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Analyse Linéaire "Ma Bohème", Notes de Français

Analyse linéaire du poème « Ma Bohème"

Typologie: Notes

2023/2024

En vente à partir de 22/05/2024

emilio-leyssales
emilio-leyssales 🇫🇷

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Aperçu partiel du texte

Télécharge Analyse Linéaire "Ma Bohème" et plus Notes au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Ma Bohème Intro:Le sonnet est une forme poétique très contrainte. Pourtant, lorsqu 'Arthur Rimbaud fugue pour s’émanciper du foyer maternel et social, c’est cette forme qu'il choisit pour composer ses premiers poèmes. Comme Baudelaire avant lui, il s’empare d’une forme ancienne pour y souffler un vent de liberté et exprimer sa rébellion. Arthur Rimbaud est un poète révolté en quête d’émancipation. Il devient un poète révolté avec un esprit extrêmement précoce de son adolescence jusqu'à ses 21 ans.Le poème “Ma bohème” trouve dans la seconde partie du premier recueil d’Arthur Rimbaud : Cahier de douai. A l’occasion de ses fugues Rimbaud écrit les poèmes en 1870 mais ils ne seront publiés qu’après sa mort, en 1919. Dans « Ma bohème » Arthur Rimbaud prétend conter une fugue, une errance en pleine nature.Pourtant, derrière ce thème du bohémien démuni mais en harmonie avec la nature,Rimbaud nous propose un véritable art poétique.En effet,Le sonnet, plein de références directes à la poésie, fait place aux audaces poétiques et langagières. Rimbaud revendique une liberté autant physique que poétique. PB:Nous nous demanderons quelle image ce sonnet donne de la liberté. Plan:nous suivrons le mouvement naturel du texte en adoptant un découpage par strophe. La première strophe introduit l’errance physique du poète. Les strophes 2 et 3 insistent sur le lien du poète avec la nature. Et enfin, la dernière strophe montre le poète dans un processus de création. Analyse linéaire: Strophe 1: Les premiers mots du poème expriment l’errance. En effet, le verbe de mouvement “s’en aller” n’est pas accompagné d’un complément circonstanciel de lieu. On comprend donc que la destination ne compte pas. Rimbaud s’exprime à la première personne “je” ; “mes” , adopte une attitude décontractée : “les poings dans mes poches trouées”. Il apparaît donc qu’il est habitué de ce genre d’errances et y trouve un certain plaisir. L’habitude se traduit aussi dans le temps qui domine l’ensemble du poème:l’imparfait à d’habitude, de répétition “allais” ; “devenait” ; “allais” ; “étais” etc. Pourtant, ce qui apparaît également dès le premier vers, c’est que le personnage se trouve dans une certaine détresse: ses poches sont “crevées” ; son “paletot” devient “idéal” ce qui signifie qu’il est en si mauvais état qu’il n’est plus qu’une idée. Ainsi, même si le poète semble souffrir de pauvreté, son errance lui procure une aisance et un plaisir lui faisant oublier ses problèmes.On peut noter l’allitération en -m “m’en” ; “mes” ; “mon” ; “Muse” ; “amours” dans l’ensemble de la strophe qui peut exprimer un sentiment de douceur et de confort en contradiction avec les difficultés matérielles. Au vers 3, la périphrase “sous le ciel”, en position de complément de lieu indique que l’errance de Rimbaud a lieu en extérieur. L’imprécision du lieu confirme que la destination n’a pas d’importance tant qu'il peut rester en extérieur, c'est-à-dire proche de la nature. Cela lui permet de se rapprocher de la “Muse” qu'il apostrophe, figure de l’inspiration poétique. On remarque qu’il se permet le tutoiement d’une figure d’habitude très respectée par les poètes : “j’étais ton féal”.Cette légère impertinence illustre parfaitement la rébellion du jeune Rimbaud, mais également la relation privilégiée qu’il noue avec la poésie.Ce tutoiement peut également être lu comme une forme de joie due à la jeunesse du poète. Cette lecture se confirme grâce aux exclamations du vers suivant : “Oh ! là là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !”On voit très bien que le personnage / poète se laisse emporter par sa fougue et le bonheur qu’il ressent à errer librement dans la nature. Autre phénomène intéressant, dans la strophe 1 ainsi que dans la strophe 2, les auxiliaire être et avoir s’entrecroisent : “j’étais ton féal” / “avait un large trou” ; “Mon auberge était à la Grande-Ourse” / “avaient un doux frou-frou”.On peut penser que le poète veut montrer qu’être est plus important qu’avoir. Donc qu’il préfère vivre libre dans le besoin, qu’opprimé dans la richesse. Enfin, observons les deux mots à la rime des vers 1 et 4 : “crevées” / “rêvées”. On peut comprendre ici que le pouvoir de l’imagination remplace les contraintes matérielles. En effet, ses “poches crevées” sont remplacées par des “amours splendides (…) rêvées” Ainsi dans cette strophe, le poète nous donne l’image d’un personnage pauvre, mais heureux dans la simplicité et la liberté de son errance (marcher sans but précis). Strophe 2: Le premier vers de la seconde strophe vient confirmer cette pauvreté matérielle : “mon unique culotte avait un large trou”. D’une part le personnage ne possède qu’une “unique culotte” qui d’autre part est trouée. La métaphore du “Petit-Poucet rêveur” est intéressante car elle permet de filer le thème de la pauvreté (le Petit-Poucet est issu d’une famille pauvre) tout en introduisant l’idée que la poésie est son guide.Dans le conte original, le Petit-Poucet sème des miettes de pain pour retrouver son chemin. Ici, le poète laisse derrière lui “des rimes”. Il insiste sur cet élément en le plaçant au centre du poème (vers 7 sur 14) et en le rejetant grâce à un procédé d’enjambement. Donc, comme le Petit-Poucet, Rimbaud aurait fui sa famille. Mais il laisse derrière lui quelque chose de bien plus durable que des miettes de pain : de la poésie. On retrouve dans cette strophe l’idée d’euphorie et de joie introduite dans la première strophe. En effet, le poète évoque sa “course”, comme s’il courait sans but. La métaphore “Mon auberge était à la Grande-Ourse” suggère qu’il dort à la belle étoile. Il renforce ainsi à la fois le sentiment de liberté et l’idée de pauvreté. Cependant, le fait de dormir dehors lui permet surtout de trouver l’inspiration poétique. Il voit naître des correspondances entre les sens en s’appropriant la nature : “Mes étoiles”, ici le pronom possessif de première personne montre qu’il se sent en harmonie avec le ciel. Le fait qu’il évoque les étoiles normalement perçues avec la vue grâce au toucher “un doux frou-frou” montre qu’il est capable de s’approprier la nature, et surtout de percevoir et ressentir les choses différemment. Strophe 3: La troisième strophe démarre en continuité directe de la deuxième. Il s’agit de la même phrase, connectée par une conjonction de coordination : “Et je les écoutais”. Ainsi, Rimbaud poursuit sa déconstruction du sonnet classique tout en confirmant la correspondance des sens. En effet, il affirme écouter les étoiles, après les avoir touchées. L’attitude du poète “assis au bord des routes” est très évocatrice. On l’imagine tout à fait “écouter” les étoiles, un carnet en main, pour retranscrire ses émotions et sentiments sous la forme de poèmes. Au vers suivant, l’adjectif mélioratif “bon” insiste sur le bonheur du poète. Il est heureux dans la simplicité de sa situation. La précision temporelle du mois de “septembre” permet de relier le poème à l’expérience de la seconde fugue de Rimbaud, en septembre 1870. Fugue pendant laquelle il aurait justement écrit ce sonnet. Le poète fait de nouveau appel à une correspondance des sens à la fin de la troisième strophe : “je sentais des gouttes / de rosée à mon front, comme un vin de vigueur”. Ici, il évoque d’abord une sensation liée au toucher pour la ramener ensuite au goût avec le vin.Cela montre bien que les choses les plus simples et ordinaires de la nature comme la rosée le nourrissent ; à la fois au sens propre en lui redonnant des forces comme le “vin de vigueur” et au sens figuré en l’inspirant.La nature est donc belle est bien un hôte agréable : elle fournit une “auberge” (v.7) au poète et le revigore. On remarque de nouveau un phénomène d’enjambement entre les vers 10 et 11. La fréquence de ces déséquilibres dans la versification peut évoquer le comportement erratique du poète qui court (v.6) puis s’assoit (v.9), dort à la belle étoile (v.7) ou encore s’exclame de bonheur (v.4).
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