Analyse linéaire sur le meurtre de Florissoire , André Gide, Notes de Français

Télécharge Analyse linéaire sur le meurtre de Florissoire , André Gide et plus Notes au format PDF de Français sur Docsity uniquement! En 1947, le prix Nobel de littérature a été remporté par André Gide une personnalité majeure de la littérature du XXème siècle. Cet auteur a publié en 1914 Les Caves du Vatican qui est présenter par celui-ci comme une «sotie», un genre qui se définit comme un texte satirique, politique avec un mélange de farce et de moralité. Cette œuvre à l’intrigue compliquée lui permet de critiquer sous le signe de l’humour et de l’ironie la morale catholique de la bourgeoisie et de la petite noblesse française. Ce roman permet à Gide de s’interroger sur la liberté de l’individu face à une morale bien-pensante. L’extrait étudié met en présence dans un train menant à Naples deux personnages qui ne se connaissent pas. Dont un vieil homme se nommant Fleurissoire partant en croisade pour libérer le Pape qui aurait été enlevé, malheureusement il fut sans le savoir victime d’une escroquerie. Puis, Lafcadio un jeune homme de 19 ans qui s’ennuie et décide donc de commettre un meurtre gratuit. Comment ce texte donne-t-il à voir le portrait en actes d’un meurtrier ? Dans un premier temps, nous verrons que Lafcadio évalue les risques de la ligne 1 à 8. Ensuite, nous examinerons le comportement du meurtrier à se mettre au défis de la ligne 9 à 17. Puis nous finirons par remarquer l’absence de décision laissée au hasard des chiffres de la ligne 18 à 22. CONCLUSION : Par conséquent, ce texte donne à voir le portrait en acte d’un meurtrier car • Il offre une analyse fascinante de la psychologie d'un meurtrier • Grâce à cela l'auteur nous invite à réfléchir sur les motivations complexes qui peuvent pousser un individu à ôter la vie gratuitement à quelqu’un d’autre. • De plus,l'auteur utilise une palette d'outils stylistiques pour renforcer ce portrait dont : • L'ironie qui souligne l'absurdité du crime et la vacuité des motivations de Lafcadio. • La caricature qui déshumanise la victime et accentue la froideur du meurtrier. • La tension narrative qui crée une atmosphère oppressante et qui maintient le lecteur en haleine jusqu'au dénouement tragique et qui lui permet de vivre un meurtre par procuration. OUVERTURE : "L'Étranger" d'Albert Camus Meursault est comme Lafcadio c’est un jeune homme indifférent et détaché du monde, qui est incapable d'éprouver des émotions et qui commet tout de même un meurtre absurde. I-Le meurtrier évalue les risques L. 1 à 8 Le premier paragraphe, introduit le lecteur dans les pensées du personnage. L.1 • Le pronom interrogatif «Qui», en ouverture et fermeture du paragraphe montre que Lafcadio se préoccupe d’abord du regard de la société sur lui si jamais on le voit réaliser cet acte et puis par la suite il paraît être préoccupé par la sanction qu’il encourt. Ainsi ces questionnements ressemblent à un monologue intérieur, ce qui permet au futur meurtrier de malgré tout se persuader de l’acte qu’il est sur le point de mettre en œuvre en mesurant les risques. • La focalisation interne marqué par l’incise: «pensait Lafcadio» nous permet de suivre sa réflexion. L.1 à 2 Les groupes nominaux : «cette double fermeture», «cette porte» montrent que les obstacles ne sont pas difficiles à effectuer. L.2 • L’emploi des adverbes «aisément» et «tout à coup» viennent définitivement confirmer qu’l s’agit d’un acte «facile» à réaliser, il minimise également par cela son geste. • Les pronoms personnels complément et sujet: «le» et «il» tout au long du texte viennent d’une manière réduire l’homme à un simple élément du décor. Alors pour Lafcadio Fleurissoire est une bonne victime. L.3 • L’adjectif «petite» pour qualifier la «poussée» sert à minimiser le geste de Lafcadio. • La comparaison «comme une masse» assimile le vieil homme à un objet vague et lourd. Il est ici dépersonnalisée, voir déshumanisée. Cela sert donc d’excuse au meurtrier pour réaliser ce meurtre. L.4 L’expression de la joie : «Et demain, en route pour les îles!» met en avant le fait qu’après le meurtre Lafcadio aurait accès à une certaine forme de bonheur. Deuxième paragraphe • Changement de focalisation, elle devient omnisciente car Lafcadio ne connaît pas le nom de sa victime «Fleurissoire» • Changement de temps repère: ici imparfait de description L.5 • La métonymie du personnage semble se dessiner lorsque le texte parle de la «cravate» du vieil homme qui a un «petit nœud» , «tout fait» Cela réduit l’homme à une cravate n’ayant aucune originalité et importance. • La paronomase entre «Fleurissoire» et dérisoire montre le portrait d’un personnage sans intérêt. L.6 L’emploi du verbe «assujetir» à la troisième personne du singulier de l’imparfait présente ironiquement l’insignifiance du personnage et donne une importance ( assujettir est terme soutenu ) à une action dérisoire : attacher sa manchette.