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Analyser une œuvre de l'East Side Gallery, Slides de Histoire

l'œuvre s'est finalement nommée «test the rest» (« Testez le repos »), comme pour symboliser un épisode terminé de l'histoire. Artiste : Birgit Kinder.

Typologie: Slides

2021/2022

Téléchargé le 08/06/2022

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Roland_Bi 🇫🇷

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Télécharge Analyser une œuvre de l'East Side Gallery et plus Slides au format PDF de Histoire sur Docsity uniquement! Analyser une œuvre de l’East Side Gallery Document réalisé par Corinne Bourdenet, enseignante en arts plastiques Introduction de l’analyse 1. Identification : cartel de l’oeuvre Titre : d’abord intitulé « test the best » («Testez le meilleur »), reprise du slogan publicitaire pour une marque de cigarettes « test the west » («Testez l'Ouest »), l’œuvre s’est finalement nommée «test the rest» (« Testez le repos »), comme pour symboliser un épisode terminé de l’histoire. Artiste : Birgit Kinder Date de réalisation : 1990 Dimensions : environ 5m de long x 2,5m de hauteur. Lieu d’exposition : East Side gallery, partie du mur de Berlin, dans la rue, à l’extérieur Nature de l’œuvre : peinture murale. Parler de fresque est faux car une fresque est peinte alors que le crépi du mur n’est pas encore sec (il est encore frais, d’où le nom fresque venant de l’italien a fresco) Technique : peinture au pinceau et à la bombe sur béton C’est œuvre figurative : on reconnaît une Trabant, voiture populaire est-allemande. C’est à l’aide de ce véhicule que les allemands de l’Est ont gagné l’Ouest durant l’été 1989. C’est donc le symbole de la liberté qui traverse le mur le 9 novembre 1989. Le numéro de la plaque d’immatriculation indique cette date. 2. L’artiste : biographie Elle s’inspire du mouvement hyperréaliste qui est un style artistique qui s’appuie sur l’imitation de la photographie en peinture. On peut la rapprocher aussi du Street art, courant artistique encore présent qui investit le territoire urbain par des peintures murales, des graffitis, des collages... Birgit Kinder est née en 1962, c’est à dire un an après la construction du mur, en Thuringe, un Land qui se trouvait alors sur le territoire de l’Ex- RDA. En 1982, elle s’installe à Berlin où elle débute sa carrière artistique en tant que peintre muraliste mais où elle est aussi confrontée à la réalité du mur qui encercle la partie ouest de la ville. Lorsqu’elle apprend la nouvelle de la chute du Mur, Birgit Kinder a une conviction : « C’est l’heure d’un nouveau départ pour moi. Toutes les pages sont blanches, à moi de les remplir ». Grâce à cette peinture murale, qui a fait le tour du monde, sa carrière artistique est lancée. Elle continue encore aujourd’hui à peindre sur les murs. Voir son site : http://www.wandmalerei-berlin.de/ Elle pratique l’art du trompe-l’œil : œuvre qui joue avec les effets d’optique et donne l’illusion de la 3D (3 dimensions) sur une surface en 2D (2 dimensions). Cette technique nécessite une très grande maîtrise des formes et des modelés (effets d’ombres propres et portées). 3. Pourquoi avoir choisi cette œuvre ? / Quel est son intérêt ou son originalité ? Réponse personnelle attendue 4. Cette oeuvre appartient au domaine artistique des arts du visuel car c’est une peinture murale mais du fait de son support elle peut aussi figurer dans les arts de l’espace (emplacement de la East Side Gallery dans le tissu urbain de Berlin et dans les arts de rue (arts du spectacle vivant). 5. Cette oeuvre appartient à la thématique « Arts, Etats et pouvoirs » du fait de son support très particulier, lié à l’Histoire et aussi par la résonance avec le Street Art, art contestataire, qui transgresse parfois les interdits au nom de la liberté d’expression. 6. Quel est le contexte historique de l’oeuvre ? Voir vos cours d’histoire sur la Guerre Froide, les raisons de la construction du mur de Berlin et de sa chute. Développement de l’analyse : Décrire 1. Sujet : La Trabant est la voiture symbole de la partie Est-allemande en réponse à la Coccinelle. C'est d'abord la voiture que les Allemands de l'Est utilisèrent pour gagner l'Ouest durant l'été 1989 jusqu'à la chute du mur en 1989. D'autre part, plusieurs automobilistes de la RDA ont trouvé la mort en se précipitant à toute vitesse contre le mur. On voit une plaque d’immatriculation avec écrit « nov-9-89 », date de la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989. On devine à l’intérieur de la voiture, dans l’ombre, un volant et un conducteur représenté par une silhouette, sans détails, pour représenter le peuple de l’Allemagne de l’Est. La voiture semble traverser le mur. De chaque côté de la voiture, des éclats gris, ceux du mur traversé. De manière étonnante la voiture n’a aucune rayure, aucune dégradation malgré la violence du choc et sa construction avec des matériaux composites pour pallier le manque d’acier. A gauche, en haut de l’œuvre, on voit écrit un slogan « Test the best », qui peut être compris comme l’idée du passage vers l’Ouest « le meilleur côté » à tester par les Allemands de l’Est. 2. Espace : Il n’y a quasiment que deux plans : celui du mur figuré et celui de la voiture qui traverse ce mur et vient vers nous Cette illusion d’optique, ce trompe-l’œil est obtenu par la mise en perspective de la voiture. Elle est vue de face, en légère plongée. Elle est placée au centre de ce fond bleu ciel. En surimpression, des tags viennent interagir visuellement avec la peinture de Birgit Kinder. Ces inscriptions sont intégrées à son travail car elle sait bien que cette peinture, exposée à l’air libre, est soumise aux dégradations et aux besoins d’expression de visiteurs anonymes. Il importe de différencier le tag du graffiti. Le tag est associé à un acte de vandalisme, souvent limité à des signatures ou du texte tandis que le graffiti constitue une forme d’art urbain, plus élaboré, qui peut parfois être exprimée en toute légalité. 3. Couleurs : Le fond bleu ciel est très particulier. Entre le bleu du ciel et un bleu défraîchit d’anciennes peintures d’intérieur. 4. Lumière : Les ombres portées sous les éclats du mur et le reflet lumineux sur le pare-brise (en haut et à gauche) nous indiquent que la source lumineuse vient du coin en haut à gauche. Le trou du mur est dans l’obscurité. Ces effets d’ombre sont très importants pour renforcer l’effet de trompe-l’œil. Rapport au spectateur Cette peinture touche les spectateurs : beaucoup ont été assis dans une Trabant comme le conducteur, les touristes comprennent la situation évoquée car c’est un moment fondamental de l’Histoire de l’Allemagne et donc de l’évolution de la Guerre froide. Le mur de Berlin a incarné l’enfermement de la population Est-allemande, interdite de voyager à l’Ouest. Il a également résumé la division du monde, partagé entre le monde occidental et le monde soviétique. La percée peinte sur le mur symbolise la chute du mur et la reconquête de la liberté. Avoir peint sur le côté « Est » du mur est également un symbole d’affranchissement : lorsque la frontière existait, il était interdit pour les Allemands de l’Est de peindre sur le mur. Enfin, la voiture ne porte aucune marque de sa traversée du béton, comme pour rappeler que la chute du mur n’a donné lieu à aucune effusion de sang ni blessure. Les images fortes qui nous restent sont par exemple, Mstislav Rostropovitch jouant de son violoncelle. Il est chez lui à Paris lorsqu’il reçoit un appel téléphonique lui annonçant que le mur de Berlin est train d’être détruit. Deux jours plus tard, le violoncelliste le plus célèbre du 20e siècle monte à bord de l’avion privé d’un ami et atterrit à Berlin, n’ayant qu’une idée en tête : se rendre à Checkpoint Charlie, l’un des postes qui permettaient de franchir le mur, à l’époque inaccessible sans autorisation préalable. Une fois arrivé à bon port, c’est alors le « plus beau moment de [sa] vie » qui commence, comme il l’a déclaré au quotidien allemand le Tagesspiel en 1999. « Ce mur était comme une déchirure dans mon cœur » a-t-il ajouté. Le vieil homme cherche une chaise, s’assoit au pied du « mur de la honte » et les premières notes des Suites de Bach s’échappent de son violoncelle : joyeuses pour célébrer la liberté retrouvée, puis mélancoliques pour rendre hommage aux vies perdues pendant la guerre.
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