Docsity
Docsity

Prépare tes examens
Prépare tes examens

Étudies grâce aux nombreuses ressources disponibles sur Docsity


Obtiens des points à télécharger
Obtiens des points à télécharger

Gagnz des points en aidant d'autres étudiants ou achete-les avec un plan Premium


Guides et conseils
Guides et conseils

Analyse linéaire du poème la Cloche fêlée de Baudelaire., Schémas de Français

Analyse linéaire du poème La Cloche fêlée de Baudelaire pour l'oral du bac français. Explication linéaire rédigée et présentée avec le tableau d'identification des procédés et leur interprétation.

Typologie: Schémas

2021/2022
En soldes
30 Points
Discount

Offre d'une durée limitée


Téléchargé le 19/12/2022

d-land
d-land 🇫🇷

5

(1)

2 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge Analyse linéaire du poème la Cloche fêlée de Baudelaire. et plus Schémas au format PDF de Français sur Docsity uniquement! La Cloche fêlée de Baudelaire Remarques : Nous avons affaire à un SONNET (deux quatrains et deux tercets), une forme censée représenter la perfection, les vers sont des alexandrins, censés incarner l’équilibre et la solennité, la majesté. Pourtant la cloche commence déjà à dissoner, les règles de la versification classique sont intentionnellement transgressées, la fêlure apparaît : - les vers 1 et 3 ont des rimes « normandes » (qui riment pour l’oeil mais pas pour l’oreille), entre « hiver » et « s’élever ». - la disposition des rimes n’est pas conforme à la tradition (il utilise des rimes croisées dans les quatrains et des rimes plates dans les tercets) C’est un sonnet irrégulier, qu’on appelle aussi « sonnet libertin ». On peut aussi remarquer la surabondance des sons « i » à la rime, dans les vers 9 à 12, alors que ce n’était pas obligatoire. (Ce qui était obligatoire, c’était l’alternance des rimes masculines et féminines.). D’où un effet de grincement ou de cri. La cloche devrait symboliser l’élévation du cri de l’Homme vers Dieu ou vers l’Idéal, mais elle est « fêlée », le son ne peut pas s’élever, elle est dissonante ; et comme elle représente explicitement le poète, c’est son art lui-même qui est censé être dissonant. Pourtant il le dit dans un sonnet magnifique, où la dissonance s’exprime magistralement dans les images choisies et dans les sonorités : la métaphore exprime une rupture, une fêlure, que l’on retrouve aussi dans certaines sonorités. Mouvements : 1er quatrain = nostalgie et rêverie douces et amères 2ème quatrain = la cloche personnifiée 1er tercet = analogie avec « la fêlure » de l’âme du poète 2ème tercet = autoportrait du poète agonisant : incapacité, paralysie, souffrance du poète, spleen Problématique : Comment le sonnet fait l’éloge de la cloche pour mettre en valeur le spleen et la souffrance du poète ? Relevé-vers Identification du Procédé/remarques stylistiques Interprétation Le titre : La Cloche fêlée : Dès le titre, on a la notion d’un objet abîmé, impropre à son usage. Il y avait eu une cloche fêlée célèbre, quelques années avant la publication de ce recueil : c’était la « Liberty Bell » (cloche de la Liberté), actuellement exposée à Philadelphie aux USA. Elle avait sonné faux dès sa première utilisation. La cloche est l’instrument de l’appel de l’Homme vers Dieu ou vers l’Idéal, mais ici elle est fêlée : il y a une contradiction et une ambiguïté dès le titre : c’est une cloche « mais » fêlée… On retrouve bien, réunies et opposées, les contradictions de Baudelaire, l’opposition Spleen/idéal, Boue/or par exemple. V.1 « Il est amer et doux, pendant les nuits d’hiver... » - la forme impersonnelle : « Il est... » - « amer et doux » : antithèse ou oxymore qui ouvre le poème Le premier quatrain exprime une nostalgie, puisque le poète se remémore des souvenirs, mais il n'est pas défini si cette nostalgie est heureuse ou non car opposition amer/doux - Elle permet, au début du poème, un anonymat favorable à l’assimilation du lecteur qui peut s’identifier à celui qui ressent l’amertume et la douceur. - annonce déjà une dualité qui marquera tout le poème : « amer » car c’est le souvenir de temps révolus, d’un passé lointain ( thème sous-entendu de la fuite du temps, de la nostalgie) mais en même temps c’est « doux » car cela renvoie à un souvenir agréable : les soirées auprès du feu devant la cheminée quand il fait froid dehors…. V.2 V. 3 « D’écouter près du feu qui palpite et qui fume, Les souvenirs lointains lentement s’élever... » - le champ lexical de la chaleur du ("feu", "palpite", "fume"). - Le verbe exact, pour un feu, serait : « crépite » (et non « palpite »). = personnification - Le terme "Ecouter" du vers 2 est surprenant pour l'évocation de souvenirs. C'est un mélange des sens qu’on appelle synesthésie. - L'adjectif épithète "lointains" - extérieur hostile qui s’oppose à l’intérieur chaleureux et rassurant … - En employant ce verbe inapproprié, le poète crée un décalage propice à l’ambiguïté de l’interprétation. C’est un coeur, qui « palpite », normalement. Ce feu est vivant, il a une vie organique, il est personnifié, il est rassurant. - Cela montre que ces souvenirs sont très vivants, et fait écho au bruit du feu (vers 2) et des carillons (vers 4). - « les souvenirs lointains » sont lointains dans le temps (ils appartiennent à un passé révolu) mais curieusement, ils « s’élève(nt) » donc ils prennent de la distance en hauteur. On peut penser qu’en s’éloignant dans le temps, ils se dématérialisent et rejoignent le monde des idées et de l’Idéal, qui pour Baudelaire est toujours situé en hauteur. Les images ascensionnelles sont toujours à interpréter, chez lui, comme une réussite dans la quête de l’absolu et du bonheur. Et elles dominent dans les quatrains (par opposition aux tercets, où l’on aura des images d’affaissement, de stagnation...) Au vers 2, les allitérations en [p] et en [f] ("près du feu qui palpite et qui fume") On peut remarquer une sorte de chiasme sonore ([f][p]/[p][f]). Au vers 3, l'allitération en [l] ("Les souvenirs lointains lentement s'élever") L'allitération avec la sifflante [s] ("souvenirs", "s'élever") imitent la sonorité du feu (crépitement et sifflement). qui crée un effet de cocon protecteur Ce feu crée une ambiance chaleureuse, propice à la rêverie donne l'image du balancement des souvenirs qui s'élèvent. Les souvenirs semblent s'élever, comme emportés par la fumée du vers 2. Les souvenirs sont donc en train de s'en aller, de s'effacer. donne également l'image de ces souvenirs qui s'échappent. On a ici une évocation de la fuite du temps, thème récurrent de la poésie. V.4 « au bruit des carillons qui chantent dans la brume. » Personnification « qui chantent » Allitérations en [k] [r]: « carillons », « qui »… Les deux mots à la rime "fume" (vers 2) et "brume" (vers 4) Les carillons sont des tintements de cloches joyeux, qui dénotent la fête, la joie « chantent » = souvenir heureux imite le bruit de tintement de ces carillons « joyeux » évoquent une notion de fumée, mais "fume" est associé à la chaleur protectrice du feu, à l'intérieur, alors que "brume" est associé au froid, à l'extérieur. Le premier quatrain s'achève donc sur une note de spleen avec le mot "brume", mais pas encore très appuyée. BILAN strophe 1 - Tout le premier quatrain fait donc écho à "amer et doux" du vers 1 : les souvenirs rassurent et procurent du plaisir (ils sont donc "doux"), mais ils finissent toujours par s'effacer avec le temps (d'où l'amertume). Le passé donne de la joie, car il s'exprime dans des souvenirs strictement intérieurs, alors que le présent amène le spleen, il consiste à affronter l’extérieur, le froid. - Dans ce premier quatrain on peut remarquer les « synesthésies » ou « correspondances » baudelairiennes : les différentes sensations se recoupent et se rejoignent. Un son peut évoquer une odeur, une couleur peut rappeler une texture, une musique peut être associée à une image, etc. En l’occurrence, ici, dans le premier quatrain, on a des impressions gustatives et tactiles (« amer et doux ») puis auditives (« écouter », « carillons », « chantent »), puis l’impression visuelle que des choses s’élèvent (« qui fume », « s’élever »), le tout dans un certain flou (« qui fume », « dans la brume ».) Les termes sont volontairement inexacts. On peut difficilement expliquer, par exemple, que des « souvenirs » puissent « s’élever ». En fait, toutes les sensations se mélangent ou se rejoignent pour une vision positive, un effet positif de la cloche. V.5 V.6 « Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux Qui malgré sa vieillesse, alerte et bien portante... » Le deuxième quatrain évoque la vitalité, représentée par la cloche. Personnification : « bienheureuse », « gosier », « vigoureux », « alerte », « bien portante », « jette un cri » le champ lexical de la vitalité lui est associé ("vigoureux", "alerte, "bien portante") L'allitération en [g] dans "gosier vigoureux" appuie sur cette vigueur. Le verbe jeter ("Jette […] son cri" au vers 7) montre aussi l'énergie de la cloche. L'utilisation de la préposition "malgré" au vers 6 ("malgré sa vieillesse") montre l'admiration du poète pour la cloche : elle a su résister à la vieillesse, donc au temps qui passe. La cloche est personnifiée ("gosier vigoureux" au vers 5, "alerte et bien portante" au vers 6 "jette un cri" au vers 7), et le champ lexical de la vitalité lui est associé ("vigoureux", "alerte, "bien portante"). L'allitération en [g] dans "gosier vigoureux" appuie sur cette vigueur. Le verbe jeter ("Jette […] son cri" au vers 7) montre aussi l'énergie de la cloche. L'utilisation de la préposition "malgré" au vers 6 ("malgré sa vieillesse") montre l'admiration du poète pour la cloche : elle a su résister à la vieillesse, donc au temps qui passe. On dirait que l’auteur éprouve une sorte de jalousie ou d’admiration envers la cloche en bonne santé, chose que l’on comprend mieux quand on voit, plus loin, qu’il s’identifie lui- même à une cloche fêlée (v.9 : « Moi, mon âme est fêlée »).
Docsity logo


Copyright © 2024 Ladybird Srl - Via Leonardo da Vinci 16, 10126, Torino, Italy - VAT 10816460017 - All rights reserved