne parvient plus à vaincre le corps. De plus, l’adjectif épithète « lourd » montre que le sommeil s’empare du corps. On peut également noter une dimension métaphysique. Le verbe « imiter » conjugué à la troisième personne du singulier a une connotation dépréciative. Aussi, « les combats » (v8) renforce cette idée de dualité et l’évocation du « jour » (v8) certifie l’analogie. « La lampe » et « le jour » s’associent pour vaincre l’obscurité caractérisée par la nuit. Le vers 9 marque le début de la deuxième phrase de la strophe. Le comparant « comme un visage en pleurs » rappelle la souffrance tandis que la proposition relative « que les brises essuient » produit une sonorité imitant le souffle. De plus, les « choses qui s’enfuient » évoquées au vers 10 représentent toutes les choses de la nuit chassée par le jour. Enfin, le terme « frisson » rappelle le fantastique. Ainsi, la nuit qui disparait est comparée à un « visage en pleurs » car Baudelaire décrit la fin d’une nuit qui a été pleine de souffrances. La nuit est donc dominée par le spleen. Pour finir, le dernier vers de la strophe commence par la conjonction de coordination « et » qui établit un rapport cause- conséquence entre « les choses qui s’enfuient » et « l’homme est las d’écrire et la femme d’aimer ». En effet, lorsque la nuit disparaît l’homme n’est plus capable de créer et la femme d’aimer. Cela s’explique par le fait que l’homme en général ou plus particulièrement le poète qui a pour tâche « d’écrire » trouve son inspiration la nuit. C’est donc une allusion à la vocation poétique. Chez Baudelaire, l’homme est effectivement représenté comme un artiste qui crée la nuit. De plus, on peut noter que l’homme aurait pour Baudelaire une fonction de créateur et la femme seulement la fonction « d’aimer ». Enfin, ces derniers sont désignés par des déterminants définis (« le », « la ») ce qui témoigne d’une volonté de généralisation. La strophe suivante est composée de treize alexandrins et fait le portrait collectif des différentes catégories humaines qui hantent Paris avant le lever du jour. Ainsi, on peut voir que Baudelaire élargit sa description. En effet, au début du poème, il s’agit seulement du réveil des hommes des casernes, cependant, il évoque à présent différents types de personnes ce qui donne de l’ampleur à son propos. Le vers 12 constitue une phrase courte permettant de situer l’action. Il indique l’arrivée de la nuit et donc le coucher du soleil. « Cà et là » montre que c’est un fait qui s’étale partout. Enfin, les maisons qui fument renvoient
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