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ANALYSE linéaire jean de la fontaine, Lectures de Français

analyse linéaire pouvoir des fables

Typologie: Lectures

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Téléchargé le 06/06/2021

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Télécharge ANALYSE linéaire jean de la fontaine et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Analyse linéaire : Le pouvoir des fables de Jean de la Fontaine : Introduction : La fontaine est célèbre pour ses fables, récits brefs et plaisants qui s’inscrivent dans le classicisme du XVIIe siècle et qui ont pour but de plaire et instruire (placere e docere). « Le pouvoir des fables », la quatrième fable du livre VIII paru en 1678, se démarque des autres car elle n’evoque pas des animaux. Dans la partie qui nous intéresse, La Fontaine va s’employer à prouver le contraire et montrer que la fable a un haut pouvoir de persuasion. Il donne une sorte de recette à M. de Barillon afin qu’il trouve le moyen de déployer une argumentation efficace pour convaincre Louis XIV et Charles II de préserver la paix entre leurs deux pays. Du vers 34 à 48, LF se sert de l’exemple d’un orateur grec qui souhaite avertir son peuple d’un danger mais qui n’y parvient pas parce qu’il n’arrive pas à capter l’attention d’un auditoire peu enclin à s’intéresser aux affaires sérieuses de sa patrie. Du vers 48 au vers 64, l’auditoire se montre enfin à l’écoute parce que l’orateur change de méthode. Du vers 65 à la fin, La Fontaine développe la moralité [Jean de la Fontaine disait dans la préface de son recueil : « L'apologue est composé de deux parties, dont on peut appeler l'une le corps, l'autre l'âme. Le corps est la fable, l'âme est la moralité ». Ainsi, la moralité permet de conclure l'histoire construite autour d'elle, sur une leçon de vie. Analyse linéaire : [V.34 à 48.] Dès le début du vers 34, LF annonce qu’il va se servir d’un exemple emprunté à l’Antiquité qui est une référence habituelle chez les auteurs classiques « Dans Athènes autrefois…un orateur » (-IV avt JC : Démade est un orateur grec qui a joué un rôle clé dans les négociations qui ont mené au traité de paix entre la Macédoine et la Grèce). LF compare donc la situation de la France au XVIIe siècle à celle de la Grèce dans l’Antiquité. Pour les Classiques, l’Antiquité est un modèle, il se sert donc de cet épisode comme d’un exemple argumentatif. Dans le second hémistiche de ce vers, LF critique de manière claire et acerbe le peuple qui ne s’intéresse pas aux affaires sérieuses de l’Etat mais se laisse aller à des occupations stériles et superficielles comme le montrent les deux adjectifs qu’il utilise pour qualifier le « peuple » : « vain » et « léger ». Il est incapable de réagir face au danger ; on remarque d’ailleurs l’antithèse dans la rime « léger/Danger » qui met en valeur ce manque d’investissement patriotique. La Fontaine présente l’Orateur comme un adjuvant du peuple, un bienfaiteur qui veut les sauver d’une situation grave ; il y a urgence car il accourt « courut » (v.36). Il souhaite convaincre son peuple mais n’utilise pas la bonne méthode comme le soulignent les termes péjoratifs : « tyranniques, « forcer », « fortement », « violentes », « tonna » qui, associés à des segments de phrase courts et donc à un rythme rapide, suggèrent un ton véhément, péremptoire et agressif. L’argumentation directe ne fonctionne pas et LF insiste sur le fait que ces paroles sont vaines « Le vent emporta tout » (v.43) « Tous regardaient ailleurs » (V .46). Les négations montrent qu’il ne capte l’attention de personne : « ne s’émut » (v.43), « ne daignait l’écouter (v.45), « et point » (v.47). LF montre ensuite qu’après s’être aperçu qu’il n’utilisait pas la bonne méthode (« il en vit » vers 46), l’orateur change de tactique : « il prit un autre tour » (v48) Le mot tour a chez La Fontaine le sens de « méthode » mais implicitement on peut penser au tour de…magie car rappelons qu’il est question du « pouvoir » des fables. Auraient-elles un pouvoir magique ?... Vous aurez remarqué de quelle manière LF met en lumière la stratégie choisie : il éveille la curiosité du lecteur ou de l’auditeur de sa fable par la question rhétorique dans le premier hémistiche du vers quarante-huit « Que fit l’harangueur ? » [Vers 49 à 64] Comme La Fontaine, l’Orateur choisit de passer par le biais d’une histoire elle aussi tirée de l’Antiquité puisqu’il emprunte à la mythologie le personnage de Cérès. Ainsi, cette mise en abyme permet à La Fontaine de mettre au jour les ingrédients de la fable : -l’utilisation de personnages imaginaires et en particulier des animaux (ici l’hirondelle et l’anguille), -le discours direct qui permet de théâtraliser, de rendre vivant le message et d’attirer l’attention de l’auditoire (on remarque que le discours brutal de l’orateur, des lignes 38 à 42 était au discours narrativisé). La Fontaine change de type de discours afin de mettre en lumière le nouveau type d’argumentation qui de directe et abrupte, violente, devient indirecte. Il veut montrer que le détour par la fable est bien plus efficace –Cela permet la variété, qui est un autre ingrédient de la fable. Alors que le discours direct était théorique et abstrait, la fable crée des êtres vivants variés ; on remarque dans cet exemple la présence de trois éléments naturels: la terre avec Cérès, déesse de la terre et des moissons, l’eau avec l’Anguille et l’air représenté par l’hirondelle, l’eau et l’air se retrouvent dans la rime des vers cinquante et un et cinquante-deux « nageant/volant ». Autre aspect varié du choix des personnages, leur appartenance à deux règnes différents : le divin et l’animal. La Fontaine montre la supériorité de la fable sur le discours didactique et péremptoire en faisant réagir très rapidement le peuple. L’Orateur n’a en effet pas le temps de finir l’histoire, l’assemblée réagit avec dynamisme, comme le montrent le verbe au passé simple « cria » (v.54) et la locution adverbiale « à l’instant » (v.53), alors que le discours direct laissait l’auditoire muet et détourné de ses paroles (les verbes étaient à l’imparfait « ne daignaient l’écouter », « tous regardaient ailleurs ») comme nous l’avons montré précédemment en soulignant notamment les formes négatives. La réaction, grâce à la fable, est énergique ; la fable a le pouvoir de réveiller, comme La Fontaine le précisera clairement quelques vers plus loin.
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