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Colette jour gris explication linéaire, Lectures de Français

Analyse linéaire pour l'oral de francais

Typologie: Lectures

2023/2024

Téléchargé le 17/06/2024

elias-hafni
elias-hafni 🇫🇷

Aperçu partiel du texte

Télécharge Colette jour gris explication linéaire et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Colette jour gris– explication linéaire pour l’oral du baccalauréat Nous allons étudier jours gris de Colette issue des vrille de la vigne parut en 1908.L’œuvre fait partie du parcours « célébration du monde » Lecture expressive Dans Sido, recueil de souvenirs d’enfance paru en 1930, l’écrivaine Colette (1873-1954) cherche à retracer le portrait de sa mère Sidonie et à mettre en lumière l’héritage spirituel qu’elle lui doit. (Voir la fiche de lecture de Sido suivi des Vrilles de la vigne de Colette)Personnalité originale, athée, fantasque, cultivée, mais surtout amoureuse de sa province et de son jardin, Sido transmet à sa fille un amour profond de la nature.Elle sait porter une attention pour chaque être vivant, plantes et bêtes, qui confine au mysticisme et au magique.Dans cet extrait, Colette se souvient avec amusement d’avoir trouvé sa mère en pleine contradiction avec elle-même lorsqu’il s’agissait de protéger les cerises de l’appétit des merles.Comment, par le récit d’une anecdote, Colette tente-t-elle de ressaisir le fond pur, aérien et supérieur du caractère de sa mère ?Nous étudierons dans un premier mouvement (de « Je l’ai vue suspendre » à « Chut!... Regarde... ») la surprise de la jeune Colette trouvant sa mère en contemplation devant le cerisier. Nous analyserons ensuite (de « Un merle noir » à « Ah ! oui, les cerises... ») l’absorption de Sido dans la contemplation du merle. Enfin, nous verrons comment, de « Dans ses yeux passa... » à « son gibus vide »,Colette tente de saisir l’essence aérienne et mystique du caractère maternel. I- Contemplation devant le cerisier :De « Je l’ai vue suspendre » à « Chut !... Regarde... » Pour illustrer la sensibilité de Sido, Colette entame le récit d’une anecdote, signalée par le passé composé : « Je l’ai vue suspendre, dans un cerisier, un épouvantail à effrayer les merles. »Le verbe (« je l’ai vue ») replace Colette dans la posture de petite fille, témoin des activités maternelles au jardin. Sido semble vouloir imiter le voisin, propriétaire du jardin qui se trouve à l’ouest. Colette, avec humour, identifie ce voisin au point cardinal, personnifié par la majuscule : « car l’Ouest, notre voisin, enrhumé et doux, secoué d’éternuements en série » . Le voisin « ne manquait pas de déguiser ses cerisiers en vieux chemineaux »,c’est-à-dire en vagabonds, sans doute en les affublant de pans de tissus et chapeaux pour effrayer les oiseaux et protéger les cerises.Par ce « déguisement », les cerisiers sont personnifiés, comme « ses groseillers», qu’il « coiffait » dans le même but « de gibus poilus », petits capuchons semblables à des chapeaux haut-de-forme.L’adjectif « poilus » semble signifier que ces chapeaux ont un aspect grotesque,taillés dans une étoffe rustique.À travers cette personnification des plantes et la perception de leur « déguisement» se dessine l’imaginaire amusé de l’enfant.Mais c’est l’attitude de sa mère qui intrigue Colette : « Peu de jour après, je trouvais ma mère sous l’arbre, passionnément immobile ».L’adverbe « passionnément » indique une attention et un intérêt soutenus.Mais l’enfant ne comprend pas tout de suite ce que regarde, sa mère et s’étonne de sa posture : « la tête à la rencontre du ciel d’où elle bannissait les religions humaines... ». Colette souligne avec amusement le paradoxe de cette posture pour Sido, anticléricale et athée.Mais si les « religions humaines » sont bannies de l’esprit de Sido, cela ne l’empêche pas d’admirer avec mysticisme la beauté de la nature. Et tout à sa contemplation, elle impose le silence à sa fille qui risquerait par un mot de mettre fin à la scène qui la captive : « Chut !... Regarde... ». L’exclamation et les paroles retranscrites au discours direct anime la scène. II- La contemplation du merle:de « Un merle noir » à « Ah ! oui, les cerises... » Le lecteur découvre l’objet de l’admiration de Sido en même temps que l’enfant qui lève la tête : « Un merle noir, oxydé de vert et de violet, piquait les cerises ». Le sentiment de l’enfant semble mitigé. En effet, le merle est beau, et la métaphore introduite par le participe « oxydé », les deux couleurs, donnent à son plumage un aspect métallique et irisé. L’assonance en [é], musicale, semble restituer le bruit des coups de bec de l’oiseau : « Un merle noir, oxydéde vert et de violet, piquait les cerises ». Néanmoins, la succession des trois verbes d’action à l’imparfait laissent deviner l’effarement de l’enfant de voir que l’oiseau « piquait les cerises, buvait le jus, déchiquetait la chair rosée... » . « La chair rosée » ainsi dévorée assimile le merle à une sorte d’oiseau vampire et sanguinaire. Sido, sans faire cas du sort des cerises, s’absorbe dans la contemplation de l’oiseau. L’exclamation chuchotée qu’elle émet exprime à la fois l’enthousiasme et la volonté de ne pas l’effrayer : « Qu’il est beau !... chuchotait ma mère. » Le passage à l’imparfait montre que cette scène était fréquente et que Sido était coutumière de ces moments d’admiration. Elle veut y faire participer sa fille et attirer son attention sur l’habileté de l’oiseau. Ainsi, l’anaphore de l’expression « Et tu vois », initiant la série d’interrogations, scandent l’énumération des qualités de l’oiseau au fur et à mesure que Sido les observe. Cette figure de répétition restitue l’enthousiasme de Sido pour le merle. La dextérité de l’oiseau retient son attention : « Et tu vois comme il se sert de sa patte ? » ; « Et tu vois les mouvements de sa tête [...] ? » ; « Et ce tour de bec pour vider les noyaux ? ». Enfin, elle admire son « arrogance » et son intelligence : « Et remarque bien qu’il n’attrape que les plus mûres... ». Dans le petit dialogue suivant, l’enfant ne partage pas tout à fait l’admiration maternelle. Sa première remarque concerne l’inutilité de l’épouvantail : « Mais, maman, l’épouvantail... » . La seconde remarque, qui réitère la formulation de la première, concerne la perte des cerises, et sa tournure exclamative témoigne d’un vif regret : « Mais, maman, les cerises !... » Sido, elle, est loin de ces considérations matérielles et gourmandes. Tout d’abord, il ne faut pas déranger le merle : « Chut !... », répète-t-elle. Puis, répondant à côté de la question : « L’épouvantail ne le gêne pas... » comme s’il s’agissait de se rassurer sur ce fait. Sido a oublié la fonction même de cet épouvantail. Quant à la remarque de l’enfant sur les cerises, elle rappelle lentement Sido à la réalité : « Ma mère ramena sur la terre ses yeux couleur de pluie ». Sido est un esprit céleste et aérien ; le mouvement de cet esprit, qui s’était envolé avec le merle sur les branches, est maintenant descendant comme le souligne le verbe « ramener ». Mais la couleur des yeux (« couleur de pluie » ) souligne que le regard a conservé quelque chose de sa nature céleste. Il faut un temps à Sido pour comprendre de quoi sa fille lui parle, comme le montre la répétition : « Les cerises ?... Ah ! oui, les cerises... ». Les points de suspension signalent son ton rêveur, une suspension du temps. III- Sido, un esprit aérien :de « Dans ses yeux passa... » à « son gibus vide » Sido n’attache en fait aucune importance à la gourmandise, aux considérations matérielles : « Dans ses yeux passa une sorte de frénésie riante, un universel mépris, un dédain dansant qui me foulait avec tout le reste, allégrement... ». Ce « mépris », redoublé de « dédain »,
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