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Analyse linéaire - Spleen de Baudelaire, maturité tests effectués de Français

Analyse linéaire de Spleen "J'ai plus de souvenirs" de Baudelaire. Cette fiche peut être utilisée lors de l'oral du BAC de français de la première générale.

Typologie: maturité tests effectués

2021/2022

En vente à partir de 07/12/2022

moonlight_zeor
moonlight_zeor 🇫🇷

4.6

(105)

59 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge Analyse linéaire - Spleen de Baudelaire et plus maturité tests effectués au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Analyse linéaire – Les Fleurs du Mal de Baudelaire Spleen « J’ai plus de souvenirs » Introduction Charles Baudelaire publie Les Fleurs du Mal en 1857. « Spleen » est le deuxième poème portant ce titre sur les quatre présents dans la partie « Spleen et Idéal ». Il s’inscrit dans une série de poèmes consacré à la mélancolie (LXXV, LXXVI, LXXVII, et LXXVIII). Ce poème est écrit à la première personne. Le « je » observe son existence sous l’influence du spleen. Sur le plan formel, le poème est composé d’alexandrins à rimes suivies, on peut observer trois strophes de longueur inégale et la présence de tirets. Comment s’expriment, dans l’écriture poétique, les liens entretenus entre sa mémoire et son état d’âme ? Dans le premier vers, le poète annonce le bilan. Puis, il dresse un inventaire chaotique de ses souvenirs (v. 2 à v. 14). Enfin, nous verrons qu’il ne reste plus au poète que l’ennui (v. 15 à v. 24). → Premier mouvement Le poème s’ouvre sur une phrase déclarative : « J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans ». C’est un constat. Celle-ci constitue à elle seule cette première strophe, à la première personne du singulier, qui expose le fruit d’un constat. Les sonorités de ce vers donnent de l’aplomb à ce constat. Le « ir » suspendu tombe brutalement par le « an » comme un coup de massue. L’emphase donne le ton du poème. On remarque une hyperbole dès cette première phrase qui souligne le nombre important des souvenirs pesant dans la mémoire du «je ». Cette phrase éclaire le rapport entre le titre et le thème du poème. Une fois ce constat posé, fermé, le poète déroule ses idées. → Deuxième mouvement Du vers 2 au vers 14, l’auteur dresse un inventaire chaotique de ses souvenirs. Son cerveau est un contenant. On observe tout d’abord une comparaison du cerveau du « je » au vers 4 à un objet, un « meuble » au vers 2, grossier, « gros meuble » et saturé « encombré ». L’adjectif « encombré » et l’énumération qui le complète peuvent autant qualifier le meuble que le cerveau. Les deux noms se superposent ce qui permet à l’auteur de donner une image rustique et concrète de son âme qui est réduite à un contenant dont le contenu déborde. Dans ce contenant, aux souvenirs sont associés les secrets comme le montre l’énumération d’objets appartenant à différentes facettes de la vie passée, « billets doux » pour la vie amoureuse, « vers » pour la vie artistique, « procès » pour la vie sociale et artistique. L’évocation de l’état d’âme qui résulte de cette association est la tristesse ; la mélancolie apparaît au vers 5, avec l’adjectif « triste » qui qualifie le cerveau. Dans le vers 6, l’auteur poursuit cette association entre son cerveau et des contenants mais cette fois, le cerveau n’est plus simplement comparé, il devient le contenant par l’intermédiaire du verbe être, « c’est » qui désigne un état, « C’est une pyramide ». Les deux objets de transformation soulignent l’immensité du cerveau, « pyramide » et « immense caveau » qui s’érigent comme des témoins monumentaux du temps passé. Mais il contient des morts. On observe un glissement entre l’évocation d’objets du passé en début de poème à l’évocation de la mort dont le thème est particulièrement présent dans ces vers 6 à 10. D’abord les lieux de conservation des dépouilles après la mort, « pyramide », « caveau », « fosse commune » et « cimetière » sont présents en nombre important. De plus, on peut voir un changement dans le sujet du propos, le cerveau qui était le thème du poème laisse place à un autre thème, la personne du poète comme le montre le pronom personnel à la première personne, « Je » qui ici devient « un cimetière ». La présence de la mort est également évoquée au travers de l’association entre le souvenir et la décomposition, « vers ». Cette association entre mort et souvenir est également manifeste au travers de la rime interne « remords » et « mes morts » dans les vers 9 et 10. Ces morts sont apparentés à la création artistique. Dans le vers 9, le mot « vers » renvoie également à la création poétique qui est présentée ici comme quelque chose d’obsédant, « s’acharnent ». Dans ces quatre vers suivants, l’auteur évoque à nouveau l’idée de vieillesse au travers de la même équivalence qu’au vers 8 entre « je » et « un vieux boudoir ». L’image ici développée est celle d’une pièce, un salon, mais qui ne semble plus habité. Le lien avec la mort est à nouveau affirmé dans l’emploi du verbe « gésir », « gît », mais cette strophe insiste davantage sur l’idée que les objets qui appartiennent à une autre époque sont les seuls souvenirs et êtres encore vivants dans cet espace puisque les créations picturales sont personnifiées, ici, le parfum n’est pas respiré par le poète mais par les créations artistiques qui sont les seules à survivre. Le thème de la création artistique présent dans ces vers s’observe également au travers de l’évocation de la création artistique picturale trouvant un écho dans la création poétique par les sonorités en « ou » présentes dans ces quatre vers. De contenant, le poète se mue en contenu du temps qui passe. → Troisième mouvement Enfin, des vers 15 à 24, le poète n’a plus que l’ennui. Son ennui est un vide sans fin. Après la mort et la vieillesse dans les deux parties précédentes, le poète évoque l’ennui dans cette strophe, mot mis en valeur par le rejet du vers 17. Le poids de cet état d’âme est montré par « longueur », « lourd » et « morne » et par l’évocation des unités de durées « journées » et « années ». Cette monotonie est vécue comme pire que la mort elle- même comme le montre le terme « immortalité ». Au vers 19, le « je » cède la place à un « tu », le poète se parle à lui-même comme s’il perdait de son unité et de son humanité puisque son état, sa matière devient pierre, comme le montre le mot « granit ». Dans ce vide il se pétrifie et s’isole. Le poète est mis à l’écart des autres, laissé à sa solitude comme le montre le complément circonstanciel « dans le fond d’un Saharah » et les adjectifs « ignoré du monde » et « oublié ». Cette dernière image dans laquelle le poète se pétrifie ne lui supprime pourtant pas la voix, le sphinx « chante ». La création poétique est liée au moment du crépuscule, au recommencement qui fait naître l’ennui « aux rayons du soleil qui se couche ».
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