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Analyse linéaire textes gargantua, Notes de Français

Quelques les analyse sur l'oeuvre de gargantua

Typologie: Notes

2022/2023

Téléchargé le 16/06/2023

bernice-eseyila
bernice-eseyila 🇫🇷

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Aperçu partiel du texte

Télécharge Analyse linéaire textes gargantua et plus Notes au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Introduction   : Gargantua, malgré sa postérité, mit du temps à être accepté comme une œuvre sérieuse propre à délivrer un enseignement. Longtemps ce roman fut considéré comme étrange, difficile à saisir. La Bruyère, auteur classique, dira de lui que c’est « une énigme (…) inexplicable » et l’on a longtemps retenu surtout la dimension fantaisiste de son histoire. Dès l’entrée du roman, Rabelais met en effet en place un univers étrange, dans lequel des géants côtoient des humains et il centre son propos autour d’un personnage éponyme dont on ne sait s’il s’agit d’un véritable héros mythologique ou le personnage central d’une farce. Sa naissance, à laquelle on assiste avec force et détails au chapitre 6, amène directement le lecteur dans un univers étrange, mêlant récit légendaire, discours savant et humour débridé. LECTURE Problématique   : Nous pourrons alors nous demander, en quoi et pourquoi l’extrait proposé parvient à mêler ces différents registres. Mouvement 1 : Une naissance hors-normes (l. 1-7) Mouvement 2   : Une parodie de justification (l. 8-25) Mouvement 1   : (l. 1-7) - Derniers moments de la naissance de Gargantua - Nous décrits le chemin inhabituel parcouru par l’enfant pour sortir du ventre de sa mère. - Vocabulaire spatial permettant d’indiquer un cheminement : « sursauta » « entra » « grimpant » « jusqu’au-dessus » « il prit son chemin à gauche et sortit par l’oreille droite »nouveau-né actif dans sa propre naissance et suit un parcours comme le ferait un héros dans une quête - Illusion d’une véritable épreuve qualifiante telle qu’on en trouve dans les romans de chevalerie - Lexique savant, médical, nous rappelant que Rabelais a suivi des études de médecine : « matrice » « veine cave » « diaphragme ». Son utilisation et les précisions réalistes qu’il apporte sur le corps humain, apparaissent incongrues dans ce contexte merveilleux. - Dimension comique du textele savoir humaniste se met au service d’une naissance extraordinaire, le comique et le sérieux se retrouvant ainsi à nouveau mêlés. - Ligne 5 : naissance hors norme : locution conjonctive « dès qu’» marquant la quasi simultanéité des actions et l’aspect extraordinaire «  il s’écriait : « À boire, à boire, à boire »sa maîtrise du langage mais aussi par intérêt pour l’alcool = dimension farcesque. - L’aspect gigantesque est également amené par la puissance vocale du bébé, soulignée par l’hyperbole : « si bien qu’il fut ouï de tout le pays de Beausse et de Vivarais » Mouvement 2   : (l. 8-25) - Ligne 8, Alcofribas Nasier fait une pause dans le récit et une digression qui s’adresse au lecteur : « Je me doute que vous ne croyez absolument pas cette étrange naissance ». - Modalisation : « Je me doute » montre les réticences que pourraient avoir les lecteurs et adopte un ton familier et une forme de désinvolture : « je ne m’en soucie ». Conclusion   : Cet épisode de la naissance de Gargantua fait partie des textes célèbres de cet ouvrage qui marqua les esprits par son aspect comique mais aussi par la portée philosophique qu’il comporte. En effet si le mélange des genres (naissance ubuesque, discours savant mêlé de farce, références religieuses sacrées associées aux mythes de l’antiquité ou populaires) offre aux lecteurs un épisode plaisant emblématique de l’œuvre, il est surtout pour l’auteur l’occasion d’amorcer une réflexion sérieuse sur la foi et sur les discussions théologiques qui animent son époque. Le récit de cette naissance est donc annonciateur du regard à porter à l’ensemble de l’œuvre, qui à l’image des Silènes, en dit toujours plus que ce qu’elle nous montre de prime abord. Nous pouvons rapprocher cet épisode d’autres scènes parodiques de l’œuvre portant sur la bible comme la parodie du déluge, quand Gargantua noie les Parisiens avec son urine au chapitre 27. Introduction   : Rabelais se fait l’écho dans Gargantua des préoccupation humanistes sur l’éducation. Pour améliorer l’homme, il faut l’instruire : Les humanistes veulent tourner le dos à l’éducation médiévale qu’ils jugent arriérée et inefficace. Ils revisitent alors la pédagogie en prenant le contre-pied des méthodes médiévales et en innovant également quant aux contenus. Le chapitre 21 fait partie des chapitres traitant de l’éducation de Gargantua. En effet, Grandgousier, impressionné par l’intelligence de son fils, comme durant l’épisode du « torche-cul » au chapitre 14, veut éduquer son fils : « il parviendra à quelque degré de sagesse s’il est bien éduqué » (p.75). Il le confie alors à un « grand docteur sophiste nommé maître Thubal Holopherne », dont le nom signifie « confusion » en hébreu » puis, devant l’échec de cette éducation, il charge Ponocratès, nom voulant dire « dur à la tâche » en grec, de la formation de Gargantua. Le chapitre 21 décrit le programme éducatif d’une matinée sous la houlette de maître Thubal Holopherne ce qui permettra alors la comparaison avec une éducation humaniste par la suite. LECTURE Problématique   : comment Rabelais critique-t-il l’éducation dispensée par les sophistes et donc selon les idéaux sorbonnistes ? Mouvement 1   : (l. 1 à 10) une éducation religieuse dénuée de toute spiritualité Mouvement 2   : (l. 11 à 12) la place insuffisante de l’étude Mouvement 3   : (l. 13 à 22) la place démesurée des besoins physiologiques Ce découpage déséquilibré permet révéler les dysfonctionnements et les faiblesses de cette éducation. Mouvement 1   : (l. 1-10) → Un ordre critiqué : - Les devoirs spirituels passent après la satisfaction des besoins corporels, - Subordonnée de temps qui indique la postériorité de l’action exprimée dans la principale (« Après avoir bien à point déjeuner »). - Forme de redondance (+ la proximité phonique) dans « bien à point » qui insiste déjà sur ce qui sera développé à la fin de l’extrait étudié : la place démesurée accordée à la satisfaction des besoins physiologiques → Une satire du savoir religieux dispensé par les sophistes : - Les hyperboles omniprésentes dans la description de la matinée. Tout apparaît surdimensionné et est placé sous le signe de la quantité - Pour la messe : « un grand panier un gros bréviaire emmitouflé, qui pesait tant en graisse qu'en fermoirs et parchemin, plus ou moins onze quintaux six livres » insistance sur la taille du livre par la proximité des adjectifs « gros » et « grand » (son [gr] dans l’évocation de la « graisse ») - Relative avec précisions sur le poids de l’objet. Au « gros bréviaire » fait écho dans le troisième paragraphe « une masse de gros chapelets de Saint- Claude, chaque grain aussi gros que le moule d'un bonnet ». - Les adjectifs numéraux servent aussi la surenchère hyperbolique : on a déjà évoqué le livre qui pèse « plus ou moins onze quintaux six livres » et on peut aussi citer les « vingt-six ou trente messes » et la comparaison avec les « seize ermites ». - Le lecteur habitué au comique lié au gigantisme dans l’œuvre et ce passage n’y échappe pas  intentions satiriques : une éducation où la quantité semble primer sur la qualité et l’enseignement religieux des sophistes est donc vidé de toute spiritualité. - On pourra noter la connotation péjorative du verbe « marmonn[er] » ou « épluch[er] » - dont la trivialité de la métaphore n’échappe pas au lecteur- pour évoquer les actes de piété religieuse. Ces derniers semblent avant tout s’incarner dans des objets (le livre, les chapelet), signalant que la dévotion est avant tout formelle. → Un portrait satirique des religieux : pédantisme où la connaissance devient du paraitre ce dont parle également Montaigne au chapitre XXV des Essais. Introduction   : Le roman, Gargantua s’attache à suivre l’enfance et l’éducation du personnage éponyme. Construit selon la structure d’un roman de chevalerie, de façon chronologique, il nous propose également des épisodes marquant une pause dans la narration et amenant une critique, sur le mode de la farce, de ceux que Rabelais condamne, ici les sorbonistes. Quelques pages avant notre extrait, Gargantua s’est emparé des cloches de Notre-Dame pour les mettre au cou de sa jument. Le doyen de la Sorbonne, Janotus de Bragmardo, est envoyé par l’Université pour le convaincre de les rendre. Gargantua le fait patienter en lui offrant à boire afin de l’enivrer et fait restituer à son insu les cloches aux autorités parisiennes avant de le laisser enfin prononcer son discours, devenu inutile. L’extrait proposé consiste en les deux dernières parties de cette harangue, censées souligner l’éloquence de son orateur et ses qualités de persuasion. LECTURE Problématique   : Nous verrons alors comment Rabelais tend à parodier et dénoncer la vacuité des discours des sophistes. L’extrait se compose des deux dernières étapes de cette harangue, l’argumentation et la péroraison. Mouvement 1   : (4 premiers paragraphes) Une argumentation risible  Mouvement 2   : ( dernier paragraphe) Une conclusion confinant à l’absurde Mouvement 1 (4 paragraphes)   : - Phrase de forme emphatique avec reprise pronominale du « je » par sa forme tonique « moi »mise en valeur celui qui s’exprime=orgueil - Parodie d’harangue :  Succession d’arguments amenés par différents paragraphesillusion d’une construction rigoureuse et réfléchie. - Parodie du syllogismecommence par une gigantesque polyptote - Comique par les jeux sur le mot « cloche » : nombreux néologismes, mais totalement absurde - « Donc gluc » sensé conclure est risible car il ne conclut justement rien - Minute d’autosatisfaction : onomatopées « ah, ah, ah » ainsi que la formule familière « c’est parlé ça » soulignent combien Janotus est pétri de certitudes sur lui-même - « Syllogisme » = rhétorique héritée de l’Antiquité. Mais piètre logicien car ne maîtrise pas ce raisonnement logique rigoureux : « Mon syllogisme est en ou quatrième figure ou ailleurs ». L’hésitation alors comique et l’orateur discrédité. - Fin du paragraphe semble être aparté que Janotus se fait à lui- mêmel’alcool lui fait perdre toute réserve et l’amène à une forme de sincérité - Evolution de son tempérament avec connecteur adversatif « mais ». La dimension spirituelle a été remplacée par des besoins charnels et primitifs (boire, manger, dormir) renforcés par l’adjectif « bon » répété. - Paradoxe amusant de la comparaison « j’arguais comme un diable. » où il valorise les qualités de Satan - Souligne la médiocrité des sophistes qui ne sont pas supérieurs aux autres mais centrés sur leur propres désirs et plaisirs. - Le paragraphe suivantunivers farcesque par l’abondance des onomatopées, « Ahiii », « Hen hen, hasch hasch hasch grenenhasch »  Mesure l’ivresse de Janotus,  Vide de l’argumentation se contentant de répéter des formules religieuses toute faites « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen ». Ces bouts de prière, répétés sans cohérence avec le reste mais par simple réflexe, discréditent la parole religieuse et celui qui en use. - Le dernier paragraphe  accumulation de connecteurs et d’arguments - Souligne aspect embrouillé de la pensée qui semble se contredire mais aussi le faible niveau des arguments. « Il est vrai en effet certes quand évidemment sans doute », « quoique oui certes »  Janotus fait un usage excessif et totalement absurde puisqu’il les enchaîne, les détournant de leur fonction initiale de connecter des idées. - Utilisation de la rhétorique maladroite et suscite le rireautre usage de la rhétorique est mis à mal : le raisonnement par analogie  Les comparants proposés sont ridicules (animaux de ferme connus pour leur manque d’intelligence)  Raisonnement par analogie vicié car il n’y a aucune progression dans le raisonnement mais simple reprise de la triple comparaisonparallélisme de construction. Mouvement 2   : (dernier paragraphe)   : - Dernier paragraphe = conclusion de cette argumentation  péroraison. Censée être l’un des temps forts d’une harangue, ici, il se vide de sens et contribue à ridiculiser Janotus. - Sophiste veut user de l’argument d’autorité dont l’effet sera totalement ruiné (comme syllogisme et raisonnement par analogie)  Source anonyme : « un quidam latiniste »  Se trompedécrédibilisation  Confusion burlesque car l’onomastique de Tamponus est comique : Tamponus=allusion à l’ivresse de Janotus  Mélange des notions anatomiques et les références scatologiques finissent de discréditer cet argument d’autorité et de faire rire le lecteur : « la colique aux tripes du cerveau ». - Nouveau recours risible aux onomatopées (« petetac, ricque, torche lorgne ») - « il fut déclaré hérétique »  intolérance religieuse et disproportion de la sentence ( rappel la censure subie par Rabelais pour ses œuvres condamnées par les Sorbonistes). - Utilisation consécutive de formules toutes faites, l’une pour indiquer la fin d’une plaidoirie, l’autre la fin d’une comédie (« plus n’en dit le
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