Télécharge Commentaire composé duc de saint Simon et plus Dissertation au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Le duc de Saint-Simon est un aristocrate, né à Paris en 1675 et mort en 1755. Il a vécu parmi la noblesse française ce qui lui a permis d'observer l'environnement royal et d'écrire les Mémoires, texte qui raconte la vie de la cour sous Louis XIV. Le duc de Saint-Simon a rédigé ses Mémoires de 1739 à 1749, une œuvre monumentale et un témoignage inestimable de la vie à la cour de Louis XIV. Les Mémoires sont l’œuvre d’un témoin privilégié. Ce roman a été publié à titre posthume. Le texte est tiré du chapitre 7 du tome IX de ses Mémoires, dans lequel l’auteur décrit le comportement des courtisans face à la mort du fils ainé de Louis XIV. Mais peut-on dire que l’auteur livre un témoignage objectif ? Nous verrons les apparences du récit objectif et comment l’auteur dénonce l’hypocrisie et la sincérité de la Cour. Les Mémoires sont généralement écrites à la première personne, dans cet extrait la troisième personne (on, ils) désigne la Cour, comme si le narrateur s'effaçait derrière son sujet. Par ce procédé, le lecteur est placé devant le spectacle, comme sans intermédiaire : l'imparfait le plonge dans un temps révolu ; « se remarquaient », « de bons yeux » ne désignent personne en particulier. Pourtant, le point de vue est nettement défini par des indicateurs de lieu soigneusement placés. Il porte un jugement sarcastique sur : le Dauphin « si fait exprès pour eux », les valets « accourus aux nouvelles, et qui montraient bien à leur air de quelle boutique ils étaient balayeurs. », les courtisans maladroits qui « louaient Monseigneur, mais toujours de la même louange, c'est- à-dire de bonté » ou naïfs « ils se savaient bon gré de conserver tant de jugement [...] et n'en laissaient pas douter par la fréquence de leurs répétitions ». Le texte se compose de trois paragraphes. Les trois paragraphes commencent tous par une indication spatiale : « là, dans la chambre et par tout l’appartement », « les premières pièces », « plus avant ». Les indications spatiales correspondent au mouvement du regard de l’observateur qui regarde les valets et les courtisans de la cour. À la ligne une, le pronom indéfini « on » dans « on lisait apertement sur les visages » montre que Saint Simon est un spectateur privilégié. Saint-Simon est aussi un spectateur agissant avec réflexion comme l’indique l’expression « n’empêchait pas de bons yeux de remarquer et de distinguer tous leurs traits ». Dans ce texte, toute l’hypocrisie de la cour est montrée. Saint-Simon voit à travers le comportement de chaque personnage, scrute et décrypte le moindre geste jusqu’au comportement des courtisans face à la mort du Dauphin. Il y a les hypocrites : “les sots, tiraient des soupirs de leurs talons, et, avec des yeux égarés et secs, louaient Monseigneur”, et les sincères : “D’autres, vraiment affligés, et de cabale frappée, pleuraient amèrement, ou se contenaient avec un effort aussi aisé à remarquer que les sanglots.” ils ne mentent pas car ils sont vraiment touchés par la mort du Dauphin. On peut aussi y ajouter les courtisans content de la mort du fils du roi : « ceux qui déjà regardaient cet évènement comme favorable ». L'auteur se place dans la posture du témoin et du spectateur devant la scène de la mort du Grand Dauphin. Saint-Simon décrit la foule des courtisans comme des imbéciles. Ils font semblant de s’intéresser à la santé du roi.