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commentaire de la fable 3, Livre VIII de La Fontaine, « Le Lion, le Loup et le Renard», Guide, Projets, Recherche de Français

Rédaction de la partie II du commentaire de la fable 3, Livre VIII de La Fontaine, « Le Lion, le Loup et le Renard» Le plan proposé pour la partie II : Le récit d’une vengeance magistrale qui fait la satire de la Cour 1. La remarquable stratégie de défense du Renard 2. Un texte à plusieurs voix (polyphonique) qui date d’une époque qui valorise l’éloquence (ou la rhétorique)

Typologie: Guide, Projets, Recherche

2022/2023

Téléchargé le 06/04/2023

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Télécharge commentaire de la fable 3, Livre VIII de La Fontaine, « Le Lion, le Loup et le Renard» et plus Guide, Projets, Recherche au format PDF de Français sur Docsity uniquement! I. Parnot, lycée Jules Haag Rédaction de la partie II du commentaire de la fable 3, Livre VIII de La Fontaine, « Le Lion, le Loup et le Renard» Le plan proposé pour la partie II : Le récit d’une vengeance magistrale qui fait la satire de la Cour 1. La remarquable stratégie de défense du Renard 2. Un texte à plusieurs voix (polyphonique) qui date d’une époque qui valorise l’éloquence (ou la rhétorique) -------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Dans un second temps, nous allons voir en quoi cette fable nous présente de façon plaisante le récit d’une vengeance magistrale et réussie : en effet, cette fable divertissante a un but plus sérieux : montrer comment, par la parole, on peut triompher d’une accusation grave, et particulièrement dans un milieu de Cour où la parole est essentielle. D’abord nous allons étudier la défense du renard comme un texte argumentatif* pour voir en quoi il est réussi, et même au-delà de tout espoir. Comme toute défense, il obéit à des étapes qu’on va dégager. Le renard paraît d’abord au vers 13, dans le deuxième hémistiche : « Il vient, est présenté » (commenter): on remarque que les deux étapes chronologiques sont décrites de façon juxtaposée*, dans l’ordre, et au présent de narration* (événement passé raconté au présent), et ce avec un rythme régulier 2/ 4 *, le tout visant à nous présenter naturellement l’arrivée du renard, qui prend vie sous nos yeux. Cet hémistiche répond au premier : « Qu’on le fasse venir » qui est l’ordre du roi, ce qui montre encore par la répétition du verve venir dans chaque hémistiche, que le sujet du roi est obligé d’obéir servilement aux ordres de son souverain. Ensuite le renard prend la parole au discours direct* du vers au vers (mais on n’a pas les guillemets et le verbe introducteur de parole* « dit-il » est inclus en incise* (= à l’intérieur de) de son discours . Son discours est fait de plusieurs mètres* (types de vers) : des alexandrins*, des alexandrins, des décasyllabes et des octosyllabes. Ce sont des vers mêlés*, qui proposent une variation qui a pour effet de rompre la monotonie d’un vers régulier, en imitant le ton naturel de la conversation. Sa défense, son plaidoyer* se déploie en une série d’étapes que nous allons décrire. D’abord, l’entrée en matière*, au tout début, est caractéristique de son élégance et de sa ruse « Je crois, Sire […] qu’un rapport peu sincère / ne m’ait à mépris imputé / D’avoir différé cet hommage » : elle commence par une accusation, mais très déguisée, car il faut rappeler qu’on se trouve à la cour, qu’il est un grand noble, et qu’en plus il est habile. Remarquons en effet qu’au lieu d’accuser son rival en le nommant, il utilise le déterminant* (ou article*) indéfini* « un » devant « rapport », ce qui évite de se comporter en personnage ignoble ; mais il sait que le lion a compris qu’il n’est pas dupe. D’autre part l’euphémisme* « rapport peu sincère » est une façon très élégante pour dire de façon polie le mot ‘mensonge’, ou ‘dénonciation’. La deuxième étape,  après l’accusation déguisée, est la défense (citer et commenter) : « Mais j’étais en pèlerinage… » : la raison invoquée est habile puisqu’il a une très bonne raison pour justifier son absence : Dieu, au-dessus du roi ; le renard se pose en homme pieux, donc fiable, ce qui est important pour la poursuite de son argumentaire. La troisième étape commence au vers 20 (citer) « Même j’ai vu Gens experts et savants, Leur ai dit la langueur… » On remarque combien le travail du vers traduit bien l’intérêt que veut susciter le courtisan auprès du roi, en ménageant du suspense* puisque chaque étape est évoquée dans l’ordre chronologique, ordre qui mène peu à peu à l’unique préoccupation du roi : sa santé ! Remarquons la ruse qu’il y a à rajouter après l’enjambement* des vers 21 à 22, « dont votre majesté craint à bon droit la suite » : il rappelle au lion qu’il n’est pas inquiet sans raison et qu’il a bien raison de craindre la mort. 1 I. Parnot, lycée Jules Haag L’étape suivante consiste dans le diagnostic donné par les médecins, qui relève de la théorie des humeurs : depuis l’Antiquité les médecins croyaient que les quatre éléments – le chaud, le froid, le sec et l’humide – étaient responsable de la santé, et que tout dérèglement dans un de ces éléments pouvait expliquer une maladie. Citer On remarque par le restrictif* « ne… que », que le courtisan fait tout pour rassurer le monarque : ce n’est pas grand-chose, ce qui le rassure. La dernière étape de son plaidoyer révèle une fin inattendue : on savait que le renard avait à défendre sa peau (c’est le cas de le dire !) mais là, de victime accusée, il devient génial accusateur : il sait renverser les rôles et transforme son adversaire en victime : « D’un loup écorché vif appliquez-vous la peau » : le lecteur comprend tout de suite sa visée : se venger du loup et le mettre à mort. Ce vers est intéressant du point de vue de la syntaxe* (la construction) où le complément du nom* « peau » est placé avant (ou antéposé*), c'est-à-dire en début de vers, à l’attaque*, ce qui met en valeur tout de suite l’horreur de l’image : le loup est dépecé « vif » donc vivant. Tout comme le parallélisme* dans le choix des mots : « vif » à la césure* et « peau » à la fin du vers : ces deux mots sont des monosyllabes*, placés à deux endroits importants du vers : l’effet rendu insiste sur la rapidité du son, comme le son du couteau ou de la hache qui s’abat sur la victime. Il peut même de façon comique* rajouter des détails cruels comme, par l’enjambement* du vers 26, les adjectifs qualificatifs* renforcés par la répétition* de l’adverbe* « toute » dans l’octosyllabe* « Toute chaude et toute fumante » : les allitérations* en t et les assonances* en ou insistent encore sur le plaisir cruel que prend le renard quand il donne cette précision. Il ira plus loin d’ailleurs en suggérant au roi de faire de son compère une « robe de chambre » : ainsi, depuis le remède, le loup est déshumanisé, instrumentalisé, transformé en objet : une pièce de garde-robe, ou encore un élément du menu (« le monarque en soupa »). Avec cette robe de chambre, le registre devient carrément burlesque*, cette sorte de comique qui met l’accent sur le corps en rabaissant toute forme de sérieux. On le voit, pour toutes ces raisons, la parole du renard a triomphé de la médisance du loup : il a su retourner, comme une peau ( !) l’accusation en donnant dans la surenchère, et il devient le héros de la fable. La Cour est ce lieu où comme le dit l’auteur « l’on ne se pardonne rien » : toute parole peut tuer, comme cette fable l’illustre. Enfin, comme à la Cour de Louis XIV, la parole pouvait mentir, accuser ou tuer, nous allons faire le point sur la polyphonie de la fable, c'est-à-dire sur l’éventail varié des voix qu’elle donne à entendre, et qui la rendent naturelle et divertissante. D’abord on entend la parole du roi dès le début lorsqu’il est dit qu’il « manda des médecins » ; c’est par les ordres qu’il donne qu’on peut deviner sa voix (citer un vers où il donne un ordre) Sa parole n’est jamais traduite au discours direct*, elle est juste implicite* car ce n’est pas lui le héros. Ensuite vient le loup qui intervient au vers 10, lui aussi au discours narrativisé* (citer avec le sujet l’endroit où il « daube » son camarade absent et remarquer l’enjambement* qui a pour effet de rallonger le vers, qui passe de l’alexandrin (12 syllabes) à 12 syllabes + un hémistiche* (6 syllabes), le vers s’étire : la longueur qu’on met à les lire donne l’impression de plaisir qu’il a eu à dénoncer son camarade, en y mettant les formes, de façon doucereuse et mielleuse. Mais lui non plus n’a pas les honneurs de parler au discours direct, comme le renard : en effet c’est un personnage secondaire, juste un opposant et sa parole, mesquine, n’a pas de valeur. On a pu étudier la défense du renard au discours direct*  : il est le seul à parler si longtemps, car c’est le héros de l’histoire, c’est lui qui est le maître de l’éloquence* (art de bien parler). Le discours direct se voit par la 1ère personne, le « je » et le présent d’énonciation* (« je crains »), tout comme le verbe de parole* « dit-il », en incise* (à l’intérieur) dans son discours. On a vu combien sa défense était rusée, mais dans le cadre de notre sujet qui est la polyphonie, on peut remarquer qu’il fait entendre lui-même la voix d’autres personnages, comme celle des médecins qui se déduit du diagnostic et du remède aux 2
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