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Cahier d'un retour au pays natal, l'anti-poème de la traversée ..., Lectures de Poétique

Cahier d'un retour au pays natal, l'anti-poème de la traversée ou l'invention de soi. Yolaine Parisot. Université de Rennes II. Césaire ...

Typologie: Lectures

2021/2022

Téléchargé le 08/06/2022

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Télécharge Cahier d'un retour au pays natal, l'anti-poème de la traversée ... et plus Lectures au format PDF de Poétique sur Docsity uniquement! Journée CPGE – Université Paris Ouest Nanterre – 4 octobre 2014 Cahier d’un retour au pays natal, l’anti-poème de la traversée ou l’invention de soi Yolaine Parisot Université de Rennes II Césaire rédige le Cahier « en tournant le dos à la poésie », après avoir déchiré les premiers poèmes composés selon les modèles traditionnels. « Au commencement, il fallait tout briser, créer de toutes pièces une littérature antillaise. Ce qui supposait une violence de cannibale », confiera-t-il plus tard (cité par Toumson et Henry-Valmore p. 115). Ou encore : « Le Cahier, c’est le premier texte où j’ai commencé à me reconnaître : je l’ai écrit comme un anti-poème. Il s’agissait pour moi d’attaquer au niveau de la forme la poésie traditionnelle française, d’en bousculer les structures. » (cité par Keith Walker dans Aimé Césaire ou l’athanor d’un alchimiste). Il importe de lire le Cahier comme une succession de mouvements dialectiques pour éviter l’écueil d’une interprétation essentialisante. En effet, œuvre fondatrice de la négritude, le Cahier d’un retour au pays natal ne dit pas seulement les conséquences de la colonisation et la souffrance des Noirs opprimés, mais combat également les mythologies élaborées par les Blancs au sujet des Noirs et surtout leur intériorisation par ces derniers. Le poème ne présente donc pas une thèse, il est porteur d’un souffle, celui de la négritude. Empreint d’un lyrisme particulier, il associe à la thématique idéologique celle, plus personnelle, d’un « je » qui se cherche. Cette quête peut être rapprochée de la crise spirituelle que traversa Césaire, en 1935, peu après son entrée à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm. Les premières pages du Cahier racontent le retour progressif vers l’île natale, inversent la première traversée transatlantique de Césaire sur le paquebot Le Pérou et plongent dans les profondeurs mémorielles de la traversée primordiale, celle de la traite des Noirs, fondatrice d’un imaginaire de l’Atlantique noir (Gilroy) et du Passage du milieu (Naipaul). S’instaure une poétique de la traversée où la verticalité du temps vise à transcender l’espace. Cette poétique sous-tend une écriture transversale de l’histoire où la traversée des genres littéraires se veut donc d’abord affranchissement des formes occidentales. Mais, comme le rappelle Françoise Naudillon, « la transgénéricité peut […] se définir comme la traversée-fusion Journée CPGE – Université Paris Ouest Nanterre – 4 octobre 2014 syncrétique des genres en même temps que l’esthétique transgénérique pourrait être conçue comme la quête du non-genre ou la quête du genre métis1 ». 1. Poétique de la traversée 2. L’invention de soi 3. La définition d’un être au monde 1. Poétique de la traversée « Au bout du petit matin ces pays sans stèle, ces chemins sans mémoire, ces vents sans tablette », Cahier, p. 25. Comme le rappelle Carpanin Marimoutou, dans l’introduction de Littératures et fondations : « Ici, pas de fantasme de fin de l’Histoire, mais pas de début vraiment assignable non plus. Au moment même du lieu, quelque chose avait déjà commencé ailleurs, autrefois, dans un temps et dans un espace qui ont été transportés – mais sous forme de traces et de fragments recomposables, massivement versés en inconscience – sur le lieu2. » Le souffle du Cahier procède du vide, entendu à la fois comme absence d’histoire et d’historicité – « les peuples sans histoire » – et comme origine manquante, comme gouffre inaugural. La Poétique de la Relation d’Édouard Glissant (Gallimard, 1990) nous éclaire : « Le terrifiant est du gouffre, trois fois noué à l’inconnu. Une fois donc, inaugurale, quand tu tombes dans le ventre de la barque. Une barque, selon ta poétique, n’a pas de ventre, une barque n’engloutit pas, ne dévore pas, une barque se dirige à plein ciel. Le ventre de cette barque-ci te dissout, te précipite dans un non-monde où tu cries. Cette barque est une matrice, le gouffre-matrice. Génératrice de ta clameur. Productrice aussi de toute unanimité à venir. Car si tu es seul dans cette souffrance, tu partages l’inconnu avec quelques-uns, que tu ne connais pas encore. Cette barque est ta matrice, un moule, qui t’expulse pourtant. Enceinte d’autant de morts que de vivants en sursis » (p.18). Colomb découvrit l’île le 15 juin 1502. En 1635, Pierre Belain d’Esnambuc y installa la première colonie (Saint-Pierre), pour le compte de la couronne de France et de la Compagnie 1 Naudillon Françoise, « Transgénéricité, dans Beniamino M. et Gauvin L. (dir.), Vocabulaire des études francophones, Limoges, PULIM, 2005, p. 180-181. 2 Marimoutou Carpanin et Magdelaine-Andrianjafitrimo Valérie, Littératures et fondations, Études créoles, vol. XXVII, n°1&2, L’Harmattan, 2004, p. 10. Journée CPGE – Université Paris Ouest Nanterre – 4 octobre 2014 monde » et des Européens, « les fondateurs de l’Histoire6 ». Si les écritures de soi caribéennes privilégient des systèmes d’énonciation complexes, c’est que la question de l’individualité reste cruciale. Dans Soleil de la conscience, Édouard Glissant explorera une poétique de l’essai et se fera « ethnologue de [lui]-même », de cet « être […] tout chaos » « né d’un bouillon de cultures » et « déporté de son centre d’aventure7 ». Comment un « je » pourrait-il émerger d’un « nous » non encore constitué ? Le titre Cahier d’un retour au pays natal renvoie aux cahiers d’écolier sur lesquels Césaire écrit. Roger Toumson et Simone Henry-Valmore résument l’enjeu, en citant un entretien de Césaire avec Georges Ngal : « Héritier de cette mémoire, il s’est donné pour tâche de la transmettre à son tour. “Mon rôle est de me souvenir.” Poète lyrique, il transfigure cette généalogie historique en une généalogie mythique. L’histoire familiale se change en épopée raciale. L’enfant romanesque s’invente un ancêtre héroïque. “Je n’ai jamais su de quel coin d’Afrique mon aïeul venait. Il avait été libéré et avait pris part à une insurrection dans le nord de la Martinique et avait été condamné à mort sous Louis-Philippe.”» (p. 31). Par sa composition et par sa genèse, le Cahier rend compte de la difficile relation du héros-poète à la communauté. Les premiers fragments rédigés parurent dans la revue Volontés en 1939. Des corrections et des enrichissements furent apportés pendant et après la guerre, alors que la situation de Césaire n’avait plus rien à voir avec celle du fondateur de L’Étudiant noir. D’avril 1941 au deuxième semestre de 1945, le professeur de lettres du lycée Schoelcher anima, aux côtés de son collègue René Ménil et de sa femme Suzanne Césaire, la revue Tropiques, revue martiniquaise dont les quatorze numéros sont l’expression d’une double résistance à l’aliénation culturelle liée à la colonisation et au régime de Vichy qu’incarnait sur l’île l’amiral Robert. Les échos entre la version définitive du Cahier et le texte inaugural de la revue sont évidents, qu’il s’agisse de l’isotopie de la maladie ou de la métaphore guerrière : « Terre muette et stérile. C’est de la nôtre que je parle. Et mon ouïe mesure par la Caraïbe l’effrayant silence de l’Homme […]. Point de ville. Point d’art. Point de poésie. Pas un germe. Pas une pousse. Ou bien la lèpre hideuse des contrefaçons. En vérité, terre stérile et muette … Mais il n’est plus temps de parasiter le monde. C’est de le sauver plutôt qu’il s’agit. Il est temps de se ceindre les reins comme un vaillant homme.8 » Si l’infinitif à valeur d’impératif « Partir » dit la nécessité de quitter l’île, il exprime surtout celle de découvrir le monde et de devenir porte-souffrance et porte-parole : « Ma 6 Chamoiseau Patrick, Chemin-d’école, Paris : Gallimard, coll. « Folio », 1996 [©1994], pp. 170-171. 7 Glissant Édouard, Soleil de la conscience. Poétique I, Paris : Gallimard, 1997 [©1956, Seuil], pp. 20-21. 8 Césaire Aimé, « Présentation », Tropiques, n°1, Fort-de-France, avril 1941, p. 5. Journée CPGE – Université Paris Ouest Nanterre – 4 octobre 2014 bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir » (p. 22). Le moi se diffracte alors, tandis que, justifiées par le voyage et par l’expansion spatiale, les figures d’amplification et d’énumération déclinent le schéma de l’identité tiret : « Comme il y a des hommes-hyènes et des hommes-panthères, je serais un homme-juif / un homme-cafre / un homme-hindou-de- Calcutta / un-homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas » (p. 20). Le mouvement se prolonge en une affirmation démiurgique du moi, certes au conditionnel : « Je retrouverais le secret des grandes communications et des grands combustions. Je dirais orage. Je dirais fleuve. Je dirais tornade. Je dirais feuille. Je dirais arbre » (p. 21). Vient alors l’inventaire des possessions, au nombre desquelles figure la mort de Toussaint Louverture, général noir et gouverneur de Saint-Domingue que Bonaparte fit incarcérer au fort de Joux dans le Jura et qui acquiert ici la dimension de héros : « Ce qui est à moi / c’est un homme seul emprisonné de blanc / c’est un homme seul qui défie les cris blancs de la mort blanche / (TOUSSAINT, TOUSSAINT LOUVERTURE) / c’est un homme seul qui fascine l’épervier blanc de la mort blanche » (p. 25). Première République noire, proclamée le 1er janvier 1804, à l’issue d’une guerre d’indépendance ouverte en 1791, dit-on, par la cérémonie vaudou du Bois-Caïman, Haïti constitue pour Aimé Césaire un modèle qui mêle historicité et merveilleux, Toussaint Louverture et Shango (loa de la guerre et de la foudre, dieu vainqueur des batailles, qui a pour attributs l’aralie et le palmier royal). Outre l’influence de l’ethnologue haïtien Jean Price-Mars et du mouvement indigéniste haïtien sur la négritude de Césaire et de Senghor, il faut noter les échos entre le Cahier et le poème « Bois d’ébène » de Jacques Roumain, publié également en 1939 : « Mais je sais aussi un silence / Un silence de vingt-cinq mille cadavres nègres / De vingt-cinq mille traverses de Bois- d’ébène / Sur les rails du Congo-Océan », « Afrique j’ai gardé ta mémoire Afrique / Tu es en moi / Comme l’écharde dans la blessure / Comme un fétiche tutélaire au centre du village / Fais de moi la pierre de ta fronde / De ma bouche les lèvres de ta plaie / De mes genoux les colonnes brisées de ton abaissement ». La négritude, on le sait, entre en résonance avec la Renaissance de Harlem – et Césaire consacra son mémoire de maîtrise aux poètes africains américains –, avec l’indigénisme haïtien et au-delà avec les indigénismes de l’Amérique hispanique, notamment avec la poésie du Cubain Nicolas Guillén et avec la « transculturation » de Fernando Ortiz. Césaire séjourna en Haïti, en 1944, après le Cubain Alejo Carpentier, qui y avait eu le pressentiment du « real maravilloso », et avant le surréaliste français André Breton. Il consacra un essai historique à Toussaint Louverture et Journée CPGE – Université Paris Ouest Nanterre – 4 octobre 2014 une pièce de théâtre à un autre héros de l’indépendance haïtienne, La Tragédie du Roi Christophe. Comparant scrupuleusement les quatre « pentimenti 9» du Cahier, Lilian Pestre de Almeida fait efficacement la part entre deux rencontres décisives pour Aimé Césaire, celle de 1941, avec Breton et avec Lam, et celle de 1944, avec Haïti. Elle montre que l’enjeu de cette « saison en Haïti » n’est pas des moindres, qui résonne jusque dans les variations vaudou d’Une tempête et réinscrit l’œuvre du « nègre fondamental » dans ce que d’autres appelleront une panaméricanité créole : « Au fond, dans l’imaginaire césairien, les Amériques noires, si elles existent du sud des États-Unis au sud du Brésil, de la côte péruvienne aux îles de l’archipel des Caraïbes, ont pour centre secret Haïti10 ». La révolte du quatrième mouvement du Cahier repose sur le principe de l’inversion systématique : « Raison, je te sacre vent du soir. / Bouche de l’ordre ton nom ? / Il m’est corolle du fouet. / Beauté je t’appelle pétition de la pierre » (p. 27). Provocation blasphématoire d’un poète qui, en héritier de Prométhée, se dit fils de Cham, le chant païen aux accents vaudou éclate et revendique la folie et le cannibalisme, tandis que le cri d’invocation aux esprits devient cri de guerre : « voum rooh oh » (p. 30-31). Le poète s’inscrit alors dans la tradition du vates « pour que revienne le temps de promission » (p. 31). La descente aux enfers n’en est donc que plus brutale : « Mais qui tourne ma voix ? » (p. 31). L’adversatif introduit le motif d’un dialogue empêché, d’un corps auquel on fait violence en le dépossédant de sa voix, d’une parole confisquée. Puisqu’il n’y a pas plus de fantasme de l’origine que de fantasme de fin de l’histoire, les images d’apocalypse se multiplient qui empruntent à l’eschatologie médiévale, aux prémices de la Révolution française, à la légende de la Révolution haïtienne (« la fièvre jaune »). À l’alexandrin initial – « Mais qui tourne ma voix ? qui écorche ma voix ? » – succède une prosodie qui ne se maintient qu’au prix de sérieuses entorses. L’anaphore « nous chantons » réintroduit les images dysphoriques du désastre, qui ruinent le rythme d’amplification. Comment redevenir sujet de son propre discours si ce n’est dans une représentation chiasmatique de l’altérité et dans l’affirmation autotélique de soi : «Accommodez-vous de moi. Je ne m’accommode pas de vous ! » (p. 33), « Je force la membrane vitelline qui me sépare de moi-même » (p. 34) ? Reflétant peut-être la crise spirituelle que traverse alors Césaire, la nekuia du Cahier rappelle l’Odyssée intérieure de la Divine Comédie, tandis que la liturgie désacralisée porte des échos du Paradis perdu de Milton. L’adhésion du poète à la 9 Pestre de Almeida Lilian, Aimé Césaire. Une saison en Haïti, Montréal, Mémoire d’encrier, 2010, p.52. 10 Ibid., p. 198. Journée CPGE – Université Paris Ouest Nanterre – 4 octobre 2014 meilleur moyen de déboucher non pas cette fois dans l’assimilationnisme, mais dans ce qui n’est pas moins grave : l’exotisme. » Dans le Cahier, Césaire exploite toutes les possibilités linguistiques qui s’offrent à lui en plus du français standard. Il suffit d’évoquer l’influence du grec dans l’orthographe choisie pour « eschare », le « Kyrie eleison » ou le « Eia » repris d’Euripide, le créolisme « vieille misère » / « vieux silence », les termes relatifs à la faune et à la flore antillaises, etc. La langue poétique de Césaire impressionne surtout par son lexique savant qui emprunte au latin, à l’ancien français et aux registres spécialisés, en particulier au registre médical, par ses néologismes, tels que l’« immobile verrition » qui fit couler beaucoup d’encre (voir le glossaire de René Hénane). Par ces mots « quartiers de monde », le Cahier affirme une dimension autoréférentielle, qui dit la refondation de l’histoire par l’alchimie du langage et par la poésie magico-pulsionnelle tant admirée chez Lautréamont qui « comprit le premier la bouleversante-démiurgique valeur de l’humour »12. La refondation repose sur la conception d’un texte à la fois palimpseste et « cannibale », qu’il s’agisse des variantes et des réécritures ou du dialogisme des discours : discours de l’autre, discours doudouiste, discours exotique, discours (auto) exotique, discours pseudo-scientifique, discours de glorification. « Ouvrier infatigable », le poète préfère à la « poésie pure » une poétique de l’hybridité, « Beau sang giclé » dont le « trémail » crible les sonorités. Comme le rappelle Dominique Chancé, pour les poètes dits francophones, « L’hybridité n’est plus seulement un jeu parodique, une phénoménologie des langues sociales, c’est une stratégie qui permet de casser les évidences d’un discours idéologique qui passerait pour “ naturel” et de faire entendre une langue sous la langue dominante : un créole ou un vernaculaire, un discours populaire, refoulés, dans la situation diglossique des littératures francophones », « Le surgissement du refoulé historique, que Glissant nomme “tourment d’histoire ”, appelle une pratique linguistique et discursive innovante, un “ déparler” 13». En guise de conclusion Au-delà du Cahier, l’être au monde césairien s’appuie sur une poétique oculaire que confirme la relation intermédiale à l’œuvre du peintre cubain Wifredo Lam, pour qui le séjour 12 Césaire Aimé, « Isidore Ducasse comte de Lautréamont », Tropiques, n°6, Fort-de-France, février 1943, P. 10- 15. 13 Chancé Dominique, « Hybridité », dans Beniamino M. et Gauvin L. (dir.), op. cit., p. 93-96. Journée CPGE – Université Paris Ouest Nanterre – 4 octobre 2014 en Martinique, en 1941, et la lecture du Cahier furent une révélation. De fait, dans un texte de 1946, « Wifredo Lam et les Antilles », Césaire évoque déjà « la peinture » comme « une des rares armes qu’il nous reste contre la sordidité de l’histoire ». Au plan phénoménologique, cette poétique oculaire commune semble avoir trouvé son point d’aboutissement dans le projet proposé par Lam à Césaire, comme un écho inversé de la Jungle de 1943, née de la lecture du Cahier. Sous le titre « Annonciation », dix poèmes furent rassemblés, qui s’inspiraient d’eaux fortes et aquatintes réalisées par le peintre entre 1969 et 1971.
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