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Commentaire composé pont mirabeau, Notes de Français

Voici ci dessous le commentaire composé totalement rédigé du pont mirabeau

Typologie: Notes

2021/2022

Téléchargé le 13/04/2022

apolline-gonties
apolline-gonties 🇫🇷

4

(1)

2 documents

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Télécharge Commentaire composé pont mirabeau et plus Notes au format PDF de Français sur Docsity uniquement! GONTIES Apolline 1G1 19/03/22 COMMENTAIRE Le Pont Mirabeau, Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913 Le Pont Mirabeau est un poème du recueil Alcools, souvent mit en chanson, écrit par le célèbre poète Guillaume Apollinaire paru en 1913. Il y évoque sa douleur après sa rupture avec Marie Laurencin. Nous allons donc voir en quoi le poète renouvelle-t-il la tradition poétique. Pour cela, nous allons voir comment le poème passe d’une rupture amoureuse à une rupture poétique, puis en quoi le poème se situe entre tradition et modernité. Tout d’abord, le poète ressasse les souvenirs de son histoire d’amour avec Marie Laurencin : « Et nos amours / Faut-il qu’il m’en souvienne » puis raconte la rupture tragique en passant par les différentes étapes de cette histoire d’amour. Guillaume Apollinaire donne l’impression qu’il s’agit ici d’un amour éternel : « La joie venait toujours après la peine » « Le pont de nos bras passe » « Des éternels regards l’onde si lasse ». Pourtant, ce semblant d’amour éternel finit par s’achever. Le poète fait d’ailleurs une comparaison entre l’amour et la Seine « L’amour s’en va comme cette eau courante ». On peut voir une diminution progressive des sentiments grâce aux vers « Des éternels regards l’onde si lasse » et « L’amour s’en va ». La rupture est annoncée dans la troisième et quatrième strophe malgré l’espérance du poète que l’on peut apercevoir grâce au vers « Et comme l’Espérance est violente ». Ce sentiment est même amplifié par le fait que le poète décide de mettre une majuscule à « Espérance » ce qui la personnifie et la caractérise par sa violence. A la dernière strophe, l’amour n’est plus qu’un lointain souvenir. Le verbe « passer » est d’ailleurs répété plusieurs fois : « Passent les jours et passent les semaines » (v.19), cette gradation des jours en semaines montre bien que l’eau a coulé sous les ponts. Enfin, la double négation des vers 20 et 21 traduit la résignation du poète : « Ni temps passé / Ni les amours reviennent ». A la rupture amoureuse s’associe une rupture poétique. Chaque strophe est composée de trois décasyllabes qui riment entre eux. Seulement, le deuxième décasyllabe est coupé, réparti en deux vers de quatre et six syllabes, ce qui crée un effet de rupture dans le rythme. D’un autre côté, la progression linéaire est rompue par la reprise du premier vers à la fin du poème : « Sous le pont Mirabeau coule la Seine » (v.22). L’absence de ponctuation et l’éclatement du texte causé par les décasyllabes produisent une rupture du sens. « Le pont Mirabeau » peut d’ailleurs se présenter comme un poème de rupture avec la tradition poétique. Le poète choisit comme thème de la tradition romantique la fuite du temps lié à l’écoulement de l’eau. Apollinaire compare le passage du temps à l’écoulement continu du fleuve pour mettre en évidence l’effet destructeur du temps sur l’amour (« L’amour s’en va comme cette eau courante », v.13). Comme les Romantiques, le poète constate son impuissance face au temps, qu’on ne peut retenir ni revivre. Le registre élégiaque se manifeste à travers l’expression de la souffrance et du regret : « la peine » (v.4), « Comme la vie est lente / Et comme l’Espérance est violente «  (v.15-16). Le poète reprend comme thème élégiaque l’amour malheureux qui s’exprime à travers la plainte. L’assonance en « ou » et celle en « on » mettent en avant la langueur du poète. De plus, l’abscence de ponctuation font référence à l’écoulement du fleuve. Pourtant, le poète exprime ses sentiments avec une certaine pudeur. Les « amours » du vers 2 sont repris au vers 21 repris cette fois ci avec une certaine distance : « nos amours » devient « les amours ». Apollinaire se détache progressivement en remplaçant la première personne du singulier par la troisième personne du singulier. Il aborde de grands thèmes comme « l’amour », « la vie », ou encore le « temps » sans jamais mentionner ses sentiments. L’individualité est alors remplacée par la généralité. Le présent est le temps principal de ce poème, mis à part la référence au souvenir et l’emploi de l’imparfait (« venait », v.4) à la première strophe. De manière général, il s’agit d’un présent d’énonciation. Au moment où il parle, le poète se trouve seul sur le pont Mirabeau d’où il regarde couler la Seine, après sa rupture amoureuse. Dans la deuxième strophe, un présent de narration actualise un moment d’avant la rupture. On passe de la première personne du singulier à la première personne du pluriel : « Les mains dans les mains restons face à face / Tandis que sous / Le pont de nos bras passe » (v.7 à v.9). On remarque la progression du présent d’énonciation vers un présent de vérité générale au vers 22. Le présent de vérité générale domine les deux dernières strophes et insiste sur le détachement progressif du poète : « Passent les jours et passent les semaines ». La Modernité a été définie par Baudelaire comme « le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable » (Le Peintre de la vie moderne). Cette définition se retrouve dans le poème d’Apollinaire, tout d’abord à travers l’image de l’eau qui coule sous le pont, qui est un symbole de la stabilité. On remarque la coexistence du mouvement transitoire de l’eau et de la permanence du poète : « Les jours s’en vont je demeure ». D’ailleurs, on retrouve cette coexistence au court d’une série d’antithèses dans les strophes deux et trois : « restons » (v.7) // « passe » (v.9), « éternels » // « l’onde » (v.10), « s’en va » (v.13- 14) // « est » (v.15-16). Le poète, du haut du pont, éprouve curieusement un sentiment de permanence face au temps qui passe. Si les images empruntées par le poète dans « le pont Mirabeau » peuvent paraître ordinaires, elles sont pourtant renouvelées par le poète. Celui-ci bouleverse la structure classique de la comparaison, habituellement composée d’un comparé et d’un comparant. Ici, l’image est constituée de trois éléments (la Seine, le temps et l’amour) qui ont en commun de passer. Ils sont paradoxalement reliés au pont Mirabeau qui lui représente la stabilité. Chacun de ces éléments sont donc à la fois le comparé et le comparant des deux autres : le poète crée ainsi une comparaison mobile et non figée, à l’image de ses trois composants.
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