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Commentaire Alcools, Dissertation de Français

Le commentaire complet de Alcools d'Apollinaire

Typologie: Dissertation

2020/2021

Téléchargé le 17/06/2021

lisalisa1280333
lisalisa1280333 🇫🇷

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Télécharge Commentaire Alcools et plus Dissertation au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Corrigé de dissertation Sujet : « On ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père [...] Mais nos pieds ne se détachent qu’en vain du sol qui contient les morts. » Cette réflexion d’Apollinaire vous permet-elle de définir la modernité poétique ? Vous développerez votre argumentation en vous appuyant sur l'œuvre, les textes étudiés, ainsi que vos connaissances personnelles. INTRODUCTION [Accroche] Apollinaire est très souvent présenté comme un poète moderne rompant avec les différentes traditions des siècles passés et introduisant la vie moderne dans ses poèmes. [Citation] Pourtant s’il affirme qu’« on ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père », il écrit aussi que « nos pieds ne se détachent qu’en vain du sol qui contient les morts. » [Explicitation du sujet] S’il faut, pour être un créateur, s’émanciper de l’influence de ses prédécesseurs et ne surtout pas se contenter de reproduire ce qu’ils ont fait, il faut aussi savoir puiser dans le passé les éléments d’une poésie nouvelle. On est donc tenu de se demander si cet équilibre entre tradition et modernité suffit à définir la modernité poétique. [Annonce du plan] Nous verrons tout d’abord quelle dialectique s’opère entre modernité et tradition [I], puis nous chercherons à savoir comment cette alliance entre deux extrêmes peut fonder un lyrisme nouveau [II]. I. TRADITION OU MODERNITE ? 1. Les indices de la modernité La modernité, c’est-à-dire ce qui pourrait rompre avec une certaine tradition, se manifeste au moins sous deux formes. Tout d’abord les thèmes. Ils sont pris dans la réalité de ce monde moderne de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Apollinaire, dans Alcools, fait l’éloge de la « rue industrielle » et « Zone » commence par l’évocation de la Tour Eiffel. Emile Verhaeren, dans le recueil Les villes tentaculaires consacre un recueil au paysage industriel, notamment dans « Les usines ». C’est aussi le travail sur le vers. Léopold Senghor choisit quant à lui un vers très long qui s’apparente au verset et l’absence de rimes. Apollinaire renonce dans l’ensemble du recueil à « l’ancien jeu des vers » et affirme une liberté totale. Le refus de la ponctuation qui proclame l’importance du rythme et crée notamment des ambiguïtés fécondes de lecture, le recours aux vers libres qui se traduit par l’hétérométrie, l’abandon de la rime et la dislocation de la strophe témoignent de la volonté de se débarrasser d’un héritage poétique, considéré comme un carcan. On retrouve aussi des vers hétéromètriques chez Verhaeren. 2. Les indices de la tradition Mais derrière ces indices d’une modernité revendiquée, on trouve aussi les traces d’une poésie plus traditionnelle. Il suffit de regarder la composition du recueil d’Apollinaire pour s’apercevoir que la majorité des poèmes se présentent sous la forme de strophes régulières et que le poète utilise alexandrins, octosyllabes, décasyllabes et heptasyllabes. Le poète puise ses références dans les temps anciens, qu’ils soient mythologiques (« Brasier »), bibliques (« Salomé »), médiévaux (« Merlin et la vieille femme ») ou tous confondus comme dans « La chanson du mal aimé » où se côtoient, entre autres, les références à Ulysse, à la Bible, et à la mythologie hindoue. Baudelaire, quant à lui, reprend les formes fixes des poèmes traditionnels dans les Fleurs du mal, comme « A une passante » qui fait partie des nombreux sonnets du recueil. De plus, les thèmes son traditionnels : coup de foudre dans « A une passante », fuite du temps et éloge de l’automne chez Apollinaire, etc. 3. La coexistence de la tradition et de la modernité La modernité ne signifie pas le refus total d’une poésie ancienne considérée comme dépassée. Au contraire, il s’agit d’un mariage subtil entre passé et présent. « Je ne me suis jamais présenté comme destructeur mais comme bâtisseur. » Apollinaire, Lettre à Billy, 29 juillet 1918. Ainsi Apollinaire écrit dans une lettre à sa marraine : « Pour ce qui est de la poésie libre dans Alcools, il ne peut y avoir aujourd’hui de lyrisme authentique sans la liberté complète au poète et même s’il écrit en vers réguliers, c’est la liberté qui le convie à ce sujet. Sans liberté il ne saurait y avoir de poésie. » Cette liberté peut se manifester dans une utilisation plus prosaïque du vers régulier. Ainsi, dans « Lorelei » poème composé d’alexandrins en distiques, se glisse parfois un vers de 14 syllabes ou un vers de 17 syllabes. A l’inverse, un alexandrin peut se glisser dans une strophe en vers libres ; c’est le cas, par exemple, de ce vers de La Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France : « En ce temps-là, j’étais en mon adolescence ». [Transition] Si le jeu entre tradition et modernité est bien un indice d’une modernité poétique, il ne suffit pas à définir cette modernité poétique du début du XXe siècle. Il y faut aussi un souffle nouveau. II. UN LYRISME NOUVEAU 1. « L’esprit nouveau » Sans être véritablement ce qu’on appelle un chef de file, Apollinaire publie des textes théoriques sur la peinture (le cubisme) et tente de définir ce qu’il appelle « l’esprit nouveau » en poésie. En 1917, Apollinaire écrit dans L’Esprit nouveau et les poètes que « La surprise est le grand ressort nouveau. C’est par la surprise, par la place importante qu’il fait à la surprise que l’esprit nouveau se distingue de tous les mouvements artistiques et littéraires qui l’ont précédé. » Cette recherche de l’effet de surprise se manifeste, par exemple, dans « Chantre » constitué d’un monostiche au sens énigmatique (« Et l’unique cordeau des trompettes marines »), surprise d’autant plus forte que le poème est inséré entre deux poèmes plus longs et aux thématiques différentes. Les jeux sur les mots (forme et sens), les calembours relèvent du même effet : « Le cuisinier plume les oies / Ah tombe neige / Tombe et que n’ai-je / Ma bien-aimée entre les bras » (« La blanche neige »). On peut en outre constater que les poèmes foisonnent d’images insolites qui se superposent et se télescopent par l’absence de ponctuation (faisant penser au cubisme). Ainsi, dans « Zone », la tour Eiffel devient une « Bergère », gardien du « troupeau des ponts ». Ces associations métaphoriques semblent annoncer le surréalisme. 2. Un lyrisme visuel
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