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Apollinaire, Poèmes à Lou: analyse corrigée, Lectures de Littérature

Typologie: Lectures

2020/2021
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Téléchargé le 27/08/2021

Laurent_BB
Laurent_BB 🇫🇷

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Télécharge Apollinaire, Poèmes à Lou: analyse corrigée et plus Lectures au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! Poèmes à Lou Apollinaire Séquence CLASSES DE SECONDE ET PREMIÈRE SÉANCE 1 1. Pour guider votre analyse 1. Une nouvelle forme de poésie a) Un calligramme est un poème dont les vers sont disposés de manière à former un dessin. Le dessin choisi est souvent en relation avec le contenu du poème. b) On aperçoit un palmier, un cœur, un flacon et une croix. ©) Le palmier fait référence à un arbre qui se trouve au jardin marin et que Lou affectionne particulièrement. Le cœur correspond à l'évocation des sentiments de Lou. Le flacon d'eau-de-vie est un cadeau que le poète fait à Lou. Quant à la croix, elle évoque la fonction d'infirmière. Lou s'était en effet engagée pour soigner les blessés au début de la guerre. Le contenu de chaque calligramme explicite donc le choix de la forme fait par le poète. d) Le palmier est composé de plusieurs palmes. Il faut commencer par le tronc du palmier, puis lire les palmes de la droite vers la gauche. Toutefois, certains vers semblent plus autonomes par rapport au reste du poème. Ils n'ont aucune continuité grammaticale ce qui permet de les apprécier indépendamment du reste de l'œuvre. Ce calligramme offre donc plusieurs lectures possibles. 2. Une déclaration d'amour a) Les deux dédicaces sont « À Lou », « Hommage respectueusement passionné » et « À Madame la Comtesse ». La puissance créatrice d'Apollinaire Elles nous permettent de voir que le poète fait preuve de déférence à l'égard de Lou. Il met en avant sa noblesse et emploie l'adverbe « respectueusement ». Apollinaire apparaît comme le serviteur littéraire de son amante. b) Le poète utilise les « topoï » de la poésie amoureuse pour évoquer le corps de la femme. Il fait ainsi référence à la « chevelure », mais détourne la sensualité qui lui est inhérente en employant une comparaison inattendue : « pareille au sang répandu ». En outre, Apollinaire met en parallèle le mouvement du palmier et celui d'un sein : « soulevé comme un sein ». Il ne fait pas explicitement référence au corps de Lou. Il s'agit ici d'une évocation plus générale du corps féminin et de la sensualité. ©) Apollinaire tisse un lien avec Lou. Il veut marquer son esprit comme le prouve l'impératif : « apprenez à me connaître ». Pour cela, il offre à Lou ses créations : « je donne de tout cœur ce flacon d'eau-de-vie ». De même, le cœur dessiné par le poète est censé évoquer les sentiments de Lou, mais il s'agit aussi du reflet de son propre cœur. d) Lou devient infirmière et soigne les blessés. La croix célèbre ainsi le dévouement de la femme aimée. Apollinaire souligne son engagement : « elle soigne les blessés de la guerre ». Les deux amants se retrouvent autour d'un même combat. La difficulté de leur relation est finalement contournée par les circonstances tragiques de la guerre. SÉANCE 2 Une entreprise poétique et sacri 1. Pour guider votre analyse 1. L'évocation de la femme aimée a) Les périphrases qui désignent Lou sont « ma bien- aimée », « Ô mon unique amour et ma grande folie ». On constate la présence des adjectifs possessifs « ma » et «mon » qui soulignent l'intensité des sentiments du poète et le désir de possession. Le lexique de l'amour confirme cette impression. Il s'agit ainsi d'une véritable déclaration d'amour renforcée par la présence du « Ô » lyrique. b) Le corps de Lou est présent dans ce texte. Le poète passe en revue les attributs féminins, les parties du corps de Lou qui dégagent une grande sensualité : « tes jolies seins roses », « ta bouche » et « tes cheveux ». La quatrième strophe évoque avec érotisme l'acte charnel : « L'amant serait plus fort dans ton corps écarté ». Le poète insiste donc sur la sensualité du corps de la femme aimée. ©) L'acrostiche repose sur un effet de decrescendo. Le poète semble s'enfoncer dans une forme de pessimisme m1 ielle | mimé par la forme même puisque le dernier vers est beaucoup plus long. Le poète imagine-t-il la dureté des combats qui l'attendent ? Il s'agit bien d'un pressentiment. L'évocation de la « nuit » symbolise un avenir sombre. Le groupe nominal « destin de sang » renvoie à la réalité de la guerre. La femme et la guerre sont ainsi liées dans une même force créatrice. 2. Le poète hanté par la guerre a) Dans la première strophe, les rimes sont construites sur un schéma imbriqué de rimes suivies puis de rimes croisées. L'évocation de l'amour semble encadrée par la présence de la guerre et de la mort. Ainsi, le terme « bien-aimée » rime deux fois avec « armée » et « fleur » rime avec « meurt ». Le lecteur constate donc que la guerre s'impose dans l'esprit du poète à chaque fois qu'il tente de parler d'amour. b) Le poète emploie l'adjectif qualificatif « bel » pour décrire l'obus, ce qui donne une vision positive. Poèmes à Lou Apollinaire suite Une comparaison renforce également l'image idéalisée de cette arme : « semblable aux mimosas en fleur ». De même, le vers 4 évoque la force destructrice de l'obus à travers le participe présent « éclatant ». Toutefois, nous remarquons que deux lectures sont possibles. Le terme « éclatant » peut aussi être un adjectif qui donnerait ainsi une vision rayonnante de l'obus. Le poète idéalise donc la guerre et la force destructrice des combats. ©) La violence est introduite par l'apparition du sang du poète au vers 7 : « Couvrirait de mon sang le monde entier ». Le sang suggère dans l'esprit du lecteur la blessure et la réalité des combats. La mort envisagée du poète est ainsi reliée à une forme de violence, celle de la guerre. La présence du sang est déclinée dans les strophes suivantes avec l'anaphore de « Je rougirais », puis les expressions « le fatal giclement de mon sang » et « Mon sang ». La violence apparaît donc à travers la blessure qui affecte le poète. 3. L'entreprise sacrificielle du poète a) Nous constatons des verbes conjugués à l'imparfait et au conditionnel, puis au présent et à l'impératif. Au départ, la mort du poète n'est qu'une éventualité : « Si je mourais là-bas », mais elle devient de plus en plus probable au fil du texte : « si je meurs là-bas ». Les hypothèses du poète (« Tu pleurerais ») deviennent ensuite des recommandations : « Souviens-t'en », « sois ». La mort semble se rapprocher du poète au fil du texte. b) Le souvenir apparaît comme un leitmotiv dans ce poème. En effet, il est présent dans quatre strophes et le poète scande ce motif de manière incantatoire. Le souvenir est d'abord évoqué avec l'adjectif possessif de première personne : « mon souvenir », comme si l'auteur envisageait d'ores et déjà sa mort au combat. Il devient ensuite « ce souvenir » puis « Souvenir » employé sans aucun déterminant, ce qui lui confère une dimension universelle. Enfin, le souvenir devient un ordre comme le prouve la m2 présence de l'impératif : « Souviens-t'en ». On constate donc une montée en puissance du souvenir au fil du texte. Le poète veut que la femme aimée entretienne ce souvenir dans sa mémoire comme le prouve l'antithèse : « souvenir qu'on oublie ». c) On constate que la mort du poète rejaillit sur l'ensemble de l'univers comme le prouve l'expression : « Couvrirait [.] le monde tout entier ». L'énumération « La mer les monts les vals et l'étoile » renforcée par l'absence de ponctuation confirme cette volonté du poète de mener à bien son vaste projet. Le sang du poète redonne vie à la Terre. La répétition du comparatif « plus » dans la quatrième strophe accentue cet effet. La vie reprend le dessus après le sacrifice du poète. Les expressions « vive clarté », « couleur », « vitesse » et « fort » symbolisent la vie. Le poète accepte donc son destin, « Le fatal giclement de [son] sang », car son sacrifice sera salutaire pour le monde. IL. Pour faire le point Pas de corrigés pour cette partie. Il. De l'écrit à l'oral 1) Lou inspire l'auteur et reçoit son œuvre poétique en héritage. Apollinaire lui attribue un rôle précieux, celui de perpétuer son souvenir. De même, nous voyons bien dans le recueil que Lou représente la force créatrice du poète. Ainsi, le corps de Lou apparaît souvent comme un leitmotiv dans les différents textes. 2) Apollinaire a été marqué par plusieurs relations qui ont inspiré son œuvre poétique. Les femmes qui ont eu le plus d'influence sur ses écrits sont Annie Playden, une jeune anglaise qui travaillait pour la même famille que l'auteur, et Marie Laurencin, peintre cubiste, qui lui a été présentée par son ami Picasso. On retrouve l'inspiration de ces deux femmes dans le recueil Alcools. Poèmes à Lou Apollinaire “HAE Autour de l'œuvre 1. La vie de l’auteur 1) Il se nomme Guillaume de Kostrowitzky. 2) Ilest élève de rhétorique en 1896 et 1897. 3) Apollinaire publie tout d'abord des poèmes et un conte dans des revues au tout début du xx siècle. Il commence à fréquenter des auteurs de l'époque et fonde une revue intitulée Festin d'Ésope avec des amis. Il se consacre exclusivement à l'écriture à partir de 1907 et travaille notamment comme journaliste. 4) Apollinaire a fréquenté Alfred Jarry, André Salmon, Derain, Vlaminck, Max Jacob, Picasso, Marie Laurencin et Robert Delaunay. 5) Apollinaire est emprisonné à la Santé en septembre 1911 car il est soupçonné d'être le complice de Géry Pieret qui a volé des statuettes au musée du Louvre. 6) En décembre 1914, Apollinaire effectue des démarches pour s'engager. Il est affecté à Nîmes. Il part sur le front de Champagne en avril 1914 une fois son instruction militaire effectuée. 7) Apollinaire est blessé à la tête par un éclat d'obus. Ilest hospitalisé à Paris. 8) Nous pouvons citer Alcools et Calligrammes. Il. Poèmes à Lou, un recueil posthume 1) Il s'agit de Louise de Coligny-Châtillon, une aristocrate à la personnalité complexe, qu'Apollinaire rencontre alors qu'il séjourne chez un ami à Nice. 2) Les poèmes qui forment le recueil faisaient partie d'une correspondance entre Apollinaire et Lou. Cet échange débute lorsque l'auteur est à Nîmes où il a rejoint son régiment et se poursuit lorsqu'il part au front. 3) Lou est une femme indépendante et frivole. Elle ne souhaite pas entretenir une relation stable avec le poète et le délaisse peu à peu pour un autre homme. Les deux amants se promettent de conserver une amitié, mais Apollinaire est en fait plus affecté que Lou. Les textes du poète font apparaître sa souffrance face à l'abandon progressif de Lou. 4) Dans sa correspondance, Apollinaire fait part de cette œuvre poétique inédite et évoque la possibilité qu'elle soit publiée un jour : « Mes meilleurs poèmes [...] vous ne m5 les lirez que si celle qui les a veut bien, après la guerre, que je les publie ». 5) En 1947, les poèmes adressés à Lou sont publiés sous le titre d'Ombre de mon amour. III. Une poésie entre héritage et innovation 1) Les calligrammes sont des hommages à Lou. Ils célèbrent l'amour du poète pour la muse. Ils peuvent être lus de manière indépendante par rapport aux autres poèmes. Apollinaire insère toutefois des calligrammes dans sa versification comme dans le poème XXIV Ils représentent la volonté du poète de varier sa création artistique. 2) L'absence de ponctuation offre une liberté dans la perception des vers rédigés par Apollinaire. Le lecteur a peu de repères. Il y a la disposition des vers et les majuscules. On constate toutefois que le poète joue également avec les structures des phrases comme dans le poème XVI. Les vers sont coupés en leur milieu par la présence d'une majuscule qui vient pallier l'absence de point. L'auteur joue ainsi avec la langue et la structure des phrases. 3) Apollinaire fait preuve d'une grande liberté du point de vue de la verification. Néanmoins, nous pouvons constater une plus grande fréquence de l'alexandrin et de l'octosyllabe. Cet emploi de vers plus traditionnels nous laisse penser qu'Apollinaire conserve une régularité dans sa versification. Son inspiration se concentre sur un schéma métrique, tout en s'autorisant des variations plus originales. 4) Les poèmes inspirés par Lou présentent une grande nouveauté, tant par la forme que par les images suggérées par l'auteur. Les acrostiches, les calligrammes, les poèmes fondés sur l'anaphore ou l'épiphore, les strophes variées confirment une volonté de diversifier la création poétique et d'innover. Néanmoins, la poésie d'Apollinaire reste empreinte de tradition comme le prouvent les allusions au blason, les choix de titres tels que l'ode ou les fables. De même, l'emploi des « topoï » du lyrisme amoureux comme le feu pour désigner la passion confirme l'héritage poétique dont s'inspire Apollinaire. Poèmes à Lou Apollinaire SÉANCE 6 1. Corpus de textes Texte A : Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, « À une dame créole », 1861. Texte B : Léopold Sédar Senghor, Chants d'ombre, « Femme nue, femme noire... », 1945. Texte C : Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou, poème IX, 1955 (publication posthume). Texte D : Paul Éluard, Le Phénix, « Je t'aime », 1951. Il. Questions 1. Situer chaque poème a) Baudelaire célèbre l'exotisme de la « dame créole » à travers la description de son lieu de vie. Il évoque ainsi un « pays parfumé » où se trouvent des « arbres empourprés » et des « palmiers ». En outre, la femme célébrée est mise en avant pour « ses charmes ignorés ». Le portrait mélioratif de la muse souligne l'inspiration du poète suscitée par cette femme venue d'ailleurs. b) Le poème de Senghor brosse un portrait élogieux de la femme. Le poète évoque tout d'abord un instant intense, celui de la rencontre : « je te découvre, terre promise ». Puis, il fait appel aux éléments qui entourent la femme noire pour symboliser son corps : « Fruit mûr », « Tam-tam sculpté ». Il passe en revue la voix, la peau, la chevelure et les yeux de la femme dont il chante la beauté. ©) Le poète ouvre son texte par la phrase « je veux te reparler maintenant de l'Amour » comme s'il éprouvait le besoin de clarifier la situation auprès de Lou. On constate que le poème se développe en deux parties démarquées par un changement de métrique (vers longs, vers courts). La première célèbre la femme aimée tandis que la deuxième prend davantage le ton du reproche. L'amour « grince et crie ». Il devient une plainte. Le poète n'offre pas des fleurs, illes « jette » à sa muse. Enfin, il évoque un temps révolu : « Comme est mort l'ancien roman / De nos fausses amours passées ». L'emploi de l'adjectif « fausses » confirme la rancœur du poète à l'égard de Lou. d) Le poème d'Éluard prend la forme évidente d'une déclaration d'amour grâce à l'anaphore de « Je t'aime ». En outre, le poète énumère toutes les raisons qui le confortent dans son amour. Ces accumulations amplifient les sentiments du poète et donnent une tournure exaltée à la déclaration qu'il fait à sa muse. 2. Mettre en relation les textes a) Quel rôle le soleil joue-t-il dans ces quatre poèmes ? Le soleil est associé dans les quatre poèmes à l'évocation de la femme. Chez Baudelaire, il est synonyme de m6 D'un texte à l'autre : célébrer la muse | sensualité : « le soleil caresse ». Senghor, quant à lui, emploie la métaphore du soleil pour souligner la force du regard de la femme : « aux soleils prochains de tes yeux ». De même, Éluard associe la femme au soleil : « Tu es le grand soleil qui me monte à la tête ». Dans le poème d'Apollinaire, l'amour est comparé au soleil : « Il monte dans mon cœur comme le soleil sur le jour ». Cette image est également utilisée pour exprimer la déception du poète : « Le soleil est mort doucement ». b) Les quatre auteurs considèrent la femme aimée comme une source d'inspiration. Baudelaire voit dans la beauté de la dame créole une puissance créatrice pour les auteurs européens : « Vous feriez, à l'abri des ombreuses retraites / Germer mille sonnets dans le cœur des poètes ». Il loue ainsi sa qualité de muse. De même, pour Senghor, le baiser de la femme engendre le chant du poète : « bouche qui fais lyrique ma bouche ». Apollinaire et Senghor élèvent également la femme aimée au rang de divinité : « Gazelle aux attaches célestes » (texte B), « L'écume de la mer dont naquit la déesse / Évoque celle-là qui naît de ma caresse » (texte C). Pour Éluard, la femme célébrée prend la dimension d'un miroir. Elle est le reflet de l'âme du poète : « Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu / Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte ». L'auteur exprime toute la nécessité de la présence de la muse. Sans elle, il n'a plus de repères. ©) Dans le poème de Baudelaire, l'évocation de la femme aimée permet au poète de convoquer des sens tels que l'odorat, la vue et le toucher : « pays parfumé », « soleil caresse », « arbres tout empourprés ». L'expérience sensitive montre ainsi que la femme est symbole de vie. De même, Senghor associe la femme à la vie à travers les sens : « Vêtue de ta couleur qui est vie », « la douceur de tes mains », « Fruit mûr à la chair ferme », « caresses ferventes », « Ta voix grave ». On retrouve également le goût, le toucher et la vue chez Apollinaire : « Tes seins ont le goût pâle des kakis », « tes yeux ont le luisant », « Douceur », « Le mets savoureux », et l'odorat et la vue chez Éluard : « l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud », « Sans toi, je ne vois rien ». En outre, Éluard associe la femme aimée à la vie en employant l'expression « cœur immortel ». Enfin, on remarque chez Senghor et Apollinaire que la muse permet une renaissance : « te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie » (texte B), « Le phénix qui se meurt et renaît chaque jour » (texte C). Les quatre poètes célèbrent donc la femme comme un symbole de vie. Poèmes à Lou Apollinaire ED 3. Pour aller plus loin Dans la mythologie grecque, les Muses sont neuf déesses qui président aux arts. Elles sont toutes filles de Zeus et de Mnémosyne. Clio est la muse de l'Histoire, Euterpe, la muse de la Musique, Thalie, la muse de la Comédie, Melpomène, la muse de la Tragédie, Terpsichore, la muse de la Danse, Erato, la muse de l'Élégie, Polymnie, la muse de la Poésie Lyrique, Uranie, la muse de l'Astronomie, Calliope, la muse de l'Éloquence. Le terme désigne par extension la femme qui inspire un artiste. SERET Du texte à l'image 1. Comprendre l'image 1) Le tableau d'Otto Dix repose sur une structure saccadée comme si chaque élément de la toile était dissocié des autres parties du tableau. 2) La composition du tableau repose sur des mouvements très divers qui donnent une impression de contradiction. Les courbes s'opposent aux angles droits. On voit également des diagonales opposées. On ressent une grande confusion qui se dégage des mouvements du tableau. 3) Les visages représentés suscitent différentes émotions. En bas à droite, on aperçoit un homme qui semble crier. En haut à gauche, le peintre a représenté le visage d'un homme qui paraît mort. Les visages sont déformés et expriment la peur ou la douleur. 4) Le peintre a employé des couleurs assez contrastées. Le rouge se distingue nettement et symbolise le sang des blessures des soldats. Les tons ocre et marron sont très présents et peuvent représenter la boue des tranchées. Enfin, on aperçoit des touches de bleu et de vert. On peut interpréter la présence de ces couleurs comme les vestiges du monde d'avant (le vert de la prairie devenue un champ de bataille et le bleu du ciel noirci par les obus). 5) Ce tableau exprime toute la violence de la Première Guerre mondiale à travers les choix de formes et de couleurs. Des parties du corps sont représentées. On voit des visages, des jambes et des bras, mais il n'y a aucun corps en entier, comme si tous les soldats étaient disloqués dans les tranchées. Le peintre montre ainsi que les hommes perdent leur identité dans l'atrocité des combats. Il. Mettre en relation le texte et l'image 1) Les deux artistes ont volontairement pris part au combat. NOM DE L'ARTISTE | NOMDELAMUSE | ART PRATIQUÉ Auguste Rodin Camille Claudel Sculpture Pablo Picasso Dora Maar Peinture Salvador Dali Gala Peinture Paul Éluard Gala Poésie Louis Aragon Elsa Triolet Poésie Claude Chabrol Isabelle Huppert | Cinéma 2) Apollinaire a rédigé une partie de son œuvre au moment où il se trouvait dans les tranchées alors que le tableau d'Otto Dix a été réalisé à son retour du front en 1918. 3) La guerre est évoquée dès les tout premiers poèmes à Lou. Apollinaire décrit dans le poème X « l'infanterie décimée ». Le poète envisage sa propre mort quelques pages après dans le poème XII. Après l'arrivée du poète sur le front de Champagne en avril 1915, la réalité de la guerre et des tranchées apparaît clairement dans ses textes : « La mort règne sur terre / Mais l'on est prêt / On est prêt à mourir » (poème XXXVII), « Tout meurt » (poème XLVI). La mort devient ainsi un leitmotiv dans les poèmes d'Apollinaire écris depuis le front. B2i : À vos claviers Otto Dix, Les Joueurs de skat : ce tableau représente les soldats blessés que l'on a appelés les Gueules cassées et leur vie d'après. Ils sont en train de jouer aux cartes. Ce tableau montre de manière assez crue les conséquences terribles de la guerre et suscite un sentiment de compassion chez le spectateur qui observe ces vies brisées. Félix Vallotton, Verdun : la toile représente le champ de bataille de Verdun. Le peintre reproduit le chaos des combats à travers de nombreuses diagonales, ainsi qu'un paysage dévasté. Vallotton s'inspire du cubisme pour rendre compte de la violence qui a frappé les hommes. Contrairement aux deux autres œuvres évoquées, aucun homme n'est représenté sur cette toile. Cela peut laisser le spectateur perplexe car la souffrance des soldats n'est pas explicite. Elle se dégage en fait du paysage effrayant représenté par le peintre. La nature est ravagée et les éléments naturels tels que l'eau, la terre et le feu semblent hostiles.
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