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Analyse linéaire texte, Lectures de Français

Analyse linaire oral bac français

Typologie: Lectures

2023/2024

Téléchargé le 26/06/2024

wissal-laamouri
wissal-laamouri 🇫🇷

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Télécharge Analyse linéaire texte et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Commentaires des textes 3, 9, 10 et 11 1. Commentaire de T3 : extrait du chap. XIX (19) de Candide de Voltaire (1759). Ce passage a été composé après que le conte eut été achevé : il ne figure pas dans le manuscrit original. Il fait écho aux dénonciations de l'esclavage portées par d'autres philosophes, notamment par Montesquieu, dans L'Esprit des lois. SITUATION : Candide a quitté, un mois auparavant, l'Eldorado. Il a perdu la majeure partie des trésors qu'il en avait rapportés, bien que ce qu'il lui reste le rende plus riche, encore, que le roi d'Espagne. C'est donc plein d'espoir et le coeur content que Candide arrive à Surinam. La rencontre avec l'esclave le ramène brutalement à la réalité - la réalité du "monde comme il va", la réalité du mal, sous la forme de la cruauté et de l'exploitation. Sensibilité et doutes de Candide (I). La dénonciation de l'esclavage (II). I. Sensibilité de Candide : Candide éprouve de la compassion pour l'esclave : l'état de ce dernier lui fait horreur ("... l'état horrible où je te vois..."), suscitant une exclamation mêlant surprise et pitié ("Eh ! mon dieu !") ; il l'appelle "mon ami" et l'esclave devient - sous la plume du narrateur - "son nègre" : Candide ne voit aucune différence entre l'esclave et lui ; c'est un homme qu'il a face à lui, un égal, qui mérite la considération et le respect. La compassion de Candide témoigne de sa nature bonne et douce, de son humanité ; elle est sincère : les "larmes" qu'il verse en sont la preuve. Doutes de Candide : le personnage poursuit son apprentissage et son évolution intellectuelle et morale. L'esclavage est à ses yeux "une abomination" : l'optimisme de Pangloss devient à ses yeux quelque chose d'odieux. En effet, il s'agit désormais d'une "rage", d'une sorte de folie furieuse consistant dans le déni de réalité. La définition que Candide donne de cette philosophie - et, à travers lui, bien entendu, Voltaire - en fait apparaître la vanité et les motivations, qui ne sont pas intellectuelles et rationnelles (alors même que l'optimisme se présente comme une explication de la marche du monde, du "monde comme il va") mais psychologiques et irrationnelles : face au mal, partout présent, l'optimiste, impuissant à l'expliquer, élabore un discours faux par lequel il tente de l'éliminer, en lui trouvant une utilité, en en faisant l'étape nécessaire vers un bien supérieur et général (le mal étant toujours particulier). C'est tout l'intérêt, dans la définition donnée par Candide, de la présence du "on" : en particularisant et personnalisant le mal, on anesthésie la révolte, parce que l'on se persuade que le malheur qu'on éprouve fait le bien général. Rôles de Candide et de Cacambo : la naïveté de Candide est utile : il ne connaît guère la réalité de l'esclavage ; aussi, ce qui relève d'un "usage", ce qui semble aller de soi, va apparaître dans toute son horreur et sa monstruosité. Quant à Cacambo, son ignorance permet à Candide de donner une définition satirique et polémique de l'optimisme. II. La dénonciation de l'esclavage : il faut distinguer deux discours : celui de Voltaire, qui invente cet épisode et le met en scène (a), et celui de l'esclave, qui décrit sa condition (b). (a) Voltaire ne fait pas prononcer d'emblée à l'esclave un réquisitoire contre l'esclavage. Au contraire : le nègre paraît d'abord impassible, il ne s'apitoie guère sur son sort, au contraire de Candide, qui plaint, questionne et pleure, au contraire même de Voltaire, qui exprime discrètement sa compassion par l'adjectif "pauvre", dans l'expression "pauvre homme". L'esclave explique son état en peu de mots, sans manifester ni tristesse ni indignation : "c'est l'usage", un point c'est tout. Même lorsqu'il laissera transparaître sa douleur ("Hélas ! je ne sais pas si j'ai fait leur fortune..."), il regardera d'un oeil froid son malheur, faisant aussitôt une réflexion ironique. L'impassibilité du nègre est volontaire : sa description de la condition d'esclave n'en fait que mieux apparaître l'horreur, et permet de désigner les coupables : les consommateurs de sucre (une denrée rare, chère, luxueuse), les maîtres, les africains eux-mêmes (ici, ses parents), les prêtres. Le pathétique réside dans les paroles et le comportement de Candide. Cette répartition ne relève pas du hasard : Candide représente le coeur et l'esprit humains dans la simplicité de leur nature, dans leur naïveté : sans expérience, il s'étonne de tout, compatit à toutes les douleurs, s'indigne de tous les maux. L'esclave est un exemple du mal ordinaire, il est le produit d'un monde cruel : il n'a d'autre fonction que de porter les stigmates de l'exploitation de l'homme par l'homme. Le but de Voltaire est d'indigner le lecteur, en opposant la chaleur de Candide à la froideur du nègre, l'élan généreux de compassion du jeune homme naïf à la description rigoureuse de la condition d'esclave par sa victime - désormais résignée. (b) le discours de l'esclave est une description de plus en plus critique de la condition d'esclave. Pas de réquisitoire - nul emportement chez l'esclave - mais une dénonciation calme, froide et ironique. ● L'esclave commence par expliquer son état, en particulier la pauvreté de sa tenue et l'origine de ses mutilations. Voltaire, en mettant sur le même plan une prétendue mesure sanitaire et un châtiment cruel fait apparaître l'horreur et l'absurdité du traitement des esclaves (dans l'état où il se trouve, le nègre n'est plus guère utile à quoi que ce soit : les mesures qui se sont appliquées à son cas l'ont rendu inapte à ce pour quoi on l'a rendu esclave - d'un point de vue strictement économique, ces mesures sont ineptes ; mais il y a plus : le nègre est mutilé ; le lecteur est profondément choqué par un système qui autorise à traiter de la sorte un être humain). Le discours de l'esclave devient polémique avec la phrase : "C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe" : le sucre est bien cher payé en effet - non pas en matière d'argent, mais en matière de morale : les Européens se nourrissent du sang et de la chair des esclaves. ● L'esclave, en expliquant son état, donne quelques éléments de son histoire ("Je me suis trouvé dans les deux cas"). Cet embryon de récit est développé ensuite, avec l'évocation du moment où l'esclave a été vendu par ses parents ; il fait apparaître la responsabilité des noirs eux-mêmes dans l'esclavage : l'ignorance ou l'hypocrisie, la lâcheté et la cupidité conduisent certains à en vendre d'autres ; ils promettent le bonheur ("... tu vivras heureux"), présentent l'esclavage sous un jour enviable : non seulement l'esclavage est un "honneur" (noter l'antiphrase), mais il est source de profit ("tu fais... la fortune de ton père et de ta mère"). L'esclave a vite perdu ses illusions : même les animaux domestiques sont "mille fois moins malheureux" que les esclaves - ces derniers sont donc inférieurs aux animaux eux-mêmes (à noter : Voltaire n'écrit pas : "mille fois plus heureux" mais "mille fois moins malheureux" : à ses yeux la domesticité - ... ● Dès lors, l'hypocrisie du discours religieux saute aux yeux : les prêtres déclarent à longueur de prêches et de sermons que les hommes sont tous enfants d'Adam, par conséquent, tous frères, mais la pratique de l'esclavage prouve que cette égalité n'existe qu'en mots. Le discours de l'esclave est d'une composition solide : "C'est l'usage... Cependant... les fétiches hollandais... me disent... Or..." L'esclave finit par prendre à témoin Candide ("... vous m'avouerez...") et l'amène à partager sa conclusion : "... on ne peut pas en user avec ses parents d'une manière plus horrible". L'ironie est présente dans cette page, mais elle abonde moins qu'ailleurs, la dénonciation étant cette fois-ci franche et nette. L'ironie réside dans les antiphrases ("tu as l'honneur d'être l'esclave de nos seigneurs les blancs"), les usages expressément impropres ("les fétiches hollandais") ou encore le jeu sur la polysémie ("fameux" : par ses talents commerciaux ou par sa cruauté ?). Voltaire fait preuve d'un humour particulièrement cruel : ainsi le maître hollandais est-il M. Vanderdendur, c'est-à-dire un "vendeur à la dent dure"... La fantaisie verbale est mise au service de la dénonciation d'une entreprise inhumaine. 2. Commentaire de T9 : poème “A la musique” d’A. Rimbaud (poème composé en 1870, publié en 1895 dans le recueil posthume Poésies). Présentation : Dans ce poème, Rimbaud fait, en deux temps, la satire de la bourgeoisie de Charleville, dont il raille la médiocrité, les passions viles et basses. En regard, le poète se met en scène en jeune homme malicieux dont les désirs et les amours font voler en éclats l’ordre et l’imaginaire étriqués des bourgeois. Le poème déroule d’abord une galerie de portraits - de caricatures - des bourgeois de Charleville. Leurs corps, leurs habitudes, leurs propos révèlent la bassesse de leurs passions (orgueil, envie, jalousie, désir de paraître et d’en imposer aux autres), la médiocrité de leurs aspirations, la bêtise profonde qui les anime (v. 1 à 24) En face, le poète, alors adolescent, court les filles, les déshabille du regard et en imagination, et évoque des fantasmes malicieusement partagés, car les jeunes filles ne sont pas indifférentes à ses avances. C’est une façon pour Rimbaud, après avoir décrit des corps enfermés, serrés, ligotés, des esprits étroits et vils, d’évoquer crûment la vie profonde et vraie du corps, du coeur et de l’imagination, que l’ordre bourgeois contraint et tâche d’effacer, sous prétexte de décence et d’honnêteté - autrement dit, la fin du poème continue, sous une autre forme, la satire violente de la bourgeoisie et se présente comme une célébration de la liberté des corps et des coeurs... Ce poème essentiellement satirique oppose deux groupes humains : les jeunes (fin du texte) et les bourgeois de Charleville (début). Le commentaire tentera de dégager les principales caractéristiques mises en avant par le narrateur, et les procédés stylistiques qu'il mobilise pour donner à la caricature originalité et mordant. On pourra suivre le plan suivant :
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