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Analyse: Quand vous serez bien vieille - Ronsard, Guide, Projets, Recherche de Poésie

Typologie: Guide, Projets, Recherche

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Téléchargé le 09/07/2021

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Télécharge Analyse: Quand vous serez bien vieille - Ronsard et plus Guide, Projets, Recherche au format PDF de Poésie sur Docsity uniquement! OBJET D'ÉTUDE : LA PLÉIADE ET LE Texte n°@) ECRITURE POÉTIQUE ET QUÊTE DU RENOUVELLEMENT DE LA POÉSIE SENS, DU MOYEN ÂGE À Nos JOURS RONSARD “Quand vous serez bien vieille.” Sonnets pour Hélène (1578) 1) Introduction Tout au long de sa carrière de poète, Ronsard a célébré plusieurs femmes, et a composé pour elles des sonnets d'amour. Or, même si ces femmes ont bien une identité précise, elles ont avant tout été des prétextes à exercice littéraire dans la tradition courtoise (idéal de politesse et de parfait amour envers une Dame, né dans la société féodale du XI° siècle dans le Sud de la France —et du XII dans le Nord). Parfois, c'est sur commande que Ronsard a chanté : ainsi les Sonnets sur la mort de Marie (1578) ont-ils été écrits en l'honneur de Marie de Cièves à la demande du roi Henri Ill (roi de 1574 à 1589) : Ronsard participa alors au ‘tombeau poétique” que le roi avait demandé aux poètes de sa cour de composer, pour honorer la mémoire de la jeune princesse tant aimée et morte à 21 ans. De même, les Sonnets pour Hélène seront écrits à la demande de la reine mère Catherine de Médicis, qui voulait divertir de sa douleur une de ses dames d'honneur, Hélène de Surgères, désespérée par la mort de son fiancé lors de la troisième (1568-1570) des huit guerres de religion du siècle. Par rapport aux recueils précédents, les Sonnets pour Hélène sont empreints d'une gravité Hélène de Surgères nouvelle, qui tient à la vieillesse du poète. Le sonnet “Quand vous serez bien vieille” offre (1546-1618) justement un tableau de la vieillesse, qui pousse à profiter de la vie tant qu'il en est encore temps : c'est le thème du “Carpe diem” (= “cueille le jour’) latin. Il) Lecture I) Plan Ronsard brosse ici un tableau sans complaisance de la vieillesse, ce que nous analyserons dans une première partie, avant d'évoquer dans une deuxième partie ce qui pousse le poète à proposer une telle vision des choses à la jeune Hélène. IV) Explication A) Un tableau sans com _ sance de la vieillesse a) utilisation de mots frappants - “ous serez BIEN vieille” (v.1) : l'adjectif est renforcé par l’adverbe - “ous serez UNE vieille” : la substantivisation (c'est-à-dire le fait d'employer l'adjectif comme un nom) est brutale, car elle réduit la personne à son âge, qui devient alors sa seule caractéristique. Elle ne serait plus que “vieille”, et n'aurait plus d'autre personnalité que celle-ci. C'est comme si toutes ses autres qualités n'avaient plus d'importance, et que seul comptât son grand âge (considéré négativement, sans les qualités de sagesse et de sérénité qui lui sont traditionnellement associées). - Hélène est tout d'abord “assise” (v.2), ce qui évoque le peu d'activité physique, puis elle est “accroupie” (v.11), dans une gradation (ou une dégradation...) qui évoque la perte de l'élégance et de la distinction : la position accroupie évoque une certaine animalité d'un corps qui n'arrive plus à se réchauffer. b) utilisation d’un ton d'évidence - Le poète use ici d'une prolepse (projection dans le futur) pour amener Hélène à se représenter sa vieillesse, comme pour vivre la scène en direct. Le futur marque ici la certitude, c'est-à-dire l'inéluctabilité, le caractère inévitable du déclin qui attend la jeune femme. Le poète ne présente pas ce tableau comme une éventualité, mais comme une vérité assurée, ce que renforce à deux reprises la banale simplicité du verbe “être” : pas besoin de rhétorique pour dire une évidence. - De même le poème commence par “Quand vous serez” et non par "s/ ou “peut-être” : là encore le sombre avenir qui attend Hélène est présenté comme certain. - De plus, le futur est mis en valeur à plusieurs reprises en début de vers,c'est-à-dire en position forte (Quand vous serez bien vieille / Direz / Lors, vous n'aurez / Vous serez au foyer), ce qui fait résonner ces images de la future vieillesse d'Hélène comme une suite de prophéties, comme si le poète inspiré voyait tout à coup l'avenir. On s'aperçoit ainsi d'une certaine volonté du poète de heurter la sensibilité d'Hélène, de la piquer dans son amour- propre, pour mieux l'amener à suivre le conseil qu'il va lui donner. Mais la vieillesse est aussi évoquée de façon plus implicite, un implicite qui a aussi sa force, et qui fait de cette poésie une poésie argumentative. a) par le moment de la journée : le soir - “au soir’ figure le soir de la vie, image de la vieillesse -la “chandelle” est une flamme qui donne peu de lumière, par opposition avec la vie brillante qui est aujourd'hui celle d'Hélène à la cour du roi Henri III, en tant que dame d'honneur de la reine mère (qui s’'entourait exprès de très jolies femmes pour attirer les hommes à la cour et leur faire oublier l'envie de se battre, apaiser leur caractère belliqueux). Mais la chandelle produit aussi une flamme vacillante, ce qui évoque la fragilité de la vie — d'une vie qui sera alors sur le point de s'éteindre. b) par le lieu : “auprès du feu (1.2) / au foyer (v.11)" La vieille dame aura besoin de se placer près du feu, pour retrouver une chaleur et une vie qu’elle ne trouvera plus en elle-même : la vieillesse l'aura rendue frileuse, du fait qu’elle restera longtemps immobile, elle n'aura plus la vitalité d'aujourd'hui pour s'activer. De plus, ce repli près du feu montre une Hélène esseulée, juste préoccupée de réchauffer son vieux corps dans un tête-à-tête solitaire avec le foyer : personne autour d'elle, à part quelques servantes endormies… LATOUR, Marie Madeleine H c) par les activités en elles-mêmes . | h (1638) Hélène aura des occupations tranquilles, bien en accord avec son âge (fini les bals, les spectacles mythologiques, les danses et les fêtes de la cour) : elle filera la laine, dans une monotonie que font bien ressortir le rythme régulier (3/3) et l'assonance en “-ant” de “dévidant et filant. Quant aux servantes, elles seront encore plus éteintes, puisque leur occupation consistera à être “à demi sommeillant (v.6) Le poète essaye d'inquiéter Hélène en lui montrant qu'elle se prépare une vieillesse qui ne sera ni paisible, ni douce. - En effet, dans le grand vide des longues soirées silencieuses, elle se souviendra tout à coup de son passé glorieux, comme une prise de conscience de la chance qu'elle avait (‘Ronsard me célébrait), mais à l’imparfait, dans la nostalgie du passé, d'un temps révolu qui ne reviendra plus. - De plus, cette nostalgie est présentée par Ronsard comme amère, pleine de mélancolie et de regrets (“regrettant mon amour’). Son émerveillement d'avoir été aimée du grand Ronsard arrivera trop tard ; il ne sera plus temps. Elle souffrira alors de l’occasion manquée et ne pourra pas vieillir sereinement. - Par contraste, Ronsard imagine alors la tranquillité qui sera la sienne : “par les ombres myrteux! je prendrai mon repos”. Et la différence est cruelle entre l'avenir du poète et celui d'Hélène. - De plus, l'évocation des “ombres myrteux” est une façon de culpabiliser implicitement Hélène et de provoquer chez elle d'amers remords. En effet le myrte est une plante funéraire qui a une symbolique particulière : Le myrte était un arbre consacré à Vénus (déesse de l'amour). Or, selon le grand poète latin Virgile (70 av.JC-19 ap.JC), les amoureux rejetés “que le mal d'aimer accompagne jusque dans la mort” errent à travers des bosquets de myrte. Ainsi l'évocation du myrte suggère ici que le poète serait mort de la souffrance de n'avoir pas été aimé d'Hélèn Ainsi, nostalgie, regrets, et même remords : ien ne sera épargné à la jeune femme devenue vieille. TRANSITION : Mais si ce tableau de la vieillesse, à la fois cru et métaphorique, se veut aussi impressionnant pour Hélène, et cherche tant à susciter chez elle des regrets, c'est dans un Gut précis : le poète propose en effet à Hélène des moyens d'échapper à ce futur sinistre, et c'est ce que nous allons maintenant examiner. B) Comment Hélène peut-elle échapper à ce ’attend ? Ce qui, dans ce contexte précis, signifie s'adonner aux plaisirs de l'amour, et plus précisément encore, répondre favorablement à l'amour du poète... Le conseil est intéressé, comme on le voit. Ce conseil, c'est le fameux “carpe diem’ latin, le “cueille le jour”, c'est-à-dire le conseil de profiter de chaque jour et d'en recueillir tout ce qu'il peut apporter. - Un conseil rendu pressant par l'accumulation des Impératifs : “Vivez / n'attendez à demain / Cueillez dès aujourd'hui”. - De plus, ces impératifs arrivent en fin de “démonstration” : ils sont présentés comme un remède au tableau qu'a présenté Ronsard de la vieillesse d'Hélène, comme s'ils avaient le pouvoir d'éviter la réalisation de ses “prophéties”. Ainsi le “carpe diem” arrive-t-il un peu comme la morale à la fin d'une fable, comme LA leçon à tirer du portrait d'une Hélène vieillie. 1 Le mot “ombre” était masculin au XVI° siècle
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