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Colette, Sido, "Car j'aimais tant l'aube" - Explication linéaire adaptée à l'oral du BAC, Lectures de Français

Colette, Sido, "Car j'aimais tant l'aube" Explication linéaire optimisée pour l'épreuve orale du BAC de français. Problématique : "comment, par l’alchimie de l’écriture, Colette transcende-t-elle le souvenir d’enfance ?"

Typologie: Lectures

2023/2024

Téléchargé le 25/05/2024

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Télécharge Colette, Sido, "Car j'aimais tant l'aube" - Explication linéaire adaptée à l'oral du BAC et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Introduction Gabrielle-Sidonie Colette, figure majeure de la littérature du XXe siècle, se distingue par son écriture sensuelle qui capture la quintessence du monde. Sido, publié en 1930, revient sur son enfance en Bourgogne. Au centre de ce récit se trouve sa mère, dont le surnom donne son titre à l'œuvre. Autour d’elle se reconstruisent la maison, la famille, le village et surtout l'environnement naturel. Cet extrait se situe au début du premier chapitre. Colette y raconte à la première personne et à l'imparfait itératif les promenades à l'aube, que sa mère l’autorisait à faire seule. Pour analyser ce passage, nous nous demanderons comment, par l’alchimie de l’écriture, Colette transcende le souvenir d’enfance. Nous suivrons le mouvement naturel du texte correspondant aux paragraphes : - le premier évoque le souvenir de ses départs en quête de l’aube, offerte par Sido ; - le second décrit son parcours rituel menant à l’illumination ; - enfin, Colette s’interroge sur la subjectivité du regard maternel. Mouvement 1 : la quête de l’aube Le passage s’ouvre sur une ode à la saison estivale. 1. Colette restitue l’ambiance des étés de son enfance à travers les sensations.  L’intensité de la chaleur et de la luminosité est mise en valeur par les participes “réverbérés” et “traversant”, associant dans un camaïeu de jaune le “gravier”, les “grands chapeaux” et la blondeur de la chevelure enfantine.  Cet éloge lyrique s'exprime sur un ton incantatoire par le rythme ternaire de la phrase nominale, scandé par l’anaphore du mot « étés ». 2. La troisième expression, “étés presque sans nuits…”, établit une transition vers le thème de la naissance du jour, fondamental chez Colette, qui en fait le titre d’une de ses œuvres. 3. Sa fascination pour l’aube est profondément enracinée dans son enfance. Elle est étroitement liée à l'influence maternelle, comme le souligne la phrase emblématique : “Car j’aimais tant l’aube, déjà, que ma mère me l'accordait en récompense.”  Sido apparaît comme une figure quasi divine, détentrice d’un trésor immatériel qu’elle transmet à sa digne héritière. 4. Le début de la quête est d’abord évoqué à travers l’imaginaire enfantin de la fillette.  La répétition de “vers” apporte une dimension épique à son aventure.  La petite fille s’imagine en pionnière à la conquête des richesses d’un nouveau monde qui sont en fait les “fraises, les cassis et les groseilles” des “terres maraîchères”, probablement sur le domaine familial. Or, la configuration du lieu, “dans le pli étroit de la rivière” et l’énumération ternaire des fruits évoquent le jardin d’Eden, tandis que la personnification (“se réfugiaient”) suggère une nature protectrice et bienveillante, à laquelle Sido confie sa fille en quête d’une nourriture moins terrestre que spirituelle. Mouvement 2 : parcours rituel menant à l’illumination En effet, dans le deuxième paragraphe, la promenade, à cet instant particulier, prend une dimension mystique. 1. La répétition de “Trois heures et demie” insiste sur le moment où la nuit se termine, mais où “tout” dort encore. La mère et son enfant semblent ainsi incarner la conscience primordiale de l'univers. 2. La couleur “bleu[e]” et ses trois épithètes “originel, humide et confus” rappellent les mythes de cosmogonie et la descente du “chemin de sable” prend l’aspect d’un rite initiatique permettant d'accéder à un nouvel état de conscience.  Colette emploie l'hypotypose pour décrire la scène de manière immersive.  Le “brouillard” qui baigne progressivement le corps de l’enfant opère un éveil sensoriel dominé par l'olfactif (“mes narines plus sensibles que tout le reste de mon corps”).  “Son poids” insiste sur l’opacité de la brume qui agit comme un voile mystique. 3. La répétition du verbe “aller” (“Je m’en allais”, “j’allais seule”) marque le passage du profane (“ce pays mal pensant”) à un espace-temps sacré, mis en valeur par l’anaphore du présentatif : “c’est sur ce chemin”, “c’est à cette heure”. 4. La jeune initiée reçoit alors “en récompense” l’illumination :  par la contemplation du lever du jour, mais aussi :  par la révélation : “je prenais conscience de mon prix”,  par l’extase : “un état de grâce indicible”,  et par sa “connivence” avec l’âge d’or, symbolisé par l’énumération d’éléments primordiaux tels que : - le “premier souffle” divin biblique, - Benu, “le premier oiseau” associé à Râ, “le soleil” dans la mythologie égyptienne, - et la métaphore de l’œuf cosmique de la tradition orphique : “ovale, déformé par son éclosion”.
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