Télécharge analyse linéaire du prologue juste la fin du monde et plus Notes au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Introduction: Jean-Luc Lagarce comédien, metteur en scène et dramaturge écrit en 1990 Juste la fin du monde. Juste la fin du monde est écrite dans une langue à mi-chemin entre la prose poétique et le vers libre. Cette pièce représente le retour d’un personnage nommé Louis dans sa famille avec l’intention d’annoncer sa mort prochaine. Nous allons étudier le prologue, qui d’ailleurs trouve son origine dans le théâtre grec, et désigne à l’origine la première partie de la tragédie, avant l’apparition du chœur tragique. En quoi ce prologue annonce-t-il la tragédie ? Analyse: Mouvement 1: L’annonce de cette mort imminente [tragique] (V1 → V3) “Plus tard‚ l’année d’après” → CCT qui annonce un futur proche “j’allais mourir”, “je mourrai” / “j’ai près de trente-quatre ans maintenant” → opposition entre le futur et le présent d’énonciation, brouillant les repères temporels “mourir”, mourrai” → Répétition de “mourir” inscrit le thème du prologue “c’est à cet âge que je mourrai” → affirmation, le faisant en quelque sorte parler comme déjà mort => On comprend donc qu’il fait face à une mort tragique car elle est imminente et inéluctable Mouvement 2: retour sur les mois d’angoisse (V4 → V6) “l’année d’après” → indice temporel lié l’imparfait “j’attendais”, nous montre que son existence est en quelque sorte organisé autour de l’attente de cette mort “à ne rien faire‚ à tricher‚ à ne plus savoir” → proposition subordonnées infinitives de CCM indiquant l’absence d’énergie, de volonté et la confusion + 2 prop. négatives “de nombreux mois” → Anaphore : produit un effet d’insistance, le peu de temps qu’il reste au personnage semble être vécu comme un temps long et pesant + reprise “attendre” “d’en avoir fini” → Euphémisme : atténue la difficulté à affronter sa mort => La connaissance de sa mort prochaine le prive d’une partie de ses forces vitales. Il s’éloigne de l’héros tragique qui s’agite en vain face à sa destinée, lui subit sans réaction. Mouvement 3: décision du retour auprès de sa famille “l’année d’après” → indication temporelle insistant sur l’esprit du personnage et l’importance du temps pour lui : à la fois le temps qui file et le temps qui stagne “on” → valeur universelle, Louis s’inclut parmi les vivants, retour de la vitalité “à peine”, “imperceptiblement” → montre que le retour à la vie se fait avec crainte “danger extrême”, “violent”, “ennemi”, “détruirait”, “peur”, “risque”, “sans espoir”, “survivre” → CL de la mort, de l’angoisse, rappelle son inéluctabilité ainsi que son imminence “je décidai” → proposition principal du texte, marque un tournant, décision enfin annoncée “les” → COI désigne de façon évidente des êtres liés au passé de Louis “retourner”, “revenir”, “aller sur mes traces”, “faire le voyage” → thème du retour “re”, retour sur une décision du passé “lentement‚ avec soin‚ avec soin et précision”, “lentement‚ calmement‚ d’une manière posée” → Épanorthose : montre une volonté de justesse dans la parole, qui va bloquer la parole