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Analyse linéaire L'égalité des deux sexes, Poullain de la Barre, Notes de Français

Analyse linéaire pour le bac de français

Typologie: Notes

2021/2022

Téléchargé le 04/10/2022

Ludmila06
Ludmila06 🇫🇷

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Télécharge Analyse linéaire L'égalité des deux sexes, Poullain de la Barre et plus Notes au format PDF de Français sur Docsity uniquement! LA1 : Poullain de La Barre, De l’Egalité des deux sexes, préface, 1679 Œuvre associée : La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, Olympe de Gouges, 1791 Parcours : Ecrire et combattre pour l’égalité Introduction Poullain de la Barre est un auteur pour le moins atypique. S’il a suivi des études de théologie, il est pourtant un adepte de la philosophie de Descartes qui est condamnée par l’Eglise. Il devient prêtre mais se convertit au protestantisme, raison pour laquelle il s’exilera en Suisse. Alors que les revendications de certaines femmes à travers le discours des Précieuses se sont développées, il fait paraître anonymement un essai intitulé De l’égalité des deux sexes qui est sous-titré « Discours physique et moral où l’on voit l’importance de se défaire des préjugés ». Le terme « préjugé » est apparu à la fin du XVIème siècle et s’est vite chargé d’une connotation péjorative pour définir une opinion contestable, car faite à l’avance, sans preuves solides mais à partir des idées propres à un milieu, à une éducation. C’est donc en tant qu’adepte du rationalisme cartésien qu’il décide de dénoncer les préjugés qui pèsent sur les femmes, comme dans cet extrait, dans lequel il explique son projet par le biais d’une argumentation rigoureuse. PB : Comment le début de cet essai témoigne de la volonté de Poullain de la Barre de s’inscrire en opposition aux dogmes de son époque et de prôner l’égalité entre les hommes et les femmes ? PLAN : I. Exposition de l’Opinion collective (l. 1 à 9) II. Réfutation de l’Opinion collective et annonce des étapes de l’argumentation (l. 10 à 15) III. Première étape de la réfutation : combat contre le Préjugé et le Vulgaire (l. 16 à 21) IV. Deuxième étape de la réfutation : combat contre le Savant (l. 22 à 26) I. Exposition de l’Opinion collective (l. 1 à 9) - Le premier mouvement du texte de Poullain de la Barre est l’exposition de l’opinion collective sur un sujet qu’il va probablement tenter de réfuter. D’ailleurs, il commence par le terme « Préjugés » qui est mis en valeur par la majuscule. Ce terme est immédiatement connoté péjorativement et amplifié par la formule « De tous les Préjugés ». L’auteur indique dans son amorce par cet effet d’annonce qu’il situe le sujet qu’il s’apprête à aborder parmi les plus importants. - L’utilisation du « on » impersonnel permet l’universalisation du propos : « on n’en a point remarqué de plus propre ». - Rapidement, l’auteur amène dans la discussion le sujet qu’il souhaite aborder et qui fait débat : « L’Inégalité des deux Sexes ». Poullain de la Barre met en avant les termes qui vont jalonner sa réflexion par le biais des majuscules. - Le deuxième paragraphe, débutant par le connecteur logique « en effet » témoigne de l’argumentation rigoureuse et claire de l’auteur. La proposition entamée par « si » témoigne de l’espoir de l’auteur de voir la situation changer « si on les considère en l’état où ils sont à présent », il place dès lors la réflexion dans l’ordre de ce qui peut être modifié, voire ce qui DOIT être modifié. - Le champ lexical de l’analyse scientifique « examiner » « observer » « chercher » : témoigne de l’approche rigoureuse et cartésienne de l’auteur. Dès lors, l’opinion collective est de dire qu’étonnamment, lorsque l’on observe le statut des deux sexes, on peut constater plus de différences dans leur fonctionnement « civil » que leur fonctionnement lié au « corps » soit physique. Le lecteur est surpris par cette remarque que l’on peut facilement venir contredire. - Ainsi la suite du texte est logique, Poullain de la Barre cherche une explication rationnelle dans « les Discours ordinaires », soit la « doxa », la pensée collective = « tout le Monde » (à nouveau amplifié par la majuscule, ce qui marque à nouveau une universalité, une vérité générale d’ailleurs exprimée au présent), explicitée par les propositions suivantes = « ceux qui ont de l’étude, et ceux qui n’en ont point, et les Femmes même s’accordent à dire que » = l’accumulation ici vient renforcer l’universalité de la pensée. Le verbe « s’accorder » parachève cette sensation. - Poullain de la Barre vient alors expliciter cette pensée universelle : les femmes seraient inférieures aux hommes dans le domaine des « Sciences », du latin scio = savoir. Ainsi les femmes ne sont pas des humains « sachants », cela est renforcé par l’emploi des négations « n’ont point » ; « n’en sont pas capables ». - Les Femmes sont donc, de leur propre aveu et en accord avec les Hommes, inférieures à ces derniers et ne doivent donc accéder ni au savoir, ni à l’emploi et acceptent sagement leur condition. - Le premier mouvement de ce texte se termine donc sur cette assertion violente que de nombreux lecteurs, surtout nos contemporains, vont vouloir remettre en cause. Poullain de la Barre reste, pour son époque, un pionnier dans cette approche. II. Réfutation de l’Opinion collective et annonce des étapes de l’argumentation (l. 10 à 15) - Le deuxième mouvement du texte est entamé par un constat scientifique, P. De la Barre mène une étude rigoureuse et organisée afin de soutenir la clarté et l’efficacité de son propos : « Après avoir examiné cette Opinion » = le démonstratif « cette » met à distance ladite opinion du point de vue de l’auteur + « suivant la règle de vérité qui est de n’admettre rien pour vrai qui ne soit appuyé sur des idées claires et distinctes » nous amène vite à comprendre que la contre-argumentation arrive et que P. De la Barre va s’opposer rigoureusement à cette doxa (idées reçus) précédemment évoquée. - Dans une approche binaire « d’un côté », « de l’autre » = P. De la Barre construit son argumentation de façon toujours aussi organisée = clarté et efficacité pour le lecteur. 1er argument = « elle a paru fausse » = le verbe « paraitre » témoigne de l’avancée pas à pas de l’auteur mais l’adjectif fausse dit de but en blanc témoigne aussi de sa détermination à prouver l’erreur de la doxa. La suite de la phrase en témoigne : « fondée sur un Préjugé » (retour du terme péjoratif : la doxa s’appuie sur un élément peu fiable) « et sur une Tradition populaire » (le groupe nominal renvoie à des croyances qui se basent sur des habitudes, des us et coutumes non remis en question = précurseur des Lumières, P. De la Barre se place en éclaircisseur de l’Avenir, en opposition aux fonctionnements ancestraux qui n'ont plus lieu d’être). 2ème argument = contrairement à ce qui a été énoncé précédemment, utilisation du « on » impersonnel mais qui renvoie davantage à l’auteur dans cette phrase = « on a trouvé que les deux Sexes sont égaux » phrase clé de cet extrait qui annonce l’idée générale de l’essai. La succession d’adjectifs mélioratifs vient dont rendre à la Femme ce qu’elle s’est elle-même retiré dans son propre jugement « les femmes sont aussi Nobles, aussi parfaites et aussi capables que les hommes » = par cette comparaison, P. De la Barre se fait l’avocat du diable dans une société pas encore prête à affronter ce jugement de valeur. - Dans la dernière phrase de ce paragraphe, P. De la Barre annonce ses deux ennemis et donc son plan pour réfuter la thèse exposée dans le premier paragraphe : le Vulgaire et les Savants (nuancés par le « presque tous »). III. Première étape de la réfutation : combat contre le Préjugé et le Vulgaire (l. 16 à 21) - Le troisième paragraphe justifie la raison pour laquelle P. De la Barre considère le « Vulgaire » comme un ennemi. - Vulgaire = ici le sens n’est pas le sens péjoratif qu’on a pu lui donner par la suite mais plutôt le seins « commun ». Autrement dit, personnifié ici par la syntaxe et la majuscule, le « Vulgaire » représente ici la pensée de ce qui est admis, pratiqué par la grande majorité des personnes. - Ainsi, le Vulgaire, la pensée commune ne se fonde que sur peu de choses = « ce qu’il croit » (verbe « croire » qui appartient à la foi et qui vient s’opposer à l’approche scientifique proposée par P. De la Barre) + tournure restrictive « n’ayant pour fondement QUE » « la Coutume » = les habitudes et de « légères apparences » = adjectif « légères » témoignant d’une absence de fondement de cette pensée. P. De la Barre n’attaque pas le système de pensée du Vulgaire, au contraire il propose une éducation de ce dernier = « il semble qu’on ne le peut mieux combattre qu’en lui faisant voir » ; « et après l’avoir conduit par les états et les rencontres principales de la vie » ; « lui donner lieu de reconnaître ».
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