Commentaire composé Boileau, Essai de Langue Française

Télécharge Commentaire composé Boileau et plus Essai au format PDF de Langue Française sur Docsity uniquement! Parcours associé : La comédie sociale « Les embarras de Paris » Nicolas Boileau, Satires, VI, 1660 En quelque endroit que j'aille, il faut fendre la presse1 D'un peuple d'importuns2 qui fourmillent sans cesse. L'un me heurte d'un ais3 dont je suis tout froissé ; Je vois d'un autre coup mon chapeau renversé. Là, d'un enterrement la funèbre ordonnance4 5 D'un pas lugubre et lent vers l'église s'avance ; Et plus loin des laquais l'un l'autre s'agaçants, Font aboyer les chiens et jurer les passants. Des paveurs en ce lieu me bouchent le passage ; Là, je trouve une croix de funeste présage5, 10 Et des couvreurs grimpés au toit d'une maison En font pleuvoir l'ardoise et la tuile à foison. Là, sur une charrette une poutre branlante Vient menaçant de loin la foule qu'elle augmente ; Six chevaux attelés à ce fardeau pesant 15 Ont peine à l'émouvoir sur le pavé glissant. D'un carrosse en tournant il accroche une roue, Et du choc le renverse en un grand tas de boue : Quand un autre à l'instant s'efforçant de passer, Dans le même embarras se vient embarrasser. 20 Vingt carrosses bientôt arrivant à la file Y sont en moins de rien suivis de plus de mille ; Et, pour surcroît de maux, un sort malencontreux Conduit en cet endroit un grand troupeau de bœufs ; Chacun prétend passer ; l'un mugit, l'autre jure. 25 Des mulets en sonnant augmentent le murmure. Aussitôt cent chevaux dans la foule appelés De l'embarras qui croit ferment les défilés, Et partout les passants, enchaînant les brigades, Au milieu de la paix font voir les barricades6. 30 On n'entend que des cris poussés confusément : Dieu, pour s'y faire ouïr, tonnerait vainement. [...] Je saute vingt ruisseaux, j'esquive, je me pousse ; [...] Et, n'osant plus paraître en l'état où je suis, Sans songer où je vais, je me sauve où je puis.35 1 presse : foule empressée 2 importuns : personnes encombrantes. 3 Ais : planche de bois. 4 funèbre ordonnance : convoi funéraire 5 croix de funeste présage : croix de bois pour avertir les passants de la présence de travaux. 6 barricades : barrières pour se protéger des forces de l’ordre. Boileau fait ici allusion aux agitations politiques durant la Fronde. Exemple de commentaire composé, partiellement rédigé Boileau, « Les embarras de Paris », Satires VI, 1660 Je rappelle que le commentaire composé est un exercice qui ne se fait qu’à l’écrit. En aucun cas vous ne pourrez utiliser ce plan pour l’oral, même si les idées sont exactement les mêmes (seule diffère l’organisation). Je vous propose un plan possible en deux parties, pour lequel j’ai rédigé l’introduction, les deux premières sous-parties (I- a et b) et la conclusion, ainsi que les transitions, afin de vous donner une idée plus concrète des attentes de l’exercice, mais aussi de la forme attendue. Examinez bien notamment la façon dont j’insère les citations et le numéro des vers. Je rappelle enfin qu’à l’épreuve écrite, le texte écrit n’aura certainement aucun lien avec le parcours vu en classe (Et s’il en a, c’est un hasard). Ce sera un texte que vous ne connaitrez à priori pas (sauf par une heureuse coïncidence). Vous ne devez donc pas analyser l’extrait en regard de ce parcours ou des œuvres vues en classe. Cela ne veut pas dire pour autant que vous ne pourrez pas évoquer un auteur ou un texte vus en classe pour votre ouverture (dans la conclusion), mais cela dépendra vraiment du texte proposé. Selon le cas, vous ne le pourrez pas ; dans le cas où aucun des textes vus en classe n’est en lien avec celui-ci, deux choix s’offriront donc à vous : 1/ Vous évoquez un texte que vous avez vu les années précédentes et qui est en lien avec l’extrait proposé. 2/ Vous abandonnez l’ouverture et vous contentez d’un bilan bien construit, qui répond à votre problématique (ce que de toute façon vous êtes tenus de faire). Vous devrez cette fois-ci faire votre fiche d’analyse linéaire à partir de ce commentaire composé. Il suffit simplement de remettre les idées dans l’ordre du texte. Je propose deux mouvements : Vers 1 à 26 : Des rues agitées et encombrées. Vers 27 à 35 : Une parodie épique. Cependant, vous pouvez tout à fait choisir un autre découpage, en trois mouvements par exemple. Pour indication, voici le plan choisi pour un commentaire composé : I- UN RECIT SUR LE MODE DE L’HYPOTYPOSE a) Une situation dans laquelle le lecteur se sent impliqué. b) L’importance du présent et de certains verbes. c) Une scène très dynamique II- UNE SATIRE DE LA CONFUSION QUI REGNE DANS LES RUES DE PARIS a) Un récit marqué par l’exagération b) La parodie du registre tragique c) Une épopée burlesque (INTRODUCTION) Nicolas Boileau, poète du XVIIème siècle, est un représentant du Classicisme, dont il a théorisé les principes et les règles dans son Art poétique. Fervent défenseur de l’imitation des Anciens, il se place ainsi, avec ses Satires, dans l’héritage du poète latin Juvénal qui s’attaquait à l’encombrement des rues de Rome. Imitant sa démarche, Boileau livre à son tour une critique moqueuse de Paris : son long poème présente une journée du poète, sans cesse confronté aux nuisances de la ville. Cet extrait de la satire relate l’expérience du poète lorsque, excédé par les bruits qui l’ont tiré du sommeil, il sort de chez lui. (Mise en contexte + informations sur l’auteur + éléments sur l’œuvre et l’extrait proposé) Nous analyserons donc la représentation très dynamique, mais aussi satirique de la rue parisienne que nous propose ici Boileau. (Annonce de la problématique, en lien avec les informations proposées précédemment, ce qui explique la présence du connecteur « donc ») Nous évoquerons dans un premier temps la façon dont le poète narre son épreuve par le biais d’une hypotypose, qui amène le lecteur à revivre cette expérience. Dans un second temps, nous soulignerons la dimension satirique de ce poème où la confusion est omniprésente. (Annonce des deux parties du commentaire)