Docsity
Docsity

Prépare tes examens
Prépare tes examens

Étudies grâce aux nombreuses ressources disponibles sur Docsity


Obtiens des points à télécharger
Obtiens des points à télécharger

Gagnz des points en aidant d'autres étudiants ou achete-les avec un plan Premium


Guides et conseils
Guides et conseils

Analyse linéaire Le dormeur du val, Lectures de Français

Analyse linéaire BAC Français 2024 Le Dormeur du Val Cahier de Douais Arthur Rimbaud

Typologie: Lectures

2023/2024

Téléchargé le 21/06/2024

ptite-orange
ptite-orange 🇫🇷

Aperçu partiel du texte

Télécharge Analyse linéaire Le dormeur du val et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! En 1870, alors que la France est en guerre contre la Prusse, de nombreux auteurs fustigent le conflit ainsi que l’homme qui dirige le pays : Napoléon III. Parmi eux, un jeune homme âgé d’à peine 16 ans écrit un poème d’une très grande beauté pour montrer l’iniquité du conflit. Présentation de l’auteur En seulement quelques années, de l’adolescence à ses 21 ans, il va secouer la poésie.  Enfant sage, bon élève, il brille principalement dans les disciplines littéraires. C’est sa rencontre avec son professeur Georges Izambard qui va le pousser à s’intéresser à la littérature en tant qu’artiste. Commence une quête de liberté pour le jeune Rimbaud. Quête qui s’exprime par des fugues répétées, et par une volonté de révolutionner le langage poétique.  Finalement, après des années chaotiques passées aux côtés de Paul Verlaine, à écrire et à vivre follement, Arthur Rimbaud décide d’arrêter définitivement la poésie.  L’auteur des Illuminations décide de voyager et de vivre du commerce avant de mourir, quelques années plus tard, d’une tumeur au genou.  Biographie complète d’Arthur Rimbaud ici. Présentation de l’oeuvre Le poème « Le dormeur du val » se trouve dans le premier recueil d’Arthur Rimbaud :  Cahier de douai. Ce recueil dont Rimbaud écrit les poèmes à l’occasion de ses fugues en 1870 ne sera publié qu’après sa mort, en 1919. Présentation du poème Dans “Le dormeur du val” Arthur Rimbaud utilise le cadre d’une nature idyllique pour critiquer la guerre franco-prussienne. Un jeune soldat semble dormir au milieu de la nature apaisante, mais la chute ramène le lecteur à la réalité brutale : le jeune garçon est mort. Problématique Pour guider notre explication du poème, nous nous demanderons de quelle manière ce sonnet permet de dénoncer la guerre. Plan Pour mener cette analyse linéaire du poème “Le dormeur du val” d’Arthur Rimbaud, nous suivrons le mouvement naturel du texte en adoptant un découpage par strophe. La première strophe présente un cadre naturel idyllique. La seconde strophe décrit le personnage du jeune soldat. la troisième strophe insiste sur le sommeil du personnage et la dernière strophe invite à une relecture du poème en révélant la mort du soldat. Le dormeur du val : Texte pour l’analyse linéaire Le dormeur du val C’est un trou de verdure où chante une rivière, Accrochant follement aux herbes des haillons D’argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. Ainsi, la description du soldat dans cette strophe permet d’introduire des oppositions qui bouleversent l’harmonie naturelle. La strophe suivante s’intéresse plus encore à l’immobilité du soldat. III. Strophe 3 On constate d’emblée la poursuite du lexique du sommeil : “il dort” ; “un somme” ; “berce-le”. Cependant, de plus en plus de termes suggèrent qu’il ne fait pas que dormir. D’abord, les glaïeuls peuvent faire penser à la mort (ce sont traditionnellement des fleurs de deuil). Ensuite, la comparaison “comme sourirait un enfant malade” fait écho à l’adjectif “pâle” de la strophe précédente et interroge le lecteur sur l’état de santé du personnage. Enfin, le froid suggéré dans la strophe 2 est enfin affirmé dans la strophe 3 : “il a froid”. Tous ces éléments évoquent la maladie ou la mort et donnent à penser que le soldat n’est pas qu’endormi. La nature apparaît encore comme une entité vivante grâce à la personnification impliquée par l’apostrophe et l’injonction : “Nature, berce-le chaudement”. L’opposition entre la chaleur de la nature et le froid du soldat se double d’une opposition entre la vie et la mort. On note ici l’antithèse entre l’adverbe “chaudement” et le nom “froid”. Enfin, on remarque dans cette strophe une insistance sur la jeunesse du soldat. Plusieurs termes suggèrent qu’il n’est qu’un enfant ; à commencer par “enfant”, mais aussi l’emploi du nom “somme” et surtout le verbe “berce-le”. Cette insistance va permettre de renforcer le pathétique à la révélation de la mort du soldat dans la dernière strophe. Mort doublement contre-nature non seulement car elle s’oppose au mouvement et à la vie perpétuelle de la nature, mais aussi car il n’était qu’un enfant. IV. Strophe 4 Le premier vers de la dernière strophe contient une négation grammaticale totale : “les parfums ne font pas frissonner sa narine”. Cette négation, dans une nature aussi vivace et stimulante suggère définitivement la mort. Aussi peut-on parler d’une litote pour dire que le soldat ne respire pas. Le vers suivant souligne une dernière fois l’opposition entre le froid du corps et la chaleur de la nature. “Il dort dans le soleil” insiste sur l’idée que le soleil recouvre entièrement le corps avec la préposition “dans”, comme si le soleil englobait le soldat. Pourtant, le lecteur sait qu'”il a froid”. Sa posture, “la main sur la poitrine” peut évoquer une posture solennelle, comme s’il était tombé au combat. Par ailleurs, la main sur la poitrine peut cacher une blessure, ce qui est confirmé au dernier vers. Le rejet de l’adjectif “Tranquille” insiste une dernière fois sur l’immobilité du soldat avec ce début de vers qui s’éteint au bout d’un seul mot, comme un dernier souffle. Cet enjambement permet également de faire renaître l’opposition entre le mouvement de la nature et l’immobilité du soldat. Enfin, les derniers mots du poème, comme souvent dans les sonnets, constituent une chute : le soldat est mort. Cependant, Rimbaud reste humble, se contentant de décrire sobrement, il ne tombe pas dans un registre pathétique ni polémique. “Il a deux trous rouge au côté droit” clot le tableau sur l’image d’un soldat ayant reçu deux balles dans le coeur (vu de face, le côté droit est celui du coeur). La couleur rouge apporte une dernière opposition entre le soldat et la nature, celle du vert pendant l’ensemble du poème et du rouge dans le dernier vers. Cette phrase simple est d’ailleurs un euphémisme pour dire que le soldat a reçu deux balles. Rimbaud se montre donc pudique dans sa façon d’évoquer la mort, ce qui permet de renforcer son propos en laissant le lecteur constater l’horreur de lui-même. Sans dire directement les choses, elles peuvent être encore plus criantes. Cette révélation finale invite à une relecture du sonnet et permet de donner du sens aux différentes ambiguïtés relevées ci-avant. On comprend également pourquoi le poème est structuré autour d’oppositions entre la nature et le personnage. La nature qui représente la vie ne peut être assimilée au soldat qui est mort. De plus, sa mort est contre-nature. Conclusion de l’analyse linéaire du poème « Le dormeur du val » d’Arthur Rimbaud Rappel du développement Dans ce poème, Arthur Rimbaud dresse un tableau simple : une nature idyllique dans laquelle dort un jeune soldat. Seulement, au gré des indices qu’il sème, puis avec la révélation finale, le lecteur comprend que le soldat est mort, victime de la guerre.
Docsity logo


Copyright © 2024 Ladybird Srl - Via Leonardo da Vinci 16, 10126, Torino, Italy - VAT 10816460017 - All rights reserved